Obédience : NC | Site : http://hermetisme.over-blog.com | 06/05/2008 |
Silence, -3- Cet article,
divisé en quatre parties,
portera ses fruits après trois lectures attentives (des
quatre
parties) espacées dans le temps. Si je me suis
appesanti sur la violence qui caractérise le cerveau
reptilien stimulé par le
cerveau gauche pour montrer qu’il faut toujours
être à l’affût des mauvaises
pensées qui nous traversent pour tenter par tous les moyens
de les noyer dans
le silence. Sans cet effort, inutile de tenter de vivre dans un groupe
car on
prend le risque de le détruire en devenant un
Judas… D’où la
nécessité dans
d’importantes assemblées de former de petits
groupes harmonieux. Soulignons que
toutes mauvaises pensées laissent des marques sombres dans
notre rayonnement
bioénergétique, elles sont difficiles
à effacer.
Vous cherchez
l’initiation ? Elle est toute là, ici et
maintenant.
Cher ami aux
trois points, qui allez être accueilli dans un centre
initiatique, ne réfléchissez
pas trop dans le cabinet de réflexion !
La réflexion dont il
est question ici est celle d’un miroir dans lequel vous vous
observez en
qualité d’ennemi de
vous-même… Elle est toute dans le silence,
bousculé de tous
côtés par le bruit tonitruant de nos
revendications diverses et les perfides
recommandations de notre ego. Les épreuves initiatiques
c’est cela, ce sont les
épreuves de la vie de tous les jours et non des
spéculations sur les épreuves
symboliques comme par exemple celle des quatre
éléments ! Épreuve du Feu,
de l’Air, de l’Eau, de la Terre. Elles ne sont que
le reflet lointain et
stylisé de la réalité. Il
faut déjà les avoir passées pour les
réussir réellement ! Ne nous
imaginons pas qu’au sein d’une
communauté
initiatique, la réception à ses initiations ouvre
le satori et provoque
l’éveil, en un mot que l’on devient
réellement un initié [1].
L’initié réel tente de se
connaître lui-même et
surtout ne se fait pas de cadeaux. Il
connaît le moment opportun pour se
régénérer dans le silence. Dans ce
cas, et dans ce cas seulement, la sentence
inscrite sur le mur noir du Cabinet de Réflexion de
l’apprenti Franc
maçon : « Si tu
persévères, tu seras purifié par les
Éléments, tu
sortiras de l’abîme des
Ténèbres, tu verras la
Lumière ! » [2]
est
vraie.
Quant aux mots
VIGILANCE et PERSEVERENCE inscrit sur un phylactère qui se
superpose à la TETE
d’un coq, ils prennent tous leur sens : Il faut
persévérer dans la
surveillance permanente des folies de notre encéphale gauche
pour parvenir à
l’éveil. Sur le plan de l’alchimie
externe, celle qui se pratique au
laboratoire, le coq désigne
cabalistiquement la coque qui
entoure la pierre philosophale en formation. Cette coque est due au
Vitriol,
mot inscrit sous la forme V.I.T.R.I.O.L. sur le mur. Son
étymologie provient de vitriolum ou huile
de verre. C’est la réunion des
initiales
de la devise latine des anciens alchimistes:
« Visita Interiora
Terroe, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem. »
« Visite
l’intérieur de la Terre, et en rectifiant, tu
trouveras la pierre cachée.) Le mot Vitriol
est l’anagramme de l’or y vit.
Donc, en visitant l’intérieur de la
terre (compost) et en rectifiant (distillant) on trouve la pierre
cachée, la
pierre vivante, donneuse de vie. C’est le sens de cette
phrase qui figure en
haut de la planche ci-dessous. Cette terre noire dans laquelle est
cachée la
pierre (le Christ) a donné naissance aux vierges noires.
« Petra autem
erra Christus » [3]
s’écrit l’évêque
alchimiste Dom Belin à la fin de son ouvrage Les
aventures
du Philosophe inconnu. [4] Nous venons de
voir que le coq symbolise l’éveil et la vigilance,
mais cet aussi un gallinacé.
Il représente Mercure : « Personne
n’ignore, écrit Fulcanelli, que le chêne
porte souvent sur ses feuilles de
petites excroissances rondes et rugueuses, parfois percées
d’un trou, appelées
noix de galle (lat. galla).
Or, si nous rapprochons trois
mots de la même famille latine : galla, Gallia,
gallus,
nous obtenons galle, Gaule,
coq. Le coq est
l’emblème de la Gaule et l’attribut de
Mercure. Non seulement le chêne fournit
la galle, mais il donne encore le Kermès, qui a, dans la
Gaye Science [5],
la même signification que Hermès,
les consonnes
initiales étant permutantes. Les deux termes ont un sens
identique, celui de Mercure. [6] Fulcanelli
précise à la même page que : Certes, chacun
comprendra que le coq est le symbole de la France qui
s’appelait la Gaule.
