La
Mort
Il
y a 3 ans, un appel téléphonique du C.H.R. de R\,
nous a précipité une
nouvelle fois dans la tourmente …. La mort .
La
mort, c’est la cessation irréversible de la vie.
Elle représente un changement
complet de l’état d’un être
vivant et la perte de ses caractéristiques
essentielles .
Les
définitions de la mort varient selon les cultures et les
époques, dans les
sociétés occidentales, la mort est vue par les
croyants comme la séparation de
l’âme et du corps.
Ce
qu’il y a de plus précieux en nous, est parfois
entraîné par des forces
indépendantes de notre volonté auxquelles nous
avons adhéré ne serait-ce qu’un
moment, l’espace d’une pensée ou
d’un acte.
Nous
avons alors l’impression, que tout est moche, froid, sec
… mort
Ce
n’est pas nécessaire de culpabiliser …
On
admet que la conscience de devoir mourir n’existe que chez
l’homme, et la vie
et la mort on une cohabitation obligatoire, cela on n’y peut
rien !!
La
mort fait partie d’un cycle immuable, qui nous
enchaîne et auquel nous n’avons
pas la liberté d’échapper mais qui pour
mon compte justifie une recherche
initiatique
Tout
comme les cycles des saisons, tout comme la nature
s’éveille au printemps
après l’hiver,
NOUS, après notre
descente dans les ténèbres, nous remonterons
à nouveau éclairer et réchauffer
les êtres qui nous entourent …
Ne
pas redouter la mort, ne jamais voir quelqu’un mourir, de
n’avoir jamais aucun
contact avec la mort, penser que la mort n’existe pas, penser
que la vie n’est
que bonheur, fraternité et rires serait
évidemment bien.
Quand
la pensée de la mort surgit, elle fait peur.
Lorsqu’on est jeune, la mort n’est
pas perceptible dans l’action de vivre, nous oublions
même quelle existe,
quelle est possible, quelle est inéluctable.
Le
trouble que suscite la mort, est une pensée qui engendre une
émotion qu’impose
la peur de souffrir dans une longue agonie …
Lorsque
l’on conçoit un enfant, a-t-on conscience
qu’on le programme un jour à
mourir ??
Pour
beaucoup d’entre nous, la mort a un sens lointain et
effrayant à la fois.
Nous
savons tous, qu’on nait, qu’on vit, qu’on
meurt. L’être humain, apprend très
tôt qu’il va mourir, disparaître.
Disparaître
de cette terre et pourtant même si cette issue engendre bien
des peurs et des
douleurs, cela n’affecte pas la vie quotidienne …
La seule pensée qui me vient
à l’esprit, c’est uniquement la peur de
souffrir . et parfois de n’être plus
rien quand le corps physique se défait …
Mais
après réflexion, la souffrance est une souffrance
de vie et non de la mort …
La
peur du néant, elle, sous-entend qu’il y aurait
conscience capable de souffrir
de cet état d’anéantissement.
Or
dans ce cas, s’il y a conscience, il n’y a plus
mort mais un changement d’état
et la peur du néant n’a plus de raison
d’être .
Par
contre, S’il n’y a plus de conscience,
s’il y a que le néant, s’il
n’y a
vraiment rien, la peur de ce RIEN, est absurde puisque nous
n’éprouvons plus
aucune douleur. Il n’y a rien pour se rendre compte du
néant, puisque nos êtres
chers ne sont jamais revenus nous expliquer.
Pour
moi, craindre la mort, en avoir peur et y penser souvent, est stupide
et
empêche de vivre sa vie terrestre pleinement.
La
vie c’est quoi ? On nait, on vit, on meurt.
La
matière du corps physique va vieillir et
disparaître, c’est un fait inéluctable
…
Quoi
que nous fassions, la disparition par transformation des
éléments physiques est
indiscutable…
La
vie de l’homme est inexorablement rompue par la mort
à quelque moment que ce
soit de sa vie.
Mais
étant donné que le corps est + ou –
irremplaçable, mieux vaut l’entretenir avec
soin, mais, être à la
recherche de la
jeunesse éternelle est aussi illusoire que de se complaire
dans une souffrance
sans fin.
Pourtant,
c’est la souffrance qui nous donne
l’énergie nécessaire à
rejoindre la lumière
d’en haut.
Plus
la souffrance est grande, plus nous aurons ce désir
Plus
le désir est intense et plus nous nous
élèverons
N’y-t-il
pas deux sortes de désirs ? L’un qui
attache, l’autre qui attise.
Nul
ne peut échapper à la mort terrestre, pourtant ,
nous avons besoin d’éveiller
notre conscience dans sa transition entre vie et trépas.
Lorsqu’on
essaie de « communier » avec les
hommes, comme nous le faisons, nous,
en Franc-maçonnerie, une qualité
d’ouverture participe à la vie secrète
inexprimée et un sens profond de l’existence
éclaire ce qui auparavant, nous
semblait absurde et sans raison.
A
son travail de connaissance de soi, vient s’ajouter, pour
nous F\M\ un
travail
pour connaître l’univers et pour se
connaître … dans l’univers.
Très
vite les hommes ont observé la vie dans le monde invisible,
vie qui se prépare
lentement, à partir d’un point inaccessible
à l’œil humain, et éclate
ensuite
dans son essence originelle qui va se prendre en charge pour atteindre
sa
plénitude .
Les
Hommes ont vite compris ce phénomène de
conception cachée, mystérieuse, de
mort, de disparition et de renaissance ..
J’ai
pu observer qu’en Bretagne, les sépultures
mégalithiques tertres et tumulus ,
communiquaient avec l’extérieur par un couloir
étroit. Les morts y étaient
déposés en position fœtale et
saupoudrés de poudre d’ocre rouge.
Déjà
nos lointains ancêtres, les préparaient
à renaître plein de vie et de sang dans
leur nouveau monde d’après la mort.
S’agissait-il
d’un rêve, d’un espoir ou
déjà
pensaient-ils à l’étincelle de
l’esprit qui
transformé par l’épreuve de la vie
terrestre,
allait renaître dans un espace
différent ?
Transportaient-ils
déjà l’image la plus simple de
l’univers visible en une correspondance avec
l’invisible ?
En
Egypte ancienne, les érudits enseignaient dans les temples
que l’âme vit dans
la caverne de la tombe où elle doit se nourrir pour grandir,
pour se fortifier
et s’échapper pour rejoindre un monde nouveau.
Pris
à la lettre, les mythes et légendes de
l’Egypte ancienne éclairent les
croyances naïves d’une civilisation
éteinte, mais si l’on parvient à se
laisser
toucher par les symboles contenus dans ces textes, si l’on en
oublie le concept
irréel et déraisonnable des dieux pour
s’ouvrir à la transposition, on est
surpris par la finesse de la perception d’une onde
indéfinissable et la force
d’enseignement d’une vérité
inexprimable.
Le
livre des morts des égyptiens, n’est pas
uniquement un livre pour les morts,
mais aussi un livre que les vivants doivent connaître pour
découvrir le mystère
de l’univers, et de leur propre destinée.
Pour
ces Egyptiens, si en raison de l’affaiblissement des
énergies du corps, le phénomène
de la mort physique permet à l’âme de
franchir le seuil, l’enseignement
essentiel consistait à prendre conscience de la vie du corps
subtil, avant la
métamorphose du corps par la mort.
Ce
livre des morts, plus qu’a l’usage des
défunts, indiquait à
l’initié que s’il
veut vivre l’éternelle
vérité, c’est en lui-même
qu’il doit chercher.
Ainsi
les mystères initiatiques égyptiens, grecs ou
romains et leurs filiations dans
la FM ont peut être pour objet de tracer en l’homme
des repères cosmologiques
universels afin qu’il se rende compte
d’où vient , mais aussi d’où
vient sa
disharmonie, de son refus des limites et puisse y remédier.
Pour
qu’une chose naisse, une autre doit mourir, rien ne
naît spontanément. C’est
une loi universelle qui doit se graver dans nos
cœurs : tout ce qui existe
a pris naissance dans la disparition d’une autre existence
…
La
mort est le début d’une nouvelle vie. La seule
certitude que nous ayons, c’est
que notre forme actuelle va mourir et que tous les êtres qui
nous sont chers
vont également mourir.
La
mort n’est pas le contraire de la vie comme nous pourrions le
penser, elle
n’est que l’opposé de la naissance et
entre la naissance et la mort tout reste
bien relatif.
Il
y a donc nécessité de la disparition pour
qu’existe une nouvelle naissance.
Dans
toutes les civilisations, même les plus lointaines, les
hommes ont vu leur mort
de la même manière. La mort
n’était pas pour eux simplement un corps qui
devient sans vie mais plutôt la vie qui quitte le corps.
Cette
vie prend une forme différente, particulière, et
elle a un long parcours à
faire avant d’atteindre sa nouvelle demeure…
Les
bouddhistes disent qu’il faut mourir pour que
l’âme renaisse dans un nouveau
corps, mourir à ce que nous sommes, pour que ce
qu’il y a de meilleur, en nous,
puisse refleurir et s’exprimer.
L’homme
est le trait d’union entre le bas et le haut. Les
énergies qui animent le corps
peuvent soit descendre vers la terre, soit
s’élever vers le ciel et c’est ainsi
que symboliquement nous devenons ce trait d’union.
Trait
d’union, l’homme est alors capable de remplir sa
double fonction spirituelle et
matérielle et répond ainsi parfaitement
à la voie maçonnique, qui cherche le
développement matériel et spirituel de
l’homme.
En
vieillissant, le corps perd ses capacités physiques, les
sens ne captent plus
le monde extérieur avec la même
facilité. Mais avec l’âge,
l’homme n’est plus
gêné par toutes ces informations que ses sens lui
transmettaient et qui le
perturbaient.
