GLDF | Loge : NP | 08/09/2008 |
Les 3 Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie Puisqu'il est l’heure et que j’ai l’âge, et que le sujet de cette planche m’a été soumis, je vais successivement tenter d’analyser cette partie essentielle de notre rituel : Les 3 Grandes Lumières. Le développement de cette planche débutera par la signification Symbolique du VLS qui est physiquement et structurellement la base des 3 Grandes Lumières, et le symbole de la Loi Divine, ensuite l’Equerre symbole de la rectitude et de la Loi Morale, et enfin le Compas qui demeure des 3 GL, l’outil symbolique qui permet en maçon de s’élever dans les domaines que seul le perfectionnement lui permet d’atteindre. Lorsque nous évoquons les 3 GL, il faut tout d’abord les situer. Bien sur au sein de notre Temple, mais déposées sur une structure aujourd’hui légère et symbolique, mais qui jadis était en pierre ou en marbre, symbole physique de la pérennité, et symbole spirituel du lieu sacré, par la présence du GADLU au travers de notre héritage chrétien, puisqu’il est dépositaire du VLS. Dans notre rite le VLS est la Bible. Elle est le symbole de la Reconnaissance de l’existence du GADLU. Elle est l’expression écrite de la manifestation divine. Le contenu de la Bible est propre à symboliser le fini et l’infini, le contingent et le permanent, la matérialité la plus profonde comme la plus haute spiritualité. Au risque d’apparaitre contradictoire, ce qui ne serait pas le cas, notre démarche de FM et notre recherche spirituelle n’imposent aucune limite à la recherche de la vérité, et ne se trouve donc pas entravée par le dogme d’une quelconque religion. Nous prêtons serment sur le Prologue de St Jean, prologue de cet évangile de Lumière, que je me sens obligé de citer tant il est pur, clair, concis, simple dans son vocabulaire. Pourtant pouvant permettre une transcendance que seul l’initié et le véritable « cherchant » atteindront. « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… En elle était la vie et la vie était Lumière des Hommes (il y a là assimilation de la Parole de la Vie et de la Lumière). La lumière était dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçues. Cette Lumière était la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde. Elle était dans le monde et le monde ne la point connue. » Cette véritable Lumière (donc parmi d’autres) éclaire tout homme, elle est universelle, présente mais non visible. Certains l’ont reçue, d’autre non. Y-aurait-il donc une prédisposition à la Connaissance de la Lumière ? Ainsi la lumière divine symbole de la Vérité et de la Connaissance ne peut atteindre le monde c.à.d. nous-mêmes que si nous la reconnaissons. Cette Reconnaissance, cette Conscience devient le But recherché dans notre démarche maçonnique, ou dans celle de la recherche du sens de la vie. Il faut donc voir dans cette première Lumière la référence au sacré, bien qu'il semble difficile d’admettre la notion d’un dieu révélé dans notre méthode maçonnique. La révélation suppose une démarche passive, alors que la FM propose une démarche de découverte permanente, donc active. Si la religion et ses dogmes nous font culpabiliser, la Franc-maçonnerie nous responsabilise. Le cherchant Franc-maçon n’étant pas imbus de préjugés, de certitudes, ou d’idées reçues, il faut donc faire abstraction de toute religion monothéiste, même si la fraternité des hommes implique, ce que nous semblons oublier, un même Père. Le monothéisme justifierait la fraternité et si père il y a, c’est donc le GADLU. Déposée au dessus du VLS, l’équerre a la propriété physique d’aider l’opératif à rendre les corps carrés, et rappelle au FM que son objectif est de tailler sa pierre brute et de se modeler au fur et à mesure de son travail, en référence à son être profond. Elle est suspendue au cordon du VM pour nous rappeler sa volonté d’aller toujours dans le bon sens des statuts de notre ordre, dans le respect du rituel et de manière générale d’œuvrer vers le bien. A la différence de l’équerre sur laquelle nous travaillons, ce triangle rectangle, tout comme celui de l’écolier a la particularité d’être avec des longueurs de coté inégales et des angles de 30,60 et 90°, soit une progression de 1,2et 3. Elle est donc le symbole de la Loi Morale, de l’équité, de la rectitude et de la droiture dans nos pensées et actes en tant que FM. Elle est sensée être nécessaire à la transformation de la pierre brute en pierre cubique et créer le maçon parfait. Avec son angle à 90 °, elle forme l’union de la verticalité et de l’horizontalité, et pourrait symboliser l’union de l’Actif et du Passif. On pourrait y voir si ses deux branches sont égales une croix ou encore un carré. Considérant que l’équerre représente la matière, qu’elle ordonne et rectifie, elle représente l’action de l’Homme sur la matière donc l’action de l’homme sur lui-même. Après avoir été au dessus du compas, puis entrelacées entre ses branches, elle est à notre degré placée sous le compas comme un objet passif. Il vaudrait mieux dire que le compas est placé au dessus de l’équerre (l’esprit dominant la matière). Passivité ne signifiant pas inutilité, elle demeure le symbole référentiel, celui de la Terre, du monde sensible sans lequel il serait illusoire de vouloir progresser. Bien sur parmi les 3 GL, et si l’on pouvait dissocier l’indissociable, l’Equerre demeure la lumière qui évoque le moins l’aspect spirituel de notre démarche. Le VLS socle