GLDF | Loge : Conscience et Fraternité - Orient de Paris | Date : NC |
La
Chaîne d’Union Dans notre rituel, il
y a plusieurs
moments forts durant lesquels tous les FF\ de la Loge sont
inter-actifs et
partagent quelque-chose entre eux :
C’est de
cette dernière
"communion" dont nous allons parler ce soir. La Chaîne d’union est un rite qui nous vient de la maçonnerie opérative, et même d’avant, du temps des Phéniciens puis des Egyptiens : on la retrouve dans le compagnonnage, sous l’appellation « Chaîne d’alliance ». C’est
assurément l’acte le plus significatif de
l’attachement que nous portons à
notre engagement, guidé par les grands principes de cette
devise que nous avons
faite nôtre : « Liberté,
Egalité,
Fraternité » (même
si le terme « chaîne »
peut
sembler de prime abord en opposition avec celui de « liberté »).
Voyons
déjà Quand
se déroule t’elle ?
(vous allez voir, ça va assez vite). Il y a deux
occasions de voir la Chaîne d’Union : soit
à la clôture des travaux, soit
lors de la cérémonie d’initiation. On la retrouve
en effet pour la réception du Néophyte dans la
Chaîne d’Union, lors de
l’apparition de la Lumière (avant la
scène du Miroir). Elle marque
aussi toujours la clôture de nos travaux, avant leur
fermeture (et non plus
après comme cela a été le cas pendant
quelques temps à l’occasion de la brève
période de modification
des rituels entre 6000 et 6002) Elle marque enfin la transmission des
mots de semestre,
sans les Frères visiteurs (qui la
ré-intègrent ensuite pour la clôture
des
travaux, avant leur fermeture). Il convient de
noter qu’elle se passe soit juste avant le "Minuit
Plein" de
la fermeture des travaux, soit lors de l’initiation pour la
communication de la
Lumière au Néophyte juste avant la
scène du miroir, le dernier serment et celui
de son parrain, et enfin la création –
constitution – réception comme apprenti
Franc-maçon au premier degré du REAA et membre de
notre Loge. Maintenant, il
convient de savoir Comment
elle se réalise ?
(ce coup-ci, c’est un peu plus long). C’est
assez simple : tous les
Frères se rejoignent pour former la chaîne
d’union. Elle se fait en
se tenant par les mains nues, les pieds en équerre, comme
cela est décrit dans
le Rituel et les Mémentos de l’Apprenti ou de
l’Expert et du Maître des
Cérémonies. Tous les
Officiers ont quitté leurs Plateaux. Cette
chaîne peut se faire
de deux manières : la chaîne longue et la
chaîne courte. Longue, elle
s’exécute les bras tombant le long du corps et
s’unissant à nos voisins. Courte, elle
s’exécute bras séparés et
parallèles, à hauteur du plexus
solaire : on
croise les bras devant la poitrine, le bras droit sur le bras gauche,
la main
droite de chaque Frère au dessus de la main gauche du
Frère voisin. La position du
corps dans les deux cas est
identique : les pieds doivent être à
l’équerre, pied droit devant ;
ils touchent ceux de notre Frère voisin dans le cas de la
chaîne courte. Cette posture me
semble particulièrement importante car les
différentes positions propres à la
méditation (donc à la communication avec
différents plans) s’accordent sur la
rectitude physique, permettant aux influx supérieurs de
s’épanouir dans le
corps. Avant d'ouvrir la Chaîne d'Union, on secoue les bras par trois fois au commandement du Vénérable Maître. Nous
quittons alors la
chaîne « sans jamais la rompre »,
comme si nous voulions
projeter vers le ciel ce champ magnétique, et nous, en
quelque sorte, revenir
dans notre monde physique et matériel. Il faut
également déterminer le lieux Où
elle se passe ? (il y a
la version "Light" et la moins "Light",
ici je fais dans le "medium"). La Chaîne d'Union se situe
donc apparemment dans notre
Temple, en son milieu. Ma
première
question est la suivante : Vaste sujet,
nécessitant beaucoup plus
de réflexion et de cogitations que ce que je fais rapidement
ici. Une
autre question que je me pose
concerne ses limites et son environnement : Je
ne citerai que les plus évidents
de nos symboles et les plus visibles à ce moment
là : Dans
tous les cas, quelle soit longue
ou courte, la chaine d’union part de l’Orient, ou
du "pied de l’Orient",
et elle entoure en cercle le pavé mosaïque et le
Naos. La chaîne
Longue
se forme à partir du plateau du
Vénérable Maître, qui reste
à l’Orient La chaîne
Courte
se forme quand à elle autour du Tableau de Loge, au "pied
de l’Orient". Tachons maintenant de
comprendre le Quoi
et le Pourquoi ?
(le gros morceau) Voyons un peu
du coté du Symbolisme profane. La
chaîne d’union à une apparence
circulaire. Sans
rentrer dans le symbolisme du cercle, qui a un rôle
protecteur, nous remarquons
que c’est la seule structure
géométrique qui ne change pas de forme si on lui
intègre ou retire un segment : Non seulement
nous avons toujours un cercle, mais le centre, point focal
énergétique est
toujours au même endroit. Nous trouvons ce
phénomène quand, après la
réception de la Lumière par le profane, ses
nouveaux
Frères l’accueillent de la plus belle
façon qui soit, en entrouvrant pour lui
cette Chaîne d’Union, et en la refermant sur lui,
signifiant ainsi que
maintenant il ne fait plus qu’Un avec ses Frères,
avec la maçonnerie, passée,
présente et future. C’est
une action dynamique : elle permet de
transmettre une force, un mouvement, une énergie. Si elle est
droite, non fermée (comme la houppe dentelée), ce
sont alors les maillons
extrêmes et l’esprit d’ouverture vers
au-delà qui sont les plus importants, les
autres sont des maillons intermédiaires qui la renforcent. Dans nos
rituels, elle est en réalité et la
majorité du temps en boucle, telle une
chaîne d’entraînement :
là on ne peut plus définir le début ou
la fin.
