Obédience : NC | Site : http://cgagne.org | 27/12/1997 |
Le SymboleIntroduction
- Pour moi
le symbolisme, c'est du chinois. C'est une voie vers l'Universel. C'est la raison pour laquelle le texte de Gabaon vous est proposé. Ecrit pour une étude sur le « Bahir », on pourrait s’attendre à ce qu’il ne traite qu’un aspect du symbole, le sujet s'y oppose ! Le constructeur, le danseur, le musicien le potier, tous ceux qui par la pratique d'un métier et non un simple emploi sont en contact avec la réalité, seront en résonance avec le court texte qui suit. Ceux qui y découvriront un aspect inconnu du monde, y trouveront une clé pour appréhender l’inexprimable. Lorsqu'on parle
de la "claire lumière",
il ne s'agit pas de la lumière physique, mais de ce qui lui
correspond dans les
mondes supérieurs et qu'on ne peut concevoir que par une
transposition
analogique. La lumière physique n'est qu'un symbole de cette
Lumière supérieure
où se tient le Saint, béni soit-Il. Etant
donné que le Bahir va recourir
constamment à la pensée symbolique, il est bon
d'essayer dès à présent de
cerner ce qu'est le symbole. Origine
du terme
Le mot
dérive du grec sumbolon, sumbolon, qui
servait à désigner une chose composée
de deux parties. Les sumbola, sumbola,
représentaient en Grèce les deux
moitiés d'une tablette ou d'un objet
quelconque qu'on avait brisé lors d'un contrat et que chacun
des deux
contractants conservait en souvenir de l'entente. Ce que
nous apprend
cette étymologie L'essentiel de
la nature du symbole se déduit de
cette étymologie. Le fondement
métaphysique du symbole A ces remarques
tirées de l'étymologie, il
convient d'en ajouter une autre, tirée cette fois de la
métaphysique. L'immémoriale antiquité
des symboles
De
là vient que, chaque fois que l'on tente de situer
l'apparition d'un symbole dans l'histoire, on constate qu'il est
impossible de
lui fixer une origine spatiale ou temporelle
déterminée. Car ce qui ici fait
signe, c'est en réalité l'origine non humaine du
symbole. Par exemple, la Croix
n'a pas commencé d'être un symbole avec le
christianisme, comme on le croit
ordinairement, mais se rencontre partout, aux époques les
plus reculées et avec
même signification: celle d'une domination sur ce monde
(branche horizontale)
et sur tous les autres (branche verticale). De la sorte, il faut dire,
non pas
que la Croix est symbole parce que le Christ fut crucifié,
mais bien plutôt
qu'il est mort sur la Croix parce qu'elle est un symbole. La
pluralité
des sens attachés au symbole Ayant leur
source première en la Divinité Infinie,
les symboles comportent un nombre illimité de
significations. Et, en premier
lieu, celles-ci s'étagent selon un axe vertical qui va du
symbole lui-même au
Principe Suprême en passant par toutes les stations
intermédiaires, sans pour
autant que ces sens superposés se contredisent; car, tout au
contraire, ils se
complètent et s'harmonisent. En second lieu, ces
significations s'étalent selon
un axe horizontal, ce qui signifie qu'en ce monde chaque
catégorie d'existants
est, de proche en proche, en relation de correspondance avec toutes les
autres.
Enfin, ces significations réfèrent
également aux réalités des mondes
inférieurs
qui, eux aussi, ont leur origine dans le Dieu unique. Le
double aspect
des symboles
De ce que les
symboles peuvent référer aussi bien
aux réalités supérieures qu'aux
réalités inférieures, il suit qu'ils
comportent
toujours un double aspect, lumineux et ténébreux,
positif et négatif. Ainsi de
la Nuit, symbole des maléfices, mais aussi de
l'Indifférenciation principielle;
du nombre apocalyptique 666, à la fois nombre de la
Bête et nombre solaire; du
Lion, emblème de l'Antéchrist et du Messie tout
ensemble; du serpent qui se
manifeste tantôt comme démon tentateur,
tantôt comme gardien de cette
Connaissance supérieure que représentent les
pommes d'or du jardin des
Hespérides ou la toison d'or sur le hêtre de la
forêt de Colchide. Il arrive
que les deux sens, bénéfique et
maléfique, du symbole soient figurés ensemble:
tel est le cas du caducée, du bâton
brâhmanique et aussi du serpent Shêsha ou
Ananta, qui entoure le Mêru, la montagne polaire, et que
tirent en sens
contraires les Dêvas et les Asuras, les Anges et les Titans. Le
symbole
comme instrument de réalisation Parce que le
symbole condense en lui un nombre
illimité de significations, il est par excellence le support
de toute pensée
effectivement synthétique et l'instrument de ceux qui
travaillent sur eux-mêmes
à effacer la coupure qui les sépare de ce
monde-ci, des autres et de la
Divinité Elle-même. |
3042-2 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |