Du
savoir Vivre au savoir Mourir
« Depuis
qu’elles se savent mortelles,
les civilisations ne veulent plus mourir. » Cette boutade reprend un mot de Paul
Valéry
sur l’Europe d’après 1918. Elle
répète une leçon que connaissent bien
les
ethnologues, les sociologues : toute culture est un
dépassement de la
mort, non parce qu’elle la nie (la fuir, c’est
encore y penser), mais parce que
l’homme ne peut vivre sans l’avoir
assumée, intégrée, sans
l’avoir interprétée.
La mort n’est pas ce qui fait
échec à la culture ; elle est ce qui
fait surgir la culture comme échec à
l’échec, comme affirmation de la vie
malgré la mort, contre la mort.
La mort donnerait-elle un sens à la
vie ? La formule serait trop commode.
La
vie peut-elle donner un sens à la
mort ?
La
vie humaine est tension dramatique entre deux
pôles : celui de
l’espace-temps et celui de leur négation
qu’est l’éternité.
Du moins, la mort
oblige l’homme à s’inventer des raisons
de vivre, en dépit d’une existence
précaire, menacée et, finalement, caduque. Ce
faisant, il ne détient nullement
les clefs du mystère de la mort (qui est aussi bien le
mystère de la vie). Mais
il défie ce qui défie la vie ; il ajoute
à un vouloir-vivre, qui est
instinctif, des réactions et des motivations qui ne le sont
pas, qui
n’appartiennent pas à la nature, mais à
la culture. Ni la vie ni la mort ne
sont pour lui « naturelles ». Car
son expérience n’est humaine que là
où rien ne va de soi, où tout devient
problème et valeur, où toute solution
s’acquiert par réflexion et décision,
c’est-à-dire (en référence
à la pratique
sociale) par imposition de règles, par position
d’actes et de rites, par
superposition de croyances et de mythes.
«Le savoir-vivre est la somme des interdits qui
jalonnent la vie d'un être civilisé,
c'est-à-dire coincé entre les règles
du
savoir-naître et celles du
savoir-mourir. » Pierre Desproges
Aussi bien se leurre-t-on quand on
prétend
que les affres de la mort viennent des résistances du moi
vital, de sa lâcheté
et de sa peur. Elles viennent de ce que le moi vital est
lui-même un moi de
culture et que mourir, quand il s’agit de l’homme,
n’est pas périr, mais faire
périr un monde d’attachements et
d’investissements, un monde où le pouvoir et
l’avoir sont d’essence symbolique, imaginativement
exaltés, estimés non pour
eux-mêmes, mais pour soi par rapport à autrui,
contre autrui.
Hypertrophie du
virtuel !
Au bout du compte, l’imagination
humaine est ainsi faite : l’arrêt, la
cessation du « projet »
est ce qu’il y a de moins concevable. Seuls les grands hommes
sculptent leur
statue. Mais tous les hommes adoptent, avec un style de vie, un style
de
survie.
L’homme ne sympathise avec
la mort d’autrui
que parce qu’il y projette sa propre mort. Et il est vrai que
la souffrance
sensibilise et qu’inversement une certaine
indifférence n’est que
l’égoïsme
d’une bonne santé. Maladie, intervention
chirurgicale, vieillesse sont hantées
par l’imminence d’une fin, qui approche,
susceptible soudain de se déclarer.
L’être voit se rétrécir
devant lui le champ de ses projets et les perspectives
de son avenir. L’horizon se bouchant, le présent
se laisse envahir par le passé
et l’immédiat. Même s’il
écarte inconsciemment l’idée de la
mort, l’être est
habité par le sentiment de sa
vulnérabilité. L’affrontement avec le
néant-de-soi est impossible, ainsi que l’a
souligné Freud, et néanmoins se
dresse comme une échéance d’autant plus
inquiétante que le terme en est ignoré
et inéluctable.
On peut se demander si le mythe de
l’éternel
retour n’est pas une défense contre
l’irréversibilité du temps, si le
suicide
n’est pas, dans certains cas, une précipitation
dans la mort pour en liquider
la hantise, si certains refus pathologiques de la mort ne sont pas des
refuges
de sécurité, si le mépris railleur de
la mort n’est pas un blindage masquant
trop de vulnérabilité. Autant de manifestations
de l’angoisse. Mais quel en est
le contenu ? La peur porte sur un objet relativement
déterminé,
l’inquiétude intellectualise une
éventualité indésirable,
l’angoisse en
revanche est centrale et concerne le volume total de
l’existence.
