Sacré
rituel
Partir des
ténèbres pour marcher vers la
lumière
Peut-être?
Trouver les
questions sinon les réponses, émettre des
hypothèses sur des certitudes
incertaines, partir sur des coïncidences et des faits en
apparence inexpliqués
et qui répondent pourtant à des demandes
formulées.
Bâtir une
éternité……
Rêve ou réalité?
José
Bonifacio
Ici on
a cloué un delta, miroir de
lumières. Il nous raconte le Un et nous sommes multiples. Il
nous faudra,
longtemps, arpenter la loge avec notre perception fragmentaire pour
essayer
d'appréhender la permanence et la
réalité de cet univers d'unicité.
Alors,
soulevons quelques voiles, viens mon F\, ma S\, entrons dans le
visible,
écoutons nos symboles ; il y a ici une lumière
à recueillir.
Les
symboles font vibrer ce qui est caché
en nous et l'amènent à notre niveau de
conscience. Le symbole est le lieu de
séjour d'une vérité qui sommeille: c'est
le bouton de rose qu'une caresse de
lumière va faire épanouir. Dans la
lumière bleue de notre loge, essayons
d'éclairer le sens symbolique du rituel. Pourquoi le fait-on
? Que peut-on en
attendre ?
Je
vous en propose, non pas
l'explication, mais un témoignage de mon
expérience. Si tu veux, mon F\, ma S\,
ensemble, démontrons l'hypothèse que nous
pourrions faire: le rituel est le
moyen de la mise en condition de notre insertion dans une
atmosphère vibratoire
telle qu'elle permet, au mieux, l'expansion de notre conscience et la
force du
verbe, chacun étant à sa place, fondu avec les
autres, pour remplir sa mission
comme il le doit.
Le
rituel fait de nous cette chose
libre, cet esprit qui enveloppe la terre et se meut dans
l'éther, comme le
dit Khalil Gibran de l'homme.
Je ne
puis retenir l'idée que le rituel,
opérant une transmutation spirituelle aurait alors une
efficience magique.
Pouvons-nous accepter cette vision du rôle du rituel? Car
c'est bien de cela
qu’il s'agit et c'est bien de cela que, comme Jules Boucher,
nous allons nous
entretenir.
Mais
si les mots sont gênants, prenons
ceux d'égrégore, de conscience, de fusion dans le
sacré.
.
Comment le rituel rejoint le symbole en faisant communiquer les plans
entre
eux, en projetant sur un plan inférieur une signature
macrocosmique et en
permettant à ce qui est en bas de rejoindre ce qui est en
haut ?
Par
l'utilisation consciemment ordonnée
de mots, de gestes, de sons, peut-on contraindre une
réalité transcendante à
être présente ici, pour nous permettre de la
rejoindre ou de la retrouver en
nous-mêmes ?
Le
rituel est avant tout un outil,
probablement le plus élaboré qui, en nous faisant
à chaque fois tenter de bâtir
un temple, représente le média permettant
d'atteindre peut-être cette
transcendance. Nous sommes pierres et le rituel permet de rendre ces
pierres
les plus conformes à leur intégration dans la
construction du temple, même et
surtout si elles ne sont pas toutes identiques; pierres brutes,
parpaing,
pierres cubiques, voussoirs, pierres de voûte! Le rituel
comme ses symboles
relie, non pas les sujets à l'objet, mais les sujets entre
eux et les sujets au
sacré
Avec
votre aide, je vais ouvrir la loge, avec votre
volonté de vous assembler en
édification. Alors commençons la
consécration du temps et de l'espace du temple
en les faisant passer de l'espace profane à l'espace
sacré, du temps
diachronique au temps synchronique. Retrouvons le temps et l'espace
primordiaux, ceux de la monade devenue 2, passons de l'espace et du
temps à
l'espace-temps, entrons dans l'univers.
Silence
mes FF\ et mes SS\ Silence,
forcément silence, contraignant
et sidéral pour recommencer ensemble. Commençons
notre voyage à partir de
nous-mêmes en tant que microcosme et élargissons
nous au macrocosme en nous
construisant en temple. Faisons vibrer en unité quelque
chose qui se manifeste
en pluralité. Rendons opérant le rituel comme
l'étude d'un cabaliste, comme un
alchimiste penché sur son athanor!
A
partir d'un point choisi à midi quand
le soleil est au zénith, enfonçons un piquet.
