Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La Tolérance Cette citation de Michel Servet nous invite a réfléchir sur la tolérance : « personne ne doit être persécuté sous le prétexte que l’ordre du monde risquerait La tolérance est une notion qu'on retrouve dans les différents registres de savoirs. Elle a Elle signifie l'acceptation du fait que les êtres humains, qui se caractérisent naturellement Par cela même, la tolérance possède sa propre limite, suggérée par cette autre question Surtout que, l'intolérable pour moi, pourrait ne pas l'être pour autrui. Or , « ..., pratiquer la tolérance ce n'est ni tolérer l'injustice sociale, ni renoncer à ses Aussi si je vous propose un détour par le 16 iéme siècle, nous constaterons par exemple « Tuer un homme pour défendre une doctrine, ce n’est pas défendre une doctrine, mais Sébastien Castellion incarne alors une des figures de la tolérance et de l'humanisme, dont Il sera, au XVIe siècle où souffle tous les vents de la Réforme et de la répression contre les Il disait : « Il vaudrait mieux laisser vivre cent, voire mille hérétiques, que de faire mourir un homme de bien sous ombre d'hérésie » Par de nombreux écrits dont la plupart mériteraient d’être réédités pour le plus grand bien Castellion demanda dès lors à Calvin si pour disserter avec l’assurance qu’il avait, de la Calvin demande comment sera sauvegardée la sainte doctrine, si l’on ne punit pas les La tolérance doit donc être le socle de notre humanisme pratique et quotidien. En clair, Mais ce n'est pas de cette tolérance que j'aurai à me satisfaire ici en loge. Je veux évoquer La tolérance est l'une des pierres angulaires de la franche maçonnerie, et donc d'une loge, « Un maçon est obligé, de par sa tenure, d'obéir à la loi morale. S'il entend bien l'Art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irréligieux. Si, dans les temps anciens, les maçons étaient obligés, en tous les pays, de suivre la religion de ce pays ou de cette nation, on juge plus commode de nos jours de ne les obliger qu'envers la religion sur laquelle tous les hommes se mettent d'accord, laissant à chacun la liberté de ses opinions personnelles. Cette religion consiste à être hommes de bien et sincères, hommes d'honneur et de probité, quelles que soient les dénominations ou les croyances qui puissent les distinguer. Ce en quoi la maçonnerie devient le Centre de l'Union et le moyen de réunir, par une vraie amitié, des gens qui sans elle seraient à jamais restés étrangers. » Bien que la tolérance habituelle, profane, ressemble à la tolérance maçonnique, la L'idée de tolérance est donc consubstantielle à l 'émergence de la franc-maçonnerie d'opinions particulières. Elle impose de considérer la Maçonnerie comme une Sagesse qui Sur la base de ce qui précède, il est facile de se faire une idée de ce que la Franc-maçonnerie Oui tolérance et charité finissent par être interchangeables. C'est aussi pourquoi, par exemple, l'expression « Grand Architecte de l'Univers » fut alors L'énonciation du symbole de Grand Architecte de l'univers a des conséquences également «... un homme, le franc-maçon,reste fermement persuadé de l’existence d’un Être Réuni dans ce principe avec le reste de l’univers, il n’embrasse aucune des sectes qui Il a des frères depuis Pékin jusqu’à la Cayenne, et il compte tous les sages pour ses « Prends garde à toi si tu ne fais pas le pèlerinage à La Mecque ! » « Malheur à toi, lui Le Grand Architecte fait plus précisément référence au principe créateur et ordonnateur de De ce qui précède l'on comprend que la tolérance n'est pas non plus une finalité en soi-même. C'est le fondement pour la construction du Temple, au sein de la loge et parmi les Car la règle nous sert à nous orienter dans notre vie, dans la nature, dans l'espace et le Mais c'est aussi le principe de la sincérité et de la confiance en ses frères, le respect des Enfin, je me permettrai rapidement sans transgresser les niveaux, d'indiquer la truelle, C'est l'un des symboles par excellence de la tolérance, de l'amour fraternel, de la Au delà, demeure l'agapè, ce pain rompu et consommé rituellement ensemble. La tolérance est la clé de voûte de notre démarche maçonnique, au sein de la loge comme Vénérable Maître, Mon propos a pu causer un déplaisir à mes frères. Mais j'ai confiance. Je Pour finir, j'aimerais remettre à chacun de mes frères l'extrait d'un texte de Sébastien VM et vous tous mes frères, B\ B\ TEXES A DISTRIBUER AUX FRERES SEBASTIEN CASTELLION, Apôtre de la liberté de conscience et de la tolérance Extrait de la Préface de De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir, de Sébastien Cet homme exceptionnel naquit à Saint-Martin-du-Fresne dans le département de l’Ain, en 1515. Il était d’une famille de paysans, trop pauvre pour subvenir aux frais de son éducation, mais d’une « probité rigide » qui ne tolérait ni le mensonge ni l’hypocrisie. Âgé de quinze ans, Sébastien Castellion était à Lyon, parmi les étudiants pauvres. Il y apprit à fond les