Cependant ce gallinacé élevé dans les
airs veut dire qu’il reçoit l’influx cosmiques
qui, en alchimie externe, transforme les cristaux blancs en sel
« informé »
et donc préparé pouvant servir convenablement
pour le Grand Œuvre au
laboratoire. Pierre-Jean
Fabre, médecin de Montpellier installé
à Castelnaudary (Aude) en 1610 en parle
sans ambages à propos de la voie humide, dont la
cruche pleine d’eau est
ici le symbole: « Mais
l’influx céleste n’est rien que la
chaude boisson naturelle du monde, et le
support de la vie de tout ce qui est sublunaire, que nous ne pouvons
nous
représenter sans l’humidité naturelle,
radicale et primordiale. » [8] L’Église
de
Pierre (le coq
chantera trois fois [9]
est abusivement opposée à l’Église
mystique de Jean, alors qu’en
réalité
elles sont complémentaires. L’Église de
Pierre est l’Église exotérique,
c’est-à-dire celle qui caractérise l’alchimie
externe, au laboratoire.
Le Christ ne dit-il pas : « Sur cette
Pierre je bâtirais mon
Église ? » L’Église
de Jean est l’alchimie Interne qui
caractérise la vie mystique, la spiritualité. Il
est donc abusif d’opposer les
deux Églises. En réalité elles sont
inséparables et complémentaires. Ceux qui
se disent Johannites sont devenus des spéculatifs et
rejettent l’alchimie
externe (donc l’Église de Pierre). Quand
à l’Église Catholique,
l’alchimie
externe parfois pratiquée par des prélats et des
papes lui échappe complètement,
et actuellement l’alchimie est pratiquement
synonyme d’hérésie. Le coq du
cabinet de réflexion désigne aussi le langage
des oiseaux ou la cabale
phonétique utilisée par les alchimistes. Cette
cabale [10], qu’il ne
faut
pas confondre avec la Kabale hébraïque, joue un
rôle bien défini. En manipulant
les mots au-delà de la grammaire à la
manière du « verlan »
actuel [11], elle
perturbe le cerveau gauche dans son approche rationnelle des
faits, des
écrits et des symboles et devient donc capitale
pour détourner l’action de
l’encéphale gauche. Elle
s’inscrit dans ce qu’il convient
d’appeler l’alchimie
interne [12].
Plus spécifiquement c’est l’alchimie
du verbe et de la linguistique.
Le baron de Tchoudy dans ses rituels alchimiques publié en
1766 dans l’Étoile
Flamboyante en parle en ces termes dans son
catéchisme [13],
repris par Oswald Wirth [14]: Question :
Quelle précaution doit-on prendre en lisant les philosophes
hermétiques ? Réponse :
Il faut surtout avoir grand soin de ne pas prendre ce qu’ils
disent à ce sujet
au pied de la lettre, et suivant le son des
mots : Car la lettre
tue et l’esprit vivifie. » A gauche du coq
se trouve le symbole graphique des anciens chimistes et alchimistes du
soufre
et à droite celui du sel. Avec le mercure
représenté par le coq nous avons les trois
corps des hermétistes, appelés principe
par ceux qui pensent que
l’alchimie est uniquement spirituelle : « Ces
appellations singulières de Soufre, Mercure et Sel
s’appliquent, répétons-le, à
des principes et non à des corps
chimiques déterminés. » [15] Tout alchimiste
dira que les deux corps soufre et mercure uni dans un minerais qui est
le sulfure
de mercure ou cinabre, sont
« analogues mais non pareils,
semblables mais non identiques. » [16]
En
d’autres termes avant d’être
utilisés ces trois substances bien concrètes
reçoivent une préparation
particulière, généralement
passée sous silence dans
les ouvrages d’alchimie. Au sein des groupes
spéculatifs et spirituels, un
glissement s’est opéré dans la
compréhension, puisque les principes
de
chacun de ces corps est exalté par la préparation
qui est une rectification
ou distillation à l’aide de la cornue. Dans le cabinet
de réflexion peint en noir, car nous sommes ici
dans l’œuvre au noir ou
putréfaction, sont placés des
ossements, un crâne humain ; une petite
table, un tabouret et une écritoire ; sur la table,
du pain, une cruche
d’eau, une coupe contenant du sel et une autre contenant du
soufre.
Des dessins symboliques sont représentés comme l’indique la planche ci-dessus. Dans ce
réduit
le sujet est enfermé afin qu’il se purifie, comme
la matière première des
alchimistes est introduite dans un matras bouché ou
scellé : « En
cet
état d’innocence primitive, écrit
Oswald Wirth, de candeur philosophique
retrouvé, le sujet est emprisonné dans un
étroit réduit, où ne
pénètre aucune
lumière extérieure. C’est le cabinet de
réflexion, qui correspond au matras des
alchimistes, à son œuf philosophique
hermétiquement luté. » [17] Le pain est
associé au sel qui est la nourriture
de la pierre. Le mot grec pan signifie tout.
