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Le Mysticisme


La présence directe du Grand Architecte à la conscience humaine.


A. La critique:


Cette présence constitue:


1. Un phénomène d'autosuggestion, fruit de l'imagination religieuse.


2. Un phénomène psycho-pathologique fruit d'un dédoublement de la personnalité, d'une névrose ou des refoulements.


3. Un produit de l'influence sociale, de l'ambiance religieuse, une manifestation de la mentalité para-infantile ou prélogique.


En réalité, on ne trouve que soi-même, et ses propres problèmes.

B. L'expérience:


L'intuition de la divinité permet de saisir du dedans, d'éclairer de l'intérieur l'élan de vie et de spiritualité qui fait l'essence même du réel.


L'âme ne perçoit pas directement la force qui la meut, mais elle en sent la présence ou la devine à travers une vision symbolique.


Vient alors la joie, l'extase.


Il n'y a plus de séparation radicale entre ce qui aime et ce qui est aimé.


Si les témoignages des mystiques ne sont pas identiques, en dépit des ressemblances dues à la culture, il y a concordance entre ces relations d'un contact avec le divin.


Quand un témoin écoute, lit un témoignage il peut affirmer ou infirmer la véracité du témoignage de l'autre à travers ses données personnelles.


Le témoin sait ce que Dieu est, il ne conçoit pas ce qu'il n'est pas, et il est incapable de traduire son témoignage en termes aisément accessibles.

Le mystique est aussi le premier à se méfier de ses visions. Il y a des folies mystiques mais le mysticisme est-il une folie ou l'expression du bon sens?


Ajoutons que les phénomènes théophaniques, charismes, visions, extases, stigmates...) sont des faveurs redoutables que le mystique est loin de désirer et qu'il ne confond pas avec l'essentiel de son expérience: La présence amoureuse du Grand Architecte avec son terme naturel, la volonté de l'homme identique à celle du Grand Architecte.


L'aboutissement du mysticisme est l'action, la faculté de s'adapter et se réadapter aux circonstances.


De la vitalité ainsi accrue se dégage énergie, audace, puissance de conception et de réalisation, non d'ordre social, politique ou matériel: là n'est pas leur mission. Ils doivent ouvrir le monde et les âmes à la vie divine, à l'amour du Grand Architecte pour tous les hommes, étendre le règne dont ils sont les irrécusables témoins.


La tâche est énorme mais le mystique n'est pas solitaire dans la multitude. Tous les efforts convergent vers le Grand Architecte; hier, aujourd'hui, demain.


Tout homme qui parle des mystères Divins possède l'esprit illuminateur. Il reconnaît dans la Lumière divine la chose qu'il veut annoncer comme une vérité. Il ne l'enfante pas de sa propre raison qui, sans connaissance divine, appuie son opinion sur la lettre morte, et tire l'Ecriture par les cheveux comme les raisonnements ont coutume de le faire.

Les idées toutes faites ou reçues ne valent rien surtout pour un Maçon ou un lecteur de Saint Martin.

  

Pour nous remettre en cause, cherchons la substance vraie en soi d'abord, hors de soi ensuite.


Comparer, examiner, vérifier, expérimenter, peser.

Travailler en un mot.


Il faut aussi savoir mourir à l'ignorance, au fanatisme et à l'ambition.

Essayons de comprendre autrui pour l'aimer, fraternellement; supprimons les routines et les suppôts du faux ordre établi.


Rappelons qu'il suffit d'être trois pour aider la vie à revenir.


Le Grand Architecte existe-t-il?


Cherchez non pas à l'extérieur de vous-même les réponses mais à l'intérieur. Croyants ou athées, il faut vous remettre en cause, approfondir votre réflexion, réfléchir non dans le bruit de l'agitation des bavards mais dans le silence de nos voix intérieures.


Il faut savoir que le Grand Architecte ne cesse pas d'exister quand les hommes cessent de croire en lui.


LE PECHE.


Dieu est le maître: pécher, c'est lui désobéir.


Par le péché, nous nous détruisons et nous oublions les autres.


Toute la misère vient de l'orgueil (la souffrance) et de l'avarice qui refuse le don de soi.


Chacun a droit à un morceau de la vie et du cœur d'un autre, et cet autre le lui refuse. 


Chacun a besoin pour vivre de ce qu'un autre garde pour soi, qui lui est inutile et qui pourrit ou s'oublie parce qu'il n'est pas employé.


Vous voulez accueillir Dieu et sa grâce.


