GLDF Loge : Stella Maris - Orient de Marseille Date : NC

Méditations auprès du miroir

Cette planche, outre la recherche sur un symbole, le miroir, met en exergue pour nous, la nécessité de faire travailler notre imagination. 

Les livres et autres dictionnaires des symboles sont nécessaires, mais notre spiritualité, car si nous sommes entrés en Maçonnerie c’est pour cela ; notre spiritualité, disais-je donc, ne peut se construire que par un travail de réflexion ; Travail qui doit être avant tout personnel. Nous pourrons ensuite confronter notre réflexion avec l’apport d’éléments extérieurs ; mais le premier travail doit être guidé par l’intuition, le raisonnement venant ensuite étayer ce qui n’était au départ qu’un ressenti. Nous découvrons alors des possibilités, et c’est ici le cas, là où nous croyons être partis dans le domaine de l'extravagance.
Pour cette raison, je demande, par avance, toute votre d’indulgence pour les propos qui vont suivre. Indulgence si ceux-ci vous semble une altération du bon sens. Nous allons partir ce soir pour un voyage de l’autre côté du miroir. Songe éveillé dans lequel nous pourrons peut-être entrevoir et comprendre la situation de celui qui, selon LOBSANG RAMPA, « pourrait par l'Esprit, sortir de son corps» :
-      Il pourrait alors, voir avec d’autres yeux.
-      Il pourrait voir au travers du miroir et non grâce au miroir.
-      Il semble qu’il devrait pouvoir abandonner ses préjugés parce qu’il aurait un autre regard sur lui-même et par conséquent sur le monde.

Oui, dans notre recherche perpétuelle d’un mieux être, notre intelligence à révolutionnée notre mode de vie ; mais savons-nous encore regarder les choses d’un regard simple ? Avec une vision démunie de tout a priori, libérée des influences trompeuses d’une interprétation toute personnelle. Avec, si je puis dire, une vision guidée par le Cœur, celle de l’Esprit, qui n’est pas celle de la raison, si ce n’est la raison du cœur.


Dans ce contexte, où la rêverie supplante le réel, la scène doit donc se situer hors de tout lieu et en dehors de tout temps avec pour unique objet le miroir placé  devant nous.
Bref, le décor, utopique, certes,  est planté ; nous pouvons frapper les trois coups et puisque la pensée naît de l’interrogation, je commencerais ainsi :
- Le miroir est-il une fenêtre ouverte sur un monde immatériel ? Autrement dit :
- Est-il possible que nous puissions nous voir des deux côtés, que nous puissions être des deux côtés du miroir?
Ces deux côtés du miroir font bien évidemment référence:
-         D’une part à notre monde matériel pour ce que nous en connaissons; monde qui nous apparaîtrait sans doute différent si nous pouvions passer de l’autre côté
-         D’autre part au « monde spirituel », du côté où se situe l'image virtuelle. On se place devant le miroir; ce qui sous-entend que l'objet est orienté, différent de chaque côté. De même, celui-ci renvoi la lumière, elle ne peut donc pas le traverser. Quelles évidences! ¾ Me direz-vous ? Pardonnez ce jeu de mot auquel je n’ai pu résister, mais toute ma réflexion, s'appuie dessus et j’ajouterai même, qu’elle ne paraît pourtant  pas très lumineuse.
Trêve de plaisanteries, nous savons que tout rayonnement, donc la lumière, peut être dévié, voir interrompue, par des écrans placés sur son parcours.
A l’instar de ces filtres sélectifs pour tel ou tel rayonnement, ce peut-il que notre miroir agisse de même. La lumière s'y trouve effectivement arrêtée ; Pourquoi l’esprit n’aurait-il pas une énergie, un rayonnement que le miroir ne pourrai arrêter? N’oubliez pas que l’autre côté est virtuel ! (étymologiquement, virtualis, de virtus, force). 
Ce raisonnement, n'est bien évidement pas probant ! Revenons donc devant ce Miroir. Observez votre image, elle vous ressemble, c’est indéniable; Pourtant, même en considérant que le verre est pur et ne déforme pas les rayons lumineux qu'il reçoit puis qu'il restitue ensuite; Cette image est et ne restera identique à la réalité que dans les apparences.
Cette Lapalissade n’évoque t’elle pas une mise en garde que nous ne devons jamais oublier ; cette mise en garde qui ne peut que nous guider sur les voies de la sagesse :
« Illusions tout n'est qu'illusions ».
Apparences parce que l’image virtuelle est le symétrique de l’image réelle. Symétrie qui peut être considérée vis à vis des formes et des mouvements.
-  Symétrie de forme pour chacune de nos particularités physiques. Exemple, la position des organes; le cœur, à gauche, s'y trouve à droite, etc..
-       Et symétrie de mouvement pour chacune des actions que nous faisons. Un sentiment exprimé sur le visage sera transcrit ipso-facto par une expression symétrique lue dans le miroir.
Ce qui permet d'affirmer que :
Cette image, par essence virtuelle et différente, n'est pas libre ;
elle dépend d'une réalité, notre corps.

