Vérité
V\ M\ et vous tous mes FF\ (et SS\) en vos grades et qualités
Cette planche que je suis venu vous présenter ce soir et qui
s'intitule «
Vérité », je ne l'ai pas choisie, elle
s'est imposée d'elle même, presque à
l'insu de mon plein gré il y a quelques mois.
J'avais en effet choisi de plancher sur la République, en
particulier celle qui
naquit la même année que moi, la
cinquième des filles de Marianne comme le
chantait un certain Delpech. Mais profitant de mon sentiment de
profonde solitude
devant une page obstinément blanche, et profitant
sûrement du trouble que le
tohu-bohu de mon questionnement provoquait en moi, à mon
plus grand étonnement
un petit mot s'est infiltré dans ce questionnement. Un petit
mot qui s'est mit
à enfler tant et si bien qu'il finit par écarter
toutes mes questions pour n'en
devenir qu'une seule : Qu'elle est la vérité ?
Comment c'est arrivé ? Ma grand mère disait
toujours à mon grand père avant un
repas de famille : « Surtout ne fait pas de politique
à table ! pense à ton
cour » Mais c'était plus fort que lui et pour mon
bonheur il transformait le
repas en spectacle avec des hommes rouges et vociférant et
des femmes
tremblantes à l’œil
réprobateur. Ecoutant ma défunte grand
mère j'aurais du me
contenter d'un simple exposé historique sur la
cinquième république mais non,
il fallait que j'y entre jusqu'au cou, que je retrousse mes manches que
je pose
les questions qui gratouillent et le faisant je sentais monter en moi
un
bouillonnement familier. Maîtriser ses passions qu'il disait
! fort bien ! Mais pour maîtriser mes passions faut il
éviter certains sujets ?
« Ou en est la cinquième république et
d'ailleurs, vivons-nous encore en
République ? et si oui, dans quel genre de
République ? .
A ce questionnement intérieur l'écho me renvoyait
sans cesse le mot vérité ?
Où est la vérité Laurent, quelle est
la vérité ?
Avant de chercher à savoir ce qu'est la
vérité, cherche donc à comprendre ce
qu'elle n'est pas.
Aristote disait que l'homme est un animal social, un animal
grégaire, alors
serions-nous victimes d'une vérité de groupe que
nous ne pouvons remettre en
question à cause de ce qu'on appelle la pression de
conformité ? Des
personnages comme Galilée c'est vrai l'ont testé
à leurs dépens et Galilée
ignorait sûrement ce proverbe afghan :
« Donne un cheval à celui qui dit la
vérité, car il en aura besoin pour
s'enfuir... »
Je suis comme vous un cherchant et je ne détiens aucune
vérité, donc nous
n'aurons pas besoin ce soir d'un cheval pour nous enfuir... Mais peut
être
aurons nous besoin d'un âne, j'y reviendrai...
Mais Où se trouve la vérité ?
Je ne vous propose pas ce soir vous l'avez compris, une
réflexion sur le
libéralisme économique et cette planche ne
traitera pas de notre vieille
république cinquième du nom.
Je veux simplement évoquer avec vous une autre voie de
recherche de cette
vérité, une voie qui non seulement contient tous
nos symboles mais apporte à
ces symboles un éclairage supplémentaire.
Cette planche que certains qualifierons peut être d'exotique
n'a d'autre
vocation que d'interpeller les FF.·. et SS.·.
(Particulièrement les AA.·.) sur
d'autres aspects d'une démarche initiatique, d'autres pistes
de recherche dont
nous nous privons peut être et de susciter, je
l'espère votre intérêt,
y-compris pour le contenu de nos rituels.
***
Pour commencer, après cette longue introduction, je voudrais
vous raconter une
petite histoire du folklore yiddish...
Un paysan qui était venu un jour au marché de
Duvno, en ex Yougoslavie, pour y
vendre les produits de sa ferme, décide de rendre visite au
rabbi du lieu. Une
question le tracassait depuis quelque temps, et le rabbi,
peut-être, lui
donnerait la solution.
Le rabbi le reçoit comme il recevait tous les
étrangers de passage et lui
propose de poser sa question :
Rabbi, dit-il, J'entends parler à gauche et à
droite, du Talmud et des grands
sages... les colporteurs nous rapportent de ces histoires, que cela a
fini par
m'intriguer et je veux savoir... qu'est-ce que c'est que
l'étude du Talmud ?
