GLMMM | Loge : La Lumière de la Vérité | 14/03/2016 |
Pas
de Franc-maçonnerie sans symbolisme
Il existe une confusion courante entre le symbole et le signe. Pour certains, il s’agirait même d’un synonyme. Il n’en est rien du tout, car les deux ont des fonctions totalement différentes, même si elles sont parfois complémentaires. Le signe sert avant tout d’indicateur. Son objectif est de nous guider sur la voie de l’information. Son origine étymologique indoeuropéennes nous conduit au verbe « suivre ». Pour résumer, disons que les chiffres, les lettres, les panneaux de circulation, les devises… sont des signes. Alors j’entends d’ici quelques-uns me dire, mais alors le 3, le 5 et les 7 c’est quoi ? Vous connaissez déjà la réponse, ce ne sont pas des chiffres… mais bien des nombres, ils sont mêmes mystérieux selon notre Rituel que tout le monde a entendu tout à l’heure. Même s’ils nous indiquent la direction d’un lieu sacré, les signes demeurent des représentations généralement profanes. Prenons quelques exemples : les mots de passe en maçonnerie, le serment au tribunal « Je le jure », etc. sont des preuves du caractère sacré de certains signes. Pourtant, même si certains de ces signes sont porteurs d’une forte « signification », ils ne recèlent en eux-mêmes aucune essence, ils n’existent que pour remplacer les mots pour le dire. Parlons maintenant du sujet qui nous concerne : le symbole. Dans toutes les Loges maçonniques, on voit entre autres symboles, l’équerre et le compas. En dehors de la Loge, on trouve la croix du Christ, l’étoile de David, le logo de Nike ou celui de Mc Donald. Même s’il est vrai, je vous l’accorde, que les deux derniers occupent la fonction de symbole lorsqu’ils sont porteurs des valeurs de la marque et de signe lorsqu’ils sont placés sur le bord de la route pour indiquer le prochain magasin. Quant au compas, symbole du ciel, de la spiritualité ou de l’infini chez le maçon, ce compas n’invite pas à une action extérieure, mais plutôt à un mouvement intérieur : une introspection. Nous touchons là au cœur de la question maçonnique. Pour mieux comprendre, retournons à la source du mot « symbole ». Il est issu du grec ancien « sumbolon » qui signifie « mettre ensemble », « joindre », « comparer ». Dans la Grèce antique, le sumbolon était le nom donné au morceau de poterie volontairement cassé, que deux contractants utilisaient pour servir de preuve de leur entente. Lorsque les deux personnages se retrouvaient un peu plus tard pour liquider la dette, chacun fournissait son morceau de poterie, qui devait parfaitement s’emboiter dans celui de son partenaire. C’était la reconnaissance d’une volonté commune entre deux personnes. Pour faire simple, le symbole est là pour rassembler et réunir. « Rassembler ce qui est épars ». Il s’agit bien là du travail sur l’unité. Si nous parlons d’unité, nous devons aussi parler de division qui est le contraire du symbole. Le mot qui traduit son opposé est le mot « diable », le diabolo est donc ce qui divise, ce qui sépare, ce qui désunit !!! Les religions ont ensuite remplacé le mot Symbole par celui de Dieu, afin de l’opposer au Diable, puis le Diable par Lucifer (le fameux porteur de Lumière, l’ange déchu). Tout cela pour mieux asservir les fidèles et créer une malsaine confusion grâce au glissement sémantique. La réalité est qu’il existe deux forces antagonistes, d’un côté la force diabolo, celle lunaire qu’on retrouve sur le septentrion, ce mot issu du Latin, les 7 bœufs de labour car le maçon ne doit-il pas labourer sa terre pour se cultiver ? De l’autre côté, nous avons le sumbolon sur la colonne du midi qui réunit car tel qu’expliqué dans nos rituels, le midi est l’heure où l’ombre portée est la plus courte, pour cause de verticalité et d’unité du Soleil bien entendu ! Regardez bien d’ailleurs, notre S :. Maitre des Cérémonies, elle possède la canne et ouvre la voie, son opposé de Loge, notre F :. Expert, il possède l’épée. Chez les égyptiens, le pharaon avait un fouet dans la main droite, la main qui donne, (appelé flagellum), il s'agit de l'épée de l'Expert. Le sceptre de gauche, la main qui reçoit, il avait la forme du crochet (appelé Heka). Car le pharaon devait avec le crochet attirer et guider son peuple de l’avant et avec le fouet le pousser de l’arrière. C'est la canne de notre S:. MdC qui remplace le crochet et l’épée de