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Le Mythe du Labyrinthe Le labyrinthe est tout
à la fois une forme, une
figure, une image, un mythe et un symbole, repris par tous les arts de
l’écriture à la peinture, de la musique
au cinéma, et par toutes les sciences
humaines, de la philosophie à la psychanalyse. Ce travail ne
prétend pas bien
sur répondre à toutes les questions que
soulève ce mythe et aux multiples sens
qui peuvent en être donnés. Son but est simplement
de proposer une invitation à
un voyage virtuel, à une réflexion sur la
permanence d’un symbole qui exerce
toujours sur l’homme la même fascination. Définitions : La première image qui
vient à l’esprit quand on évoque
le labyrinthe est celle d’une figure spatiale, un lieu
d’où il est très
difficile de sortir, du fait de l’extrême
complication de son architecture, et
cette image a une signification dont la portée est
universelle et intemporelle.
La figure labyrinthique puise son inspiration dans le mythe antique de
Thésée
et du Minotaure, dans le combat de l’homme sur les forces
telluriques et sur
ses propres faiblesses. Son intelligence, sa détermination
et son ingéniosité
l’aident à surmonter toutes les
épreuves pour rejoindre le jour, mais une fois
le combat achevé, il retrouve toute sa
vulnérabilité. Je pense mes
frères que vous voyez déjà les
nombreux parallèles qui peuvent être
établis entre notre recherche maçonnique
et les enseignements du labyrinthe. C’est l’un
des mythes fondateurs de la culture
occidentale. Minos, roi de Cnossos en Crète avait
épousé Pasiphaé, fille
d’Hélios, dieu du soleil, qui lui donna huit
enfants dont Androgée, Ariane et
Phèdre. Un jour, il demanda à
Poséidon, le dieu de la mer de lui envoyer un
animal exceptionnel à lui sacrifier et ce dernier lui envoya
un grand taureau
blanc, symbole de royauté. Impressionné par la
magnifique bête sortie des flots,
Minos préféra l’épargner et
immola au dieu un taurillon de son troupeau.
Irrité, Poséidon, par vengeance, suscita dans le
cœur de Pasiphaé une passion
dévorante et insensée pour le superbe taureau.
C’est de ces amours contre
nature que naquit Astérios, un enfant monstrueux au corps
humain et à la tête
de taureau, surnommé le Minotaure. En grandissant, celui-ci
développa une force
herculéenne et une sauvagerie meurtrière qui
amena Minos à ordonner à son
architecte Dédale, de lui construire un palais
d’une conception si compliquée
que le monstre ne puisse plus jamais en sortir. Le palais comprenait
tant de
salles, et de couloirs enchevêtrés que le
réseau inextricable de leurs
circonvolutions ne permettait pas d’en retrouver
l’unique porte. Par la suite,
Androgée, fils de Minos, fut tué par les
Athéniens ce qui amena le roi de Crète
à envahir Athènes et à soumettre son
monarque, Egée. Il exigea comme tribut que sept jeunes gens
et sept jeunes
filles lui soient envoyés d’Athènes
tous les sept ans pour être livrés au
Minotaure. Thésée, fils
d’Egée, demanda à son père
de faire partie des futures
victimes pour combattre le Minotaure. Avant d’être
enfermé avec les autres dans
le labyrinthe, il reçut des mains d’Ariane,
ébloui par la beauté du héros
athénien, une pelote de fil à dérouler
pour lui permettre de retrouver l’unique
issue du labyrinthe. Thésée
s’avança dans le labyrinthe, déroulant
son fil,
affronta le Minotaure en son centre et le tua, puis grâce au
fil retrouva le
chemin de la sortie et ses compagnons. Il s’enfuit alors
entraînant avec lui
Ariane vers l’île de Naxos, par peur de
représailles contre elle. Dédale fut
alors soupçonné d’avoir aidé
Thésée
et Ariane et il fut condamné par Minos à
être emprisonné dans le labyrinthe
avec son fils, Icare, encore adolescent. La porte du labyrinthe ayant
été
murée, Dédale imagina de s’enfuir par
les airs et inventa dans ce but des ailes
