Le
Temple
Initiation et Temple
Quelles sont les raisons qui
nous
font nous retrouver dans ce cadre rituel d'initiation et
d'échanges fraternels,
dans ce Temple consacré, où nous puisons (et nous
le croyons) aux sources vives
de la tradition?
Je vais essayer, avec l'aide du Phil. Inc., de répondre
à cette importante
question, car elle est à mon avis fondamentale. Nos
prédécesseurs ont ouvert la
voie et nous pouvons penser en effet que si l'homme s'était
conservé dans la
pureté de sa première origine, l'initiation
n'aurait jamais eu lieu pour lui et
la vérité s'offrirait encore sans voile
à ses regards, puisqu'il était né pour
la contempler et pour lui rendre un continuel hommage. Mais, depuis
qu'il est
malheureusement descendu dans une région opposée
à la lumière, c'est la
vérité
elle-même qui l'a assujetti au travail de l'initiation en se
refusant à ses
recherches.
« La première initiation, fondée sur la
dégradation de l'homme et exigée par la
nature même, fut le modèle et la règle
de celle qu'établirent les anciens
Sages. La Science dont ils étaient dépositaires
étant d'un ordre bien supérieur
aux connaissances naturelles, ils ne purent la dévoiler
à l'homme profane
qu'après l'avoir affermi dans la voie de l'intelligence et
de la vertu. C'est
dans ce but qu'ils soumirent leurs disciples à des
épreuves rigoureuses et
qu'ils s'assurèrent de leur constance et de leur amour pour
la vérité en
n'offrant à leur intelligence que des
hiéroglyphes, des symboles et des emblèmes
difficiles à pénétrer.
Ce ne fut qu'après les avoir ainsi
préparés qu'ils leur découvraient la
seule
route qui peut conduire l'homme à son état
primitif et le rétablir dans les
droits qu'il a perdus. »
Voilà, mes chères Sœurs et mes chers
Frères, le vrai, le seul but des
initiations. Telle est cette science mystérieuse et
sacrée, dont la
connaissance est un crime pour ceux qui négligent d'en faire
usage et qui égare
ceux qui ne se seront pas élevés au-dessus des
choses sensibles.
« Dans l'état actuel de l'homme privé
de la lumière, ce qui peut lui arriver de
plus funeste, c'est d'oublier ou de nier cette lumière.
Aussi l'objet principal
des Sages Instructeurs de l'Initiation ne fut pas
précisément de faire
connaître la vérité aux peuples, mais
de porter par leur exemple et par leur
doctrine à faire croire en cette
vérité avec confiance et de lui rendre un
sincère hommage. Dans cette optique ils
élevèrent un Temple
célèbre, dont
toutes les parties, depuis le Porche jusqu'au Sanctuaire,
étaient remplies
d'initiés de divers rangs et fonctions. C'est ainsi qu'on
présentait à l'Homme
de Désir un tableau parfait de l'Univers et des agents
préposés à le diriger. »
GENESE DU TEMPLE
Tout débute avec
le livre biblique
l'Exode aux chapitres 24 à 30, où Moïse,
le conducteur, reçoit, sur le Sinaï,
les ordres pour la construction; « Moïse redescend
du Sinaï et la peau de son
visage rayonnait. Il convoqua toute l'assemblée et transmit
au peuple les
ordonnances de l'Éternel: travail pendant 6 jours, repos le
7e; les offrandes,
la confection de l'arche, du tabernacle, du chandelier, de l'autel, des
toiles
du parvis, des colonnes… toutes œuvres pour la
tente d'assignation, pour son
service et pour les vêtements sacrés. »
Au chapitre 36, la construction des meubles, autels et ornements
s'opère sous
l'impulsion de l'habile Betsaléel grâce aux
offrandes du peuple sous forme
d'or, d'argent, de tissus, d'aromates, de bois précieux, de
pierreries… Au Ch.
40, enfin, l'Éternel demande à Moïse de
dresser le tabernacle et la tente
d'assignation le 1er jour du 1er mois de la 2e année selon
un ordre précis.
Puis Moïse oindra tout ce que renferme le tabernacle, la cuve
et l'autel; il
oindra de même Aaron et ses fils pour qu'ils soient au
service de l'Éternel par
leur sacerdoce. Alors la nuée couvrit la tente et la gloire
de l'Éternel
remplit le tabernacle. Cela se passait en 1444 av. J.C.