S'il est bien perpendiculaire, il
n'y a pas d'ombre portée. Il est un point.
C'est ainsi que s'établit la
perpendiculaire sur un chantier. A midi se choisit la verticale qui
permet
d'initier le temple.
A
quelle heure les maç\ ouvrent-ils leurs
travaux? A midi Vén\M\
Cela
veut dire aussi que l'apprentissage
commence par la verticalité.
L'orientation
du temple sera ensuite
donnée au sol, par la direction de l'ombre grandissante.
L'horizontale orientée
se déduit de la verticale par un déplacement de
lumière.
L'horizontale
succède à la verticale
comme le niveau succède à la perpendiculaire dans
l'apprentissage. Et
maintenant comptons et additionnons 3 + 4 + 5 = 12.
Déplaçons
nous dans ces nombres
pythagoriciens à partir de midi comme d'un point fixe qui se
trace en cercle,
en droite et se déploie en plan, en dessein.
Il
nous faudra donc aller jusqu'à minuit
pour achever dans le tracé du carré long les
influences de l'égrégore. C'est à
partir de ce point initial de midi et dans l'axe de son
développement dans la
lumière que par 3, 4, 5 s'élabore, se structure
le tracé du carré long pour
faire resplendir le nombre d'or de midi à minuit. Alors il y
a une longueur, il
y a une largeur qui n'est ni longue, ni large, qui est
déploiement, vibration,
émanation du Un initial dans le rythme occulte des relations
universelles où
nous reconnaissons p et f.
A
partir de la guématrie, la cabale met
en évidence la symbolisation des différents noms
du divin sous forme de nombres
dans les valeurs desquels l'association des nombres de relations
universelles
tels que p et f est fondamentale. Cela voudrait dire que l'exploration
de
certains nombres, fondement et régulation de
tracés architecturaux, nous
conduirait vers la compréhension du principe même
de l'harmonie.
Ainsi,
par un jeu indéfini de
résonances de rythmes qui se reflètent et se
répondent, la construction
s'élève, devient aérienne et divine,
en même temps qu'elle élève l'homme qui
la
contemple (ou y participe) et le fait communiquer avec le beau, le
vrai, le
bien qui ne sont que les diverses appellations de l'harmonie
universelle et
appelées sagesse force et beauté dans notre
resp\Loge.
Nous
sommes bien sur un chantier. Le
Vén\, maître d'œuvre, vérifie
que les éléments de la consécration
sont réunis,
interroge les lumières pour savoir si chaque ouvrier est
à sa place dans
l'organisation des tâches.
Pourquoi
êtes-vous placés ainsi?
Il
consacre alors le temps à la
construction et la construction à ce temps
Puisqu’
il est l'heure et que nous avons
l'âge…
Il
veille à ce que chacun devienne le
médiateur des mondes, comme un axis mundi : -
Debout et à l'ordre mes F\ et
mes S\
Ainsi
le rituel, cette construction du
temple transforme par un changement de signes qui annoncent des
significations
nouvelles. Et ce qui est transformé, c'est le chaos en
ordre, ordo ab
chao.
La
construction d'un temple, c'est le
choix d'un ordre qui, en représentant l'univers,
établit l'homme dans une
relation spirituelle pour son accomplissement dans le contact direct
avec le
mystère (d'où le nom de myste donné
aux initiés). Construire un temple, c'est
réintégrer en soi les niveaux de l'arbre des
séphiroth ou arbre de vie, centré
sur Azilouth, la part du divin en l'homme.
Il y a
Beriah, son aspect spirituel,
Yetsirah, son âme et Assiah, le corps physique
réceptacle de la manifestation.
Comme
dans le temple de Salomon, ces niveaux
d'existence se manifestent pour nous
maç\ en volonté, intellect et action
centrés sur l'amour universel. C'est à ce
moment que s'allient l'esprit et la matière dans le compas
et l'équerre, dans
leurs positions relatives qui permettent de capter les
énergies cosmiques par
le métal du compas et les énergies telluriques
par le bois de l'équerre, au
grade des mystères auxquels on travaille.
Le
compas est ainsi toujours placé en
haut par rapport à l'équerre.
L'équerre et le compas sont le lieu de la
définition du rapport des appp\, des comp\ et des M\ avec la
matière. Le maç\
placé entre ces outils devient l'homme placé
entre ciel et terre, recevant la
résultante de leurs influences réciproques pour
être le médiateur, le pont qui
va de l'un à l'autre. C'est l'aleph, aspiration vers le
ciel, complété de
dameth, la terre, c'est l'adam primordial qui contient tout ce qui est
nécessaire
à son rôle de reflet de dieu. Il est à
la fois le miroir et celui qui regarde.