- De ce lien entre la réalité et l'apparence, par analogie nous pouvons dire que:
L'IMAGE DE L'HOMME EST TRIBUTAIRE DE SON PROPRE COMPORTEMENT, DE SES ACTES

 3013-4-2

L’homme, vis-à-vis de ses semblables, se montre tel qu'il est, tel qu'il agit. Cela nous permet de mieux comprendre à quel point nos actes peuvent donner ou non un sens à notre vie, peuvent nous changer. Cela permet également de dire : que le miroir se trouve symboliquement dans l'Homme. Cela signifie aussi  que ce qu’il est peut être également mal perçu ! Que cette image n'est pas nécessairement interprétée comme il convient ! Je m’explique.
Nous pouvons mal percevoir celui que nous regardons, parce que nous avons été abusé, mais très souvent aussi, nous voyons ses défauts avant ses qualités, si encore nous les voyons. Car nous  avons bien souvent tendance à voir, selon l’expression, « la paille qui est dans l’œil du voisin et non la poutre qui est dans le notre ».
A voir les défauts de l’autre, mais à refuser de voir les nôtres.
Cela signifie que nous, Franc-maçon, avons un devoir d’exemplarité et que pour cela, nous devons percevoir les autres et avant tout nous même, avec justesse, à l’exemple de Salomon dont le trône est placé à l’Orient.
-         Quant au principe d’une image dépendante du corps, il reste toujours vrai et pour tous à la condition pour chacun d'en faire le constat par sa propre vie. Démontrant que s'il est devant le miroir, il voit son reflet ; et s'il le voit, c'est qu'il y est ; car n’avons-nous jamais vu le reflet du néant ?
Donc :
L'image dans le miroir ne peut exister que si l’homme face au miroir existe et l’atteste
 
Et réciproquement :
 
Cet homme n’existe que si son image de l’autre côte est là pour le lui témoigner ;
 
Le double sens de cette vérité m’interpelle, mais nous y reviendrons plus tard car la symétrie, à présent, évoque une idée d'équilibre, vu dans le sens d’une complémentarité entre le réel et le virtuel. Cette symétrie est réalisée, non pas à partir d'un point ou d'un axe, mais à partir d'un plan. Tout ce qui existe, et qui est en ce monde, s'exprime par trois dimensions. Le plan, lui, est défini par deux dimensions, parce qu'il est immatériel, il est uniquement subjectif. Il est vrai que le miroir, en fait, ne constitue pas un plan; nous pouvons cependant, aisément imaginer un plan confondu avec le tain du miroir.
Cette limite entre le monde matériel et le monde immatériel n'existant pas, il est donc évident qu'elle ne se trouva point en notre monde autrement que dans "l'imagination"; Ainsi, cette surface du miroir devient bien le passage "imaginaire" entre ces deux mondes.
- Le lien entre nous et notre image évoque, nous l'avons déjà dit, l'idée que:
  
 « L'Image que l'Homme donne de lui est dépendante de son comportement ».
 
Ce qui induit que :
- La Personnalité de l'Homme est liée à son comportement ;
En fait, c'est elle qui conditionne son comportement.
- Et la Spiritualité de l'Homme est liée aussi à son  comportement ;
De même, celle-ci est capable tout autant que l'autre, de modifier son comportement.  

Ces apparentes oppositions que forment notre Personnalité et notre Spiritualité, sont bien complémentaires et intimement liés à notre comportement. L'Image que nous donnons de nous est différente, selon que nous sommes gouvernés par l'une ou l'autre, ou selon que nous savons maîtriser l'une et l'autre. L’Union de la Personnalité et de la Spiritualité en juste harmonie permet l’élévation de notre Âme par l'élévation spirituelle.

A présent que les idées sont structurées, l’intuition du départ à pris lentement corps, comme la terre pétrie sous les doigts du potier, dont on commence à deviner la forme finale.
En effet, ce double sens qui veut que :
« L'existence de l'Homme est assujettie à son image dans le miroir, et réciproquement ».
à pour corollaire le fait que:
 
L'AME EST LA PARTIE DIVINE DE L'HOMME SANS LAQUELLE IL NE PEUT PAS VIVRE;
DE MEME QUE CETTE AME NE PEUT EXISTER QUE PAR SON INCARNATION EN L'HOMME
.
 
