Le
tablier et les gants
Le
tablier
Il constitue
l’essentiel du « décor » du
Maçon.
Ce Tablier, porté par tous les Maçons et qui nous
donne le droit de nous
présenter dans le temple, est l’emblème
du travail, « qui rappelle qu’un Maçon
doit toujours avoir une vie active et laborieuse, et doit prendre part
à
l’œuvre de la construction universelle »,
selon Oswald Wirth.
Il se compose d’un rectangle
(références à l’espace du
Temple), surmonté d’une
bavette triangulaire (rappel de la symbolique tertiaire).
D’ailleurs ses
dimensions sont des multiples de trois : 225mm…
Aux grades d’apprenti et de Compagnon, il est fait de peau
blanche épaisse sans
aucun ornement – symbole de pureté -
sans doute pour mieux se protéger.
En effet, l’apprenti et le compagnon ont à
travailler durement pour tailler la
pierre brute, et si l’esclave maudit son labeur
forcé, l’homme libre qu’est le
Franc-Maçon, répugne à la mollesse et
à l’oisiveté. Ce travail doit avoir une
action constante, féconde et utile au plus grand nombre.
L’apprenti porte le tablier avec la bavette
relevée. Pour François Ménard, cela
est fait pour protéger l’épigastre,
lié au plexus solaire, et qui correspond au
chakra ombilical dont dépendent nettement les
« sentiments » et les «
émotions » contre lesquels l’apprenti
surtout doit se protéger afin d’atteindre
à la sérénité
d’esprit qui fera de lui un initié
réel. D’autre part, restant
ainsi « isolés », les sentiments propres
et les émotions dudit Apprenti ne
risquent pas de gêner par leurs radiations la paix profonde
du Temple dans
lequel il est admis. Ce risque étant supposé ne
plus exister chez le Compagnon
et chez le Maître, ceux-ci peuvent sans
inconvénient abaisser la bavette de
leur Tablier.
Peut-être pourrions nous l’interpréter
également de telle façon :
• Suite à mon
initiation, ce tablier à la bavette relevée,
protège mon ombilic car l’on vient de me couper ce
cordon ombilical qui me lié
au monde profane. Etant apprenti et juste né, cette partie
de mon corps reste
encore fragile et exposé, alors que je me dois de
dégrossir cette pierre brute…
• Ou alors tout simplement
pourrait-on dire que « Le tablier
est ouvert, car l’apprenti est là pour
recevoir »…
Au grade de Maître, le Tablier varie selon les Rites, les
Grades et les
Obédiences, et peut porter des ornements, des
décors de grande qualité. Sans
doute est-ce là le signe que la pierre que l’on
continu de travailler est
maintenant dégrossie, et qu’il s’agit
plus d’un polissage soigneux, que d’une
taille grossière.
Les
Gants
Les Gants de
Maçons sont toujours de couleur blanche à tous
les rites et à tous
les grades symboliques. Ils sont, avec le Tablier, un des
éléments
indispensables des décors individuels de chaque
maçon et nous donnent le droit
de pénétrer dans le Temple.
Ils symbolisent la pureté du cœur et des
mœurs et l’égalité entre les
Maçons.
En effet, si le tablier distingue le grade du Maçon, les
Gants placent tous les
Maçons sur le même pied
d’égalité.
Au Moyen Age, les tailleurs et les poseurs de pierre comme les
morteliers
portent des Gants dans un souci de protection. A la même
époque, le Gant est
associé à la noblesse et à la
chevalerie. Il est également présent parmi les
vêtements liturgiques du haut clergé romain.
Enfin, les Gants sont également un attribut vestimentaire de
la sociabilité
élitaire dans laquelle se développe la
Franc-Maçonnerie moderne.
Toujours au Moyen-Age, c’est le nouvel apprenti qui devait
offrir une paire de
Gants blancs au Maître, voir à tous les membres de
la Loge.
Dans la Maçonnerie moderne, c’est au contraire
l’initié qui reçoit une paire de
Gants blancs.
Dans certains rites
ou ateliers, on offre au nouvel apprenti une deuxième paire
de Gants pour la femme (la personne) qu’il estime le plus. La
remise d’une
paire de Gants à la « clandestine », la
femme jugée la plus digne, doit
rappeler au néophyte le souvenir de ses engagements, la dame
étant censée être
se conscience et la gardienne de son honneur en cas de
défaillance. Oswald
Wirth rapporte que Goethe, initié le 23 juin 1780 dans la
loge Amalia zu den
drei Rosen, sise à Weimar, offrit la seconde paire de Gants
à Charlotte von
Stein, en lui faisant remarquer que si l’hommage
était de peu de prix, il
présentait la caractéristique rare et
précieuse de ne pouvoir être
réalisé
qu’une seule fois par un Maçon. La dame fut pour
lui à la fois une égérie, une
maîtresse, une muse et un mentor. Bien que la rencontrant
presque chaque jour,
il lui écrivit 1 700 lettres et billets.
Il est à noté également que dans
certains grades supérieurs, notamment de
l’écossisme, les gants sont noirs, quelques fois
pour le Maître Secret (4°),
rouges pour le Prince de Jérusalem (16°), jaunes
pour le Noachite (21°), ou
blanche doublée et bordée de rouge pour le Grand
Commandeur du Temple.
Si les Gants sont
indispensables pour pénétrer dans le
Temple, des
rituels précisent dans quelles circonstances il est
nécessaire, convenable,
d’ôter les gants : par exemple lors d’une
chaîne d’union,…
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