Les 3
coups de maillet matérialisent par
leurs vibrations la dimension de la loge et dédicacent
l'espace au sacré. C'est
un alphabet sonore qui féconde le maç\ comme J\
féconde B\, comme un sperme
cosmique, comme un iod, ils pénètrent le beth de
notre conscience pour la
féconder. Par leur rythme, ces coups de maillet,
donnés par les 3 lumières
inscrivent la loge dans l'élévation du temple
symbolique érigé en esprit. Ces coups
actualisent les battements de nos cœurs sur une
même cadence et produisent de
l'égrégore, qui devient mur du temple.
Nous
entrons dans le sacré. C'est le
rituel qui, en tant qu'unité de langage, nous
protège de la déviance que serait
la construction devenant une tour de Babel.
Au
cours de la tenue, tout déplacement
s'inscrit comme un trajet sacré. Toute
déambulation traverse l'univers. Le pas
de celui qui avance est l'arpentage du cosmos avec son corps, mesurant
l'échange des mouvements et des énergies des
astres.
De
l'orient à l'occident, du nord au sud,
du zénith au nadir.
Parcourir
la loge, c'est s'ériger aussi
en temple en redessinant la projection de la création dans
une réalisation à
l'échelle humaine.
Un
seul homme est équivalent à toute la
création. Un seul homme est un monde en miniature, écrivait
rabbi Nathan au IIe
siècle.
Et le
collège des officiers atteste de
l'univers.
o
Avec
le couvreur en Pluton, seront
retenus les métaux qui ne doivent pas entrer dans la
construction du temple.
Les objets de métal sont ceux de la violence; à
l'intérieur du temple, les
pierres sont déjà équarries et
s'assemblent dans le silence.
o
Vénus
de grâce, de beauté et d'harmonie,
par le 2ème surv\, telle une
émeraude, dans sa lumière verte,
rassemble ce qui est épars en provoquant des
affinités de fusion
o
La
force rouge du rubis de Mars agit
comme un catalyseur et multiplie des foyers d'énergie
à partir du 1er
surv\
o
Le
gr\exp\, en tant que gardiens des
rituels, veille sur la tradition. Il prend d'Uranus la
compréhension qui
maintient, enrichit, ordonne et régularise.
o
Mercure,
irisé, le messager est l'agent
de liaison achimique. Il accueille et conduit. C'est bien là
le M\ des
cérémonies.
o
Manipulant
les poids, équilibrant les
nombres, dans l'ombre, le silence et le noir, le Trés\
reçoit de Saturne le
pouvoir de condenser notre énergie commune
o
Au
cœur de l'univers, la terre
nourricière, qui, si elle est verdoyante, ruissellera pour
réconforter celui
qui souffre. L'hosp\est l'énergie d'amour de la loge.
o
Veillant
sur le Verbe, dans la
lumière-vie du soleil, l'orat\ dispense l'énergie
fécondante, l'équilibre et le
mouvement.
o
Dans
son reflet la lune enregistre tout ce
qui émane. Le secr\ éclaire nos incertitudes de
sa mémoire lucide, dans la
pureté du blanc.
o
En
la personne du vén\se concilie, par le
principe harmonique du bleu de Jupiter, l'ensemble de toutes les
énergies qu'il
capte depuis la loge avec les pointes du compas ouvert sur l'autel du
travail.
Il les coordonne, les stabilise et dans sa sagesse les
répand sur la loge dans
l'embellie de l'arbre de vie manifesté.
Remarquons
que par rapport à la terre les
astres sont itinérants. Le soleil accomplit une ronde
dextrocentrique tandis
que Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne accomplissent
des circuits
sinistrogyres. Ainsi dans l'alternance des circuits diurnes dextrogyres
et des
circuits nocturnes sinistrogyres, dans le ciel de la terre, se
modèlent des
lacs d'amour dont le tracé fait se succéder des
trajets exprimant le faire et
le défaire qui ponctuent le devenir de l'homme. S'adapter,
s'accommoder,
s'acclimater en permanence à toutes choses, aux mouvements
comme aux êtres, à
travers une évolution, involution, c'est aussi à
cette discipline éternelle que
les symboles du coll\des off\, de la canne du M\ des
cérémonies, de la houppe
dentelée, du pavé mosaïque, de tous les
symboles binaires, nous invitent.