Et de combien de temps tu disposes, répond le rabbi, pour
que je puisse
répondre à ta question ?
Oh. pas beaucoup ! Une heure tout au plus. il est tard et la nuit va
tomber, ma
femme va s'inquiéter...
Alors, reviens quand tu auras plus de temps, lui dit le rabbi, je ne
peux pas,
en une heure, t'expliquer ce qu'est le Talmud.
Mais le paysan
insiste:
Rabbi, je ne t'ai jamais rien demandé; je donne ma
contribution à la communauté
; alors pour une fois que je demande quelque chose, tu pourrais faire
un effort
!
Et le paysan insiste tellement que le Rabbi
excédé lui dit de s'asseoir et
d'écouter :
Tu veux savoir ce qu'est le Talmud ! Je vais t'expliquer ce qu'est le
Talmud.
Voilà, écoute bien, Deux voleurs entrent dans une
maison par la cheminée et se
retrouvent dans la salle à manger; l'un des deux a le visage
noir de suie et
l'autre le visage propre. Lequel des deux doit aller se laver le visage
avant
de sortir ?
Le paysan sans
hésiter répond :
Attends Rabbi c'est simple le Talmud et, tout paysan que je suis, j'ai
compris
: c'est évident ! Celui qui va se laver c'est celui qui a le
visage sale !
Et bien tu vois, lui répond le Rabbi, reviens quand tu auras
plus de temps ;
car celui qui a le visage sale, quand il voit que son ami a le visage
propre,
pense que lui-même a le visage propre ; alors que l'autre qui
voit son acolyte
le visage tout noir, croit qu'il en est de même pour lui ; et
c'est celui qui a
le visage propre qui va se laver le visage !
Et là le paysan reste un moment bouche bée puis
il s'exclame :
Extraordinaire ! C'est fort, c'est très fort le Talmud Rabbi
! Quelle
profondeur ! Mais tu vois Rabbi, je n'ai pas trouvé mais
j'ai compris ton
explication, tout paysan que je suis !
Non, répond le Rabbi, décidément,
reviens quand tu auras plus de temps, car
depuis quand lorsque deux hommes sortent d'une cheminée, il
y en a un qui a le
visage propre ? Pose la question qui ne te concerne pas et tu auras une
réponse
qui ne te plait pas.
Le paysan est rentré chez lui vexé et le rabbi a
continué à étudier.
***
Comme ce brave homme impatient, il est probable que nous aurions tous
répondu
que c'est celui qui est sale qui doit se laver le visage, parce que ne
prenant
pas la peine de nous mettre dans la peau d'un des deux voleurs nous
sommes
restés extérieurs à l'histoire. Nous
sommes restés du côté de la
vérité qui
consiste à voir les choses de l'extérieur Dans la
première solution que donne
le Rabbi, celui ci se place dans la perspective d'une
vérité intérieure. Et
plus profondément il dit que chacun se voit dans le visage
de l'autre. D'où l'erreur
subjective. On est encore loin d'une vérité
totale. On peut même aller un peu
plus loin et dire que c'est celui qui a le visage propre qui va
travailler à
son amélioration personnelle et agir pour le bien de
l'humanité alors que celui
qui a le visage sale reste aveugle à sa saleté et
pense détenir la vérité.
Dans la dernière explication du Rabbi, on
s'élève à un autre niveau de
compréhension, la vérité n'est pas
subjective. Elle n'appartient à personne.
Elle nous dépasse car nous sommes enfermés dans
des schèmes de pensée qui nous
trompent.
***
J'aime beaucoup cette histoire et Je trouve qu'elle illustre bien la
pensée
juive de la kabbale ainsi que les différents niveaux de
compréhension,
d'interprétation des textes. La vérité
est revêtue de nombreux voiles qu'il
faut soulever un à un comme on effeuille une marguerite.
Les écrits kabbalistiques ne proposent pas un enseignement
dogmatique. Ils
procurent des clés pour ouvrir des serrures et des portes.
Il appartient au
"cherchant" de trouver les serrures correspondant aux clés
reçues. Il
lui faut travailler le texte et méditer et cela ne me parait
pas
incompatible avec notre qualité de Maçons et
notre quête de vérité. Mais pour
cela encore faut il accepter d'ouvrir la boite à
clés et se soustraire - à la
pression de la conformité.
Au 13ème siècle, Abraham Ben Samuel Aboulafia a
écrit l'épître des 7 Voies , 7
regards de profondeurs différentes, que l'on peut porter sur
la Thora, et qui
vont constituer l'Apprentissage du Kabbaliste.
