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Conscience Humilité

Le dictionnaire étymologique nous apprend que l’humilité est de la famille de « humus », terre (labourable), au même titre que l’homme.

Revenons à cette notion importante issue de l’étymologie: l’idée de rattacher l’homme et l’humilité à la terre et au monde souterrain.

La conscience est un processus cérébral qui se traduit par la faculté mentale et subjective d'apercevoir les phénomènes, sa propre existence ou ses états émotionnels. Si je suis triste, heureux et que je me rends compte que je suis triste ou heureux, par exemple, je prends conscience de mes états affectifs.

Il ne faut pas confondre la conscience ainsi définie avec la conscience morale

La conscience psychologique est souvent évoquée comme une lumière, la conscience morale comme une voix : si la première nous « éclaire », la seconde nous « parle ». La conscience morale désigne en effet le sentiment intérieur d’une norme du bien et du mal qui nous dit comment apprécier la valeur des conduites humaines, qu’il s’agisse des nôtres ou de celles d’autrui.

Mais prendre conscience de soi, c'est passer d'une conscience immédiate des choses, à une conscience qui se réfléchit, qui se pense pensant les choses. Prendre conscience de soi signifie que l'on diminue la distance qui se trouve entre ce que l'on est, et ce que l'on a conscience d'être. On réduit ainsi la part d'inconnu en soi. Dès lors, la conscience de soi permettrait de mieux se connaître, de se maîtriser et donc de se réaliser.
La prise de conscience de soi implique une distance entre ce que l'on découvre être et ce que l'on croyait être.

Traiter de l'humilité, c'est toucher un point sensible de notre Ego. Elle nous oblige à sonder des profondeurs qui touchent à une intimité enfouie parfois même jusque dans notre subconscient. Comme toutes les profondeurs, on hésite avant d'y descendre, particulièrement lorsqu'il s'agit de celles de notre conscience; par peur d'avoir à se confronter avec notre inconscient.

En loge, la conscience profane sera peu à peu remplacée par une nouvelle conscience, dont le fondement ne sera plus les interdits, mais la sagesse, la force et la beauté

Revenons à cette première notion importante issue de l’étymologie: l’idée de rattacher l’homme et l’humilité à la terre et au monde souterrain.

Ce qui est intéressant c’est que l’idée de la terre nous montre que le chemin de l’humilité est dirigée non pas vers le ciel mais vers la terre, celle qui est à l’origine de la vie et de l’humanité. Je pense que comprendre le sens de l’humilité commence par la connaissance de soi et au sens que l’on donne à la vie.

Une personne humble s’efforcera d’écouter et d’accepter les autres. Plus elle acceptera les autres, plus elle sera tenue en grande estime, et plus elle sera écoutée. Un mot prononcé avec humilité a plus de sens que mille autres.

L’humilité rend les vertus discrètes. Elle implique une conscience lucide, exigeante,  des limites de toute vertu. Non  pas le mépris de soi,  mais une reconnaissance toujours insatisfaite de tout ce qu’on n’est pas,  par amour de la vérité.

« Etre humble, c’est aimer la vérité plus que soi »

 La pierre d’achoppement réside dans la conscience des " je " et des " à moi ". Inévitablement, une telle conscience fait perdre ce qui est essentiel :

 les valeurs universelles qui donnent à la vie tout son sens.

 L’humilité efface l’identification, la possessivité et la vision étroite qui créent des frontières physiques, intellectuelles et émotionnelles. L’ego détruit l’estime de soi et dresse des murs d’arrogance et d’orgueil, qui tiennent les autres à distance. L’humilité comble les fissures pour permettre des avancées décisives. Equilibrer humilité et respect de soi est un gage de succès.

L’initiation nous a fait pénétrer par la porte du temple, semblable au passage de notre naissance vers un monde nouveau.

Le rituel nous fait comprendre que toute science vraie est fille de l’humilité !

De nombreux philosophes abondent dans ce sens ;

Selon Kant il existe une véritable humilité, dont il dit quelle est :

« la conscience et le sentiment de son peu de valeur morale en comparaison avec la loi »

Loin d’attenter à la dignité du sujet, cette humilité la :

suppose il n’y aurait aucune raison de soumettre à la loi un individu qui ne serait pas capable d’une telle législation intérieure :

L’humilité implique l’élévation et la confirme se soumettre à la loi est une exigence de la loi même : l’humilité est un devoir.

Dans le contexte franc-maçonnique profond et universel, il nous semble, que seule la proposition qui puisse être retenue parce qu’elle émane de la « conscience du franc-maçon » et est théoriquement indépendante du monde profane. Bien sûr, on peut se demander : « Qu’est-ce que c’est que la conscience, d’où vient-elle et comment se forme-t-elle ? », « Est-elle d’origine profane ou non ? »

Les spécialistes nous disent qu’elle se forme en partie dans la petite enfance par les interdits que l’enfant n’arrive pas à « rationaliser ». Ceci expliquerait que certaines personnes se sentent, par rapport aux mêmes faits, responsables et d’autres pas du tout.

