GLMMM | Loge : Mont Moriah - Orient de Fort de France. | Date : NC |
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Le Pavé Mosaïque de Memphis MisraïmPar les 3 plans du monde, il divise le ciel en 12 secteurs et 12 signes du zodiaque.Il comporte 108 cases. Sa réduction théosophique est 9 (1+8). Il est formé de dalles carrées, noires et blanches, formant alternativement un damier de 9 x 12 de forme rectangulaire. o Dans les écrits homériques, ce nombre a une valeur rituelle. Déméter parcourt le monde pendant neuf jours à la recherche de sa fille Perséphone. o Les neufs muses sont nées de Zeus, lors des neuf nuits d'Amour. o Neuf semble-t-il est la mesure des gestations, des recherches fructueuses et symbolise le couronnement de l'effort L'achèvement d'une création. o Les Anges sont hiérarchisés en 9 chœurs ou triades : la perfection de la perfection l'ordre dans l'ordre l'unité dans l'unité o Chaque monde est symbolisé par un 9 : triangle - le ciel, la terre, les enfers 9 est la totalité des 3 mondes. o Les Francs-Maçons en ont fait le nombre éternel de l'immortalité humaine et 9 maîtres retrouvèrent le corps et le tombeau d'Hiram. Dans la symbolique maçonnique le nombre 9 représente aussi dans son graphisme une germination vers le bas, donc maternelle, tandis que le chiffre 6 représente au contraire une germination vers le haut donc spirituelle. o Dans l'ordre humain, le 9 est en effet celui des mois nécessaire à l'achèvement du fœtus. 9 étant le dernier de la série des chiffres, annonce à la fois une fin et un recommencement, c'est à dire une transposition sur un nouveau plan. Le symbolisme du 12D'après Jean CHEVALIER, 12 est le nombre des divisions spacio-temporelles.est le produit des 4 points cardinaux. II symbolise aussi l'univers dans sa complexité interne. 12 représente aussi la multiplication des 4 éléments : l'erre -- Eau Air --- Feu. Dans le symbolisme chrétien, la combinaison du 4 du monde spatial et du 3 mesurant le temps sacré donne le chiffre 12, qui est celui du monde achevé. C'est celui de la Jérusalem Sacrée (12 portes, 12 apôtres). C'est celui de l'année de 12 mois. 12 est le nombre de l'élection : o les 12 lits de Jacob o les 12 tribus du peuple hébreu o l'arbre de vie porte 12 fruits o 12 chevaliers de la Table Ronde o 12 est le nombre d'un accomplissement, d'un cycle achevé. Revenons au chiffre 108Comme le démontrent de longs calculs ésotériques, il est 4 fois le nombre 27 trouvé dans la Tetraktys de PLATON.II est surtout la périphérie d'un triangle basé sur le chiffre 37 et dont le total des côtés est 111 ( nombre christique). Il symbolise le sommet qu'un homme peut atteindre sur le sentier pendant sou incarnation et il est ainsi le Nombre de l'accomplissement. Le nombre 108 est surtout en rapport avec la loi des cycles et du temps ; ce chiffre sacré parle beaucoup pour l'Orient, en effet : o Au Ladakh (appelé aussi Petit Tibet) existe une lamaserie du nom de LAMAYUIW qui autrefois était occupé par un lac, lequel fut asséché grâce à un bouddhiste - et s 'en suivit que le roi du Ladakh fit construire 108 temples dans tout le Tibet oriental. o PADMA - SHAN,11iFIAVA, le grand guru tibétain, qui a rétabli l'ésotérisme du Tibet après la mort de BOUDHA, a préservé tons les écrits les plus sacrés qui furent révélés dans les mondes célestes (archives akashiques) et les cacha à la frontière du Népal, au nord du Tibet. Il y eu ainsi 108 ouvrages. o existe en orient 108 faiblesses. Telles que l'illusion, les désirs, la haine, l'attachement, l'orgueil etc... qui correspondent aux 108 grains du chapelet bouddhiste. Celui des Shivaïstes a aussi 108 grains. Ces 108 faiblesses sont appelées les 108 liens kartniques. o Dans le mandala Kango-Kaï des Japonais, dont l'utilisation est identique à celle du labyrinthe de la cathédrale de Chartres, il existe 108 personnages appelés les honorables du VA1RABEIATU. Sans oublier qu'à Shambhala, il existe 108 grands initiés et maîtres. Le pavé mosaïqueEmblème
de la vie humaine partagée cistre le bien et le !rial
(émulation), pavage du temple de Salomon. 11 prend la place du
Sanctum Sanctorum, on ne peut entrer que le grand
prêtre. Symbole de la
dualité que l'on retrouve souvent en loge.