En
vieillissant, on peut davantage se tourner vers son ETRE
intérieur pour
l’éveiller durant ses derniers temps de son
passage sur terre, et cet être
intérieur prend petit à petit sa
liberté pour devenir entièrement livre au
moment de la mort physique.
Pour
nous FM théoriquement, la naissance de nouvelles
pensées passe par la mort des
anciennes, l’éclosion des sentiments
d’amour universel que nous prônons, par la
mort des émotions égoïstes,
l’accès à de nouvelles
compréhension de la vie par
la mort des anciens comportements, avec lesquels nous avons
l’habitude de
vivre, même s’ils nous conduisent a des situations
bien détestables.
C’est
le trajet que la vie nous propose de vivre au travers des
décès et des deuils.
Mais
c’est aussi le trajet que nous propose la
Franc-maçonnerie
pour nous aider à
suivre au travers de l’initiation de l’augmentation
de
salaire et de
l’élévation à la
Maîtrise, où
lors de la cérémonie on se replonge dans le mythe
d’Hiram, source inépuisable de symboles.
Depuis les outils
utilisés pour tuer Hiram, la
recherche de Maître par les Maîtres,
l’acacia, les mots prononcés par la
seconde surveillante « la chair quitte les
os » et ceux de la
première surveillante « tout se
désunit » et enfin la
résurrection .
On
comprend mieux, que le rituel
d’élévation au grade de
Maître propose la mort du
récipiendaire ordinaire pour lui permettre la
véritable renaissance de son
« être
intérieur »
La
tâche de l’initié est donc de vivre en
harmonie avec les exigences d’éveil de
l’être éternel … lui donner
assez de conscience et de force pour franchir le
seuil de la mort physique et se diriger vers ce monde inconnu
Bien
entendu j’ai fait mon petit tour dans les tarots
Les
tarots décrivent d’une manière
codée le chemin de vie d’un individu, de son
incarnation à sa libération .
C’est
une carte géographique qui décrit
l’itinéraire intérieur de
l’être au travers
des cinq phases de l’existence à
savoir l’enfance, l’apprentissage, le
compagnonnage, la maîtrise et la sagesse
Chaque
arcane représente une étape sur le chemin de vie,
un stage de réalisation.
Dans
le tarot de Marseille la mort est représentée par
l’arcane 13
On
appelle cette lame la mort, le faucheur, la carte sans nom
Que
voit-on sur cette carte ? : un squelette
armé d’une faux qui semble
marcher .
Avec
l’ermite et le Mat le squelette de l’arcane 13
constituent les 3 seuls
personnage en mouvement des 22 lames du tarot.
Le
mouvement de l’Ermite semble être une cheminement,
le Mat lui affiche une
allure rapide et déterminée quant au squelette,
il avance résolument sur ce qui
me semble être
l’avenir.
D’ailleurs
dans les tarots, cette arcane 13, qu’est la mort,
n’est pas maléfique elle
indique qu’après de grandes perturbations autour
de soi, un renouveau, une
nouvelle naissance , un grand changement de soi, l’union de
toutes les forces
et la compréhension de tous les mystères .
Pour
terminer, je citerai une phrase
du
Frère Wolfgang Amadéus MOZART qu’il
écrivait dans une lettre le 4 avril 1787 à
son père , le frère Léopold
MOZART :
«
comme la mort, à y regarder de
près, est le vrai but final de notre vie, je me
suis depuis quelques années, tellement
familiarisé avec cette véritable et
parfaite amie de l’homme, que son image, non seulement
n’a plus rien
d’effrayant pour moi, mai m’est très
apaisante, très consolante, et je remercie
Dieu de m’avoir accordé le bonheur de saisir
l’occasion (vous me comprenez)
d’apprendre à la connaître comme la
clé de notre vraie félicité »
Le
« vous me comprenez » fait
allusion, évidemment, à la pratique de la
F\M\
mais aussi et plus précisément à
l’élévation au grade de
Maître maçon.
Car
c’est lorsqu’il est parvenu au seuil du 3
ème degré que la Femme ou l’Homme
Maçon va tenter d’apprivoiser la peur
suprême qu’est la mort par la
répétition
rituelle du meurtre d’Hiram.
Et
quelle est la meilleure façon de se familiariser avec la
mort ? et bien
c’est d’en adopter son visage, de revêtir
le masque effrayant de la mort.
Comme
dans la plupart des rites initiatiques, on va donc
« faire le mort »
en maçonnerie
Cette
tentative vaut, non seulement pour celui qui est fait maître,
mais également
pour toutes les sœurs et tous les frères
participant au rite, qui élévation
après élévation vont revivre, le
meurtre, la mort, la
résurrection .
Je
me garderai cependant comme le prétend Mozart de faire de la
mort « une
parfaite amie de l’homme »
J’ai dit
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