Obédience : NC | Loge : Argo - Orient d’Internet | Date : NC |
La Métaphysique C'est une science qui s'appuie sur la raison par certains aspects de l'expérience intérieure pour réfléchir sur ce qui a une existence positive: la nature - l'esprit. Nous vous présentons, ci-dessous, certains aspects: 1. La croyance spontanée en la réalité du monde: nos sensations et les objets sont différenciés. 2. Nous avons conscience de nous comme d'un sujet un et permanent. 3. Nous savons que le passé est passé: nous pouvons penser le temps. 4. Nous croyons à des principes rationnels qui commandent nécessairement l'expérience. 5. Nous avons en nous l'idée de parfait et d'infini. 6. Nous avons en nous l'idée d'un sentiment de liberté. 7. Nous avons en nous une façon d'agir qui nous paraît s'imposer sans se rattacher aux désirs qui nous portent vers des fins concrètes préalablement connues. A partir de ces données, nous pouvons accepter les réflexions de nos prédécesseurs sur la voie de la connaissance. PYTHAGORE: Toutes les choses sont des nombres réalisés. Si le nombre est l'essence des choses, c'est l'unité qui est l'essence du nombre. Il y a deux sortes d'unité: l'unité de totalité (exemple: le nombre trois) et l'unité élémentaire (le nombre trois se compose de trois unités élémentaires). Conséquence: il y a une unité absolue, le Grand Architecte, et les unités définies, éléments des corps. Ces parties ou monades ne changent pas, quant à leur essence et à leurs propriétés. Les changements que l'on peut constater ne sont que des changements dans l'espace, le lieu: nous avons affaire à un mécanisme. PLATON: Les essences universelles et immuables saisies par l'esprit ne peuvent pas exister dans les objets sensibles; qui sont singuliers et changeants: il faut donc qu'il existe dans un monde suprasensible une multitude de modèles. Le monde des IDEES: idée de l'homme, idée de la vertu... Il y a une hiérarchie des idées, correspondant à la hiérarchie des réalités de ce monde; au sommet se trouve l'idée du bien, l'idée du GRAND ARCHITECTE. Le Grand Architecte est unique et personnel; il est providence. Il y a un autre principe absolu et éternel, la matière, qui est l'indéterminée, l'indéfinissable, que le Grand Architecte n'a pas produit, mais ordonnée sur le modèle des idées.
C'est le dualisme: Dieu est opposé à la matière. ARISTOTE: Tout mouvement suppose un moteur. De moteur en moteur, il faut s'arrêter à un moteur premier, possédant toutes les perfections. Ce moteur immobile, c'est le Grand Architecte. Ce Grand Architecte est l'activité sous la forme la plus haute qui est la pensée. Le Grand Architecte est trop parfait pour pouvoir penser à autre chose qu'à lui-même. Le Grand Architecte ne connaît pas le monde et n'est pas providence. Et s'il meut le monde c'est sans le savoir ni le vouloir, comme objet d'amour, tout comme le beau et le bien attirent à eux sans effort de leur part. EPICURE: Les dieux ne sont que des êtres supérieurs, à la fois trop parfaits et trop heureux pour s'occuper des hommes. LES STOICIENS: Le Grand Architecte est l'âme du monde; c'est aussi une puissance et une raison infinie, immanente à l'univers, matérielle même: ce n'est pas un Grand Architecte personnel, mais la nature; il n'est pas libre: il est le destin, la fatalité. L'âme n'est qu'une étincelle divine; elle est donc une force raisonnable mais fatale. Elle est matérielle et par suite meurt avec le corps. L'univers étant le corps de la divinité, est nécessairement un organisme parfait: le mal lui-même aboutit à l'harmonie universelle. SAINT AUGUSTIN: La pensée fonde l'existence et la nature spirituelle de l'âme. Pour obtenir une preuve de l'existence du Grand Architecte ne partez pas de ce qui est contingent mais de ce qui est nécessaire. Si j'envisage une vérité: 7 + 3 = 10, cette vérité a pour caractère d'être nécessaire et immuable; si sept est ajouté à trois, il est nécessaire que cela fasse dix. Si ma connaissance peut atteindre des nécessités, c'est qu'il existe une vérité substantielle qui a pour reflet la nécessité de la vérité. C'est la preuve par les vérités éternelles. Les êtres contingents sont des participations du Grand Architecte. Cette participation n'est pas une émanation, car alors les êtres seraient d'essence divine et s'identifieraient avec le Grand Architecte, mais comme une création. L'âme n'atteint pas les vérités éternelles par réminiscence, sinon il y aurait préexistence et donc éternité or une créature ne saurait être éternelle. Le Grand Architecte se fait lumière intérieure par quoi et en quoi nous apercevons les formes éternelles des choses: c'est l'illumination. SAINT ANSELME: "Tout homme a l'idée d'un être tel qu'il n'en peut concevoir de plus grand. Si cet être n'existait pas, on pourrait en concevoir un de plus grand à savoir ce même être existant. Donc l'être parfait existe." SAINT THOMAS D'AQUIN: Le Grand Architecte ne nous est pas immédiatement connu, pour cette raison que toutes nos connaissances tirent leur origine de l'intuition sensible. C'est à partir de l'intuition sensible que l'on peut s'élever au Grand Architecte, comme de l'œuvre à l'ouvrier, de l'effet à la cause. L'ANALOGIE: Pierre est un homme: Paul est un homme. Homme a un seul