Représentation
des différences marquées (philosophie, opinions,
caractères, sexes, couleurs,
races etc .. . ) qui finissent par s'harmoniser en se respectant. Le pavé
mosaïque prend toute sa force lorsqu'il entoure les 3 piliers
egzek, (colonnettes) Sagesse - Force - Beauté. Le pavé
mosaïque symbolise pour RADON, l'union de tous les
maçons du
globe unis par un même serment symbolique ; malgré
les différences de couleurs,
de races, de religion. Ces pierres blanches et noires sont une image du
bien et
du mal qui pavent les chemins de la vie. Pour PLANTAGENET, le
pavé mosaïque continue dans le. Temple le binaire
des 2 colonnes et on peut en déduire que le
Maçon, comme le profane est soumis
aux rigueurs de la loi des contrastes, confirmation du
caractère relatif qui
peut sc révéler au néophyte en loge
d'Apprentis. La symbolique du
pavé mosaïque généralement
admis est en effet celui du
bien et du mal inhérent à l'existence terrestre
niais c'est aussi te corps et l'esprit
unis niais non confondus. Ténèbres et
Lumières sont liées dans le pavé
mosaïque, si l'on considère les rangées
de dalles. Mais les traits virtuels qui
les séparent forment un chemin rectiligne avant le blanc et
le noir tantôt à
droite, tantôt à gauche, en haut, en bas. Ces
lignes sont la vie de l'initié
qui doit non pas rejeter le monde ordinaire, niais s'élever
au-dessus d'elle.
Ces lignes n'apparaissent pas aux yeux du profane. Il ne voit que les
dalles
blanches et noires et suivant la voie large, voie
exotérique, il passe
alternativement du blanc au noir et du noir au blanc.
L'initié, au contraire,
suit la voie étroite (ésotérique),
plus line que le 111 du rasoir et passe
entre le blanc et le noir. L'étroitesse du chemin indique
assez par elle-même
que ce chemin ne peut être celui du profane. Au cours de la
réalisation du « Grand Oeuvre des Alchimistes
», la
matière changeait plusieurs fois de couleur. Ces couleurs
apparaissent les unes
après les autre dans un ordre invariable, leur succession
régulière indiquait
que l’œuvre était en bonne voie. On peut
en effet diviser les couleurs de
l’œuvre en 2 classes : o Les couleurs secondaires ou intermédiaires, qui servent de transition pour passer du noir au blanc et du blanc au rouge. Les
philosophes hermétiques ont donné
plusieurs noms au
noir: la noirceur, signe de putréfaction ; les adeptes l'ont
appelé occident, ténèbres,
éclipse,
tête de corbeau, mort. Le noir
était l'indice de l'opération appelée
putréfaction par quoi tout
commençait. commencement de
l’œuvre devait être corruption,
putréfaction ; après
quoi la matière vivifiée évoluait et
se perfectionnait jusqu'au rouge. De plus
la putréfaction est le symbole de la mort d'où
jaillira la vie. Ainsi du point de
vue de l'art hermétique, le pavé
mosaïque pourrait-il
aussi symboliser la voie étroite que doit emprunter
l'initié dans son voyage
qui le conduira du noir de la mort au blanc, lumière de la
vie. Pour Oswald Wirth,
le pavé mosaïque est l'image de
l'objectivité, car
les contrastes créent le constatable et sans eux
l'uniformité nous échapperait
et su confondrait avec le néant. Les distinctions
retournent souvent tout au long de sa carrière
maçonnique dans la bienfaisante ambiance du cabinet de
réflexion. Il ne
faudrait pas cependant qu'il tombe dans l'excès de se
préoccuper uniquement de
lui-même, ce qui, à la longue,
développerait un complexe narcissique qu'il faut
à tout prix éviter car il devient difficile par
la suite de réduire les
complexes de quelque nature qu'ils soient. Quand à
la fin des épreuves, après avoir fait
l'inventaire de nos forces
et de nos faiblesses, le Vénérable
Maître intime l'ordre de faire tomber le
bandeau noir, nous recevons comme un choc psychologique.
