GLDF | Loge : Parfaite Egalité - Orient de St Germain en Laye | Date : NC |
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Les
Trois Grandes lumières
Le Volume de la Loi Sacrée, l'Equerre, le Compas Après l'épreuve de la Terre, vient le temps du premier voyage initiatique de l'épreuve de l'Air puis celle de l'Eau et du Feu, à l'issu desquels nous prêtons serment sur les trois Grandes Lumières. Nous donnons notre consentement tout en prenant plus ou moins la mesure de ce serment et sans vraiment comprendre ce que représentent ces trois symboles. Si une hésitation chagrine notre esprit, ou interpelle notre discernement sur le choix de la Bible, vite oubliée lors de notre réception en loge, notre sagacité n'élucide pas la présence mystérieuse de ce symbole. La peur de découvrir un symbole chimérique voir antédiluvien, ou tout simplement la Bible n'est peut être pas notre livre de prédilection. Puisque cette bible, ouverte au prologue de Saint-Jean, est présente, il faut comprendre, du moins tenter de voir, ce que sa présence à d'éclairant pour nous qui ne sommes pas en mal de dévotion religieuse. Pour la signification de ces trois symboles, je pourrai répondre " L'équerre, le compas et le volume de la loi sacrée composent les Trois Grandes Lumières. Cette symbolique ternaire souligne l'importance de notre serment maçonnique, son caractère intouchable et sacré". Est-ce suffisant comme explication ? Certes non ! Aussi je vais essayer de vous donner un aperçu plus large sans avoir la prétention d'épuiser le sujet. En fonction de nos croyances ou de nos idéaux de profanes, nous pouvons prêter serment sur le Coran, les Védas, le Zend Avesta ou bien encore sur les sentences de Confucius. Cet éclectisme montre que la F\M\ ne repose pas sur une seule vérité mais sous le signe d'une spiritualité et dans la recherche de la Sagesse. Cela démontre que la F\ M\ est ouverte à toutes les cultures, les respecte tout en voulant être le centre de l'union. Devons-nous voir une contradiction avec notre liberté de pensée ou notre liberté de conscience, tant revendiquées par nos frères, et la présence de la Bible ? En dépassant le côté littéral pour en retenir l'esprit symbolique comme l'équerre et le compas, la Bible raconte, à travers des symboles, des mythes et des légendes, une longue saga tribale sur plusieurs siècles dont émerge un code moral. Au delà de l'expression spirituelle et morale, la Bible constitue le cadre d'une organisation humaine pour former une communauté autour d'un lien sacré : le Temple. L'ancien Testament, le Pentateuque ou Torah, est composé de cinq volumes (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) avec deux véritables codes: En premier lieu le code de l'alliance puis le code deutéronomique qui contiennent les dix commandements avec un grand nombre de règles de droits religieux, constitutionnel, civil, pénal, social, commercial et fiscal. Le terme Deutéronome est lui-même significatif "seconde legislation" au sens "répétition de la loi. C’est en ça probablement qu’il faut examiner le Volume de la Loi Sacrée, comme une longue tradition qui a davantage la préoccupation des devoirs de l’homme, d’élever sa pensée au-dessus des contingences matérielles, de dépasser le principe de la dualité et d’aller vers la révélation de soi : un viatique de la vie quotidienne. Mais attention à ne pas tomber dans le traditionalisme, comme le dit si justement notre frère José, qui n'est pas une continuité de la transmission mais un bégaiement du transmis. La tradition suppose que l'on comprenne ce que l'on transmet il est donc nécessaire que l'on « saisisse » le sens de ce qui est transmis, quitte, ensuite, à le critiquer, le contester, le déformer, le « dénaturer »… en parfaite … « connaissance de cause » et que, pour ce faire, l'on partage bien le même code de décryptage. Le Volume de la Loi est appelé "Sacré". Il est probable que cette mention comporte une ambiguité dans la mesure où nous considérons la Bible davantage comme le livre de Tradition que celui de la révélation. Dans ce qui nous préoccupe, le sacré ne porte pas sur le Livre mais sur la loi liée à l'expérience humaine et à son savoir-faire. La F\M\n'est pas une croyance mais un lieu d'expression basé sur