GLDF Loge : Stella Maris - Orient de Marseille 13/03/2006


Un chemin de Lumière

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En cette période de l’année, l’Evangéliste a passé depuis peu son flambeau au Baptiste ; autour d’une renaissance, il est la Lumière de notre chemin. 
Nous ne sommes plus là, mes F. ., du côté de l’histoire mais de celui du symbole ; aussi, ai-je intitulé mon travail d’aujourd’hui « Un Chemin de Lumière » et c’est vers l’intérieur que va ce chemin lumineux.
 
Lorsque nous parlons Lumière !!!, dans notre réflexion nous quittons là le domaine du « savoir » ; la science nous a tout appris d’Elle sauf, peut-être, l’essentiel !!!? Albert. EINSTEIN nous dit d’ailleurs à propos de Louis de BROGLIE : - Il a soulevé un coin du grand voile –
« mais, réplique D’ORMESSON, la ruse du grand voile est de compter un nombre infini de coins ».
Ceci étant, ce chemin qui nous occupe ce soir, nous conduit hors du Temps dans ce que j’appellerai une « Aventure », qui n’est pas, comme le clame H GREVEN dans une riposte, « celle du Paris – Dakar, ni l’évasion vers des îles lointaines, ni non plus le chamboulement de l’existant ».

Cette « Aventure », mes Frères,
            - elle est celle qui nous attend au détour de chacun de nos actes,
            - elle se vit en Soi, car c’est à l’intérieur de Soi que l’on découvre cette flamme qui brille au plus profond de nous, cette flamme qui nous a été transmise par ces quelques Initiés à travers la « chaîne des Hommes »,
            - elle est aussi la plus belle car c’est l’Homme à la recherche de lui-même, dans son rapport avec ses semblables et avec l’Univers.
 
Voyageurs sans « bagages », dans ce périple, OMBRE et LUMIERE sont notre « chemin de vie », les méandres de notre « chemin initiatique », notre « route » à la recherche d’un Idéal.
 
Cette aspiration à un absolu est dans notre nature profonde, nous ne faisons que la pressentir et dans cette quête que nous avons entreprise, un questionnement s’impose d’emblée : « l’illumination dépend t-elle d’un quelconque soleil et la notion d’orientation n’est-elle que la révélation géographique d’une direction ou laisse t-elle deviner que la Lumière est avant tout intérieure et que le seul voyage qui nous soit recommandé est celui tout SOCRATIQUE du « connais toi toi – même ………… ? »
Aussi, au moment de « partir », l’important est de faire ce que j’appellerai « le tri » ; sachant  qu’à ce moment, nous nous devons de rechercher ce qui peut être au-delà de nous même, aller boire aux sources primordiales et « faire l’inventaire de notre baluchon », dans un dialogue de SOI à SOI que l’on ne peut trouver qu’au fond de notre cœur.
Alors, comme JANUS, nous allons nous inquiéter du Temps qui passe, de cet incessant passage du « déjà plus » au « pas encore », dans un monde où tout est recommencement et que nous appelons tout simplement la Vie ; et si cette Vie doit avoir un Sens que nous, Hommes, cherchons toujours à approfondir, il est à constater que nous nous heurtons toujours à son expression dans les témoignages de la culture des Mythes, des Légendes et dans toutes les Religions nés pour en fournir une explication métaphysique.
Leur fonction première étant d’éveiller en chacun le sens du respect, le goût de l’étonnement et le désir de participer à l’insondable mystère de l’être ; les origines des Dieux et des Guides spirituels de l’Humanité ressortant au domaine du Sacré et du merveilleux.
Dans ce sens du merveilleux, quelle plus belle définition que celle d’Albert EINSTEIN :
 
« Le plus beau sentiment qu’on puisse éprouver, c’est le sens du mystère. C’est la source de tout Art véritable.
Celui qui n’a jamais connu cette émotion, qui ne possède pas le don d’émerveillement, autant voudrait qu’il fut mort, ses yeux sont fermés. »
 