« Ainsi il y eut d'abord le premier temple, si l'on peut
dire, l'arche du
déluge, qui fut errante et flottait sur les eaux, pour nous
peindre l'incertitude
et les ténèbres des premiers temps:
(Genèse VI à VIII). Le deuxième
temple, le
tabernacle était alternativement en mouvement et en repos,
et de plus, c'était
l'homme lui-même qui le transportait et le fixait dans les
lieux choisis; cela
afin de nous montrer les droits accordés à
l'homme dans sa seconde époque,
droits sur lesquels il peut aspirer par intervalle à la
possession de la
lumière. Enfin le troisième temple, celui de
Salomon, était stable et adhérent
à la terre, pour nous apprendre sensiblement quels sont les
privilèges auxquels
l'homme peut prétendre un jour; privilèges qui
s'étendent jusqu'à fixer à
jamais sa demeure dans le séjour de la
Vérité. » (Louis-Claude de
Saint-Martin).
Remarquons que malgré la stabilité apparente du
temple de Salomon, celui-ci
souffrit en subissant les affres des armées des
ténèbres et la colère des
ennemis de la Vérité et de la Lumière:
il fut renversé ! Zorobabel le fit
reconstruire à Jérusalem entre 536 et 516 av.
J.C. Zorobabel, qui signifie
"adversaire de la confusion" était de lignée
royale et fit armer les
ouvriers de truelles (initiation de métier) et
d'épées (initiation
chevaleresque) pour se défendre des populations locales
hostiles aux
Israélites, les errants. Hérode agrandit le
Temple (vers -18) mais il fut
anéanti définitivement par Titus (en + 70).
Car, à cette même époque, il y eut
l'édification du plus merveilleux des
temples, de l'arche la plus universelle non faite de mains d'hommes; ce
Temple,
cette Arche sont le Christ lui-même en qui habite en
permanence le Verbe divin.
Le Christ était, est, et reste à jamais le seul
et vrai "pont" jeté
entre l'homme et Dieu.
TEMPLE ET QUETE INITIATIQUE
Dans sa quête
initiatique l'homme
recherche la parole perdue, car, retrouver cette parole, en
l'occurrence le Nom
incommunicable IEOVAH force active de l'ancienne alliance, c'est
réunifier et
harmoniser en soi toutes les potentialités, toutes les
manifestations de tous
les niveaux de l'être: physique, psychique et spirituel.
C'est reconstruire, en
"rassemblant ce qui est épars", l'homme total; c'est la
réédification
mystique du temple intérieur (le sanctuaire du
Cœur) dans lequel pourra
descendre (puisque devenu "vierge" par les différentes
purifications)
le Verbe, dont le Nom est IEOCHOUAH.
Retrouver la Parole perdue, c'est se recouvrir de la puissance de
l'Éternel,
aller vers l'unification et l'identification entre la
lumière intérieure (celle
qui luit dans nos ténèbres) et la
lumière universelle extérieure. Par le Nom,
Dieu se révèle à l'homme.
Dans ce contexte, le temple de Salomon, jusqu'à ce jour
inégalé sauf par le
Christ, est l'image, l'emblème de l'homme
émané de Dieu dans toute sa splendeur
et dans ses privilèges originels.
Je vous propose à présent une visite
guidée du temple et le but ultime du
"voyage" consiste à découvrir le NOM, au
cœur même de l'édifice. Il
faut pour cela suivre le "labyrinthe de la parole perdue et franchir
"la triple enceinte". Faut-il préciser que ce chemin
initiatique est
calqué sur les pérégrinations des
Israélites en recherche d'une terre
d'accueil, la recherche de la terre promise ?
Pour suivre cet itinéraire et ses étapes
cruciales, je tracerai un parallèle
schéma-tique entre le modèle du Temple, les
mondes classés selon la tradition
kabbalis-tique et la constitution de l'homme.
Le schéma parlera de lui-même.
En Franc-Maçonnerie, théoriquement, l'apprenti,
lors de son initiation, reçoit
la lumière et passe du parvis dans la première
enceinte du temple: le Porche.
C'est là que se tient la Loge. Il vient de mourir au monde
profane et de subir
sa seconde naissance, naissance à un monde spirituel et
initiatique. Dans le
Porche il aperçoit les 4 outils nécessaires
à son perfectionnement phy-sique,
moral et intellectuel l'amenant progressivement à la
maîtrise et à la connaissance
de l'Étoile flamboyante et de la lettre G.
Jusqu'à son élévation au grade de
Maître-Maçon il aura à cœur
de se perfectionner dans l'Art Royal, œuvrant
toujours et partout, autour de lui comme en lui-même, avec
justice et équité.
