| GODF | Loge : Fraternité Cauchoise | 07/09/2007 |
| Note de l'Auteur : Cette planche est la seconde d'une suite de trois Travaux : Le Silence, La Tolérance et La Fraternité. |
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La Tolérance S’il est d’ordinaire d’être vivement touché des choses rares, pourquoi le sommes nous si peu de la vertu? Cette citation de la Bruyère met en évidence la complexité intellectuelle et matérielle de l’homme à évoluer dans le temps et l’espace depuis l’homo habilis à l’homme d’aujourd’hui. Notre degré de civilisation, ne nous a appris, ni la sagesse, ni le fait d’accepter que notre propre vision du monde est personnelle et non universelle. C’est au 17éme siècle, seulement, que nous voyons émerger le concept de tolérance, au sens de la valeur positive que nous lui donnons de nos jours: respect mutuel et réciproque de la pensée, l’opinion de l’autre, reconnaissance de l’équivalence entre sa propre vérité et celle de toute autre personne. Ceci-dit, la problématique posée depuis toujours est : « LA TOLERANCE A-T-ELLE SES LIMITES DANS NOTRE PROPRE CONCEPTION DE LA TOLERANCE » Individuellement, cette vertu de base qui ouvre au dialogue, facilite la communication, demande de bien se connaître soi-même pour aller au devant de son prochain, le connaître et savoir l’écouter. L’esprit de tolérance demande aussi de savoir observer une attitude d’ouverture, d’accepter les avis divergents des siens comme pouvant être complémentaires. Soyons des éponges, sachons prendre de l’autre, ce qui nous nourrit, nous grandit, le principe des vases communicants est un bel exemple physique de la tolérance. La tolérance relève d’un concept flou dont il est difficile de cerner les contours exacts. Elle est une qualité essentiellement humaine, et, on mesure là, la difficulté à la construire, parce que nous sommes faillibles, notre imperfection nous mène à avoir notre propre vérité, à réagir avec une attitude de supérieur à inférieur, avec un rapport de tolérant à toléré, de celui qui sais à celui qui ne sais pas encore. Socrate citait : « TOUT CE QUE JE SAIS C’EST QUE JE NE SAIS RIEN » Nous devons donc essayer de connaître nos limites, notre impossibilité à affirmer je sais! Mais plutôt dire: je crois! La tolérance est aussi le juste milieu entre l’intolérance et le laxisme, dont les effets différents sont tout aussi dommageables. Le penchant naturel de chacun n’est pas d’être spontanément tolérant, on peut travailler pour le devenir, essayer de maîtriser ses passions, le chemin est long et difficile, les coups de boutoir de la vie, nous le font parfois oublier, en loge comme dans le monde profane. L’individu ne vit pas isolé dans sa bulle, il est un des éléments de la construction sociétale. Cette construction progressive, est un véritable pacte entre les hommes de bonne volonté qui s’élabore d’abord par la nécessité vitale (l’homme est un animal grégaire) et ensuite par la raison. Le premier temps de la tolérance est la reconnaissance de la liberté de conscience et, par conséquent la nécessité de la séparation du pouvoir temporel et de l’autorité religieuse. Cette laïcité qui définit dans la tolérance, l’acceptation des différences apparentes, qu’elles soient physiques, socio-culturelles, politiques ou religieuses. Reconnaître que chacun et chacune dans la société puisse avoir les mêmes droits, les étendre à la planète, combattre le paternalisme et l’ethnocentrisme qui consiste à prendre comme base de référence les normes de son propre groupe social pour en juger d’autres. Je citerais en exemple: l’OMC, le FMI, la constitution européenne, les rapports Nord-Sud. Cela n’est pas nouveau, des croisades à la controverse de Valladolid, du concile de Trente instituant la lutte contre la Franc-Maçonnerie par Léon XIII à la négation du droit de mourir dans la dignité, tout concourt à dire que (‘ce n’est pas une vérité) ce ne sont pas forcément les idées, voire les dogmes qui sons dangereux, mais ce que les hommes en font, soit pour le pouvoir, par hypocrisie, bêtise ou cupidité. « NE JUGEZ PAS ET VOUS NE SEREZ PAS JUGES
»
Ces paroles de Jésus
éclairent ce qu’aurait pu-être le monde
que l’on soit croyant ou non. « NE FAIS PAS A AUTRUI CE QUE TU NE VOUDRAIS PAS QU’ON TE FIT » Mais tolérance ne veut pas dire laxisme déguisé, une tolérance lucide implique que dans la normalité il y a aussi: Des contraintes. Les lois sont-elles toujours justes? Des tensions. Comment nous comportons nous dans notre couple, famille, voisinage? Des antagonismes. Sur le lieu de notre travail, les rapports salariés patrons; syndicats-patrons; syndicats-salariés. Une tolérance lucide admettrait que ceux qui par négationnisme ou appel à la haine raciale soient jugés et punis par la loi, censée protéger ceux là même qui sont incriminés. Il n’y a qu’une seule loi républicaine avec pour devise : Liberté Egalité Fraternité! Cela fixe les libertés universelles auxquelles nous sommes attachés en Franc Maçonnerie. Comment parler de tolérance sans citer ce microcosme représenter par l’Atelier, exemplarité d’autant plus forte si l’Atelier est mixte! D’après Charles Porset : « La maçonnerie se propose de rassembler les hommes de bonne volonté qui sans elle ne se seraient jamais rencontrés » Le travail en loge doit permettre entre autres choses d’abolir les cloisonnements sociaux, c’est pourquoi il est souhaitable que les loges rassemblent des hommes et des femmes de toutes origines, là j’ouvre une parenthèse ( car la suite de la phrase piquée dans la symbolique maçonnique du 3ème millénaire d’Irène Mainguy cite « de races différentes » ce concept n’a plus lieu d’être, il est d’un autre temps, il n’y a qu’une seule et même race, la race humaine je ferme la parenthèse) permettant d’accéder à une compréhension mutuelle qui instaure la pratique répétée et habituelle de la tolérance. A la question: Que fait-on en loge? Le 2ème surveillant répond: « On y élève des temples à la vertu et l’on y creuse des cachots pour les vices » La tolérance est une de ces vertus qui cimentent l’Atelier, c’est notre chaîne d’union spirituelle à défaut d’être physique, elle symbolise autant ce que devrait être sur la terre : LA FRATERNITE J’ai dit Vénérable Maître J\M\ T\ |
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