Les Mythes, en effet, témoignent de cette recherche au travers de quelques cycles merveilleux où l’Homme, dans son errance, fait la preuve de lui-même, dans sa Vie, dans son combat et dans son aspiration vers la perfection ; ils confèrent, je pense, plus de prestige et de profondeur à nos propres recherches    – nécessairement moins ambitieuses – ainsi qu’aux épreuves, souvent anodines, de la vie quotidienne ; le but en étant l’accomplissement de la Vie individuelle, de l’Ordre humain universel ainsi que de l’Amour.
Mes Frères, comme le Héros du conte, notre « errance », notre « Aventure » se construit aussi au tra

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vers de Voyages ; Voyages initiatiques jalonnés par des Epreuves qui sont des ruptures de parcours ; l’Alchimie étant présente dès ce 1er degré avec les 4 Eléments, associés aux différentes étapes de notre itinéraire.
 
Nous savons que le poète a reconnu dans ces Voyages l’image de la Vie humaine, avec ses aspirations et ses luttes ; ils sont nécessaires à tout apprentissage, à toute évolution, conscients que nous sommes que rien de sérieux, de durable ne s’improvise, par eux, chacun de nous recueillant un patrimoine intellectuel et moral que nous avons mission de faire fructifier afin de le transmettre, enrichi, à la génération suivante.
Et puisque nous parlons Voyage, je rappellerai une gravure extraite d’un ouvrage d’un certain Michael MAIER qui nous montre un itinéraire :
 
Elle représente une scène nocturne faiblement éclairée par la Lune. Une femme chargée de fleurs et de fruits marche ; c’est la porteuse de richesses.
Elle est suivie d’un vieil homme à quelque distance, un bâton dans la main droite et éclairant sa route à l’aide d’une lanterne.
 
Le vieil homme marche dans les traces que laisse sur le sol celle qui le précède et le guide et le fait qu’il pose ses pieds dans les traces de son guide évoque le verbe latin « inere », que l’on peut traduire aussi bien par « commencer » que par « aller dans » quelque chose.
Nous pouvons en déduire que tout au long de notre parcours initiatique, qui commence à notre naissance par notre entrée dans un monde nouveau, nous serons guidés, éclairés, sur le chemin qui doit nous conduire vers l’intérieur de ce monde, vers notre centre sacré.
 
Cette voie est une. Faite de rebondissements sur nos symboles, elle nous libère de nos liens antérieurs pour nous faire participer à la connaissance secrète de « ce qui est hors du temps », c’est-à-dire la Vie spirituelle, la Vie symbolique.
Dans ce prolongement, nous pouvons dire que si le Voyageur est en recherche, le Quêteur que nous sommes donne un Sens, s’accommode de son immobilité en descendant au plus profond de lui-même, puisant dans ce tréfonds la certitude morale et prenant ainsi conscience de sa propre nature.
 
Comme PERCEVAL, nous allons notre route en nous engageant dans une recherche dont nous ignorons jusqu’où elle nous conduira !!! sachant toutefois qu’elle va nous conduire à nous dépasser sans cesse.
Dans le conte, pour un auteur chrétien du Moyen âge, il ne pouvait s’agir que d’un cheminement vers Dieu . Toutefois, il nous relate le parcours du Chevalier qui est aussi un « roman d’apprentissage » - la quête du Graal ne faisant que le prolonger sur un autre plan, le faisant apparaître d’une façon plus générale comme une quête de la Vérité, de la Beauté et du sens même de la Vie.
Elle devient une invitation à rechercher le « Moi » à l’état pur, la Sagesse, la Lumière pour le Franc-Maçon.
    
Mais, il y a toujours un mais …………. !!!, au travers du doute, l’Initiation à laquelle s’est dérobé PERCEVAL a fait que son parcours est demeuré inachevé ; interrompu au moment même où il allait révéler son sens caché. 
Soustrait au regard par un voile, plutôt qu’un Mythe, va alors exister un mystère, une question du Graal ? Persuadés le trouver d’Or, aujourd’hui, notre civilisation, sous couvert d’une timide espérance, ne tend-elle pas à nous le faire découvrir constitué d’un vulgaire fer blanc ?
 
Mes Frères, l’histoire humaine n’est jamais absente dans le Mythe. Elle est vue à l’intérieur des âmes, jugée d’après son état de civilisation et par rapport au progrès qu’il permet à chacun.
Chaque route est celle qui peut conduire vers le Château du Graal et seuls les meilleurs y parviennent. Elles sont, je dirai, des « états d’être », des « étapes » correspondant aux degrés d’initiation.
 
CAMPBEL a rassemblé divers Mythes de quêtes pour montrer qu’ils aboutissaient toujours à une seule et même conclusion.
En effet, quelle que soit la récompense obtenue par le Héros, elle semble sans importance en elle-même ; ce qui compte, dit-il, « c’est qu’il est prouvé son accomplissement, son équilibre, la Sagesse et la santé de l’âme. »
Cette recherche d’absolu ancrée au plus profond de nous et que la forme actuelle de notre civilisation semble s’attacher à détruire en la réduisant à nos simples besoins corporels, pour la préserver, la reconstruire. Notre Ordre reprend un certain nombre de principes et de règles en l’honneur dans les Loges de Francs-Maçons opératifs ; principes basés sur la notion que toute Œuvre est le résultat d’une véritable symbiose entre la Matière et l’Ouvrier - la Matière imposant l’Outil et l’aspect fini de l’œuvre -.
Nous retrouvons là les mêmes qualificatifs d’Equilibre, d’Harmonie, de Stabilité s’appliquant à l’un comme à l’autre. 
Cette Matière, que je viens de citer, la « Pierre », depuis les Temps les plus reculés, n’est pas restée une simple satisfaction esthétique ; en ce sens, traduisant la pensée d’un certain ISIDORE :
« elle a révélé la noblesse de l’Homme, lui a permis d’accéder à l’état d’Être et a en prendre conscience. Sauvage au début, le frôlement de la main l’a rendue sacrée.
Chaque jour, dit-il, je m’efforçais de chercher la Vérité du métier dans la Pierre, sans parvenir à l’orienter vers la perfection. Alors, j’ai entrepris de dégrossir l’Esprit.
 »
 
Mes Frères, à l’image de ces opératifs, construire un Temple, notre Temple, n’est pas une mince affaire ; étant aussi à considérer la somme de connaissances nécessaires à cette construction qui indique clairement que les constructeurs d’alors formaient l’élite de l’époque et qu’ils se transmettaient une connaissance faite, non de prétendus secrets, mais acquise au travers d’un long apprentissage.
Cela nécessite du Temps. C’est un parcours long et difficile qui passe, tel que précité, par un Apprentissage, dans le respect des Règles, pour nous amener vers la connaissance du Métier à l’appui de l’enseignement du maniement de nos Outils, le tout sous couvert du Rite, support et guide indispensable de cet acte qui engage la vie totale de l’individu que nous sommes et qui fait que l’Homme devient ce qu’il doit être ; sa Vérité est son action, elle est l’histoire de l’Homme en train de se faire et de se conquérir.
 
Cette conquête s’opérant à l’appui de quelques « grandes » valeurs ; par exemple :
- le désir de laisser une trace de notre passage,
- le besoin de Liberté, de Justice, le besoin d’absolu exprimé par la transcendance, qui nous fait passer du plan matériel de l’avoir au domaine spirituel de l’être,
- la Fraternité, la Tolérance, élevées au rang de « supérieures » par notre idéal Maçonnique - étant évident que toutes ces Valeurs apparaissent comme des idéalités mais ont un caractère de nécessités indéniablement générées par la raison seule.
 
Cette conquête, elle est l’alliance de la Raison et de la Foi, non pas de la Foi dans une Vérité révélée, mais dans l’existence d’un Principe supérieur à toute chose que nous nommons Grand Architecte de l’Univers et qui les régit selon des Lois immuables, suffisamment fortes pour créer un ordonnancement à l’intérieur d’un ensemble confus.
Dans cette réflexion, l’Artiste s’identifie alors avec l’oeuvre qu’il crée et, parodiant notre Passé Grand Maître Georges KOMAR, je dirai :
 
« qui refuserait l’idée d’un Grand Principe Universel désanthropomorphisé, gage d’unité, que l’on pourrait faire sienne sans préalable ni renoncement, sans ne rien compromettre de ce que l’on est ? »   