Voici ces sept niveaux de lecture.
1/ La 1ere Voie est une lecture et une compréhension
littérale de la Thora.
C'est le regard de la multitude, je dirai le regard profane.
2/ La 2eme Voie consiste à décrypter les
allégories.
Par exemple Il est écrit au chapitre 10 (verset 16) du
Deutéronome : "Et
vous circoncirez le prépuce de votre cours. " ce qui au sens
littéral, n'a
strictement aucun sens et que Na'hmanide traduit par "que votre cour
soit
ouvert pour connaître la vérité".
3/ Dans La 3eme Voie il s'agit de se poser des questions à
propos d'un texte et
poser des questions qui trouveront des réponses dans le
contexte Le lecteur de
la 3eme Voie remarque les différences à
l'intérieur d'une construction
cohérente.
4/ La 4eme Voie est l' interprétation des symboles et des
allégories.
Le lecteur de la 4eme Voie ne croit pas à la
réalité de l'histoire, telle
qu'elle est racontée. Il sait qu'elle porte un enseignement
à décrypter.
Ces 4 Voies sont ouvertes à tous, la multitude
accédant aux 3 premières Voies,
les érudits s'installant dans la quatrième en
ignorant quant à eux qu'il puisse
en exister d'autres.
5/ La 5eme Voie incite à analyser tous les
éléments du texte, la forme des
lettres, le rapport entre ces éléments et le sens
du texte.
Cette Voie exige des connaissances en psychologie, et en histoire. Elle
met en
phase, la raison, l'imagination et l'intuition. Elle est une
pédagogie de
l'éveil, elle libère des passions et des
préjugés ;
Le lecteur de la 5eme Voie prend l'habitude de voir dans un texte, la
simple
enveloppe d'une signification véhiculée autrement
que par les mots eux-mêmes.
La construction d'un beau discours ne l'émeut plus, pas plus
qu'il n'est
sensible aux idéologies, car sa quête le porte
au-delà des apparences, il est
mal vu, de tous les pouvoirs, y compris de celui de la Synagogue.
6/ La 6eme Voie est d'une profondeur encore plus grande; les lecteurs
de la
6ème voie pratiquent l'introspection, la recherche de la
relation entre le
signifié et le signifiant ; à ce niveau, chaque
parole est nécessairement
vécue, l'esprit et le cour ne sont plus qu'une seule et
même chose.
7/ Quant a la 7eme Voie, elle est une sphère qui englobe
toutes les autres ; on
dit que l'atteindre est une jouissance et que celui qui la
pénètre y reçoit la
Parole divine, elle ne peut être enseignée par
écrit, elle est exclusivement
transmise de vive voix par ceux qui la vivent.
***
Je voudrais maintenant revenir au Talmud,. le talmud est le commentaire
de la
tora.
Une partie très importante du talmud (y-compris en volume)
s'appelle la haggadah.
(l'autre partie, normative, se nomme la allakhah)
La haggadah est la philosophie du judaïsme, comprise par les
maîtres du talmud
qui étaient encore sous l'influence de la
prophétie.
(la Prophétie correspondant à la
période admise de rédaction de la Thora,
càd
environ entre -1300 et - 150 av l'ère chrétienne,
alors que la période de
rédaction du talmud, grosso modo de l'an 70 au
18ème siècle, est la période de
la philosophie)
Pour le Maharal de Prague, qui vivait au 16 ème
siècle, la philosophie juive de
la haggadah ne consiste pas dans une confrontation avec la
pensée grecque,
comme c'était le cas depuis au moins trois
siècles, mais elle doit provenir de
l'intérieure même de la Thora. C'est une
réflexion sur la pensée interne de la
Thora donnée par les sages du talmud qui savent quel est le
contenu prophétique de la thora.
Je voudrais vous donner un exemple de cette réflexion.
Dans le texte de la Thora, lorsque Moise est appelé
à partir en Egypte pour
libérer le peuple Hébreu, il est dit dans l'Exode
Ch 4 verset 20 :
« Il a pris sa femme et ses deux enfants, il les a fait
chevaucher l'âne, et
s'est mis en route pour l'Egypte. »
A propos de ce texte Rachi, un commentateur des textes juifs qui
vécu à Troyes
dans l'aube au 12 ème siècle cite un midrash, une
explication, qui est la
suivante :
- cet âne qu'emmène Moïse, cet
âne là, n'est pas n'importe quel âne. il
s'agit
de l'âne d'Abraham lorsqu'il emmenait son fils sur les lieux
du sacrifice. Mais
il s'agit aussi de l'âne sur lequel viendra le Messie.