Dans le déroulement du rituel du 4e grade du
R.É.R, le Maître-Maçon est
reçu
sur les ruines du premier temple (celui de Salomon) et, pour
accéder à la
seconde enceinte, c'est-à-dire le Sanctuaire, il lui faut
passer symboliquement
par la mer d'airain et s'y purifier. Cela n'est pas sans rappeler St.
Jean
Baptiste baptisant d'eau ceux qui sont appelés à
aplanir le sentier et à gravir
la montagne pour entendre la parole vivante du Christ. La conscience de
l'initié est dès lors portée sur le
monde psychique, le monde de l'âme (symbolisée
par l'eau) et il devient actif sur deux plans simultanément:
le plan terrestre
ou hylique et le plan psychique.
Si l'entrée dans le Sanctuaire n'est qu'un passage
obligé, c'est maintenant que
commence réellement la carrière de sa
régénération, dont le chandelier,
l'autel
des parfums et la table des pains de proposition lui indiquent les
étapes.
L'initié s'attache dès lors au service du Temple
et devient ministre du culte;
il accède à la cour des Lévites.
Devant lui il aperçoit l'étoile à six
branches,
le sceau de Salomon, le sceau de l'union et de l'harmonie.
L'initiation Martiniste au premier degré d'«
Associé » débute à ce
niveau,
directement, et suppose que l'Homme de Désir ait accompli,
par lui-même, tout
le cheminement décrit ci-dessus.
A force de courage, de persévérance et de
prières nous découvrons dans toute sa
splendeur le Nom sacré écrit en lettres de feu.
Il est la racine de toute
chose, la vie de tout l'univers. La vision et la reconnaissance de ce
Nom élève
notre conscience jusque dans le plan spirituel ou pneumatique;
là l'homme est
délivré à jamais des renaissan-ces
mortelles et multiformes puisqu'il est
parvenu à s'identifier à l'esprit immortel
universel.
Bientôt peut-être, après cette
extraordinaire découverte, l'initié aura-t-il
connaissance de la prononciation du Nom sacré... Celle-ci
lui procurera le
baptême de l'Esprit, la 3e naissance, naissance au monde
divin et l'entrée dans
la troisième enceinte: le Saint des Saints. Là se
trouvent l'arche et la nuée
au-delà de laquelle se tient l'Éternel. La 3e
naissance, procurée par la
prononcia-tion du NOM central, ouvre la dernière
étape conduisant l'être à sa
réintégration finale.
La découverte du Nom transpose l'homme vers
l'état sacerdotal figuré par
l'autel des parfums. Dans cet état aussi, l'homme sera
revêtu du corps de
lumière et rétabli dans ses premières
fonctions et prérogatives. Le Verbe divin
a éclos dans le temple de son cœur.
Mais avant d'aspirer à une si haute destination,
attachons-nous d'abord à
dégager les sens symboliques de la mer d'airain, du
chandelier, de la table des
pains de proposition et de l'autel des parfums.
ORNEMENTS SYMBOLIQUES
LA MER D'AIRAIN. I
Rois 7 v.23.
Hiram fit faire la mer de
fonte;
elle avait dix coudées ( h ) = 10, d'un bord à
l'autre, une forme entièrement
ronde, cinq coudées de haut ( v ) = 5 et une
circonférence que mesurait un
cordon de trente coudées ( k ) = 30... son
épaisseur était d'une palme ( t ) =
1 et contenait 2000 baths.
[une coudée ~ 50 cm. et une palme ~ 75mm]
· Si (iod) = la force divine, le divin créateur;
· si (hé) = le souffle de l'existence, germe de
la vie;
· si (lamed) = mouvement, dynamisme;
· si (aleph) = principe, ...
nous pourrions conclure, en ce qui concerne les dimensions de cette
cuve
d'airain que le Divin Créateur souffle sur l'eau et y infuse
la racine de
l'existence, que de ce fait l'eau est dynamisée et que celui
qui s'y plonge
peut retourner au principe. De là à dire que la
mer d'airain contenait une eau
expiatoire, une eau lustrale et purificatrice, il n'y a qu'un pas.