En d’autres
termes le sel représente la totalité
de la nourriture de la pierre,
rien de plus, rien de moins. La cruche
d’eau n’est
autre pour les alchimistes que la
menstrue du monde comme le disaient le cosmopolite en sa Nouvelle
Lumière Chimique. Le Président
d’Espagnet dit de même: « C’est
le
menstrue [18] de la
nature » que certains adeptes appellent dissolvant
universel, eau
benoîte, eau pontique, rosée de mai, alkaest…
par Hermophyle
publié
dans : hermetisme
[1]
La
réception d’une initiation dans un centre
initiatique ne fait
pas du récipiendaire un initié, ni même
un « initiable ». Il en fait
un individu susceptible d’avancer s’il
s’en donne la peine. Cette conception se
superpose exactement aux sacrements de l’Église
qui ne l’oublions pas est l’une
des plus ancienne société initiatique.
Évidemment, depuis le concile de Trente
(1545 à 1563) et surtout depuis l’application des
Canons du concile de Vatican
II (1968), cette particularité a été
réduite à néant. Certaines petites
Églises
on cependant conservées l’esprit initiatique des
premiers siècles, notamment
L’Église gallicane alchimique E.U.N.A. Elles sont
reconnues valides (les
sacrements comme le baptême, le mariage, la
communion… sont reconnus) par
l’Église romaine et Orthodoxe, mais sont
évidemment illicites (hors de leurs
lois).
[2]
Jules
Boucher, La symbolique Maçonnique, p.
25. Éditions
Dervy, Paris 1948.
[3]
Et
cette pierre était le Christ. (Chapitre X, verset 5 de I
Corinthien)
[4]
Dom
Belin évêque de Bellay, Les aventures
du philosophe
inconnu, p 222. Éditions de Retz. Paris 1976.
[5]
La
gaie science est la cabale des
alchimistes reposant sur la phonétique, les jeux de mots et
les étymologies
grecques et latines. Elle s’appelle aussi langue des oiseaux,
langue verte,
langue des dieux, langue du cheval…
[6]
Fulcanelli,
Le mystère des cathédrales,
troisième
édition, p. 196-197. Éditions, J.
J.
Pauvert. Paris 1964.
[7]
Op.
cité, p. 196.
[8]
In
L’alchimiste Chrétien,
1632.
[9]
Pierre
dit au Christ qu’il ne sera jamais
pour lui une occasion de chute. Le Christ lui
répondit : « Je te le
dis en vérité, cette nuit même, avant
que le coq chante, tu me renieras trois
fois. » Évangile de Matthieu, chapitre26,
verset 34. Nous retrouvons là le
ternaire fondamental de l’alchimie pratique au laboratoire.
[10]
Pour
la définition de la cabale voir L’alchimie
expliquée par son langage aux pages 84 et 85.
(Voir bibliographie)
[11]
Cabalistiquement
le coq désigne la coque
de
l’œuf philosaphal des alchimistes.
[12]
Pour
les définitions de l’alchimie voir
les pages 48 et 49 de L’alchimie
expliquée par son langage. Op. cit.
[13]
Pour
rédiger son catéchisme Tchoudy a
utilisé trois sources, celle de l’alchimiste
appelé le Cosmopolite en sa Nouvelle
lumière chimique La deuxième est issue
de La lumière sortant par
soi-même des Ténèbres de
Marc-Antonio Grasselane, et enfin celle des 53
lettres de Michel Sendivogius appelé Cosmopolite.
Soulignons que ces
alchimistes oeuvraient au laboratoire, ce qui était
accepté par le Baron de
Tchoudy, comme l’indique son chapitre
intitulé : Instructions pour faire
le Grand Œuvre. (p.50 de son manuscrit de Tous les
rituels alchimiques).
[14]
Oswald
Wirth Le symbolisme hermétique p.
163,
question 94.
[15]
Jules
Boucher, La symbolique Maçonnique, p.
28 (Voir
bibliographie)
[16]
Kamala-Jnana
Dictionnaire de philosophie alchimique,
p.11. Éditions G. Charlet, Argentière
(Haute-Savoie) 1961.
[17]
Oswal
Wirth Le symbolisme hermétique, p.87. Éditions
Dervy, Paris
1969.
[18]
La
menstrue était, dans l’ancienne
chimie, un liquide
servant à extraire
les substances qui s’échappent des corps soumis
à la distillation. Plus globalement
c’est un terme nommant tout dissolvant comme l’eau
ou l’alcool. En alchimie il
y a trois menstrues. La première est une solution
d’eau de rosée, la seconde
puise lentement son énergie vitale dans l’air
nocturne. La troisième est rouge
et acide. Elle contient la quintessence du sel, du soufre et du mercure.
[19]
Chacune
des planètes correspond, pour les
astrologues, à un métal. Mercure symbolise le
mercure, Vénus le cuivre, Mars le
fer, Jupiter l’étain, Saturne le plomb. Quand aux
luminaires, c’est-à-dire le
soleil et la lune, le premier correspond à l’or et
le second à l’argent.
[20]
J.
Boucher, Op. cité. p.29.
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