sens: il est dit
univoque. Son a deux acceptations totalement différentes, il est dit équivoque. Entre l'équivocité et l'univocité il y a un intermédiaire la ressemblance, la proportion, l'analogie: un homme sain d'esprit, un breuvage sain. Le Grand Architecte est dans le même rapport avec ce qui le concerne que la créature avec ce qui lui est propre. L'éternité du monde n'est pas contradictoire; seul l'être divin est absolument simple. Les êtres créés sont tous composés et, leur composition a pour fondement la division de l'acte et du pouvoir de créer. DESCARTES: Connaître est plus parfait que douter. L'homme possède l'idée de perfection d'où l'on déduit l'existence du Grand Architecte. Descartes attribue au Grand Architecte toutes les idées dont la possession est une perfection. Le Grand Architecte ne peut se tromper ni nous tromper. Le Grand Architecte n'a donc pu nous donner des facultés trompeuses. Ce que nos facultés atteignent directement c'est-à-dire les idées claires et distinctes sont toutes vraies. MALEBRANCHE: Dieu est garant des idées mais de plus il est moyen de connaissance et même moyen d'action. Il n'y a qu'une cause dieu; les créatures sont pour lui des occasions d'agir. La connaissance ne peut être conçue comme une relation entre un sujet et un objet. Elle est une action de Dieu en notre esprit. PASCAL: "C'est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Dieu est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part." SPINOZA: Chaque chose s'efforce de persévérer dans son être, et c'est même cet effort qui le constitue essentiellement. Chez l'homme cet effort est conscient et on l'appelle désir. L'idée la plus vraie est celle du Grand Architecte. Toutes choses étant le Grand Architecte, l'intuition est la connaissance même du Grand Architecte, elle engendre l'amour intellectuel du Grand Architecte qui constitue la béatitude éternelle et la vertu par excellence: "experimur nos aeternos esse." LEIBNIZ: Au lieu d'aller de soi et du Grand Architecte aux choses, il part de la matière et de ses lois et s'élève de là à la métaphysique et au Grand Architecte. Le Grand Architecte a tout déterminé et l'harmonie est préétablie même si nous n'en avons pas parfaitement conscience. Le Grand Architecte est infini dans ses connaissances. Son entendement qui conçoit tout est source des essences. Sa volonté, qui se confond avec son action, est la source des existences. Tous les mondes possibles étant présents à la pensée du Grand Architecte, on ne peut assigner aucune raison suffisante du choix du Grand Architecte, sinon la plus grande perfection du monde actuel. Ce monde est donc le meilleur possible. LOCKE: Les principes premiers ne sont pas innés, car bien peu de personnes les connaissent. A l'origine, notre intelligence est vide d'idées: "tabula rasa in nihil scriptum". L'expérience est la source unique de nos idées. Il faut distinguer l'expérience externe ou sensation, et l'expérience interne ou réflexion. CONDILLAC: Il n'admet que la sensation et refuse la réflexion qui n'est que la sensation se sentant elle-même. Nos facultés dérivent d'un premier fait qui est la sensation. "Si nous considérons que se ressouvenir, comparer, juger, discerner, imaginer, être étonné, avoir des idées abstraites, connaître des vérités générales et particulières, ne sont que différentes manières d'être attentif; qu'avoir des passions, aimer, haïr, espérer, craindre et vouloir ne sont que différentes manières de désirer; et qu'enfin être attentif et désirer ne sont que l'origine de sentir, nous conclurons que la sensation enveloppe toutes les facultés de l'âme." "Le moi de chaque homme n'est que la collection des sensations qu'il éprouve et de celles que la mémoire lui rappelle." Un disciple LA METTRIE déclare: "que les choses de l'esprit sont une vaine chimère; que les jouissances matérielles ont seules de la valeur; que l'homme n'est qu'une machine un peu plus parfaite que l'animal, et que, lorsqu'il meurt, la farce est