Souvenons-nous aussi de l'ange qui agite l'eau de la piscine qui
s'appelait
Béthesda et qui acquérait le pouvoir de
guérir le premier qui s'y plongeait,
quelle que fût sa maladie. (Jean V,2)
L'eau de la cuve d'airain servait à la purification des
prêtres du Temple,
première étape, étape primordiale sur
laquelle s'enchaînent les autres et qui,
cependant, les détermine toutes. La mer d'airain fait aussi
penser aux eaux
primordiales et vierges sur lesquelles vint se poser l'Esprit divin,
pour les
féconder, et engendrer ainsi toute forme de vie et
d'existence ultérieure. La
purification est l'étape initiale et nécessaire
au-delà de laquelle toute
entreprise sera agréable au Grand Architecte de l'Univers
(abandon des métaux,
des préjugés, fuite devant les vices...ne pas
médire.).
Celui qui s'y plonge est affranchi de toute souillure terrestre, il
retourne
aux sources vives et peut communiquer sensiblement avec les plans
supérieurs.
Aussi ai-je placé cette mer d'airain sur la ligne
charnière donnant accès aux
plans supérieurs de l'âme et de l'esprit.
Notons aussi que la mer repose sur 4 x 3 bœufs (symbole des
forces
fructifiantes) et qu'il y a également 12 portes permettant
de passer de la cour
des Gentils à la cour des Israélites. C'est
maintenant, après les ablutions,
que l'initié va faire fructifier le
dépôt sacré qui lui fut
confié. Le baptême
d'eau préfigure le baptême en esprit et le
précède...
LE CHANDELIER D'OR A SEPT
BRANCHES
Le chandelier fait allusion
à l'activité
créatrice de Dieu durant 6 jours, puis
au repos du 7e jour, quand tout était juste et parfait.
Malgré les 7 branches,
malgré la diversité des aspects, c'est la
même lumière qui rayonne, c'est
l'expression de l'unité dans la multiplicité des
formes et dans la diversité des
manifestations.
Lumière est ici synonyme de Vérité.
La lumière luit dans les ténèbres,
symbole de la présence divine.
C'est le feu du chandelier qui rappelle aussi l'embrasement miraculeux
de
l'holo-causte sur l'autel, signe visible de la
réconciliation du peuple avec
Dieu.
Ce feu sacré avait été
caché lors de la destruction du premier Temple,
caché
mais conservé, puis réinstallé dans le
Temple de Zorobabel, du côté gauche.
Comment ne pas penser alors à notre Dieu immanent,
conservé dans notre
"côté gauche", au centre de notre cœur
et dont la lumière, malgré nos
chutes successives, nos errements et nos faiblesses, continue pour
autant à
briller secrètement !
Le chandelier à 7 branches répète le
nombre de la lumière supérieure (celle du
St.Esprit) qui éclaire et vivifie le sanctuaire
mystérieux, le siège de sa
gloire... le cœur de l'homme.
Sept symbolise le plan, le but idéal vers lequel
s'organisent les forces et
tendent les évolutions; c'est le nombre de la
plénitude.
LA TABLE DES PAINS DE PROPOSITION
D'après la Loi de Moïse, on déposait 12
pains, chaque semaine, au nom des 12
tribus d'Israël, dans le Sanctuaire. Seuls les
prêtres avaient le droit de
toucher ces offrandes propitiatoires.
Ce pain préfigure la manne céleste, le pain de
Vérité, le pain que Jésus rompra
le jour de la Cène et qu'Il partagera avec ses disciples en
leur disant: ceci
est mon corps.
Selon ce sens, le pain représente l'invisible cause de tout.
Dans le temple de Zorobabel, le pain servait de "véhicule"
par lequel
la bénédiction divine était
communiquée au peuple. Ce pain d'offrande était
placé devant la face de Jéhovah, et,
séjournant dans le Sanctuaire, il se
sacralisait; aussi, seuls les prêtres pouvaient-ils le
consommer.
Ce rôle premier fut renforcé par l'institution
christique de l'Eucharistie et
depuis il est permis de penser que le Christ est réellement
présent dans
l'hostie consacrée. Mais cet aspect mérite un
développement qu'il n'est pas
utile d'aborder maintenant.
Les douze pains sont rangés 6 par 6, pour nous peindre les
deux lois sénaires,
sources de toutes les choses intellectuelles et temporelles. La loi du
sénaire
est manifestée dans le rapport du rayon à la
circonférence et c'est un nombre
de 6 actions réunies qui a concouru à la
corporisation matérielle de l'univers
(les 6 jours); que par conséquent ce nombre de 6 doit
diriger toutes les choses
sensibles comme par exemple il dirige tout ce qui est relatif au temps:
1h = 60
mn, 1 mn = 60s, 4 périodes de 6 heures durant une
journée...
