Humilité
« Honneurs et richesses sont
ce
que l’homme désire le plus au monde , et pourtant
mieux vaut y renoncer que de
s’écarter de la Voie.
Humilité et pauvreté sont ce que
l’homme fuit le plus au monde, et pourtant
mieux vaut les accepter que de s’écarter de la
Voie.
L’adepte qui rougit
d’être mal nourri ou mal vêtu ne vaut pas
la peine
qu’on l’entretienne dans la Voie »
Ainsi
parlait
CONFUCIUS !
Au
soir de sa
dernière tenue, le Vénérable qui
descend de charge doit, suivant la tradition,
assurer la garde du Temple et passer de l’Orient à
l’Occident, du Levant au
Couchant, de la lumière de la scène à
l’ombre des coulisses, des honneurs du
Vénéralat à l’humble
fonction du couvreur. Cette rétrogradation apparente dans
la Hiérarchie peut être perçue comme
une épreuve pour le simple profane, mais
ne doit pas l’être pour le Franc-Maçon
et ce ne l’est pas pour l’homme empreint
d’humilité !
Confronté
à une
telle situation le profane doit combler ce vide
créé par le manque de
reconnaissance, apparente, sinon à ses yeux, par sa
disparition de la
hiérarchie dans laquelle il était inscrit ; le
maçon lui, doit se souvenir
qu’il est et restera un éternel apprenti.
Cette
hiérarchie,
qui génère chez certains des comportements
exacerbés, ccntre-valeurs
omnipotentes de l’humilité, nous fait
insidieusement dériver vers la griserie
du pouvoir, cette drogue de laquelle, lorsqu’on y a
goutté, on a du mal à se
défaire ; passer de l’ombre au soleil, quelle
ivresse, mais retourner à
l’ombre, quelle punition, mais aussi quelle leçon
d’humilité !
La
recherche
constante des honneurs, du pouvoir, qui séduisent
l’homme est dans notre
nature, elle est nécessaire pour donner un sens à
notre vie profane. Selon
Marx : « ce n’est pas la
conscience des Hommes qui détermine
leur Etre, mais leur Etre social qui détermine leur
conscience ».
Pour
inverser cet
état, fonctionnement classique du profane, il nous faut
travailler la pierre
brute, la marteler sans répits à coups
répétés de maillet sur le ciseau afin
de
la transformer, influer sur notre raisonnement pour ouvrir grand les
yeux et
distinguer le vrai du faux.
C’est
notre démarche
de Maître qui nous invite à être et non
paraître, éternelle lutte intérieure
entre orgueil et humilité ou l’orgueil prend trop
souvent le pas sur
l’humilité.
C’est
notre démarche
de Maître qui nous permettra de tendre vers ce but.
Nous
paraissons et
il nous faut être, mais pour y arriver combien
d’efforts pour vaincre cette
dualité, mourir et puis renaître afin que
l’orgueil cède le pas à
l’humilité.
Mais
qu’est ce donc
que l’humilité ?
C’est
l’état
d’esprit d’une personne consciente de ses
faiblesses, de ses insuffisances, qui
se considère sans indulgence, un être, plein de
modestie et sans
prestige !
Mes
Frères cette
définition ne vous parle t’elle pas ? Et
n’aurions nous pas tendance à
l’oublier ?
Il
nous faut être
humble !
Humble
venant du mot
humus : la terre d’où nous sommes issus
et ou nous retournerons tous sans
exception. Il nous faut être conscient de ce que nous sommes,
de ce devenir, de
notre devenir.
Lorsque,
entre les
colonnes, une fois le bandeau enlevé, nous retournant, on
découvre notre visage
dans le miroir, nous devinons, (car la compréhension viendra
plus tard) que
nous tenons là, la clef de l’énigme, de
notre énigme. La simple contemplation
de notre image de façon complaisante, nous
entraîne comme Narcisse, à nous
noyer dans l’eau de la fontaine, victime de
l’illusion de cette image,
globalement satisfait de nous-même.
La
vanité, l’amour
de soi, tendent un voile pudique sur ce que nous sommes vraiment.
Regardons
au-delà de ce simple reflet, pénétrons
à l’intérieur du miroir, acceptons de
voir la réalité de notre âme, de ce que
nous sommes réellement.
Ce
n’est pas simple
il est vrai de se débarrasser de son ego, et
l’interprétation duale du drame du
légendaire Narcisse nous apprend aussi que celui-ci serait
mort, désespéré de
ne pouvoir saisir cet autre lui-même.
L’homme
face au
miroir qui voit au-delà de son image, se voit tel
qu’il est, identique aux
autres, à égalité avec chacun, avec
ses qualités et ses défauts, il a rompu le
lien qui le rendait esclave des vices et des vertus.
Il
connaît sa juste
place dans l’univers. ;
Juste
place, tel le
ver luisant qu’un promeneur croisa un jour et auquel il posa
la question
suivante :
« Pour
quelle
raison ne brilles-tu que la nuit et pas le
jour ? »
Et
le ver de lui
faire cette lumineuse réponse :
« Ma
vie
est dehors, de jour comme de nuit, mais quand le soleil est haut dans
le ciel,
je ne suis rien. »
A\ T\
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