Chaque maillon devient, dans la dynamique, récepteur et
émetteur de l’énergie. Une des
principales définitions de la chaîne est
la qualité de sa robustesse liée à
celle de son maillon le plus faible. Ce concept
n’a
évidemment pas vraiment lieu d’être dans
la chaîne d’union chez les
Francs-maçons, Quoique ! C’est donc
par
l’union que toute la maçonnerie se
reconnaît. Attaquons donc
un peu plus le Symbolisme de
base. Comme je l’ai déjà évoqué, je pense que nous sommes en relation entre plusieurs plans lors de la chaîne d’union. Sur le plan
physique, nous nous sommes dégantés et nos mains
sont en contact : la main
droite émettrice de l’un avec la main gauche
réceptrice de l’autre. Sur un plan plus
subjectif, ce ressenti
diffus du corps fait que nous sommes baignés dans des
vibrations particulières,
qui nous enveloppent : à travers ces mains que nous
étreignons, quelque
chose passe, quelque chose de commun (dans le sens de
« partageable »),
qui à la fois donne et prend,
s’égalisant ainsi tout au long de cette
chaîne,
pour créer une harmonie commune et partagée. Le silence nous
permet alors d’être à
l’Ecoute, de
sentir les vibrations crées puis le champ
magnétique. Il agit alors
comme un vecteur de transfert afin de nous permettre
d’atteindre les plans
supérieurs, ou de recevoir les influences de ceux-ci. Ce silence
permet aussi de lier, de relier (le "religerer"
invoqué par
les religions) : nous sommes alors en lien avec notre
égrégore, celui de
la loge, du rite ; nous le nourrissons, le vivifions et
continuons à construire spirituellement ce que
d’autres avant nous ont
commencé. Une
définition
de la chaîne donnée par le dictionnaire prend ici
tout son sens, je cite : Terminons enfin
par Prendre de la hauteur. Et
l’« Egrégore »
maçonnique me
direz-vous ? (ou les « égrégores »,
la maçonnerie
comportant des divisions et des antagonismes). Douze heures
séparent midi et minuit concrétisant le temps,
certes symbolique, de notre
ravail en loge. Ce temple
n’est
autre que la matérialisation d’un travail de
recherche, d’une quête spirituelle
et de l’union consensuelle d’hommes à la
recherche d’un idéal. 3 nœuds
pour le petit côté, 4 pour le
grand et 5 pour l’hypoténuse) vérifiant
ainsi le théorème de Pythagore. A
l’aube de ce troisième millénaire, il
est en
effet souhaitable que l’union se fasse (car qui peut affirmer
détenir la Vérité
sur cette terre ?). Cet
égrégore
peut être abordée de diverses façons,
même si cela est parfois difficilement
compréhensible à notre entendement, voir
globalement impossible. Telle un diamant
constitué de facettes, La Maçonnerie Universelle
est baignée par une même
Lumière ; celle-ci rayonne et scintille de mille
feux, portant ainsi un
éclairage chaque fois nouveau issu pourtant d’une
seule et même Source
semblable, unique. Les valeurs
fondamentales de notre Fraternité sont sensées
être partagées par tous les
Maçons ; alors, les forces de cohésion
et d’attraction devraient
permettre, comme pour le diamant, de construire un Temple Universel
à
l’inaltérable Pureté. On
peut
considérer qu’il y a une opposition entre
« les
chaînes et leurs maillons » et
« la chaîne d’union » : Pourtant,
même
si l’interprétation de base pourrait
l’assimiler à des entraves, la vrai valeur
de notre Chaîne d’Union est la cohésion,
la manière de me relier, de m’ouvrir
vers l’Autre et vers les autres à partir de la
force de tous qui passe au
travers de la chaîne. Cette reliance est à la fois contraignante et libératrice : elle est le lien entre le visible et l’invisible, le Passé, le Présent et le Futur, telle la corde à nœuds (ou "Lacs d’Amour", le signe mathématique de l’infini) et les Houppes Dentelées reprises sur le Tableau de Loge et sur les murs du Temple. Je reçois et je donne en permanence dans la Chaîne d’Union, car les flux d'énergie sont comme une respiration : inspiration et expiration ; émission et réception. Elle est, par sa
position, le lien essentiel qui permet le passage du
matériel au spirituel. Il s’agit
de Recevoir et de Donner, il y
a du visible et de l’invisible. Il convient
donc d’« Unir ce qui est
épars », ou mieux encore de
« Réunir ce qui est
épars »
(sujet de Planche déjà traité). Encore un fois nous
trouvons dans le
rituel l’essence de notre action, celle qui doit
être menée dans le monde
profane. En effet, lors
de la Chaîne d’union le
Vénérable
maître nous rappelle : «Mes
Frères, bien au-dessus des soucis de la vie
matérielle, s’ouvre pour le
Franc-Maçon le vaste domaine de la pensée et de
l’action. Mais
l’Oeuvre est encore longue.
Plantagenêt l'a dit mieux que moi : « C’est
le maçon lui-même
qui forge ces chaînons, dont il est à la fois la
matière et la force, le métal
passif et l'ouvrier conscient ». Tachons,
au quotidien, que nos actions et notre intégrité
morale soient des vecteurs
d’éducation, afin de permettre aux joyeuses et
insouciantes rondes enfantines
(autres chaînes d’union) de rendre possible ces
vers de Paul Fort :
« Si
tous les gars du Monde voulaient s’adonner la main,
… Jean Baptiste LOI\ |
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