Après les ténèbres,
nous voici ébloui par l'illumination de la Loge et face
à des symboles qui
permettent d'explorer toute la symbolique universelle. Et comme disait
Hermès
Trismégiste : «Tout ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas »,
l'initié apprend donc par le microcosme que constitue la
loge, le macrocosme
qui est la dimension de l'univers. La connaissance de
soi passe aussi par la souffrance : « L'homme est
un apprenti, la douleur est son maître, et nul ne se
connaît tant qu'il n'a pas
souffert », disait Alfred de Musset. Nous naissons
effectivement dans la douleur. Remémorons-nous
encore notre passage du cabinet de réflexion fi notre
entrée clans k Temple en passant par la porte basse. Ce
geste pourrait très
bien être assimilé à une renaissance :
le cabinet de réflexion représentant la
matrice où se développe le germe, la corde que
nous portons autour du cou nous
rappelant le cordon ombilical qui nous retient à la Terre
mère. En pénétrant
ainsi dans le temple, nous entrons dans la vraie vie et c'est
à ce moment
précis que le profane se trouve transformé en
apprenti, c'est -à -dire en
enfant viable. En
conséquence, l'initiation maçonnique place bien
l'homme face à la
connaissance de lui-même, à cette connaissance
subtile et profonde des
composants intrinsèques de sa personnalité. L'homme est dans sa
composition, son fonctionnement et sa finalité,,
à
l'image de l'univers cosmique dans lequel il évolue. Sa
connaissance pour
lui-même passe par sa dimension spirituelle et par sa
relation avec le divin. En cherchant
à s'intégrer dans le divin, il prend conscience
de lui, il
s'analyse et se regarde. Dans le miroir du cabinet de
réflexion, le futur
initié dépasse la contemplation de sa propre
nature pour s'intégrer clans la
nature divine ; mais il ne peut voir Dieu. 11 voit donc sa propre forme
à
travers la contemplation divine. Le miroir lui renvoie une image qui
déjà n'est
plus la sienne. Dans un miroir matériel, on ne
considère plus la glace, mais la
forme réfléchie tout en sachant que le reflet
n'est dû qu'au miroir. Ainsi,
l'Etre suprême joue le rôle miroir, il est Ici
révélation, celui qui permet que
l'on prenne conscience de soi, niais on continue d'ignorer ce miroir
divin. Le
miroir n'a pas d'existence objective, .et il reste cependant
indispensable
puisqu'il permet notre propre reflet. Les mystiques, nos
prédécesseurs, dans les antiques
écoles de mystères
affirmaient déjà sans aucune connotation
religieuse, que l'homme est triple
dans sa constitution, c'est- à -dire qu'il a un corps, une
âme et un esprit. Nous autres
cherchants qui pratiquons un rite déiste et spiritualiste,
comprenons aisément que l'émancipation et la
libération de l'homme passe par la
prise de conscience de cette trilogie. La connaissance de
soi-même implique donc la prise en compte de l'aspect
universel qui existe cri chaque être. Mais, la
connaissance de soi, est-ce seulement un besoin vital chez
l'homme ? Est-cc que, à la différence des animaux
et des végétaux, l'homme
a-t-il besoin seulement de survivre ? N'a-t-il pas également
besoin de
connaître le inonde dans lequel il vit ? Et comment
connaître ce monde ? Ici
encore les stratégies sont multiples. On peut penser que,
malgré la diversité humaine, il a
forcément beaucoup
de traits communs entre tous les hommes. C'est vrai qu'il existe entre
nous des
différences de caractère, de race de religion, de
civilisation, mais une fois
