| Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
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Dialogue entre l'Equerre et le Compas Nos deux outils se mirent à égale distance du fil à plomb, et commencèrent à discourir sur leurs qualités réciproques. En réalité chacun de nos deux outils, par orgueil, voulaient démontrer à l'autre sa prééminence dans le travail de l'homme. L'Equerre entama son plaidoyer, en soulignant que c'était elle la première des outils, car c'était elle qui était la plus présente dans deux rituels sur trois. Très souvent je suis posée sur toi et je te domine, toi tu restes inactif, d'ailleurs on parle de ma rigueur de ma justesse de mon équilibre, en toutes choses, mon credo étant la ligne droite, je vais directement d'un point à un autre en traçant ma route d'une manière rigoureuse… La réponse du compas fut cinglante, bien ! bien ! Mais ma chère tu n'es pas parfaite, car tu as deux bras inégaux, alors comment parles-tu de rigueur, en n’étant pas toi-même égale dans ton comportement. Certes mais je suis utile puisque mes deux bras, par leurs nombres harmonieux, ont permis à un célèbre initié, Pythagore, de transmettre un théorème utilisé par des générations de constructeurs pour élever des Cathédrales et à un nombre plus important encore de mathématiciens et physiciens de comprendre le monde des hommes, leur monde, donc je peux dire sans prétention que j'ai grandement servi l'humanité tout en étant un outil pratique, je suis devenu, suprême consécration, un symbole agissant dans le monde de l’Esprit. Petite équerre ta faiblesse, est que tu est en bois, alors que moi je suis en métal, plus robuste que toi, et de plus c'est moi qui clôt le dernier rituel en étant au-dessus de toi, car je trace moi ce qui pour les hommes est l'image de la divinité, alors que tu te contentes de droites et de lignes brisées, moi je suis utile pour montrer l’harmonie de ce monde, aucune aspérité dans mes tracés, rien que de la douceur ! Le fil à plomb attentif à ce débat, qu'il jugeait stérile, intervint pour rappeler à l’ordre nos deux outils par une réplique qui fut cinglante : mes amis, n'oubliez pas que tous les deux vous avez participé à un meurtre et ce fait vous n’êtes pas en mesure de vous chamailler. D'ailleurs moi qui suis immobile et au milieu du Temple, j'observe tout et je puis vous dire que dans d’autres degrés on se passe de vous, comme quoi votre orgueil et votre vanité vous desservent. Ce soir, grâce la lumière de la Lune, fut une révélation pour nos deux outils, qui reprirent leur place sur l’autel des serments, simplement, modestement. L'équerre et le compas comprirent une chose essentielle : l'agitation stérile ne mène à rien et chacun doit rester à sa place dans les fonctions qui sont dévolues aux outils. Mais ce dialogue fit comprendre à nos deux outils qu'ils étaient utiles et que lorsqu'ils sont entrelacés, ils montrent bien que chacun est indispensable à l’autre. De cette nuit mémorable et du dialogue entre l’équerre et le compas, on dit que les vieux érudits ont compris que la solidarité et la fraternité pouvaient soulever les montagnes et élever des Cathédrales. P\ L\ |
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