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La vérité

La vérité : n.f. lat. veritas, de verus « vrai ». En grec, alétheia. de alêthés. a, au XII ème siècle, terme remplacée par la forme francisée, (vers 980), en verté, vertet,; Terme non caché d’où « vrai ». En allemand, Wahrheit. Chez Heidegger, la vérité ne se conçoit qu’on au Darsein* dans sa relation à l’être. 

Ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment, par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée, interprétée individuellement et d'une cohérence interne de cette pensée ; connaissance à laquelle on attribue la plus grande valeur (opposé à erreur. , illusion)

Pour en savoir plus  

Une connaissance conforme au réel ; son expression ; les faits qui lui correspondent en tant qu'ils sont exprimés, connus ou à connaître (opposé à erreur, ignorance ou à invention, mensonge). Amour, besoin, souci de (la) vérité. lucidité, sincérité. Chercher, trouver la vérité sur qqch., sur qqn. — « dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu'ils se font haïr » (Pascal). Cacher, taire la vérité. Reconnaître, admettre la vérité. « Le monde se nourrit d'un peu de vérité et de beaucoup de mensonge » (R. Rolland). 

Vérité logique. Caractère (d'un fait intellectuel, jugement, pensée) qui est conforme à son objet, au réel; valeur d'une connaissance. Exactitude, justesse, valeur. Vérité formelle : absence de contradiction. « Ni la contradiction n'est marque de fausseté, ni l'incontradiction n'est marque de vérité » (Pascal). 

En philosophie, la vérité est ontologique**. Conformité de l'être, de l'objet avec un type, un idéal (pensée divine, idée platonicienne) ou avec l'idée que nous nous faisons de cet objet. Une vérité doit être une pensée qui est toujours une interprétationd’uneréalité virtuelle (pensées) ou réelle.

Selon la conception classique, qu’adopte également le sens commun, conformité du discours à son objet. Une propriété et une efficacité essentielles du Logos (la vérité ou la fausseté) lui viennent alors d’un ordre autre que lui ­même.

Une vérité archaïque

Avant de s’identifier à un bien commun, dans une rationalité universelle et objective, la notion grecque de vérité naît des pratiques et des représentations magico-religieuses des temps archaïques, qui s’expriment encore chez Homère et Flésiode.

La vérité, ou véridiction, y est conçue comme une puissance détenue par des personnages singuliers. Le réel (ce qui est, ce qui sera, ce qui fut) n’est pas en libre accès il est trans­mis par les muses et manifesté par la mémoire d’un homme, le poète.

Dire le vrai, tirer de l’oubli, assurer le souvenir cons­tituent un seul et même acte, réservé à quelques initiés. Au­tres puissances incarnées par la vérité, la capacité de dire des oracles et de rendre la justice produire la vérité, c’est voir l’invisible et trancher en son nom, à l’instar du devin aveugle Tirésias. Est réel ce qui est conforme à ou prescrit par cette parole vraie, rare, personnelle et sacrée.

La vérité objective

La parole magico-religieuse ne s’autorise donc que d’elle-même, puisqu’elle produit son propre accès au réel interprété. Or, il n’y a pas que du vrai et du faux faute de critère extérieur, le vrai peut côtoyer le vraisemblable. L’objectivité de la vérité passe nécessairement par une interprétation sa publicité au sein d’une société d’égaux à la parole égale en droit.  

Afin de dépasser le relativisme so­phistique d’un Protagoras, pour qui l’homme est la mesure de toutes choses, la commune mesure de la vérité ne sera tirée ni de certains hommes ni d’un imprévisible consensus, mais de l’arbitrage d’un tiers, le réel, l’objectivité. Le réel étant supposé accessible à tous, la vérité est une propriété du dis­cours Le discours vrai dit les choses comme elles sont, le faux, comme elles ne sont pas. La vérité du discours naît d’une adéquation du discours et de la réalité, quelle que soit la personne qui parle.  

Nous tenons là ce qui deviendra la norme courante de la vérité scientifique. La première diffi­culté posée par cette définition est la constance de l’objet du discours. Pour Platon, notre âme est certes née pour désirer le vrai, mais comment l’obtenir si l’index du vrai, le réel tel que nous le percevons, n’est pas en adéquation avec lui-même, mais s’il est changeant et instable 

La problématique épistémologique (qu’est-ce qu’un discours vrai ?) devient problématique ontologique (quelle réalité rend possibles des discours vrais ?) et entraîne une condamnation du l’impermanent, au profit des Idées distinctes et les seules sont à même de rendre des discours de sa part de vérité que de l’intelligible une vérité absolue, l’âme doit se tourner vers ces salues. 

Héritière du platonisme, l’approche aristotélicienne par des considérations logiques et linguistiques, et le faux ne sont pas dans les choses ni métaphysique de l’Être, mais résident dans la simple affection. Si penser, c’est relier entre concepts alors penser vrai, c’est penser que ce qui est séparé, que ce qui est universelle. Le discours d’être vrai s’il n’est pas que discours, mais s’il affirme ou nie que quelque l’objectivité, dans ce qui n’est pas discours.

Un du verbe être est donc bien être vrai dans le seulement. Les choses elles-mêmes ne sont ni ses, mais juges de la vérité du discours. De simple n’est ni vrai ni faux seules des proposition, mais une sensation sera, elle, toujours vraie, car forme d’identité entre le sensible et la sensibilité un jugement ou une évidence issus de l’intellect. Aristotélicienne de la vérité suppose donc un suivie des relations entre mots et des relations.

Pour les incomposés et les essences l’opposition n’est plus entre vérité et fausseté, mais rite et ignorance. S’il n’y a pas ignorance, il y a saisie conforme au réel, donc vérité.  La saisie intellectuelle des simples est la vérité des propositions. 

Alexandre von SAENGER

Signification des mots peu courrants…

* Dasein : Existence, conscience, être.

** Ontologique. ontologielat. philos. ontologia. Partie de la métaphysique qui s'applique à l'être en tant qu'être, indépendamment de ses déterminations particulières. « L'Être et le Néant, essai d'ontologie phénoménologique », de Sartre. Ontologique. Relatif à l'ontologie, à l'être en tant que tel (opposé à axiologique). Preuve ontologique de l'existence de Dieu, qui vise à prouver l'existence de Dieu par la seule analyse de sa définition (Dieu est parfait, donc il existe)..

Quelques ouvrages à consulter

Hésiode, Théogonie, v. 28. -Sur tout ceci, voir M. Détienne, les Maîtres de vérité.

Cnée archaïque, Pocket-Agora, 1995.

Voir Platon, Thééthéte, 152 a.

Platon, Cratyle, 385 b. Également Sophiste, 263 et 188.

Platon, Phiébe, 58 d.             

Platon, Philébe, 59 c.

Aristote, Métaphysique, 0,10 et E, 4 ainsi que De l’interprétation.

Aristote De l’interprétation, 4.

Aristote, Métaphysique III, 3, 428 a et 11, 12.

Aristote, Métaphysique, 0,10,1051 b 18.

Aristote, Métaphysique, r, 4,1006 b 9.


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