de base (Loi divine) et l’Equerre (Loi Morale) se serait productive que de discussion limitée. Par contre, le Compas, 3° des GL représente le monde spirituel, celle qui anime les 2 autres Lumières et demeure celle qui, bien évidemment, m’interpelle le plus. Petit-fils et fils de Directeur d’Ecole, doublé de professeur de Mathématiques, je fus donc tout naturellement un mauvais élève, doublé d’un crétin en mathématiques. Ce fût un peu faux, car si l’algèbre ne m’aimait pas, j’eus des relations épisodiques et passionnelles avec la géométrie. Pythagore ne m’était pas inconnu, et était surtout le meilleur copain de mon père. Bref, vivant dans une école, et en dehors des heures de classe, je brulais mon temps dans la cour et les classes délaissées par des enseignants qui avait laissés une partie de leurs outils : tableau, équerre, et surtout cet immense compas et sa craie qui se brisait trop fréquemment, peut-être parce que, enfant je ne savais pas l’utiliser. Ainsi je commençais par la fin au lieu de m’attarder sur l’équerre et ce tableau qui pouvait représenter (bien qu’effaçable) la base, le VLS. Faisant « fi » du carré de l’hypoténuse, je me souviens, qu’un jour bravant le théorème qui se limitait donc au 90° de tout triangle rectangle, je m’efforçais de faire un cercle le plus grand possible sur ce tableau, comme si l’ouverture de ce compas à presque 180° allait me venger de mes piètres notes, et me donner une dimension importante, puisque je dépassais les limites du tableau noir. Je n’y vois aucune prédisposition à la Maçonnerie, mais une allégorie au monde limité par les murs de cette école (mon temple) et ce tableau noir, et que venais de franchir. Mes bras reliés aux branches du compas venaient de franchir les limites fixées par les enseignants, mes maîtres d’alors, le bon sens et la simple logique. Aujourd’hui, ce compas est ouvert à presque 60°, mais ne saurait dépasser au regard de mes connaissances les 90° formés par l’Equerre. Bien que nécessaire, toute ma vie, pour rectifier ma pierre brute et en faire la plus parfaite des pierres cubiques, je ne peux me satisfaire intellectuellement et spirituellement d’une surface limitée par l’ouverture de ce compas jusqu’à la finitude de l’angle de l’équerre, constituée de deux lignes. Le perfectionnement sollicité, me permettra soit d’ouvrir ce compas aux confins de son horizontalité, car s’il atteignait une ouverture à 180°, soit une ligne droite et plane, il n’aurait plus sa fonction de compas et quitterait sa fonction de compas pour envisager les 181 ° (par exemple) soit 179 ° mais cette fois ci en créant une ouverture vers la voûte céleste et non plus sur l’équerre. En attendant l’affirmation ou l’infirmation de cette hypothèse, il me faudra être parfaitement maître de mon Equerre, et apprendre à ouvrir ce compas, mon esprit, mon potentiel spirituel, comme une charnière entre le ciel et la terre, et ainsi me permettre de me transcender. Car si je me suis relevé en verticalité pour devenir HIRAM, j’ai besoin de me transcender c.à.d. de m’élever spirituellement pour achever la construction de mon Temple intérieur, et tenter de terminer le travail inachevé de Maître HIRAM. Peut-être aussi faut-il que je m’identifie à ce compas, et que je me fonde avec ses branches. Je suis le manipulateur qui plante tantôt la pointe sèche du compas sur mon cœur ou mon esprit, mais qui du haut de la jonction des 2 branches mesure sa verticalité sur le monde sensible, que je prétends mieux connaître depuis mon initiation. Cette nouvelle vision du monde transcendera ce qui a déjà été mesuré, modelé, taillé à plusieurs reprises, durant les 3 Premiers degrés. L’Equerre ne peut exister sans le compas et inversement. La pure matière n’existe pas, pas plus que le pur esprit. L’esprit est là pour maîtriser la matière. Ainsi le VLS base indissociable de notre rite, l’Équerre outil symbolique de notre volonté d’agir dans la rectitude de notre perfectionnement et le Compas seul outil permettant d’envisager une autre vision du monde et donc de nous-même, font que de ces 3 GL, un échafaudage indestructible de notre construction intérieure, pour que celle-ci rayonne dans le monde profane. Pour conclure, on dit fréquemment, pour plaisanter, que lorsque le philosophe ou le sage montre de son doigt l’infini et sa signification, l’imbécile ne voit que le doigt. J’ai beaucoup d’affection pour l’Innocence de l’imbécile. J’ai longtemps imaginé la finitude de l’Infini, de la Connaissance, de la Vérité. J’ai donc longtemps regardé et écouté le maître, tour à tour, grand-père, père, enseignants, guides spirituels ou philosophiques, surveillants, et les Maîtres de mon atelier et les enseignements de mon rite (le Rite Ecossais Ancien et Accepté), pour mieux vivre ma condition humaine, m’améliorer pour améliorer dans le monde profane la Condition Humaine. Je ne regrette pas de mettre attardé sur ce qu’ils représentaient chacun en leur temps, certains avec leur bon sens et leur modestie, car ses vertus sont aussi d’excellents socles au bon développement de l’Homme. Mais il est aujourd’hui peut-être le temps et l’heure de transformer les enseignements prodigués, et mes réflexions pour accéder à un monde d’une autre dimension, c'est-à-dire à celle de l’univers par les voies déjà ouvertes par le Respectable Maître HIRAM, avec l’éventuelle assistance et enseignements de mes frères. J’ai dit. J\L\ D\ |
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