En
construisant un temple, la bâtisseur renouvelle
l'unité des mondes. Cette participation au projet des
mystères porte le nom
d'œuvre de création. En
récréant l'espace-temps, cette materia
prima de
la manifestation, le maç\ s'identifie, dans le passage de
l'indifférencié, à la
forme de l'esprit. Il crée l'ordre pour une reliance entre
le visible et
l'infini.
Cosmos
: nom donné par Pythagore à
l'enveloppe de l'univers en raison de l'organisation qu'on y voit.
Il n'y
a pas que les off\, qui, par
commandement (les 3 lumières), ou par exécution,
participent à cette œuvre de
création. Par leurs attitudes rituelles, les F\et les S\ en
leur place,
activent leur col\
Les
invocations, les acclamations sont
des modes opératoires collectifs qui, en tant que vibrations
ou phonèmes,
agissent sur les énergies des différents plans,
pour transmuer la loge en
temple. Le maç\ connaît les gestes physiques et
mentaux qui ont commencé le
temple.
Le
chantier de chaque tenue est la
résultante de l'effort de chacun pour le faire progresser
dans son édification,
toujours et seulement ébauché par
l'élan créateur.
Reprenons
l'idée : autrement perçue,
autrement vécue, autrement structurée.
L'architecture du temple de Salomon
reproduite par la structure de la loge indique surtout les directions
symboliques du cosmos. La structure orientée, avec son
modèle de 6 directions
d'espace-temps et un centre se retrouve dans toutes les initiations
traditionnelles.
Ainsi
en est-il des dessins confectionnés
par les chamans des Amériques,
ainsi en
est-il des héxagrammes YI-king ou des yantras dans
l'hindouisme, des mandalas
du bouddhisme du Grand véhicule, bien sûr de
l'étoile à 6 branches de la
cabale, le shaddaï, de certains schémas
cosmologiques dans le soufisme. On
retrouve évidemment les directions qui symbolisent les
étapes manifestées
successives de l'être dans les temples, les pyramides
d'Egypte et du Mexique,
de notre tableau de loge. Nous pouvons, ici, nous souvenir d'un texte
de Carlos
Castanéda propre à nous éclairer. Il
nous rapporte ces paroles d'un de ses guides
Don Juan Matus, sorcier yaqui.
Je
vais
énoncer le trait de connaissance peut-être le plus
grand qu'un être humain
puisse exprimer: Sais-tu qu'à cet instant précis,
tu es entouré d'éternité? et
sais-tu que tu peux te servir de cette éternité
si tu le désires? Là-bas, voilà
l'éternité! dit-il en signalant l'horizon, puis
il montra le zénith : ou bien
là-bas. Peut-être que nous pouvons dire que
l'éternité est comme cela. Il
allongea les deux bras pour signaler l'est et l'ouest. Sais-tu que tu
peux te prolonger
pour toujours dans une de ces directions que je t'ai
indiquées? Sais-tu qu'un
seul instant peut être une éternité? Il
ne s'agit pas d'une devinette mais d'un
fait, à condition que tu saisisses cet instant et que tu
t'en serves pour
maîtriser définitivement la totalité de
toi-même, dans n’importe quelle
direction.
C'est
avec son corps que le sorcier indique les directions du cosmos. Et
c'est en
étant debout que le nadir est exprimé, comme
étant sous les pieds de l'homme.
Par cette remarque, on peut dire que c'est le corps debout
de l'homme
qui indique les directions du cosmos. Ce fait pourrait
peut-être expliquer les
divers "debout et à l'ordre"
qui permettent au F\maç\ d'attester aussi de l'univers.
Le
vén\
est placé à l'or\ pour représenter le
soleil levant. Ce lever du soleil n'est
pas sans rappeler la description faite par Philon de la
prière du matin des
thérapeutes (moines juifs répandus en Egypte): Les
yeux et le corps tout
entier tournés vers l'orient, ils guettent le lever du
soleil.
Dès
qu'ils le voient, levant les mains vers le ciel, ils prient pour
demander une
heureuse journée, pour posséder la
vérité et une vue
pénétrante dans leurs
réflexions.
Que la sagesse
illumine nos travaux!