Cette petite "mise en scène" un peu fantaisiste, il faut bien l'avouer; démontre tout de même qu’il est important de laisser parler son intuition pour appréhender les symboles. En outre, il est troublant de constater qu'un raisonnement, qui de prime abord semblait absurde, puisse tout de même aboutir à un résultat, où il apparaît que le miroir nous permet, par nos F..., de nous voir tel que nous sommes.
Mon image est effectivement liée à mon comportement, donc à ma personnalité et ma spiritualité. Mon esprit, je devrais dire ma raison, avec l'aide de mes cinq sens, interprète, ce que je perçois, et adapte cette perception à mes besoins propres; cela afin d'éviter tout conflit interne qui pourrait être néfaste et même dangereux pour mon équilibre, dans ce que j’ai de plus égoïste, le Moi ; Dans le but de flatter mon ego. Il m’appartient de me juger, de  bien me connaître, pour ne pas me laisser abuser par moi-même 
Cela signifie que la personnalité détient tous les atouts nécessaires pour imposer sa loi d'où la nécessité d'être vigilant sur moi-même. Seul un regard ouvert, à la lumière, à la vérité, de ma Spiritualité et de ma Personnalité, pourra me permettre de voir ce que je suis réellement, sans être dupe de mes propres illusions.
Certes, la tâche n’est pas aisée, mais il est important de ne pas s’arrêter en chemin ; ne pas regarder en arrière. Un illustre F..., Pierre DAC, disait : « Vous avez l’avenir devant-vous, si vous vous retourner, vous l’aurez dans le dos » ; Cette boutade, au demeurant, nous incite à la persévérance ; si dur que soit le chemin il ne faut pas se retourner, il ne faut pas comparer si cela induit en arrière-pensée, une satisfaction ou un regret. La seule comparaison qui soit bénéfique serai celle d’un parcours déjà accompli mis en rapport avec celui restant à parcourir. Chemin restant dont on aurait à craindre de ne pouvoir atteindre l’inaccessible horizon avant que celui-ci nous ait rattrapé. Mais j’arrêterai  là cette digression qui  nous éloigne de notre sujet.
Le langage populaire est plein de sens;
- "Avoir le courage de se voir dans un miroir."
- "Avoir le courage de se regarder en face" (de l'autre)."
D’aucuns appellent cela une auto-psychanalyse, d'autres religieux, une auto-confession, pour nous, F... M... ,c'est le fondement de notre initiation continue, l'axe vertical de notre introspection, l’axe de notre action d'éternel A....
Idée que l’on retrouve jusque dans le précepte :
« CONNAIS TOI, TOI MEME... »;
Dont la formulation en elle-même, sous forme de rebondissement, de renvoi, évoque déjà le miroir. C’est pourquoi ce miroir n'est plus en face de nous mais en nous, car il est l’expression même de notre réflexion.
Par ce miroir symbolique l'être humain rayonnera, selon qu'il saura apaiser les passions de sa personnalité, selon qu'il saura la compléter par sa spiritualité, sans pour autant étouffer ni l'une, ni l'autre. Son image se trouvera changée par cette union dans l'harmonie de la Sagesse de la Force et de la Beauté permettant l’élévation spirituelle et l'épanouissement d’un Homme Nouveau puisque recréé dans la Paix, l’Amour et la Joie.
Ainsi les choses se font et se refont et nous retrouvons partout et toujours les mêmes thèmes, et les mêmes symboles, parce que tout est cohérent et tout ne fait qu'Un. J'ai spéculé sur le SPECULUM pour chercher au dehors ce qui est en moi car si l'Âme, est l’au-delà du miroir, la personnalité est l’en-deça de ce miroir. L'Au-delà de ce miroir, (le jeu de mot est révélateur!), symbolise la part spirituelle de l'Homme, ce qu'il a de Divin, son Âme ; Celle qui fait que nous sommes et nous serons toujours en quête des mystères de l'existence. C'est notre lien avec le G... A....
Je ne terminerai pas ce travail sans vous lire quelques extraits qui ne peuvent qu’apporter un complément nécessaire à un travail qui reste très incomplet.
 
Pris dans « Points de vue initiatiques » n° 88 1er trimestre 1993.
HERMES qui a pour attribut le miroir, enseigna que:
BAS EST IMAGE DE HAUT ET HAUT EST IMAGE DE BAS,

principe de réflexion du macrocosme en microcosme et réciproquement.


Pour le MIROIR, menteur.
 
