Obédience : NC | Loge : NC | 19/09/2006 |
La
Pierre Brute
La pierre brute, dans notre temple, se trouve sur la première marche de l’orient sur la colonne du septentrion près de l’apprenti. Elle est l’un des symboles des F\M\ et des apprentis F\M\ en particulier. Elle fait partie des trois bijoux immobiles et doit toujours être présente en loge. Pour les maçons opératifs, comme l’étaient les bâtisseurs de cathédrale, les pierres étaient extraites des carrières pour êtres confiées aux apprentis maçons. Pour des raisons de commodités, ces pierres brutes étaient taillées au plus près de leur lieu d’extraction afin d’éviter toute manutention inutile. Le travail se faisait en silence, bouche fermée afin d’éviter les blessures dues aux éclats de pierre. Les apprentis travaillaient sans connaître le plan précis de ce à quoi ils oeuvraient. Ne sachant ni lire ni écrire, tout juste épeler, ils n’avaient qu’une vision sommaire de l’œuvre qui allait être réalisée. Ils savaient cependant, qu’ils travaillaient à la construction d’un édifice important. Cette pierre brute a été présente dès l’initiation du futur apprenti lorsque que celui-ci y a porté ses premiers coups de ciseau à l‘aide du maillet placé entre ses mains. Cette pierre brute est celle des apprentis maçons d’antan et d’aujourd’hui, c’est une pierre grossière, rugueuse, pourvue d’aspérités. Cette pierre de notre temple symbolise l’apprenti. Ainsi, comme l’ont fait les tailleurs de pierres, l’apprenti F\M\ travaille au dégrossissage de sa pierre brute. Cette démarche quotidienne lui permet de prendre conscience de son action afin de réaliser son objectif, qui est de se connaître et de devenir apte à prendre une place utile dans la société. Ce dernier connaît l’existence de l’édifice à réaliser même s’il ne peut en déterminer le tracé avec précision. Aux fins souhaitées, il convenait de munir l’ouvrier d’outils appropriés, et de le vêtir, c’est ainsi que l’intéressé disposait de deux outils à savoir le maillet et le ciseau et se trouvait protégé par un tablier. Ces deux outils, que sont le maillet et le ciseau sont les principaux outils de l’apprenti. Munis de ceux-ci, l’apprenti franc-maçon pourra réaliser sur la pierre brute, son travail. Tailler sa pierre c’est la dégrossir, c’est en réduire les rugosités mais c’est aussi agir sur soi-même en adoucissant les imperfections. Ce qu’il faut tailler, travailler, c’est notre manière d’être, de penser, tous nos défauts, c’est notre comportement, nos émotions, nos réactions. Cette volonté, cette attention quotidienne est symbolisée par le maillet. Le maillet tenu par la main est actif, c’est la volonté qui va faire passer en acte, en réalité, ce que l’esprit a perçu ou conçu. Cet outil servira à rectifier notre pierre, notre conduite. Le ciseau, passif, symbolise la pensée s’ouvrant à la Connaissance grâce aux nouveaux lieux découverts à chaque incision opérée avec attention. Cet outil servira à pénétrer au fond de nous avec de plus en plus de précision. Il faut une parfaite harmonie entre l’outil lié au geste, le geste à la volonté du geste, et la main à l’intelligence qui conçoit et dont en retour le travail témoigne. Mais n’oublions pas également le rôle de notre cerveau qui conçoit et commande nos actions à la main et sans qui notre travail serait impossible. A chaque coup de ciseau le maçon a face à lui une pierre nouvelle, qu’il s’attachera à rendre encore plus apte à réaliser son objectif. Cette action continue tant sur la pierre que sur l’homme est une renaissance perpétuelle. De la même manière, l’homme en quête de perfectionnement et s’attachant à réduire ses défauts peut-être chaque jour nouveau. Sa nouvelle personnalité le conduira à chaque instant à une nouvelle transformation et ainsi de suite au fil de son existence à prendre conscience de lui-même. On enlève une couche de défaut puis on en découvre une nouvelle plus profondément ancrée et plus difficile à combattre. Mais ce travail n’est pas sans risque, la taille de la pierre produit de nombreux éclats coupants et blessants, c’est pourquoi l’ouvrier protégeait ses organes vitaux par un tablier. Pour le F\M\, le travail exécuté sur lui-même n’est pas sans danger, il peut blesser, ou se blesser. Il convient alors d’ajuster le coup porté car trop faible il sera inopérant et trop fort il risque d’occasionner des blessures. Néanmoins, ce travaille est indispensable car sans lui il n’y a pas de progression ni l’évolution. Les maçons connaissent parfaitement la difficulté d’utilisation d’une pierre brute, c’est pourquoi leur travail consiste à rendre ce matériau propre à sa destination. Pour ce faire, la taille de la pierre doit s’opérer avec discernement et méthode. Il convient par ailleurs, de posséder une solide connaissance du métier afin d’ajuster au mieux les coups de maillet sur le ciseau qui travaillera le matériau. C’est ce que l’homme est susceptible de faire en se fixant comme idéal de devenir un être équilibré vivant dans une société harmonieuse. Tout en sachant que cet homme n’est que perfectible. Vivant et vibrant avec ses congénères la pierre brute c’est lui-même, qu’il transforme au fil du temps et qui le conduira à découvrir la pierre idéale qui se trouve au plus profond de lui, celle annoncée par V.T.T.R.I.O.L. - OCCULTUM LAPIDEM - La pierre cachée. Les pierres brutes étaient taillées par les apprentis maçons mais à quoi pouvaient elles servir? Elles étaient utilisées à bâtir un édifice et chaque pierre avait sa place dans l’ouvrage et l’ensemble formait un tout cohérent. Ici, en loge, je suis terrassier de moi-même, en perpétuelle recherche de mon joyau intérieur qui servira à construire mon temple intérieur. Le temple, c’est aussi le lieu où nous nous trouvons ensemble composé de chacun de nous, de chaque frère, de chaque pierre plus ou moins taillée, plus ou moins brute et ensemble par notre travail expérimental de chaque instant nous construisons le temple de l’humanité au ciment de la fraternité. J’ai dit. S\ P\ |
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