Alors, ce verset pose le problème suivant :
Dans une école juive, le professeur d'une classe de CM 2,
explique ce verset.
Un enfant lève la main et demande : Monsieur, où
se trouve cet âne ? -On ne
sait pas très bien répond le professeur mais, il
est quelque part ! Mais
monsieur dit l'élève comment se fait-il qu'un
âne puisse vivre aussi longtemps
depuis Abraham jusqu à la venue du messie ?
Le professeur ne s'est pas démonté et lui
à répondu que c'était un miracle, que
c'était un âne miraculeux. Bien sur,
l'élève n'a rien dit, mais visiblement il
n'était pas satisfait de cette réponse.
Et bien, si ce professeur avait connu l'enseignement du Maharal de
Prague il
aurait sûrement donné une autre réponse.
Les sages, dit le Maharal, n'ont pas parlé d'une
façon matérielle, mais d 'une
façon spirituelle, c'est à dire, leur expression,
la façon dont ils se sont
exprimés, ne concerne pas des faits, mais en parlant de
faits matériels ils
veulent dégager la signification spirituelle de ce fait.
Ils le disent, par conséquent, dans un certain langage qui
était connu lorsque
les sages discutaient entre eux dans leur yeshiva. et ce langage
était un
langage particulier, que tous les sages connaissaient sans avoir besoin
de
l'expliquer.
Mais plus tard on a oublié ce langage, qui retenait en lui
quelque chose de la
prophétie et alors on n'a plus compris ce qu'ils voulaient
dire. C'est un
langage perdu.
Alors il faut retrouver le sens profond de ce langage
prophétique pour
comprendre ce que les sages du talmud voulaient dire. Lorsqu'ils
parlent de
l'âne, il faut savoir ce qu'ils veulent dire.
Il ne s'agit jamais d'un fait.
Ils n'ont jamais pensé que cet âne existait
quelque part et qu'il était en même
temps celui d'Abraham, celui de Moise et celui du messie.
Qu'est ce que c'est que cet âne qui aurait le
mérite de vivre aussi longtemps
?.
Les sages en parlant ainsi veulent nous donner une idée, une
explication qu'il
s'agit de comprendre.
Lorsqu'ils parlent de l'âne il ne parlent pas de cet animal
avec des grandes
oreilles qu'on ridiculise habituellement. Mais le mot âne
(hakhamor en hébreu)
a le même radical que le mot (khomer) et Khomer, c'est la
matière.
Donc quand le texte parle d'un âne en fait ce n'est pas d'un
âne qu'il parle
mais de l'idée de ce qu'est la matière.
Le problème du rapport a la matière est un
problème capital.
Pourquoi ?
Et bien parce que dans la réflexion philosophique, si nous
acceptons que dieu
est un être immatériel, le problème
essentiel qui se pose est d'où vient la
matière. Si Dieu est spirituel, uniquement, comment se
fait-il qu'il y ait la
matière ? D'où vient elle ? Cette question du
rapport entre le matériel et le
spirituel s'est posé tout le long de la philosophie.
Quel doit être notre rapport à la
matière ? Il faut considérer que dans
l'histoire des idées l'humanité d'une
manière générale s'est d'abord
prosternée
devant la matière. La matière existe, le
spirituel on ne le voit pas. Par
conséquent la tendance première est de dire quoi
? Ce qui existe vraiment c'est
la matière. l'idolâtrie au fond c'est se
prosterner devant des idoles, des
statuettes, de la matière.
Plus tard avec le progrès de l'humanité nous
avons abandonné les statues des
idoles mais l'idée est restée la même.
On se prosterne toujours devant la
matière.
Voyons, par
exemple, l'idéologie
récente du communisme et du marxisme, qui était
le matérialisme historique :
l'histoire fonctionne d'après les règles de la
matière et non celles des idées
spirituelles qui ne sont qu'une illustration, un
épiphénomène de la matière
et
pour le marxisme en particulier qu'est ce que c'était que la
matière, c'était
l'économie, la loi du marché, et par
conséquent le matérialisme historique signifie
que
l'histoire fonctionne, en fonction de l'économie. C'est
à dire d'une réalité
matérielle.
