Vincere
aut Mori
« VINCERE AUT
MORI » est
la maxime latine qui
est résumée par les 3 lettres
« V.A.M » inscrites sur le
baudrier du
Maître Elu Secret , et que l’on peut traduire par
« Vaincre ou
mourir » .
Cette devise
rappelle bien sûr celle des gladiateurs romains dont le sort
final dans l’arène
était la victoire ou la mort . Or, ces combattants
jusqu’au boutistes n’étaient
pas des hommes libres comme le sont les Elus Secrets ; ils
étaient
contraints de se battre jusqu’à la mort pour le
seul bon plaisir d’un peuple ou
d’un empereur .
Mais plongeons nous
dans notre rituel du 1er Ordre pour voir si
cette notion de
« Vaincre ou mourir » est
expliquée . La réponse ne m’a parue
qu’
évoquée, surtout au grade de
Maître ;
En effet, la mort de
notre Maître Hiram assassiné par 3 Compagnons dans
le Temple nous enseigne, je
cite :
« Salomon
instruit du crime affreux qui
lui avait privé d’un ami … se livra
à la plus vive douleur : il jura qu’il
tirerait une vengeance éclatante d’un forfait
aussi noir » .
Cette vengeance m’a
été suggérée lors de mon
passage dans la chambre de réflexion du 1er
Ordre où j’ai pu lire :
« le crime ne peut être
impuni » ;
Cà y est, tout est dit ! Mais qui doit agir et
comment pour châtier les
assassins de notre maître Hiram ? A ce moment,
seules ces interrogations
me viennent à l’esprit .
Ce désir de revanche
se révèlera lorsque, attaché devant la
Chambre du Conseil, on m’a fait
« demander grâce
d’être le vengeur
d’Hiram » . Je devais donc
être celui-ci, l’Elu .
Tout commence à se
mettre en place : le 1er Ordre
m’entraîne dans un acte de
vengeance afin de faire en sorte que la dépouille mortelle
de notre Maître
puisse reposer en paix pour l’éternité .
Je m’apprête donc
à
commettre un crime, puisque celui-ci ne peut rester impuni ;
moi qui,
comme vous tous mes FF., avais bu le calice d’amertume
jusqu’à la lie, me voici
investi d’une mission tout aussi amère
symboliquement « Vaincre ou
mourir »
.
Le fait d’associer
ces 2 vocables terribles avec le serment maçonnique
relève d’un curieux
paradoxe . D’une part, des actes guerriers et victorieux et
de l’autre, l’Amour
et la Fraternité .
Une question qui me
taraude alors, c’est vaincre de quoi et de qui ? les
élus partis à la
recherche des assassins, et Joaben en particulier, ne savent pas encore
qu’ils
n’auront pas à tuer ces mauvais compagnons mais
leur quête ne leur fera
commettre aucun acte qui pourrait les déclarer vainqueurs .
On nous a toujours
enseigné que Dieu est Amour, alors pourquoi appeler
à la vengeance ? Ce
paradoxe doit nous amener à comprendre que
« combattre , c’est
aimer » .
En d’autres termes,
il faut « vaincre pour le Grand Architecte de
l’Univers ou mourir pour
lui » .
Revenons à la
recherche des assassins : ces derniers se livrent à
une course désespérée
vers le néant car poussés par la peur
d’être justement punis par la faute
qu’ils ont commise .
Tombés dans une
fondrière pour 2, caché dans une caverne pour
l’autre, ils ne peuvent que
soulager leur souffrance morale en se suicidant .
Alors, si les Elus
en ressortent vainqueurs, c’est
d’eux-mêmes car ils ont bravé leur peur
. C’est
le sens de la scène de Joaben qui s’en va boire de
l’eau à la source pour se
remettre de ses émotions . Aucun de ces Elus n’a
eu besoin d’utiliser son
arme , restant conforme au commandement suprême
« tu ne tueras
point » .
Cette vengeance sans
vainqueur est reprise dans le texte de notre rituel au retour de Joaben
et
avant que celui-ci ne prenne son obligation :
« Tout vous a annoncé
la Vengeance, mais l’Ordre est bien loin de vous inspirer un
pareil
sentiment » .
En conclusion,
l’abandon de cette vengeance ne peut être
qu’un acte d’Amour . Quel beau
message de bonheur et d’Amour fraternel lorsque les
compagnons de retour
s’exclament : « le crime
est puni » sans avoir eu à croiser
le fer .
J’ai dit
Bruno M\
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