jouée." ROUSSEAU: Tant qu'il y a proportion parfaite entre les besoins de l'homme et la satisfaction de ses besoins, l'homme ne peut que faire un bon usage de sa liberté. Le mal provient du contact avec les autres hommes ce qui entraîne le conflit des volontés particulières. La société est un mal nécessaire en tant que moyen de défense. Il faut que par un contrat social, tous les membres d'une société s'engagent librement à suivre la volonté générale. Saint SIMON, FOURIER, PROUDHON: A chacun selon sa capacité; les savants dirigeront la société. Le bien consiste à suivre ses passions car la nature ne peut être mauvaise; chacun travaillera à son goût. La propriété capitaliste c'est le vol. L'homme a le droit de posséder le fruit de son travail, mais sans pouvoir en tirer de bénéfice au-delà de la valeur du travail. Le gouvernement est un système inventé pour assurer l'oppression des faibles par les forts. ALTRUISME: Le bien consiste à chercher l'intérêt de ses semblables. Sentiment d'amour pour autrui. ANIMISME: Croyance d'après laquelle tous les êtres et objets de la nature ont une âme. ASCETISME: Méthode morale qui consiste à exercer sa volonté à accomplir le bien sans tenir compte du plaisir, de la douleur, ni des instincts naturels. Sentiment religieux qui consiste à rechercher la douleur comme expiation ou mortification. La confusion est fréquente entre ces deux sens. DEISME: Croyance qu'il y a un dieu, mais qui n'est pas forcément le dieu chrétien. THEISME: Dieu est le créateur de l'univers. Il est transcendant au monde créé, extérieur et supérieur au monde. Dieu est la source de tout ce qui existe, le principe des vérités logiques, des lois de la nature, la source suprême et la garantie des valeurs morales. Dieu est l'être infini et mystérieux qui dépasse l'intelligence bornée de la créature. Il y a un dieu créateur, souverainement libre, providentiel et justicier dans la vie future. PANTHEISME: Le panthéisme refuse de distinguer Dieu et le monde d'où: a) Dieu seul est réel; le monde concret n'est qu'apparence, un rêve, une illusion. b) Le monde seul est réel, dieu n'est que la somme de tout ce qui existe ce qui constitue un athéisme déguisé. A force de diviniser la nature ou de naturaliser la divinité, on glisse vers le matérialisme comme Goethe, Hegel, Feuerbach. AGNOSTICISME: On ne peut se faire aucune idée de Dieu. On ne peut savoir si Dieu existe ou non. L'Univers est mystérieux, sa création ou non est une chose incompréhensible. Le problème des origines et des fins nous dépasse. DOGMATISME: Toute philosophie qui croit que l'esprit humain peut accéder à la vérité. Pour Kant, c'est la tendance à affirmer des vérités que la raison ne peut atteindre. La confusion des sens est fréquente surtout lorsque nous ajoutons que le dogmatisme est encore la science de la création et de la mise en œuvre de rituels. ILLUMINISME: Doctrine de ceux qui croient à l'illumination intérieure, qui affirment recevoir une inspiration directe du Grand Architecte, ou qui ont une connaissance incommunicable fondée sur l'intuition. MOLINISME: La volonté de l'homme peut contrarier la grâce, lui donner sa valeur efficace ou la perdre. MYSTICISME: Croyance en la possibilité d'une union intime et directe avec un Grand Architecte, union qui nous fait connaître le Grand Architecte intuitivement: cette union s'appelle l'extase. QUIETISME: La perfection, pour l'âme, consiste à s'unir avec le Grand Architecte dans un état continuel d'amour qui lui donne la paix absolue. L'indifférence à son salut, la rend irresponsable des impressions sensibles qui s'exercent sur le corps et la dispense de toute pratique morale et religieuse. Extension: Toute doctrine pour laquelle la perfection consiste dans une contemplation bienheureuse et inactive. LAGNEAU: "L'athéisme est le sel qui empêche la croyance en dieu de se corrompre." LA NATURE a son être propre qui se réduit à ce que nous montrent les sens. Corrélativement, la divinité cesse d'être plus ou moins confondue avec la nature et d'être immanente en elle. La divinité est conçue comme en dehors, au-delà, au-dessus; comme transcendante à ce monde naturel dont nous avons l'expérience. La nature reste sous la dépendance du Grand Architecte. Elle tient de lui son être et l'homme en conclut qu'il doit intervenir lorsque apparaît une forme d'être supérieure à la matière brute des origines, un être doué de vie, de conscience, de pensée. Le Grand Architecte intervient aussi dans les phénomènes dont les antécédents n'apparaissent pas. L'action du Grand Architecte dans le monde matériel est limitée par l'action des savants; de nos jours, on