artificielles confectionnées de plumes collées
à la cire. Tous deux
s’envolèrent mais Icare, s’approchant
imprudemment du soleil vit ses ailles se
désagréger par la fonte de la cire et sombra dans
les flots. Ce
mythe du labyrinthe que conçoivent les Grecs
remonte au VIIIème siècle avant
Jésus-Christ. Mais
son origine se situe en fait
dans un passé beaucoup plus lointain, celui de
l’âge
du bronze dans le bassin
égéen, dont le souvenir fragmenté,
embelli et
altéré, est parvenu oralement
jusqu’aux Grecs sous la forme d’une
épopée
héroïque. Un roi Mwinu a bien
régné
sur la Crète vers 1500 avant JC. Des
représentations de
labyrinthe et d’acrobaties
effectuées avec des taureaux comme on peut en voir
aujourd’hui dans les Landes,
ont été retrouvées et
datées de 1450 avant
JC. Le taureau était l’emblème de la
royauté minocéenne et la mort du Minotaure
pouvait
représenter pour les Grecs
leur revanche et leur victoire sur la Crète. Mais les tous premiers
éléments semblent bien venir de
l’Egypte ancienne, car ce mythe a pour origine un
bâtiment égyptien appelé par
Hérodote: labmrinqoz. Il s’agit du temple
funéraire du roi Amenemhat III de la
XIIème dynastie (vers 2000 avant J.C.), situé
à Hawara, à l’est du Fayoum. Il
comprend douze cours couvertes, dont les portes se font face les unes
aux
autres et deux étages de salles, au nombre total de trois
mille. Les chemins
pour accéder aux sépultures royales
qu’elles contenaient, causaient par leur
complexité l’émerveillement de Diodore.
D’après lui, le légendaire labyrinthe
de Cnossos aurait pour origine ce monument égyptien que
Dédale aurait visité et
qu’il aurait copié à Cnossos.
Hérodote en le visitant lui donna le nom de
labyrinthe. Le
symbole du labyrinthe
Véritable chemin
initiatique, le labyrinthe symbolise
le voyage que l’homme doit accomplir à travers les
épreuves et les difficultés
de sa propre existence. Au centre du labyrinthe, il doit tuer le
Minotaure, son
Minotaure, symbole des forces obscures qu’il
héberge en lui, de l’animalité et
de la mort. Le labyrinthe, c’est à dire le corps
où sont enfermé ces forces
obscures, est le lieu théâtralisé de
cet affrontement. La victoire sur le Minotaure
est alors une victoire sur soi-même. En son centre
s’opère une mutation, un
accomplissement. Plus tard, les philosophes grecs comme Platon
à la fin du Vème
siècle avant J-C, dégagent la notion de
dédale, du nom de l’architecte, et le
labyrinthe devient alors la métaphore d’une
situation inextricable. Le labyrinthe est selon
Michèle Jarton l’une des
figures hiérophaniques, c’est à dire
une figure par laquelle l’esprit humain a
tenté d’entrer en contact avec le divin,
à chaque étape de l’histoire
où il a
pris une conscience nouvelle du monde qui l’environne et
s’est interrogé sur sa
destinée. D’où vient l’homme,
où va-t-il ? A quoi sert ce court chemin qui
sépare la naissance de la mort ? Le labyrinthe
représente la concentration
du sacré et l’imitation du cosmos. Le graphisme
labyrinthique peut revêtir
également plusieurs sens: exorcisme des dangers et des
errances sur les routes
terrestres, et surtout chemin initiatique avec ses épreuves
et ses combats,
enfin chemin symbolique vers l’illumination, la
délivrance. Le
labyrinthe chrétien
En
s’insérant dans la grande geste de
l’humanité, le
christianisme va réemployer naturellement la figure du
labyrinthe léguée à
l’Occident par la Crète minocéenne. Il
en retient d’abord un sens
négatif : la confusion des chemins où
errent les imprudents, symbolise la
voie de l’ignorance éloignant de Dieu, puis par la
suite un sens positif. Le
chrétien y voit le symbole de la difficulté
d’accéder au salut. Le fil d’Ariane
devient la foi chrétienne qui le guide dans les
épreuves de la vie en évitant
les pièges des péchés et des erreurs.
