Religion ?
Oppression !
Cela n'aurait pu être qu'un tragique et
toujours révoltant fait
divers (appellation courante), d'une écœurante
banalité : le
viol d'une fillette de 9 ans. Jusqu'ici tout va mal. L'agresseur lui
refile une MST. ça empire. La gamine se retrouve enceinte.
On
atteint le fond. Du moins l'espérait-on. Parce que les
curetons s'en
sont mêlés… C'est le journal Libération
du 3 mars qui
relate cette triste et sordide affaire.
Les parents de Rosa (c'est un pseudo) sont nicaraguayens
et ont
émigré au Costa Rica pour travailler dans les
exploitations (c'est
le mot) de café.
Dans ce pays, les délais pour l'avortement
thérapeutique sont de
trois mois. Trop tard pour Rosa quand ses parents se sont rendu
compte de son état. D'où leur retour au
Nicaragua. Où on ne les a
pas accueillis avec toute la compassion et le soutien
nécessaires,
loin s'en faut. Malgré les avis des médecins qui
indiquaient qu'une
telle grossesse mettait en danger de mort Rosa (et le fœtus),
non
seulement les portes des hôpitaux publics lui ont
été fermées
mais, en plus, le ministère de la Santé lui
refusait toute aide
médicale et menaçait les parents de leur retirer
l'enfant ! On
devine tout de suite qui était derrière ces
abominables
agissements : l'Église catholique, toute-puissante
au
Nicaragua, qui brandissait même l'excommunication pour
dissuader les
parents ! Heureusement, des associations et des
médecins ne se
sont pas laissés intimider et Rosa a pu avorter dans une
clinique
privée.
Et, maintenant, ce sont ces derniers qu'on menace de
prison !
Pas sûr que la racaille ensoutanée parvienne
à ses fins, car cette
affaire a fait l'objet d'un vaste débat national au
Nicaragua, sur
la place de l'Église dans la société,
et il se pourrait bien que,
et on le souhaite de tout cœur, il y ait un retour de
bâton et que
ça se retombe sur la calotte.
Actualité de l'anticléricalisme
Cette histoire emblématique
démontre une fois de plus que
l'Église n'a pas changé. Dès qu'elle a
de l'influence et du
pouvoir, elle montre son vrai visage rétrograde et
liberticide.
Qu'on ne nous bassine plus avec la théologie de la
libération !
Une vaste fumisterie destinée à redorer le blason
d'une Église
compromise avec les puissants et soucieuse de regagner les faveurs du
populo ! Théologie de l'oppression, ça
oui, théologie de
l'aliénation, c'est sûr !
À ceux qui nous reprochent un
anticléricalisme désuet, qu'ils
réfléchissent un peu à ce qui se passe
ici et qu'ils regardent en
France et ailleurs.
Certes, dans un État laïque, la
calotte y paraît moins
puissante, elle a perdu de sa superbe, elle semble moins influencer
directement la vie quotidienne des gens, mais il faut creuser un peu.
On s'aperçoit alors qu'elle est tout de
même partout : pas
un comité éthique où elle n'ait sa
place et son mot à dire.
Chaque fois que se pose un problème dit sociétal,
ils sont tous
consultés, curés, pasteurs, rabbins, imams et
autres gourous.
Consultés et écoutés. On tient compte
de leurs avis ! Inutile
l'anticléricalisme ? Sans quitter l'Europe, voyons
l'Irlande ou
la Pologne, pays où elle impose ses règles, sa
morale archaïque.
Et quand on sait qu'une grande partie des services de
santé en
Afrique est tenue par les missions chrétiennes, rien
d'étonnant à
en mesurer les conséquences avec la progression de la
pandémie du
sida. Dépassé
l'anticléricalisme ?
Vu ce qui se passe dans les Amériques, entre
les fondamentalistes
protestants du Nord et les cathos intégristes du Sud, on se
dit
qu'il y a encore du pain sur la planche. Rien que pour le
christianisme, parce qu'il y a aussi les autres…
Conclusion : l'anticléricalisme et
la lutte antireligieuse
n'ont jamais été aussi
nécessaires !
J'ai dit.
C\ B\
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