Commencez par accueillir la vie, la nature et l'humanité.


Ce n'est qu'en soi même que l'on peut trouver les éléments de la connaissance.


Nul ne peut enseigner, seulement provoquer, suggérer des attitudes "mentales" nécessaires à l'éclosion de la lumière.


L'examen de conscience devient une nécessité.


Ne te dispute pas avec toi ou le démon au sujet de tes péchés.


Ramasse-les en tas et jette-les à celui qui veut te nuire.


"Vade retro, cause du mal, je t'immole mes péchés. Grand Architecte miséricorde. Christ à moi".


Exercice de pédagogie initiatique:


*Méditez la mort du Christ.


"Ne disputez pas longtemps sur les péchés, car le démon ne fait que s'envelopper là-dedans, et fait valoir les péchés afin que vous vous désespériez" déclare Jacob Boehme.


Au départ, Dieu crée l'univers afin que l'Homme en soit le roi. Tout est préparé pour l'Homme. Il reste à celui-ci la tâche existentielle. Nommer les êtres afin qu'ils existent en fonction de l'Homme qui sera leur roi.


L'univers dépend de l'Homme et de son action. Dieu prépare tout, l'Homme se met à œuvre.


Or de ce rôle subalterne où il recevait tout de Dieu, l'Homme croit se suffire, croit pouvoir égaler le Grand Architecte, légiférer, créer. Ainsi va-t-il détruire l'harmonie divine et oublier les créatures.


Les créatures qui connaissent l'ordre Divin réagissent, elles se révoltent contre celui qui devait les entraîner dans l'harmonie et qui les mène aux désordres.


Du désordre primitif surgissent d'autres désordres.


L'Homme n'est plus roi. La nature le "rappelle à l'ordre". 

L'Homme doit travailler pour obtenir ce à quoi il avait droit.


Mais, ce n'est pas parce que nous n'avons plus d'héritage que nous ne sommes pas dignes de redevenir des rois.


Nous retrouvons nos royaumes quand notre conscience s'identifie à celle de Dieu.


L'Homme avait été créé pour dominer la création, il était libre et responsable.

L'Homme n'a pas à se révolter contre le mal: il a semé la première graine et de là toutes les autres ont suivi.


Dieu devait-il l'en empêcher par la force?

Dieu, par un miracle, doit-il rétablir l'ordre?


Des êtres vivants au départ en Harmonie ont été si perturbés qu'ils nous sont devenus nuisibles et qu'ils essaient de nous détruire, malgré l'interdiction Divine.


La nature conduit une action pour nous forcer à disparaître ou à porter témoignage de la vérité.


La nature s'était donnée à nous comme nous nous donnions à elle mais nous avons voulu l'utiliser à d'autres fins que celles auxquelles elle était promise.


LA CREATION


Le premier risque quand on parle de la création, c'est de la concevoir maladroitement.


1. Il faut en écarter l'imagerie d'un dieu architecte, artisan, fabricant confectionnant le monde comme nous produisons nos œuvres et nos objets.

2. Création ne veut pas dire production de quelque chose à un moment donné mais relation de dépendance (ontologique) entre l'univers et Dieu.

3. La création introduit une question de dépendance totale du réel à l'égard de Dieu et non une question de durée et de commencement dans le temps.

4. L'activité créatrice ne présuppose rien pour s'exercer que sa propre puissance infinie: création ex nihilo.

    Créer, c'est faire surgir l'être et le monde par un acte de liberté souveraine et de puissance absolue.

5. L'activité humaine transforme, elle ne crée pas : l'Homme invente à partir d'éléments préexistants ou en rassemblant des données extérieures.

6. Quand l'Homme explique le monde en étudiant ses lois, il ne le comprend pas.

7. Les choses ne peuvent pas être ou ne pas être ; ni, tout en étant, être autre chose que ce qu'elles sont dans leur nature.

8. L'idée de création n'implique pas celle d'un commencement temporel, d'une origine dans le temps. Le temps commence avec le monde il ne lui préexiste pas.

9. Dieu a besoin de nous comme nous avons besoin de lui.

C'est l'amour de Dieu qui justifie la condition humaine. Il fonde la liberté, délégation de la puissance de Dieu, participation à son activité créatrice dans la mesure où elle reste fidèle à la loi d'amour. Quelle destinée extraordinaire qui fait de l'homme, par la Grâce de Dieu, un maître associé à un plus grand maître un être fait à son image et à sa ressemblance.


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