Le labyrinthe va symboliser le chemin
initiatique vers la connaissance et l’illumination, qui
permet au fidèle
d’accéder au domaine sacré de
l’autel pour y recevoir l’eucharistie, le dieu
vivant. Dès
le IVème siècle, les pèlerins
d’Occident se
rendaient aux tombeaux des apôtres, à Rome, et
plus loin
encore à Jérusalem,
sur les pas de Jésus. Cependant, après
l’échec de la troisième croisade, les
voyages se raréfient. Dès lors, le chemin du
pénitent vers Jérusalem se fera
autrement, grâce aux labyrinthes que lui offrent nombre de
cathédrales ou
d’églises et qui prendront dès lors le
nom de
chemins de Jérusalem. La plus
ancienne représentation labyrinthique chrétienne
a
été trouvée en Algérie
à
l’église
Sainte-Réparate d’El-Asnam, dans
l’ancienne Afrique
romaine. Elle date de 324. A l’âge
d’or des grandes cathédrales, du XIIème
au
XIVème siècle, la représentation du
labyrinthe va se répandre et devenir de
plus en plus complexe. A plusieurs reprises, au cours de la progression
dans le
labyrinthe, le centre apparaît tout proche puis il
s’éloigne de nouveau,
simulant avancées et reculs, à l’image
des cheminements de l’âme dans la vie
humaine et prouvant qu’il faut
persévérer et non
désespérer. Ainsi, le
labyrinthe devient-il chemin vers la connaissance et
l’illumination, auquel
sont associés la découverte de soi et le
progrès spirituel, menant à la
rencontre avec le divin: venu avec ses ombres et ses mensonges, le
fidèle
accède enfin au centre du parcours et de lui-même.
Le centre est le lieu du
face à face avec soi et avec Dieu, et la
possibilité de la connaissance
fondamentale. Aux hommes livrant le combat de
la vie et de la mort
contre le Minotaure/Satan qui les égare et les
enchaîne, le Christ, vrai Dieu
et vrai homme, ayant brisé les chaînes du mensonge
et de la mort par sa
résurrection, ouvre un chemin que tous peuvent emprunter
à sa suite vers
l’espérance et la lumière. La conversion
entraînera alors un changement radical
de comportement et d’orientation. Le fidèle,
entré par l’Ouest (direction su
soleil couchant et de la mort), sort du labyrinthe par le
même chemin, mais
transformé, il poursuit sa route vers l’est
(direction du soleil levant, de la
lumière, de l’autel où sera
célébrée dans l’eucharistie
la résurrection du
christ) En Italie centrale et du Nord, la
présence dans les
églises de scènes de combat figurant le Minotaure
ou Thésée trahit l’influence
de l’Antiquité, comme à Plaisance,
Pavie ou Lucques (XIIème - XIIIème
siècle).
En France, il s’agit de vastes pavages dont le
diamètre peut atteindre 10 ou 12
mètres. Les cercles du parcours sont composés
d’un mur de pierre sombres,
délimitant un chemin en pierres claires de 20 à
30 cm de large, que le pèlerin
parcourt à genoux, en chantant psaumes ou
prières. Le labyrinthe est rond comme
à Chartres, Sens ou Auxerre, carré comme
à Saint-Bertin ou encore octogonal
comme à Amiens, Arras, Saint-Quentin ou Reims. Le plus
grand, celui de Chartres
mesure presque treize mètres de diamètre et
occupe toute la largeur de la nef.
Son parcours est long de 294 mètres. Sous une apparente
simplicité, il cache
une extraordinaire complexité de calculs
géométriques et astronomiques. A partir de la Renaissance, avec
le triomphe de la
logique et de la ligne droite, les labyrinthes
d’église s’effacent. Dans toutes
les langues d’Europe, le labyrinthe devient synonyme de
complexité et de
système sinueux. Au XVIIème et
XVIIIème siècles, on a oublié le sens
du
labyrinthe médiéval chrétien. Les
grandes découvertes ont ouvert des chemins
nouveaux sur les mers et l’apparition de la lunette
astronomique permet de
déchiffrer le ciel, faisant perdre au parcours labyrinthique
son sens de
représentation du cosmos. La plupart des labyrinthes sont
alors détruits par le
clergé dans les édifices religieux. Mais ils
réapparaissent au XXème siècle,
comme dans la cathédrale d’Evry, construite dans
les années 90, porteuse d’une
symbolique neuve faisant appel à la psychanalyse, la