Les grandes idées, disait Marx, ne sont que le
résultat d'une confrontation de
l'économie et du marché.
Le prolétaire est asservi parce que l'économie
l'asservit, et lorsque nous
aurons résolu les problèmes de
l'économie nous aurons résolu tous les
problèmes. il s'agit là d'une «
matérialisation », qui fait de la
matière une
divinité existant seule.
En face de cela il y a une deuxième position qui est
exactement inverse où on
nous dit que la matière n'est qu' illusion et que seul
compte le spirituel.
Dans la philosophie du judaïsme, la matière n'est
pas tout, mais elle n'est pas
non plus, rien du tout. Le but de la matière est
d'être chevauchée (du verbe
RaKhoV qui veut dire chevaucher, gouverner), la matière est
un moyen permettant
d'arriver à un but, c'est un instrument qui doit nous
permettre de développer
la spiritualité. C'est à dire qu'il faut donc ne
pas laisser la matière être
une divinité, qu'il ne faut pas non plus laisser la
matière se dissoudre et
disparaître, mais qu'il faut se servir de la
matière comme d'un moyen de
transport, exactement comme le cavalier chevauche sa monture pour
arriver à
destination.
Cette idée de ne pas considérer la
matière comme quelque chose de capital mais
comme un moyen nécessaire pour atteindre le spirituel
à été illustré pour la
première
fois dans la Bible par Abraham.
En prenant
l'âne pour se rendre au
pied de la montagne où il doit sacrifier son fils Isaac, le
texte dit qu'il a
scellé son âne c'est à dire qu'il a
chevauché son âne pour se rendre au lieu
d'accomplissement de la volonté divine. Il s'est servit de
la matière
symbolisée par l'âne pour
atteindre le but.
Mais Abraham
était un individu.
C'était une action individuelle. Ce même
phénomène va se reproduire à une
dimension collective quand Moïse va prendre son âne
pour se rendre en Egypte
afin de libérer le peuple hébreu et de l'emmener
vers un but. Et ce but sera de
témoigner que la matière est une
préparation pour atteindre un but spirituel.
Enfin, la
tradition juive dit qu'un
jour viendra ou cette expérience qui chez Abraham
était individuelle, qui après
la sortie d'Egypte était collective du peuple juif, cette
expérience sera
universelle et concernera toute l'humanité à
l'arrivée du Messie. et c'est
pourquoi il est écrit que le messie sera un homme humble
chevauchant un âne,
sachant que cet âne pourrait aussi bien être une
bicyclette qu'un hélicoptère.
Il s'agit donc bien du même âne pour Abraham et
pour Moise et pour le Messie,
mais d'une manière spirituelle et non pas physique,
matérielle. Et en allant
encore plus loin, à chaque fois que ce mot âne
apparaît dans la bible, il est
question de la matière.
Où se cache la vérité ?
Ce même âne. (le dessin de son dos et de son
encolure), ne pourrions nous pas
le représenter sous la forme d'une équerre et
représenter les jambes tendues du
cavalier sous la forme d'un compas ?.
***
Qu'observons nous aujourd'hui dans le monde profane ? Est ce que
l'esprit
chevauche la matière ou bien est ce la matière
qui chevauche l'esprit ?
Méritons nous ou non de porter sur notre tête un
bonnet d'âne ?
Le libéralisme économique que certains
défendent comme la solution aux maux de
l'humanité et qui broute chaque jour un peu plus la devise
de notre république
n'est il pas un âne qui nous inflige de belles ruades ?
Ce libéralisme n'engendre t'il pas une misère
sociale toujours croissante, de
l'insécurité sociale et par conséquent
un sentiment d'insécurité civile ?
Ne risque t'on pas alors de voir, non pas le spirituel chevaucher la
matière
mais de voir cet autre spirituel, extrémiste,
détruire la matière,
irrémédiablement ?
Et nous, sommes nous certains d'être
libérés de toute pression de
conformité et
de toute pensée de groupe qui pourrait nous
empêcher d' ouvrer pour notre bien
et pour celui de l'humanité ? Sommes nous prêt
à sortir de nos clivages, à
déposer nos carcans ? S'il est vrai que les questions sont
au moins aussi
importantes que les réponses, avons nous la
volonté de poser les bonnes
questions ? Et prenons nous le temps de chercher des vraies
réponses ?
Avons nous un visage propre ou bien avons nous un visage couvert de
suie ?
Où est la vérité mes FF\ ?
J'ai dit
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