S’il est vrai que la conscience naît avec
l’obstacle, comme le signal d’un conflit
à résoudre, celui-ci doit être si
vital que toute angoisse n’est peut-être
qu’un écho de celle de la mort,
puisque le conflit à affronter oppose le « vouloir-vivre »
au « devoir-mourir.»
Rien donc ne peut
supprimer cet irréductible de l’angoisse, ni une
philosophie ouverte sur
l’au-delà, ni la foi du croyant. Celles-ci
n’offrant pas des apaisements mais
des dépassements. Parce que l’angoisse de
l’inconnu leur était insupportable,
les philosophies traditionnelles ont essayé d’en
exorciser l’intensité
affective grâce à un réseau
d’explications mythiques ou rationnelles.
« Si la mort est là,
je ne suis plus. Si
je suis, elle n’est pas là » (Épicure).
L’empressement
épicurien à jouir sans retard
est une course de la vie contre la mort, mais non pas un assaisonnement
de la
vie à la saveur de la mort.
Idée intéressante, car elle montre
jusqu’où
peut conduire le souci d’insérer la mort dans la
vie, de la désigner comme ce
qui fait vivre.
Non
seulement le
« primitif » ne
conçoit pas la mort comme mort du projet, mais il ne
la conçoit même pas comme mort de la vie. Il ne
conçoit que des états de vie
et, parmi ces états, il range celui de la vie du mort, de la
vie du défunt
comme défunt.
La raison en est
qu’il se représente le temps et
l’existence comme circulaires, comme allant de
la vie à la mort et de la mort à la vie, sans
rupture réelle au sein du
cycle : il admet des phases, des mutations, il
n’admet pas de suspension
du processus.
Le primitif ne
s’intéresse aucunement à
l’aspect subjectif des états de vie; il ne retient
que
leur aspect objectif, social, institutionnel, et d’ailleurs
il les réduit à un
petit nombre de moments :la naissance, ou plutôt la collation
du nom, qui est
la naissance admise et reconnue, puis l’initiation,
l’âge viril, le mariage,
éventuellement la guerre et la paix, enfin la mort. Chacun
de ces moments
s’inscrivant dans un cercle, il n’y a que des
déplacements, des transitions, à
l’intérieur d’un devenir qui boucle avec
lui-même. Tout changement est un
passage, et tout rite relatif au changement un rite de passage. La mort
elle-même
est un « transitus »,
un relais ou une étape, une autre
manière d’être, comprise et
classée comme provisoire.
Ainsi dans toutes les civilisations archaïques, c'est
l'initiation à la mort, comme d'ailleurs à la
souffrance qui marque le passage
de l'état d'enfant à l'état d'adulte.
On n'est adulte que si on a expérimenté
la mort de manière pré-figurative. Cette
expérience de la mort, toutes les
civilisations archaïques la font subir à leurs
adolescents. Au cours de
l'initiation, l'adolescent vit symboliquement et rituellement sa future
mort.
L'homme moderne occulte la mort. Il ne sait plus mourir. Pour lui la
mort est
toujours une catastrophe. Pour l'homme des civilisations anciennes et
archaïques, la vie et la mort sont deux états de
l'être, et non l'être et le
néant. Le défunt continue
à vivre, pourvu que les rites assurent la
continuité de son existence.
En Occident, aujourd’hui,
malgré l’apport du
christianisme et les consolations qu’en retirent les adeptes,
la mort est vécue
avant tout comme destruction : avec elle,
l’être devient non-être ;
par elle, la présence se mue en absence. À
l’inverse, il n’est rien de tel aux
yeux du brahmane ou du bouddhiste, pour qui mourir c’est
quitter l’apparence
illusoire des êtres et des choses afin de retrouver la
solidité de
l’Un-Tout ; rien de tel non plus en Afrique
animiste, où les morts
continuent fréquemment d’exister avec les vivants
qui les cajolent, les
nourrissent, les invoquent ; rien de tel enfin dans la
très ancienne
Égypte, en Inde (chez les Gonds notamment), en
Nouvelle-Guinée où les défunts
sont enterrés dans la maison des vivants.