notre F :. Exp :. qui remplace le fouet. L’union des deux constitue le mariage des contraires, le feu et l’eau, le jour et la nuit, le masculin et le féminin... Pourquoi ce petit rappel symbolique me direz-vous ? Juste pour confirmer que toute la Loge n’est que symbole et rien de ce que nous y faisons n’est neutre, car nous baignons totalement dans les énergies qui émanent de ces symboles. Nous venons ici pour nous Initier, c'est-à-dire commencer le chemin de la voie intérieure et si nous continuons le travail c’est pour trouver l’égrégore. Certains ici, pensent que cet égrégore est une forme d’esprit collectif de type Jungien, il n’en est rien du tout c’est totalement erroné et c’est méconnaitre le sens symbolique du mot. La maçonnerie n’est pas un ersatz de football avec un esprit d’équipe. Elle n’est pas non plus une thérapie qui nous permettrait de nous réparer des bobos de l’âme et encore moins un centre de formation ou nous devrions apprendre des techniques ou adhérer à une idéologie. Je sais que je vais choquer quelques SS :., mais loin de moi tout désir de blesser, en affirmant que la Franc-maçonnerie est justement le contraire du coaching, car si le coach est le digne héritier des cochers, celui qui conduisait sur la route leur client dans des coches, le maçon quant à lui chemine absolument seul en utilisant fraternellement les autres pour grandir. Il fait son « Pas Sage » dans un vide qu’il doit apprendre à aimer et personne ne peut l’accompagner, ni coach, ni jumeau, rien que lui-même. Comme je le disais, le mot égrégore n’est donc pas le signe d’un esprit partagé par la bienveillance collective, puisqu’il trouve son origine dans le grec égrègoraô qui signifie « faire lever », « éveiller », « réveiller ». Une fois de plus nous nous trouvons dans la notion d’unité, de fil à plomb et de rectitude mais en aucune manière dans la notion de réunion collective ou d’esprit partagé. C’est pourquoi, mes SS :. et mes FF :., je vous laisserai la parole à l’issu de mon travail, et j’aimerais qu’un de vous puisse m’expliquer comment une Franc-maçonnerie travaillant sur des sujets intellectuels, traitant du social, du culturel, du scientifique ou même du spiritisme par la voie de la réflexion ou de l’analyse pourrait-elle mener à l’unité et à l’éveil. Cette méthode mentale est un encouragement à la division, au diabolo. Car le lundi toute la Loge est en accord après avoir âprement débattu pendant 2 heures sur la Laïcité ou la fin de vie et le mois suivant on remet cela sur les OGM avec des intervenants dont les connaissances sont incomplètes, pour ne pas dire superficielles. Je vous le demande, même si l’exercice est fortement distrayant, en quoi, ce genre de travail mental créé-t-il de l’unité en soi pour mener à la Sagesse ? Il ne me viendrait pas à l’idée d’imposer aux 175 000 maçonnes et maçons gaulois l’obligation de pratiquer une maçonnerie symboliste car, une bonne partie donnerait sa démission immédiatement pour cause d’incompréhension et d’incompatibilité. Chacun doit donc pratiquer la maçonnerie qu’il est en mesure de supporter et de comprendre. En revanche, il serait fort utile que la médiocrité de certaines de nos pratiques, ne tire pas vers le bas l’ensemble de notre Art Royal, de manière à ce que notre recette ne suive pas le même chemin que celui de l’église catholique, qui peu à peu s’est vidée de son sens symbolique pour devenir un simulacre de spiritualité qui ne tient plus que par ses dogmes et ses souvenirs du passé. Il serait donc utile que les Maitres, porteurs de la connaissance maçonnique, par l’exemplarité de leur attitude, transmettent le message et le sens profond de notre pratique, afin que chacun puisse un jour déclarer : « j’ai le sentiment chaque matin de cheminer sur la voie de l’égrégore. Car je sens cet alignement en moi qui me rapproche de mon essence et me relie à celle des autres. » Alors oui dans ce cas, nous pourrons affirmer que le maçon travaille à l’amélioration de l’humain et de la société, car chaque F :. ou S :. devenu libre, sera un ambassadeur de l’Univers et un témoin qui confirmera qu’il est possible d’avoir les pieds sur terre, la tête dans les étoiles et les mains unies dans une chaine d’Union universelle avec tous les Humain, maçons ou pas ! J’ai dit Vénérable Maitre. Franck Fouqueray |
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