Les pains de présentation sont des "objets sensibles",
touchant nos
sens, symbolisant tout ce que la terre peut produire de mieux,
nourriture
essentielle et indispensable. Ce seront donc les vertus les plus
élevées, les
bénédictions les plus hautes qui se manifesteront
"dans" et "par"
ces pains. Dans les pains se produira l'union entre ce qui vient
d'en-haut
(bénédictions de l'Éternel) et ce qui
vient d'en-bas (offrandes des hommes,
pures et vitales).
Voilà peut-être un sens se rapportant aux deux
triangles qui s'entrelacent dans
le Sceau de Salomon.
L'AUTEL DES PARFUMS
La fumée d'encens est un puissant moyen de purification.
L'encens est le
symbole du culte des vertus actives, des prières vraies, le
parfum des actes
sans cesse faits pour Dieu sans y songer même.
L'encens élève l'état de conscience de
l'homme vers les plans de l'intuition et
procure à celui qui sait prier dans de telles circonstances,
une indescriptible
paix intérieure.
L'autel des parfums était "cubique long" et recouvert d'or
pour
accentuer la pureté et
l'inaltérabilité du parfum.
LE TÉTRAGRAMME SACRÉ
Ce sujet, déjà abordé au
début de cet exposé, mérite une
étude particulière
dépassant le cadre de cette planche. Je renvois à
l'excellent travail fait par
une de nos Sœurs, M.B., et qui figure dans le Bulletin de
Liaison N° 4 de
l'O.M.L. ainsi qu'à un extrait de l'œuvre de
Louis-Claude de Saint-Martin
intitulé « A propos du NOM sacré
» paru dans le Bulletin N° 7.
L'ARCHE D'ALLIANCE
De même que le grade de Maître Écossais
de Saint-André est un grade pivot
autour duquel s'articulent l'Ancien et le Nouveau Testament, de
même, me
semble-t-il, le Nom sacré IEOVAH, est le pivot qui permet de
basculer du
Sanctuaire dans le Saint des Saints, où se trouve
précisément l'arche au-dessus
de laquelle se tient l'Éternel.
La connaissance du NOM sacré et de sa prononciation permet
d'accéder, par la
troisième naissance, au monde divin, d'être
reçu "dans le Ciel" en
présence de l'Éternel.
L'arche est le tabernacle des Vérités
révélées, le
dépôt de toutes les
ordonnances que le peuple devait observer. Grâce à
la conformité de la
réalisation de l'arche, l'homme peut y trouver le
modèle de sa gloire ancienne
et de ses connaissances primitives. L'arche servait "d'organe" aux
vertus supérieures qui y descendaient
Dans Exode XXV, 22, nous lisons: « C'est là que je
me rencontrerai avec toi. Du
haut du propitiatoire (couvercle de l'arche), entre les deux
chérubins placés
sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres
pour les enfants
d'Israël. »
Là, donc, où est l'arche, là aussi est
Élohim.
CONCLUSION
Notre visite nous trace un chemine-ment indispensable dans la
carrière de notre
régénération spirituelle et il est
indispensable d'en parcourir toutes les
étapes. Il s'agit pour nous de
réédifier mystiquement le temple
intérieur et de
relever les ornements dans le sanctuaire de notre cœur. Il
s'agit, en
l'occurrence, de purifier nos désirs, nos sentiments, nos
idées, nos
aspirations et de les élever gratuitement, en don
à l'Éternel.
Pour parvenir au Paradis, au Saint des Saints, en ce lieu où
coulent le miel et
le lait, que de sacrifices sont nécessaires ! Il faut
sacrifier nos penchants,
brûler nos passions et nos préjugés sur
l'autel des holocaustes, enterrer notre
orgueil, fuir la paresse et, à chaque fois, il nous faudra
plonger dans l'eau
purificatrice de la mer d'airain, nous laver de tout ce qui
dégrade, qui
avilit… Ensuite seulement notre esprit nourri par les pains
sacrés peut
pénétrer dans un monde supérieur,
c'est-à-dire passer le voile tendu à
l'entrée
du tabernacle et bénéficier des secours nouveaux
qui s'y trouvent, accéder en
somme à un nouvel état spirituel, sur-naturel. Le
but ultime est d'approcher de
l'arche sainte, d'entrer en contact avec la « lueur
» de l'Esprit et se laisser
transfigurer.
J.-B.
WILLERMOZ
Bibliographie:
L.-Cl. DE SAINT-MARTIN: Le Tableau Naturel.
René LE FORESTIER: Franc-Maçonnerie
Templière et Occultiste aux XVIIIe et XIXe
siècles.
Le N° 9 des CAHIERS VERTS du GPdG.
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