Leur mentalité
participative les empêche de « consommer
la mort sous la catégorie de la séparation et de
la déréliction. »
Cela pourrait expliquer leur solide équilibre psychologique,
la rareté des
névroses et des suicides, contrairement à ce qui
se passe en Occident. De plus,
dans les sociétés archaïques, la mort ne
suscite pas le sentiment d’absence et
surtout
d’« irremplacement »
(adoption du criminel qui prend la place
de sa victime, lévirat et sororat, réincarnation,
rôle de la famille élargie,
etc.) Au contraire, les sociétés industrielles
vivent dans un cadre étroit
(famille nucléaire), et le principe
d’individualisation rend impossible ou
impensable le remplacement automatique du défunt, ce qui ne
manque pas de
susciter plus d’un traumatisme grave. Autre
différence capitale : en
Afrique, par exemple, si les morts occupent une grande place dans la
vie
sociale, ils n’en sont pas moins à leur place,
c’est-à-dire que le culte qui
leur est dû est « extérieur et
institutionnalisé ». Chez
l’homme
blanc, les défunts, en vain exorcisés, deviennent
des « activités
intérieures à
l’homme » ou, pour parler le langage des
psychiatres et des
psychanalystes, des fantasmes, des « formes
obsessionnelles de
l’inconscient »
En
Occident, le modernisme a gommé la dimension des rites de
passage traditionnels
ce qui fait apparaître la mort comme une fin de toute une vie
axée sur l’avoir
et dénuée de spiritualité.
Au fond,
l’« évidence »
qui guide la pensée archaïque, c’est que
le groupe ne
meurt pas (seuls les individus paraissent et disparaissent, vont et
viennent)
et qu’en conséquence il y a lieu de conclure que
la puissance au sein du
groupe, son énergie vitale ou sacrale, demeure constante.
D’où cette
attitude significative : le mort n’est mort que
lorsque le groupe l’a
enseveli selon les règles, c’est-à-dire
lorsqu’une fonction lui a été
assignée
qui ne trouble plus, mais qui confirme ou qui restaure
l’ordre du tout.
Notre société
occidentale cartésienne et de plus en plus emprunte de
laïcité à la française a fait
fi de tous ces rituels millénaires, laissant les
défunts et leurs familles dans des désarrois
pathogènes. Les deuils non faits
engendrent de plus en plus de fantômes qui
interfèrent avec la vie quotidienne
des survivants.
Dans ce même monde
cependant, comme chacun se trouve défini par ses
avoirs et ses pouvoirs, la
mort est source d’angoisse parce qu’elle sonne la
déroute de toute possession.
Un être qui a misé sa vie sur des assurances
temporelles connaît la déréliction
devant sa mort parce que celle-ci est l’épreuve du
dépouillement total.
Mourir est un arrachement
doublé
intérieurement d’un accomplissement. Ainsi se
trouve exaucé le vœu du poète
Rainer Maria Rilke : « Seigneur,
donne à chacun sa propre mort,
une mort née de sa propre vie. »
Être maître de sa
vie pour que la mort ne
soit pas notre maître !
« Il faut
vouloir vivre et savoir
mourir » (Napoléon).
L’horreur du cadavre
en décomposition (qui prend de nos jours le
prétexte de l’hygiène),
l’association entre la mort et l’initiation
(surtout en cas de guerre, quand
elle a un rôle initiatique intégrateur), le
prestige accordé à la mort féconde
(risquer sa vie, donner son sang pour la patrie, pour la foi, pour
l’idéal
politique), le maintien de la mort-naissance (l’homme se
survit par l’hérédité
chromosomique ; il a le souci de léguer son
nom ; il espère en
l’au-delà s’il est croyant),
l’importance octroyée à la mort
maternelle, la
place de la mort dans la vie économique (métiers
de la mort), les relations
entre les morts et les vivants (occultisme et spiritisme ;
croyance en
l’âme immortelle ; fête des
morts ; culte des saints, substitut du
culte des ancêtres), telles seraient, entre autres, et en
dépit des mutations
dues aux conditions différentes de vie, les survivances
primitives dans la
civilisation d’aujourd’hui. À moins
qu’il ne faille y voir avec Jung des
« archétypes
universels », c’est-à-dire des
infrastructures
permanentes de l’inconscient collectif.