Lors de l’initiation franc-maçonnique, la purification par, l’eau et le feu ainsi que la terre fait partie du rite d’évacuation symbolique des acquis du monde profane. Plus tard, au fur et à mesure de la progression du franc-maçon et de son travail en loge.

C’est le moment de préciser que l’humilité dons nous parlons plus haut n’a rien à voir avec le rabaissement. Il ne faut pas confondre l’humilité et la mauvaise conscience, l’humilité et le remords, l’humilité et la honte.

L'humilité est très différente de la négation de soi. C'est la capacité à une grande qualité de présence dans laquelle rien n'est exagéré ou clinquant. C'est une attitude délicate et respectueuse dans laquelle on n'a pas besoin de prouver qu'on existe. Cela génère du confort pour l'entourage.

L'activité mentale est devenue parfaitement équilibrée. Le mental recueille la forme de l'objet sur laquelle il se concentre dans la réalité pure. Les germes des impressions n'existent plus. La pensée est immédiate, pure de souvenirs, d'inférences, ayant éliminé préjugés, passions, opinions, préférences ou croyances.

Au-delà de ces termes se situent des états complexes dans lesquels l'individualité prend conscience du Témoin intérieur, stable et immuable. Eclairé par ce reflet, il distingue la création au-delà du changement

Elle suppose aussi que chaque franc-maçon :

développe sa formation personnelle prenne conscience de ses responsabilités civiques soit sensibilisé à la nécessité d'un engagement sur tous les plans de la cité, afin de participer plus efficacement à la formation des individus, condition première de leur liberté, et à la défense des libertés individuelles élargie à tous les aspects de l'aliénation sociale.

Cette construction de soi se réalise par une prise de conscience de l’effet des rituels, par une appropriation des symboles agissant par eux-mêmes ou par notre propre volonté. La mort du profane simulée au début de l’initiation doit nous permettre de rebâtir un être nouveau, un homme à qui l’on donne une nouvelle chance de se construire à neuf tout en gardant la conscience des expériences du passé. Mieux, le rituel ouvre des voies pour éviter de retomber dans les pièges dans lesquels le profane tombe presque à coup sûr.

Et pourquoi ne pas poser la séduisante hypothèse de rêve que la connexion de toutes les consciences individuelles permettrait à l’homme, à ce point parfait de connaissance, de dire un jour : « maintenant, dieu existe ! » Qui sait ?

En tous cas, ce que chacun aura entendu, c’est que tout serait lié, que la vie de notre conscience ne se concevrait pas dans la solitude.
De fait, on n’est pas homme, ni immortel, ni Franc-maçon tout seul. Pour exister et évoluer, chacun a besoin des autres. 
Cette merveilleuse chance que nous avons d’exister doit nous conduire à rayonner d’amour et de fraternité. Ce que nous avons à transmettre au futur, nous le nourrissons chaque jour en traquant les mauvais compagnons en nous

L'ego et la personnalité sont des sortes de tuteurs compensant notre fragilité. Même dans sa version brillante, l'ego n'est pas chaleureux, il est clinquant. La personnalité, c'est une stratégie inconsciente dans laquelle nous jouons un personnage à défaut d'être soi.

Pour arriver à une affirmation de soi sans ego il est donc important de développer l'accueil de soi, c'est à dire une plus grande communication avec soi, seulement après ce travail il est possible de comprendre et tolérer l’autre, avec ses différences.

Il s’agit de juger non ce qu’on a fait, mais ce qu’on est. Et nous sommes si peu La vertu de l’humilité relève de l’amour de la vérité, et s’y soumet. Etre humble, c’est aimer la vérité plus que soi.

Alors seulement la véritable conscience apparaît et c'est le but de tout développement de la conscience qui au départ est fragmentée, voilée.

Cela peut être l'illumination ou tout au moins un état de paix et de calme intérieur stable.

La Vie, c’est l’évolution, et l’évolution, nous y participons. Vivre ne peut se dispenser d’aimer et de mourir, pour créer encore et encore, à notre image.

Que serions-nous sans la Fraternité, sans les autres à qui notre esprit nous relie ?

La maçonnerie est donc sans doute aussi la plus vieille école de développement personnel, même si elle n’a jamais revendiqué cette appellation jusqu’à ce jour. Et pour cela, nul besoin de gourou ou de séminaires dispendieux, seule la recherche de la vérité, de sa propre vérité. Seul, mais ensembles, en fraternité !

J’ai dit.

J\P\ T\


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