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Nos Anciens ne l’avaient-ils pas pressenti dans l’harmonie de la Nature ? Quant Ils ont voulu le dire, Ils ont parlé de la Terre, de l’Air, de l’Eau et du Feu ; Ils pensaient avoir intégré l’homme au cosmos car Ils avaient unifié les 4 éléments et ce, jusqu’à ce que les Pythagoriciens découvrent à leur tour le « Logos » et le disent avec le « Nombre ».
Certes, en interrogeant le « Nombre », nous arrivons à concevoir l’Unité d’un Principe Universel, actif et intelligent.
« Poussant » plus loin, les Constructeurs opératifs n’hésitèrent pas à se persuader que tout se construit. Cette conception envisageant tout Organisme comme une Construction et, par conséquent, l’homme lui-même, comme un édifice animé dont les pierres constitutives sont des cellules vivantes qui, étouffées par l’instinct au début de la Vie, ne s’affirmeront que peu à peu avec l’âge de raison.
Dès lors, nous pouvons en déduire que puisqu’il y a « organisation progressive », « coordination », c’est donc qu’un « discernement » intervient. l’Esprit engendre la Matière et le Sage égyptien savait déjà tout cela depuis longtemps, puisque dans le « Livre des Morts », il essaye de nous faire comprendre que l’homme est avant tout un être de Lumière.
 
« Poussières d’étoiles », nous possédons tous une parcelle de cette vraie Lumière pour nous guider sur notre CHEMIN, j’aimerai pouvoir dire aussi, pour éclairer notre dialogue ébauché ici ce soir, afin qu’il se poursuive pour raconter l’histoire des Hommes telle que dans leur diversité, ils la conçoivent.
 
Mes Frères, au travers de cet échange, j’ai essayé de faire comprendre mon propre cheminement dans notre recherche « d’idéal ».
Très attaché à notre démarche opérative, fondation de notre Ordre, faite de « construction », de « démolition » et de « reconstruction » à l’infini, il est à constater, pour ce qui me concerne, que dès qu’il y a « démolition », en dépit du temps, nous allons cheminer vers une forme d’isolement, je dirai, de repli sur Soi, rechercher ce dialogue avec nous même et reprendre en quelque sorte notre « route » initiatique, depuis le début du début, depuis notre voyage au Centre de la Terre, depuis notre entrée dans le Cabinet de Réflexions ; sachant toutefois, pour l’avoir pleinement vécu et le vivre encore, que ce parcours est « oh combien » beaucoup plus difficile, beaucoup plus ardu et douloureux que l’initial, en particulier pour ce qui est de l’ouverture aux autres, vers les autres.
 
Nous avons bien compris que dans l’évolution de notre propre construction, l’esprit s’emprisonne d’abord au Centre de la Terre, là où la « lampe de la raison » éclaire la Vérité.
Avec ce flambeau que nous portons maintenant en nous, nous pourrons entrevoir ce qui n’est pas visible, en regardant au-dedans de nous, rappelant ainsi, tout comme la Loge qui n’est éclairée par aucune fenêtre, que l’unité n’est visible que du dedans ; rappelant aussi qu’en ce lieu - couverts par la « Beauté » de cette « Voûte étoilée » - qui nous incite à rechercher l’HARMONIE, la pensée vit et reste vivante. Elle s’y particularise. En méditant, nous lui donnons une forme expressive et ce passage du « possible au réel » qui réclame quelque chose qui ressemble à un mystère. N’est-il pas permis, dès lors, d’imaginer que ce mystère est un mystère d’Amour ?
 
Mes Frères, ce sera ma conclusion, dans cet échange que nous entreprenons de Soi à Soi, nous, qui cherchons à savoir le pourquoi des choses, le sens de la Vie, en chacun passe dans le tréfond du Soi, le Centre du Cercle ; là, où du fond de l’inconnaissable, quelque chose en nous se souviendra et nous parlera :
d’Unité, d’Infini, d’Eternité, de Liberté, de Dignité, de Respect, d’Egalité, d’Harmonie, de Tolérance, de Fraternité, de Sagesse et d’Amour .
Dès lors, malgré nos différences mais guidés par cette même espérance que nous portons en nous, faisons, à notre tour que, par nos comportements et nos actes puisse s’accroître la

dignité humaine dans le Monde et faire que l’Homme arrive à se rencontrer avec lui-même.
 
R\. R\.                                                                                            

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