quête d’identité, la
complexité, la mondialisation. Le
labyrinthe et les arts
A la Renaissance, le mythe du
labyrinthe retrouve un
regain d’intérêt auprès du
public humaniste, imprégné de culture antique et
de
mythologie. On en trouve les premières marques en Italie
dans de très
nombreuses représentations puis en France et enfin en
Europe. Le mythe ou bien
ses personnages, se voit représenté plusieurs
fois à Versailles alors que le
parc abritait un labyrinthe de verdure. L’opéra
avec Ariane à Naxos de
Monteverdi (1608) ou Thésée de Lulli ou bien
sûr Phèdre de Racine, traitent du
mythe antique. Au XIXème
siècle, la redécouverte de
l’Antiquité va
susciter la représentation d’œuvres
exposant magistralement la fascination
qu’exercent sur l’époque contemporaine
la fécondité et la profondeur d’un
mythe
devenu universel. De grands tableaux représentent
Thésée tuant le Minotaure, la
chute d’Icare ou Ariane à Naxos. Une nouvelle évolution
va se faire avec la découverte
de la psychanalyse. Les surréalistes vont donner
à leur principale revue le
titre de Minotaure. André Masson et ses amis cherchent
à s’aventurer dans les
dédales de l’inconscient. Picasso fait preuve
d’originalité dans son
interprétation du Minotaure en l’humanisant et en
dépeignant la complexité des
rapports homme-femme, la violence qui en émane, mais aussi
le drame de la
naissance et de la mort. Le
labyrinthe et les jeux
Si on retrouve le
thème du labyrinthe dans les jeux
très anciens comme celui de la marelle, et à
partir du XVIIème siècle dans les
jeux de l’oie issu du jeu de Troie romain, c’est
surtout au XIXème siècle que
le labyrinthe devient un passe-temps et une attraction à
succès dans les fêtes
foraines (palais des glaces). De nos jours, l’informatique
permet la création
de jeux vidéo dans lesquels l’on retrouve le
parcours initiatique du labyrinthe.
Dans ce monde virtuel, le joueur tel un nouveau
Thésée est amené à suivre
de
nombreux détours à la rencontre de monstres
inquiétants dont il doit sortir
victorieux. Les
formes labyrinthiques
Les formes labyrinthiques ont
inspiré de nombreuses
civilisations depuis la préhistoire, la Crète, la
Grèce antique. Initialement,
le labyrinthe est une référence architecturale et
c’est ainsi que désigne au
VIème siècle avant J.-C. l’architecte
Théodoros qui a construit le temple
d’Héra à Samos et se pose en
égal de Dédale, patron de tous les architectes.
Mais les Grecs n’ont plus la connaissance directe de la
structure
architecturale du labyrinthe. Toutes les représentations
renvoient par la suite
à un schéma mental et non plus à un
plan architectural. Les monnaies de Cnossos
au Vème siècle avant J.-C.
représentent le Minotaure au centre d’un
labyrinthe
au plan cruciforme, rectangulaire ou circulaire. Le labyrinthe prend
alternativement la forme d’un rectangle, d’un
carré ou d’un cercle Le labyrinthe se
définit comme une construction ayant
un accès unique; le parcours n’offre aucune
possibilité de choix et se
termine en son centre. Pour en ressortir, il faut prendre le
même chemin en
sens inverse. Pour beaucoup d’entre nous, le labyrinthe
renvoie à un parcours
compliqué dans lequel il est difficile de ne pas
s’égarer. Or, il ne s’agit là
que de l’un de ses aspects. Labyrinthes
jardins
La redécouverte de
l’Antiquité à partir du
XVIIIème
siècle amène la création des
labyrinthes jardins, dont celui de Versailles ou les
labyrinthes de verdure étaient aussi le
théâtre des passions. Telle la carte du
Tendre, ils étaient le symbole des sentiments amoureux.
Propices à
l’introspection et aux interrogations
métaphysiques chères à la
quête
philosophique, ils permettent toutes les divagations. Le labyrinthe y
rejoint
sa dimension initiatique, pour autant le Minotaure n’est plus
en son centre,
c’est son fort intérieur que le visiteur
s’en va visiter. Le mythe du labyrinthe
issu de la légende
minocéenne va imposer les bases qui serviront par la suite
aux constructeurs.