R.M. R\ :
« on contient sa mort comme le fruit
son noyau. »
Notre corps lui-même connaît
déjà cette leçon : il vit avec la
mort. Tous les
sept ans, toutes les cellules sont
régénérées (sauf celles du
cerveau). La vie
biologique se maintient dans l’existence en mourant : en
jetant ce qui est usé,
mort, pour le régénérer.
Même pour le corps, la mort n’est pas au bout
d’un
parcours, elle accompagne les processus du vivant.
Le moi est en souci de devenir,
le moi entretient le désir de continuité, alors
il s’effraye de ce qui menace
son identité temporelle. Tant
qu’existe un ego qui veut se perpétuer, la
peur est là.
Montaigne :
« Qui a appris à
mourir, il a désappris à servir. Le savoir-mourir
nous affranchit de toute
sujétion et contrainte. Il n’y a rien de mal en la
vie pour celui qui a bien
compris que la privation de vie n’est pas
mal. »
Le
fait même de fuir la réalité
ne fait que renforcer la peur de cela que l’on fuit. L’attitude de la fuite
montre déjà
qu’il y a une conscience de ce qui est fui. Cette fuite
l’installe dans l’illusion
d’un « faire comme si »
la mort n’existait pas. Elle génère une
vie
où dominent les intérêts, le
paraître. Nous passons notre existence à
acquérir,
à posséder d’avantage. La
mort met en cause directement l’avidité de
l’avoir.
Et la mort est le plus grand escroc. Elle nous prend tout. Elle nous
prend nos
proches, elle nous prend cette vie que nous avions cru pouvoir
posséder. Elle
nous atteint directement dans notre identification à
l’avoir et démasque
brusquement le vide d’être. A
celui dont le seul souci a été
l’indifférence
à l’essentiel et le souci de la
banalité, la mort retourne une gifle cinglante.
L’homme vient au monde nu, sans possession et il quitte le
monde sans rien sans
possession. Que nous le voulions ou non, la reconnaissance de notre
limitation
par la mort est décisive pour notre compréhension
et notre appréciation de la
vie. Dans les termes de Nicolas Berdiaeff : « La
mort est le fait
le plus profond et le plus significatif de la vie, qui
élève le dernier des
mortels au-dessus de la quotidienneté et de la platitude.
Elle seule pose la
question du sens de la vie. En effet, celle-ci n’a de sens
que parce que la
mort existe. »
La forme la plus commune d’insouciance
face à la mort consiste à feindre de
l’ignorer, à l’esquiver, pour
« faire
comme si » elle n’existait pas, faire
comme si nous devions rester des
adolescent éternels, un peu comme dans ces images
publicitaires de jeunesse,
qui une fois enregistrées, sont éternelles.
Soyons fier de notre jeunesse, pour
nous moquer de la mort et en laisser la pensée aux vieux et
aux malades !
Comme le beau cow-boy Marlboro sur les publicités (au fait
il est mort d’un
cancer maintenant!). Profitons de la vie et moquons-nous de la mort,
elle ne
nous concerne pas, elle ne concerne que les autres. Il
n’est qu’à voir la
tendance florissante du jeunisme, l’aspect physique masquant
l’inéluctable
dégradation intérieure, aveuglement rendant la
réalité plus insoutenable quand
arrive l’ultime moment.
Il
y a cependant peut-être moyen d'en sauver
l’idée. Il y a chez
Vauvenargues des aphorismes qui vont dans le sens de
l’insouciance, mais avec
des justifications très différentes. Ce que
rejette Vauvenargues, c’est le
fatalisme, le défaitisme d’une rumination
constante de la mort : « La
pensée de la mort nous trompe, car elle nous fait oublier de
vivre ».
Une constante pensée de la mort ne peut que nous
éloigner du courant de la Vie.
Un être qui serait obsédé par la
pensée de la mort, ne pourrait plus rien faire
ici bas. Pour vouloir, il faut donner un sens au futur et si le futur
est fermé
d'emblée par la mort, on ne peut rien vouloir, rien
accomplir.
Il importe au plus haut
point de
ne pas faire de la mort une règle de vie, de rejeter sa
pensée hors de notre
vie, pour penser la vie et non la mort. Vivre comme si on ne devait
jamais
mourir, c'est regarder la Vie comme une continuité sans
interruption, la
vie ne disparaît de toute manière jamais, elle est
portée de génération en
génération.
Chaque être humain vient au monde avec le legs de ses
ancêtres et se doit de le
transmettre aux générations à venir.