cette barrière franchie, nous admettons cette
réalité : c'est qu'il y a quelque
part en nous une nature humaine qui tait que tous les Hommes sont des I
tommes
et que si on connaît un, or les connaît tous dans
leur unité. C'est exactement
cette démarche qu'a suivi Aimé Césaire
dans sa
recherche de la négritude qui se voulait non pas le
contraire d'un quelconque
racisme, mais le point de départ de la connaissance du
monde. Dans son oeuvre :
« Cahier d'un retour au pays natal
», il dit « Vous savez que ce
n'est point par haine des autres races que je m'exige bêcheur
de cette unique
race, que ce que je veux, c'est ta faim universelle pour la soif
universelle
». fin de citation. Ouvrons donc nos
barrières et partons à la connaissance de
l'Univers,
car ne connaître que soi-même peut engendrer des
inconvénients tels que :
tomber dans l'ethnocentrisme, le repli sur soi, le nombrilisme.
« Vérité en
deçà des Pyrénées, erreur
au-delà ! » disait Pascal. Cette pensée
ne
traduit-elle pas le risque qu'encourent ceux qui ne
s'arrêtent qu'à la
connaissance de leur moi, à savoir le rejet de l'autre, de
l'étranger ? Comment
éviter l'ethnocentrisme, le repli sur soi ou le nombrilisme ? Le rituel nous
l'apprend. Nous devons continuer l'Oeuvre au-delà du
temple. Aller vers l'autre, côtoyer « d'autres soi
- même ». D'abord ceux de
son entourage pour finir par le monde entier. Qu'est ce qui
crée le racisme et
la xénophobie ? C'est la différence des autres
par rapport à nous, leur
étrangeté, le l'ait qu'il ne parle pas la
même langue que nous, ne s'habille
pas comme nous, ne mange pas comme nous. En fréquentant ces
étrangers de plus
près, en apprenant à les connaître,
nous constatons qu'il y a parmi eux des
gentils, des méchants, des intellectuels, bref, ils
deviennent des individus
distincts qu'on aime ou qu'on n'aime pas en fonction de Ictus
qualités propres
et non plus à cause de leur appartenance à une
race ou à une civilisation. A propos de cette
démarche, rappelons-nous ce qu'en disait
déjà Pascal à
son époque pour qui le moi était
haïssable : « Si l'Homme
s'étudiait le
premier, il verrait combien il est incapable de passer outre. Continent
se
pourrait-il qu'une partie connût le tout » Son objection
mérite toute notre attention. La connaissance de
soi-même
sans erreur est forcément empreinte de
subjectivité et ne donne pas ipso facto
la garantie d'accéder à l'universel. Or, nu des
principes que nous apprend
l'universel, c'est la relativité des choses, et par,
là même, la tolérance
envers ceux qui sont différents de nous. La chitine d'union
nous enseigne que nos différences, loin de nous
séparer doivent nous rapprocher car elles nous
complètent et nous fortifient.
lei, aucun de nous ne délient la
vérité dans son entier niais seulement une ou
deux des innombrables facettes qui la composent. Et comme le disait
Diderot : « Si nous exigeons que vous cherchiez la
vérité, par contre, nous ne pouvons
exiger que vous la trouviez ». En conclusion, si
« Connais-toi toi-même » est le premier
pas vers la
connaissance de l'Univers et de ses dieux, il ne peut ni ne doit
être le seul. C'est la conjugaison
de la connaissance des autres confrontée à la
connaissance
de soi-même, qui permettra de comprendre le inonde dans son
unité, dans sa
diversité, et qui nous permettra de prêcher ainsi
la tolérance. J'ai dit La Sœur
Lucette BRIVAL |
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