langues et les lettres anciennes, mais aussi l'Évangile et le christianisme primitif. Il fut profondément frappé par les paroles de Luther à la Diète de Worms : « Chacun croit à ses risques et périls… » (… ) « la conscience ne doit être soumise à personne. » Les bûchers s’allumaient pour ceux qui professaient ou publiaient les doctrines nouvelles. Castellion préféra l’exil au silence et à l’obéissance menteuse et, quittant tout à la fois l'Église romaine et la France, il alla à Strasbourg d’abord, à Genève ensuite. Il entra résolument dans les rangs de ceux qui engageaient contre les puissances matérielles et spirituelles coalisées la lutte héroïque et désespérée de la Conscience et de la Liberté. Constatant que la Réformation s’orientait de plus en plus dans une direction qui n’était pas la sienne, Castellion se concentra dans les dernières années de sa vie sur la religion toute intérieure, sur la culture d’un sanctuaire intime, sur la pure piété de l’esprit, sur la religion de la vérité, de la justice et de la charité. Toute la fin de sa vie fut attristée dans sa retraite de Bâle par les accusations erronées et par de basses calomnies venues de Genève. Il y répondit avec douceur et magnanimité et continua jusqu’à son dernier souffle à se préoccuper, à côté de son professorat, des problèmes religieux. Son dernier ouvrage qui n’a jamais été édité « La foi nous permet d’atteindre le but magnifique que seuls les yeux de l’âme aperçoivent. L’unique obstacle qui se dresse en face de cette foi admirable, toujours et partout victorieuse, c’est l’égoïsme. Le seul ennemi mortel de la vie spirituelle, profonde et véritable, c’est l’entêtement orgueilleux. » Une tempête de persécutions et de passions allaient se déchaîner contre Sébastien Castellion, apôtre de la tolérance, précurseur de la paix basée sur le droit de conscience, faisant entendre en plein XVIème siècle la voix d’un Jean-Jacques Rousseau, d’un Channing, d’un Tolstoï, d’un Gandhi et d’un Kagawa. Dieu eut pitié de lui ! Il succomba au mois de décembre 1563, à l’excès de travail, peut-être à des privations, à coup sûr des épreuves qui avaient miné sa vie et usé son tempérament avant l’âge. Il mourut pauvre, accusé, méconnu, calomnié, à peine âgé de quarante-huit ans. Ses étudiants, suivis d’un interminable cortège, portèrent son cercueil sur les épaules et le déposèrent dans le cloître de la cathédrale de Bâle. Un document de l’époque dit : « Il laissa huit enfants opprimés par la misère et la haine. Mais quelques amis pieux et riches, par amour pour le défunt, payèrent les dettes qu’il avait contractées aux heures de détresse et élevèrent à leurs frais ses enfants. L’épitaphe portait : « Au très célèbre professeur, si cher aux érudits et aux croyants, pour sa grande science et la pureté de sa vie. » Extrait du Traité des hérétiques, de Sébastien Castellion, Ed. Jullien, Genève, 1913 : « La connaissance ne suffit pas à rendre l’homme meilleur. Paul a dit : «Quand même je connaîtrai tous les mystères, si je ne possède pas la charité, je ne suis rien. » Mais les hommes, enflés de leur science ou de la vaine opinion qu’ils en ont, se jugent avec mépris les uns les autres. L’orgueil engendre la cruauté, qui amène la persécution, en sorte que nul ne peut endurer la plus légère contradiction de la part d’autrui ; et quoi qu’il y ait aujourd’hui presque autant d’opinions qu’il y a d’hommes, il n’est pas une secte qui ne condamne les autres et ne réclament l’empire pour elle seule. De là les exils, les liens, les feux, les croix et ce lamentable appareil de supplice qui afflige chaque jour notre vue pour le simple délit d’opinion qui déplaise aux puissants de la terre… Je vous le demande, qui voudrait être chrétien, lorsqu’il voit des hommes qui se réclament de ce nom traînés au supplice et traités plus cruellement que des larrons et des brigands ? Qui ne croirait que le Christ est un Moloch ou quelque divinité impitoyable qui réclame sur ses autels des victimes humaines ? Qui voudrait enfin servir le Christ à de telles conditions que s’il ose, au milieu des innombrables controverses de ce temps, différer de ceux qui ont le pouvoir en mains, il soit brûler aussi impitoyablement que dans les taureaux de Phalaris, quand même il crierait à pleine voix, au milieu des flammes, qu’il croit en Jésus et Nous nous sommes habitués dans toute la chrétienté digne de ce nom à la liberté de conscience, à la tolérance, à la responsabilité individuelle devant Dieu. Au temps de la Réformation, l’âme d’un seul homme en fut illuminée, et cet homme s’appelait Castellion qui, jusqu’à la fin de sa vie, continua contre vents et marées, à combattre en faveur de la liberté religieuse. « Tuer un homme, s’écrie Castellion encore, en s’adressant directement à Calvin, ce n’est pas protéger une doctrine. Ce n’est que tuer un homme. Lorsque les Genevois ont mis à mort Servet, ils n’ont pas défendu une doctrine, ils n’ont fait que tuer un homme. La |
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