Le père ne vit pas pour lui-même, mais
pour ses enfants. La mort n'interrompt pas notre
participation à
l'humanité. C'est une idée
qui est développée chez Auguste Comte, pour
qui l'existence n'est possible que dans le grand corps de
l'Humanité. Nous
vivons toujours dans le grand corps de l'humanité. La
pensée de la mort doit
rester au second plan devant une telle vérité.
Mais toute cette argumentation n’est-elle
pas une manière de recouvrir et de dissimuler la
vérité ? N’est-ce pas une
manière frauduleuse de se rassurer devant un fait que
l’on refuse de regarder
en face ?
Proverbe hébreu : « Sois
en règle un jour avant
ta mort. Aujourd’hui donc! »
Se tenir
à l'écart de la mort, c'est aussi refuser la
difficulté. C'est aussi vouloir
fuir dans la quête de paradis artificiels, tels que l'utopie
de l'éternelle
jeunesse, cultivée grâce à des moyens
technologiques de plus en plus
sophistiqués. Nous vivons dans des
sociétés qui cherchent à tel point
l'effacement de la douleur, associée au vieillissement et
à la mort, que nous
sommes devenus très fragiles. Non seulement sommes-nous
devenus petit à petit
inaptes à supporter la souffrance, qu'elle soit physique ou
psychologique, mais
avons-nous également perdu de notre capacité
à développer une force morale qui
nous permette de faire face aux difficultés. Nous
ne savons plus être
sage parce que nous ne savons plus être vieux.
Se tenir à l'écart de la mort, c'est encore
perdre sa créativité.
Du point de vue anthropologique, intégrer
la mort dans la conscience, implique
l'imagination en plus de la mémoire. Alain :
« la mort est une maladie de
l’imagination. » (Propos).
Pour
représenter quelque chose qu'il ne peut pas voir, quelque
chose qui existe
pourtant et qu'il ressent, l'homme commence à symboliser. C'est
ainsi que
l'émergence de la conscience de la mort a produit la
découverte de la dimension
du sacré et de l'art, associé depuis la nuit des
temps aux rites funéraires.
Orient
éternel :Quand la vie et la mort sont
perçue comme essentielles l’une
à l’autre, comme les deux aspects d’un
même être, c’est
l’immortalité. Voir la
fin dans le commencement et le commencement dans la fin,
c’est le signe de
l’éternité.
L’immortalité n’est absolument pas la
continuité.
La mort cohabite
avec nous tous les jours. Mieux vaut donc apprendre à
l'apprivoiser pour
qu'elle nous aide à nous transfigurer. C'est dans cette
dialectique quotidienne
que l'homme se transcendera et deviendra véritablement
lui-même.
Savoir aimer pour savoir vivre,
savoir vivre pour savoir mourir !
Société
initiatique, la franc-maçonnerie
cultive le bon vivre qui est en définitive l'apprentissage
du bien mourir.
"Mourir,
c'est être initié".
Platon
Les
Orientaux situent en Occident, ce que
nous nommons l’orient éternel, où le
royaume de l’au-delà, ce qui se situe
au-delà de la mort.
C’est
là où s’opère notre métanoïa
(ce qui
signifie changement de pensée, repentir, et implique
l’idée d’une mutation et d’une
renaissance) dans le royaume de la lumière
éternelle.
« Lorsque
l’homme plonge à l’intérieur
de lui-même, dans son Orient intérieur, ses
propres ténèbres sont absorbées par la
lumière. Il n’y a plus de
ténèbres
seulement de la lumière »
écrit M-M.Davy (le désert intérieur).
Et
elle continue : « l’homme
éveillé n’éprouve plus la
nécessité de recourir à un orient
extérieur car le
lieu de paix silencieuse est en lui, dans sa dimension de profondeur,
dans son
fond secret, devenu sa demeure vivante. C’est la
fête de la lumière, le
lucernaire. En effet l’orient intérieur par la
lumière qu’il apporte donne
l’éveil. Pas le petit réveil quotidien,
mais l’éveil dans la veille, l’Eveil
à
un autre niveau de conscience. Après cet homme nouveau est
dans une
merveilleuse allégresse, car désormais il peut
rendre ce qu’il a reçu : il
éveille. »
Ce
n’est que dans la
plénitude du silence que les hommes peuvent se rencontrer et
s’aimer
J’ai
dit
J\
N\
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