MIROIR
A partir du principe de réflexion que nous enseigna HERMES, commencent, selon ce qu'on assure, les mensonges des miroirs et a-t-on achevé de dire à quelle extrémité ils vont?
Le miroir résulte d'une opération alchimique sur le tain.
Tain: Mercure embusqué au fond des glaces pour capturer la lumière et la changer en vains reflets avec lesquels il prêtera un semblant de vie à d'inconsistantes apparences.
Car s'il porte les messages des olympiens, ce dieu patronne voleurs et faussaires.
"Tain", c'est en vérité "étain". Le mot lui-même est une altération.
Pour le MIROIR, en tant que porte sur l’invisible.
SAINT PAUL
"Premier Épître aux corinthiens".
"Présentement, en effet, nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face. Présentement je connais d'une façon imparfaite, mais alors je connaîtrais tout comme j'ai été connu."

Pour le MIROIR, comme reflet de soi dans les autres, pour le MIROIR en nous

PLATON Alcibiade, adaptation libre
"On demandait un jour à Socrate par quel moyen on pouvait venir à bout de se connaître soi, et ce que signifiait le précepte de Delphes. Et Socrate d'interroger:
"- A supposer que l'ordre eût été donné à ton oeil de se voir lui-même, qu'aurait-il été conduit à faire?"
Et l'interlocuteur:
"- Il aurait fallu à cet oeil un miroir". "- Mais de quel côté aurait-il été contraint de regarder afin de se voir lui-même? Dans cette partie du miroir où se reflètent les mains, les pieds ou toute autre partie du corps?"
L'interlocuteur finit par concevoir qu'il fallait à cet oeil, s'il voulait se voir, regarder l’œil reflété dans le miroir.
Il admettait ainsi l'impossibilité pour un oeil de se voir ailleurs que dans un autre oeil. Mais Socrate, aussitôt, le pressa de questions:
"- Et si c'est à ton âme qu'est donné l'ordre de se voir et de se connaître, quel est le seul objet où elle pourra trouver à se contempler?"
L'autre convint qu'il était impossible à une âme de se voir ailleurs que dans une autre âme.
"- Bien, camarade, dit alors Socrate, mais si ce que toi tu cherches à connaître, c'est, non le grossier et le laid, mais le beau?"
"- Alors, répondit l'autre, c'est du côté d'une belle âme qu'il me faudra regarder."
A la fin Socrate l'interrogea:
"- Et si c'est le meilleur et le plus élevé de ton être que tu vises à contempler?"
Alors, il fallut reconnaître que c'est dans l'Esprit divin, Miroir des miroirs, qu'on peut contempler ce qu'il y a en nous de plus élevé".
Les yeux et les mains reflètent les qualités et les défauts d'une personne; comme les miroirs, ils reçoivent et donnent, mais attention comme les miroirs ils peuvent nous tromper sur ce que nous voyons. Ainsi l'aveugle peut voir ce que le voyant ne sait peut-être pas voir, le cœur véritable de ceux avec qui il parle car il ne sera moins facilement trompé par les apparences.
Pour cette raison, le bandeau sur les yeux du profane lors de son audition, lui évite d'être abusé par le milieu, l'enceinte, dans laquelle il entre; cela lui permet, même à son insu, d'être plus naturel ; c'est sûrement pour cela que cette épreuve du bandeau nous marque autant, elle représente dans notre inconscient, une mise à nu de notre nature, parce qu'on ne dispose plus des repères nécessaires pour pouvoir se cacher derrière les apparences.
Qu'il soit donc dit que le Miroir est Menteur pour celui qui attend un mensonge, à l'instar de la Reine dans le conte de "Blanche Neige" il montrera ce que celui-ci veut bien voir ou faire voir. Il nous appartient donc d'apprendre à distinguer le vrai du faux, je le répète, sans être dupe de nos illusions, de rester Vigilants pour que les fruits de la connaissance nous apportent la sagesse.
LORENZ dans "L'ENVERS DU MIROIR" nous explique, avec la science du comportement, que l'Homme tient ses propriétés, ses aptitudes, de l'évolution de l'humanité, par son adaptation. Processus de connaissance qui montre la nécessité de changer notre regard sur la vie, donc de changer notre comportement.
donc de changer notre vraie nature afin d’œuvrer pour l'avenir.

Car, chacun de nous est un miroir pour les autres; chacun de nous peut se reconnaître dans l'image de l'autre; chacun de nous peut s'identifier dans ce que l'autre a de bon à lui montrer. Alors, peut-être que le miroir ne sera plus trompeur à nos yeux

 P\ G\

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3013-4 L'EDIFICE \