une tradition intemporelle sous l'expression de la Vérité et de la Sagesse, comme une morale que chacun s'approprie en conscience sans que personne ne soit soumis au dicta d'un dogme. Si le livre de la Loi Sacrée figurait seul sur l'autel des serments on pourrait se poser la question de sa présence par son côté religieux explicite. La Bible pourrait gêner certains d'entre nous en particulier les athées que nous sommes tous à la naissance ! Cela pour rappeler que nous sommes le produit de traditions culturelles et bien longtemps après que nous formulons nos choix doctrinaux. Si tous les chemins ne mènent pas à Rome, et c'est heureux, ce n'est pas pour autant qu'il soit impossible de trouver notre chemin de Lumière. Par conséquent, ce qui relativise cette présence : l'Equerre et le Compas. Deux symboles omniprésents en F\M\ pour exprimer deux approches : l'une temporelle et l'autre spirituelle. Sans connotation religieuse, le mot "spirituel", dans cette démarche, place l'esprit au-dessus des contingences matérielles. Le syntagme qui se dégage de ces trois symboles, ont en commun, dans leurs relations trinitaire, un rôle fondateur d'un monde qui cherche moins à le figurer qu'a être pensé dans cette triple dimension : intellectuelle, morale et spirituelle. Mais qu'est il exprimé à travers les symboles de l'équerre et du compas ? Pour un opératif, ces deux instruments disent, ô combien, ils sont indispensables pour élaborer un projet de construction et en vérifier son exécution. Ils sont des signes qui invitent à une réflexion personnelle et nous aide à sortir de l'hétéronomie qui est le conformisme des profanes. L'équerre dérive d'un carré dont elle constitue un angle. Les côtés sont d'égales longueurs. L'équerre répond à la symbolique du triangle de Pythagore et traduit la régularité dans l'action, la rectitude, la probité, la justice. Par son comportement le F\M\ place sa liberté d'action pour s'engager au service de la droiture et de la justice. Le compas est l'instrument de la circonspection, de la mesure, de l'impartialité, de la Sagesse. On sous-entend aussi la justice qui, sans elle, la liberté ne saurait exister et inspire donc un certain légalisme. Les branches ouvertes d'un compas signifient ouverture de l'esprit et du cœur : la mesure de l'entendement. Au grade d'apprenti, l'équerre domine le compas ce qui signifie que l'esprit (compas) ne maîtrise pas encore complètement la matière (équerre). Cette perspective montre le long cheminement à accomplir pour l'impétrant avant de trouver l'équilibre entre le temporel et le spirituel. Au terme de cet exposé sur les Trois Grandes Lumières, la synthèse qui me vient à l’esprit, c’est que la tradition se manifeste de façon subtile dans la lecture de la Bible pour celui qui ne s’arrête pas à son expression exclusivement religieuse. Dans d'autres ouvrages anciens, comme dans la bible, on découvre une structure commune pour une compréhension du monde où l'on tente de sortir l'Homme de sa condition naturaliste pour un horizon plus élevé où l'esprit l'emporte sur les jouissances matérielles. Il en passera parfois par les religions et de proche en proche il s’affranchira des dogmes. Les F\ M\ s’inscrivent dans cette démarche avec l’aide de l’équerre et du compas. S’ils ne peuvent construire un monde parfait, avec ces outils, ils tentent de contribuer à l’amélioration intellectuelle, morale et spirituelle de l’humanité comme d’eux-mêmes. Ce qui est saisissant dans cette recherche, ce n'est pas le but final mais le commencement, comme il est dit dans le préambule de l'Evangile de Jean : "Au commencement était le Logos". Le F\ M\ doit toujours se placer au commencement de l'action, l'esprit laborieux, car il fait la démonstration qu'il veut faire de son existence une vie pleine de lumière par une recherche de la beauté de l'âme et de la clarté de l'esprit. Il accomplira un voyage par les monts par les mots et malgré des chemins plein d'embûches, en disant non à la fatalité, le F\ M\ restera un homme debout. Cet exposé ne clôture en rien cette étude, au contraire il y a lieu de continuer l'analyse du Livre des livres afin d'en retirer toute la quintessence. J'ai dit V\M\ J\M\ T\ |
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