Obédience : NC | Revue : L’Initiation | Date : NC |
Quelques indications au sujet de la « Fraternitas Thesauri Lucis » 1. Fraternité du Trésor Lumineux, 2. Fraternité du Trésor de Lumière, 3. Fraternité de la Lumière Thésaurisée, 4. Fraternité de la Lumière Amassée, 5. Fraternité de la Lumière Conservée Comme on peut s’en rendre compte, aucune traduction n’est vraiment satisfaisante… Mais peu importe ! Parmi les ouvrages facilement accessibles et traitant du sujet, seules trois mentions, pas très longues, sont consacrées à cette société rosicrucienne et nous allons mettre en vrac, puisqu’ils sont relativement courts, les différents éléments à notre disposition. D’abord Serge Caillet dans son ouvrage intitulé Monsieur Philippe, l’Ami de Dieu, éditions Dervy, 2000, indique à la page 73 : « Mystique (ie Sédir) à l’école du thaumaturge lyonnais (ie le Maître Philippe de Lyon), Rose-Croix des temps nouveaux, parmi les sociétés dont s’il s’occupa, puis se sépara, Sédir réserva une place à part à la « Fraternitas Thesauri Lucis » (F. T. L.), fondée vers 1898 et conçue comme « une manifestation d’un centre rosicrucien très élevé » et d’une « initiation très pure et essentiellement christique » Par François Bertrand Avant d’entrer dans le détail des indications à proprement parler, il faut bien comprendre ce que signifie ce titre de « Fraternitas Thesauri Lucis » qui, à première vue, semble surprenant. Il s’agit de trois mots latins avec deux génitifs successifs et, pour les traduire en français, il y a lieu de rassembler le sens de ces trois mots. La citation est tirée du livre de Sédir les Rose-Croix, les Amitiés Spirituelles, Paris, 1972, p. 78 ). Deuxièmement Erik Sablé dans son Dictionnaire des Rose-Croix, éditions Dervy, Paris, 1996, à la rubrique F. T. L. écrit ceci : « Fraternitas Thesauri Lucis : société rosicrucienne fondée par Papus, Marc Haven et Sédir en 1897. Nous savons peu de choses sur cette société secrète très fermée. D’après Sédir l’initiation était « très pure et essentiellement christique ». Elle avait pour but de rassembler les meilleurs éléments du martinisme. Mais on ne connaît pas avec certitude les noms des autres membres. Sédir fut le principal animateur de la F. T. L. et lorsqu’il démissionna en 1908 la fraternité disparut peu après.» Enfin le troisième ouvrage est celui de Gérard Galtier intitulé : Maçonnerie égyptienne, Rose-Croix et néo-chevalerie, les Fils de Cagliostro, la « pierre philosophale », éditions du Rocher, 1989. Dans le chapitre 12 de cet ouvrage, l’auteur présente le contexte historique de l’évolution des mouvements ésotériques, surtout rosicruciens, des années allant grosso modo de 1888 à 1914. Les acteurs sont nombreux et nous en citerons quelques-uns : la « Rose-Croix Kabbalistique » fondée par Stanislas de Guaita et Joséphin Péladan, la « Golden Dawn » de William Wynn Westcott et Samuel Liddell Mac Gregor Mathers, la « Rose-Croix ésotérique » de Franz Hartmann, toutes trois « rosicruciennes », puis l’échange de leur initiation « martiniste » individuelle entre le Docteur Gérard Encausse, Papus, et Augustin Chaboseau. Le mouvement qui paraît le plus intéressant pour nous, c’est la « Rose-Croix Kabbalistique », conçue comme une société secrète supérieure coiffant la pyramide initiatique. Bientôt son entrée fut réservée aux martinistes Supérieurs Inconnus et le nombre des membres limité à cent-quarante-quatre. La chambre de direction comprenait douze membres. On y étudiait la kabbale et plus spécialement les oeuvres d’Eliphas Lévi, l’abbé Louis Constant, décédé en 1875. Il existait quatre degrés dont le dernier était celui de « Frère Illuminé de la Rose-Croix ». Après le décès du Grand Maître le marquis Stanislas de Guaita, le 19 décembre 1897, des dissensions entre les dignitaires apparurent. Il en résulta finalement la fondation d’une nouvelle société rosicrucienne la « Fraternitas Thesauris Lucis », objet de cette note. L’Ordre Martiniste, bien établi en 1897, constituait le vivier dans lequel il était possible de sélectionner les meilleurs éléments pour les présenter à des organisations plus sélectives, en particulier la « Rose-Croix Kabbalistique »… Cependant après bien des démêlés, hélas relativement fréquents dans ces milieux, en 1897, avant même la mort de Stanislas de Guaita, Papus (le Docteur Gérard Encausse), Marc Haven (Emmanuel Lalande) et Sédir (Yvon Leloup) jetèrent les bases d’une nouvelle société rosicrucienne : la F. T. L. Gérard Galtier se pose la question de savoir si, du fait que la Rose-Croix Kabbalistique ne leur donnait pas entière satisfaction, ils suscitèrent l’opinion, le sentiment du Maître Philippe de Lyon pour résoudre cette crise. D’après les écrits de Sédir cités plus haut, on peut en déduire sans risque de beaucoup se tromper, que c’est le Maître Philippe qui proposa ou au moins inspira la nouvelle société à fonder… et le texte de Sédir met indirectement mais clairement en lumière que c’est le Maître Philippe lui-même qui est effectivement la « manifestation d’un centre rosicrucien très élevé » et que celui-ci est à l’origine de « l’initiation très pure et essentiellement christique ». Sédir ajoute d’ailleurs : « Nous savons que cette société a commencé à s’étendre vers 1898 ; et nous supposons que les néophytes sont mis en relation avec les membres de l’Ordre d’une façon analogue à celle que décrit l’affiche rosicrucienne placardée dans Paris en 1623.» Papus avait en arrière pensée de rassembler dans la « Fraternitas Thesauri Lucis » les plus hautes initiations pour les transmettre aux meilleurs étudiants des organismes qu’il dirigeait, en particulier l’Ordre Martiniste. La F. T. L. ne paraît pas avoir eu beaucoup d’activités. Fin 1908, Sédir, qui restait son principal animateur, finalement plus homme d’étude que homme d’action, démissionna de toutes les sociétés occultistes dont il était membre pour se consacrer à une voie purement mystique. On peut noter alors qu’à partir d’août 1909, la F. T. L. disparaît de la liste des associations dont la revue L’Initiation était l’organe officiel. La « Fraternitas Thesauri Lucis » fut sans doute la société vraiment secrète de cette époque… Cependant on apprend avec surprise dans le livre de Pierre Geyraud, datant de 1938, les Sociétés Secrètes de Paris, que la F. T. L. aurait encore existé avant la Seconde Guerre mondiale, que son chef était un certain M.C., ami de François-Charles Barlet, et qu’elle possédait une filiale à Bordeaux nommée « le Saint-Graal ». Ce personnage M. C. reste bien mystérieux quoiqu’il soit mentionné dans plusieurs ouvrages…Nous n’en savons pas plus ! Voilà ce que l’on pouvait dire aujourd’hui de cette association rosicrucienne, la « Fraternitas Thesauri Lucis », sans chercher à en tirer aucune conclusion, même temporaire ! |
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