ne prie plus pour obtenir la pluie ou le soleil. Il reste qu'un Grand Architecte serait nécessaire pour expliquer le sentiment d'obligation ou du moins pour fonder le devoir ou l'obligation morale; il serait impossible de s'obliger soi-même. L'homme n'est pas libre de choisir arbitrairement sa règle de vie; celle-ci résulte de sa nature propre. Celui qui accepte la nature humaine en déduit des règles de conduite s'imposant, sans aucune référence à un ordre divin, à quiconque veut vivre en homme. Le recours au Grand Architecte en morale se révèle nuisible, il empêche l'accès à un niveau supérieur par la crainte du châtiment... il entraîne la réception de l'extérieur des lois qui régissent la conduite. Le Grand Architecte expliquerait ce qui est inexplicable et justifierait des exigences morales dont on ne voyait pas le fondement. Le Grand Architecte était aussi impossible à connaître. Quant au Christ, on s'en tient à l'homme, que l'on sent près de soi, comme un frère ou un ami. Il est conçu comme un modèle. Ce que les jeunes demandent c'est que l'on calme leurs inquiétudes. Or le catholicisme se caractérise par une dogmatique assez précise et un magistère dont cette dogmatique elle-même établit l'autorité. ADONAÏ Adonaï est le Grand Architecte du verbe. Il crée l'univers par le verbe. Le verbe est créateur et formateur. Adonaï parle à l'homme: il conseille, guide, réprimande, sauve et surtout dialogue. Adonaï est invisible, présent partout, d'une réalité essentielle. Il y a un Grand Architecte. Nul n'est semblable à lui. La présence d'ADONAÏ est ressentie par une révélation absolue et inéluctable qui ne permet ni doute ni échappatoire. Dieu se manifeste en parlant aux hommes qui l'aiment et le recherchent. Adonaï n'est pas le dieu des philosophes, il est unique transcendant, il oublie toute logique soucieuse de connaître le monde et l'enchaînement des causes parce qu'il s'impose avec la brutalité et l'irréfutabilité du vécu. La création Adonaï subordonne la cosmogonie à l'anthropogonie et l'ensemble entend mettre en lumière le secret de la condition humaine. Adonaï rénove la conscience que les hommes ont de l'univers: la source devient une source, l'arbre devient un arbre; ce ne sont plus des divinités qu'il faut se concilier. Tabous, totems, interdits, divinités astrales ou non sont déchus. L'homme est arraché à l'adoration. Adonaï est l'Unique Grand Architecte, seul digne d'être servi, non pas la créature, la matière, l'homme. Adonaï exige la sainteté de ses fidèles. Une nouvelle échelle de valeur prend le contre-pied des instincts et des tendances humaines, parce que l'homme est l'élu Adonaï_ et que la grâce s'est répandue en lui. Les êtres sont sauvés par élection, par la grâce, par l'amour et la paix. Il n'y a aucune mythologie en ADONA_. Le drame qui condamne l'Homme n'a plus pour modèle une Olympe. Ce drame descend sur terre, il devient propriété exclusive de l'Homme, sa part exclusive, il s'insère dans le devenir de l'humanité. Adonaï est le Grand Architecte du pauvre; il exige une culture solide, une aptitude au maniement de la langue et à sa compréhension. L'Homme peut devenir le spectateur, le réceptacle et le messager du Grand Architecte, il ignore la construction théologique et se situe au seuil de la contemplation d'une pure vision qui élève la conscience aux réalités suprêmes. En dehors du Grand Architecte, rien ne vaut. On trouvera des écoles de voyants, des techniques de voyance, de contemplation, de maîtrise des pouvoirs de la pensée pour essayer de pallier les insuffisances de la présence chez les prêtres, voyants, prophètes... Le miracle est l'instrument normal du jugement du Grand Architecte. Le miracle est l'impossible qui se réalise par Adonaï auprès duquel intervient l'Homme de Dieu. L'élu, du seul fait de sa présence, fortifie et met en contact avec les jouissances divines qui l'habitent. L'Homme dominé par la chair sera métamorphosé en un être nouveau. Il aura répudié sa nature pour devenir semblable à l'image idéale du juste, créé à la ressemblance de Dieu. Il aura la loi d'amour gravée en son cœur et cessera de faire le mal. Alors les nations subiront la même mutation et même le règne animal sera régénéré. La mort, elle-même, sera vaincue; les morts ressusciteront au jour du triomphe du Dieu de Vie. Tout ceci n'est pas le fruit d'une dialectique rationnelle mais d'affirmations massives qui tendent à traduire les pouvoirs de la vision et à ordonner l'homme aux réalités de sa vocation divine. - Amour de soi - Amour d'autrui - Amour de Dieu - AMOUR . |
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