D’abord, l’idée d’un lieu
clos, puis celle de la centralité, mais surtout la
complexité d’un parcours, d’un chemin
unique et tortueux au tracé fascinant,
propre à se transformer en lieu
d’agrément, de mystère. Les labyrinthes
jardins
ne surviennent qu’à la renaissance comme une
exploitation tardive du mythe. Le
cheminement prend place dans une nature sophistiquée. De
multiples chemins
égarent le promeneur, mais un seul permet
d’arriver au but. Explorer l’inconnu,
se dépasser ou plus simplement aller de l’ombre
vers la lumière, de l’intérieur
vers l’extérieur. Le visiteur est ainsi
invité à vivre concrètement cette
notion fondamentale de cheminement et de choix. Aujourd’hui,
les labyrinthes
champêtres qui se multiplient, invitent le public
à se perdre dans un dédale
naturel pour mieux se retrouver libre à la sortie. Dans
ces labyrinthes, le visiteur trouve avec les quatre
éléments une résonance
étrange. La terre évoque le passage de
l’ombre à la lumière, la lutte de
l’homme
contre l’animal. L’air, symbole céleste,
célèbre la rencontre du sacré et du
profane. L’eau dispense la sagesse et apaise les passions. Le
feu, qui agite le
monde moderne, saisi de soubresauts et de violence, cherche dans le
Minotaure,
l’interprète de ses angoisses. Labyrinthe
et psychologie
En psychanalyse,
l’inconscient est très souvent
symbolisé par des labyrinthes ou des couloirs (les
méandres de la pensée). Dans
le labyrinthe, symbole du subconscient, le Minotaure
représente les interdits
moraux, la sexualité et les perversions
refoulées. Le labyrinthe s’impose comme
un souterrain ou le centre d’un lieu complexe
destiné à cacher une
réalité
honteuse, dont les multiples détours doivent interdire au
Minotaure toute
sortie. Thésée est le héros
révélateur qui assure la victoire de
l’humain sur
l’animalité et, rompant la malédiction
des dieux, de la lumière sur les
ténèbres. Métaphore de
l’aide salvatrice, le fil d’Ariane symbolise la
ligne de
conduite que l’on suit pour accomplir son destin et le
tracé lumineux de
l’inspiration poétique. Dédale est
devenu l’archétype de l’intelligence, de
la
science, mais aussi de la technocratie et de ses dérives,
Icare celui de
l’orgueil démesuré dont
l’essor se brise et de l’inconscience avide des
fruits
de l’arbre de la connaissance. Kafka décrit les
arcanes du monde moderne comme
une figure labyrinthique. Les
labyrinthes charnels
Des
zones du corps se perçoivent
comme des labyrinthes: le sexe féminin (symbolisant
l’inconnu et la peur de la
découverte), les viscères à
l’intérieur du ventre, l’oreille interne
d’ailleurs
appelé labyrinthe en anatomie, les circonvolutions
cérébrales. Tous forment
autant de labyrinthes charnels. Le
labyrinthe maçonnique
La
démarche maçonnique s’inscrit
parfaitement dans le mythe du labyrinthe. Le Minotaure, cet
être mi-homme
mi-taureau, représente bien sur nos passions les plus viles,
celles que nous
devons vaincre. Le labyrinthe, prison du Minotaure, indique que nous
sommes les
hôtes et les victimes de nos passions, mais un travail assidu
sur nous même
permet d’en sortir. Thésée, qui
s’impose volontairement, pour tuer le monstre,
est l’allégorie de l’homme jeune, de
l’apprenti, plein de fougue et de courage
qui lui donnent la victoire. Son parcours dans le labyrinthe peut
être assimilé
à celui de l’impétrant qui avance les
yeux bandés avant l’initiation. Le
labyrinthe est le chemin tortueux qui mène l’homme
à la lumière et le guide
vers la sagesse et la maîtrise de ses passions. Ariane, par
son amour et son
intuition, permet à Thésée de sortir
du labyrinthe, comme l’amour et la
fraternité guident l’apprenti et lui
évitent de chuter. Icare est une allégorie
de la jeunesse, ivre de connaissance et soucieux de
s’approcher au plus vite de
la lumière, sans poursuivre une démarche logique
et progressive, ce qui le
précipite vers la mort. Conclusion
Loin de proposer un cheminement dans les ténèbres et dans l’effroi, le parcours labyrinthique invite chacun d’entre nous, au terme d’un voyage dans le temps, à une découverte de soi et à une réflexion sur la destinée humaine. Comme nous le dit le Vén\ M\. Lors de la chaîne d’union, le vaste domaine de la pensée et de l’action doit guider notre vie et inspirer notre conduite dans le monde profane. Le véritable voyageur ne sait pas où il va, dit un proverbe chinois. Ainsi doit-il en être de notre esprit toujours gardé en éveil.
V\M\ j’ai dit. |
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