Cette
inspiration cosmique ravive en nous, tenue après tenue, la
conscience de
l'incessante succession des matins et des soirs, d'un temps
sacré. Orient,
orientation, début de lumière, commencement et
recommencement du monde. La
place entre les col\, où devraient travailler les app\, ne
doit pas être perçue
comme une vexation, mais au contraire comme la conscience du point
géographique
initial qui leur offre un parcours orienté dans une
géographie sacrée. Comme le
disait Jean Mourgues : En prenant conscience d'un
itinéraire, qui
concrètement, effectivement, charnellement et
spirituellement devrait être
celui de tout homme au cours de sa vie, l'initié
reçoit sinon l'intelligence
totale de son destin, du moins l'image, préfiguration de sa
condition et le
moyen de la comprendre. Pour que notre loge soit une
iconographie d'un
devenir d'homme, cessons de mettre à l'or\ les F\ et S\qui
n'en relèvent pas
encore. Installons et veillons sur ceux qui sont dans la triade de
l'éveil. Sur
l'arbre de l'instruction, c'est l'endroit où le monde de
l'esprit s'unit à
celui du corps et de la psyché, à travers les
voies de la contemplation, de
l'instruction et de l'action. De cette manière, un flux
descend des mondes plus
spirituels vers le jeune maç\ La préparation de
l'enseignement prend alors une
dimension et une valeur différentes:
L'étude
approfondie de la parole de feu et le travail sur soi seront
menés de pair,
pour dompter le golem aux yeux clos. Ainsi commencera
l'élaboration du noyau de
pensée-lumière qui permettra dans le meilleur des
cas de survivre à la mort
physique..
Chaque
tenue ne permet que de préparer la suivante qui poursuit la
conduite vers
l'initiation, vers l'achèvement du temple, jamais atteint.
Chaque tenue est
l'indispensable épuration de l'âme avant sa
rencontre avec le sacré.
La F \M\ ne pourra
être à l'heure de ce
rendez-vous que par la magie d'un certain nombre
d'opérations mentales qui
ouvrent les portes des mystères.
Pour
l'app\ les 3 coups de maillet sont le rappel des 3 voyages
effectués lors de
l'initiation. C'est donc la réactualisation des
purifications par l'eau, l'air
et le feu.
C'est
dire ainsi que celui qui n'a pu assister à l'ouverture des
travaux et qui vient
après, doit opérer symboliquement un
accéléré mental qui lui permet de
rejoindre l'efficience des travaux commencés. Il le fait par
les 3 pas de
l'app\ et les salutations aux 3 lumières qui lui firent
éprouver les épreuves
purificatrices
Les 3
coups de maillet s'adressent au M\ et l'interrogent sur sa
façon de se protéger
de la peste émotionnelle qui refuse à l'homme
l'espérance de la métamorphose.
Il s'agit, alors, par la fonction du rituel d'actualiser sa
résistance à la
criminalité de sa violence latente, de permettre
à Hiram de se réincarner,
c'est à dire de trouver en chaque M\Maç\le lieu
d'une résurgence comme l'or
resurgit dans l'athanor. Je n'en dirai pas plus.
Ainsi
chaque secret, rappelé dans le rituel, confère
une clef de significations,
chaque son, chaque parole, produisent des résultats
puissants qui engendrent
des impulsions sur le plan mental et produisent, peut-être,
des résultats dans
la manifestation astrale ou physique.
Chaque
tenue est la répétition du rituel. C'est un
mantra qui fait passer de la
position à la posture, de la posture à l'ordre,
de l'ordre à l'harmonie intérieure
qui exprime l'harmonie du
cosmos.
En cela le rituel est le trajet tangible qui permet cette
méthode de formation
résumée en ces mots si souvent cités:
Sème
une
pensée et tu moissonneras une action, sème une
action et tu récolteras une
habitude, sèmes une habitude et tu récolteras un
caractère, sème un caractère
et tu récolteras un destin
La
destinée d'un F\M est d'atteindre la conscience d'un moi
supérieur et ensuite,
pour certains, celle de l'esprit divin. Lorsque la forme est
prête, lorsque
le temple de Salomon a été
édifié dans la carrière de la vie
personnelle, alors
naît la vie du verbe, la forme devient vibrante et le
seigneur adombre son
temple.
Dans
le
cantique des cantiques on lit: Le roi Salomon s'est fait une
litière en bois
du Liban. Ses colonnes sont d'argent, son dossier d'or, son
siège de pourpre.
Comment, alors, demande malicieusement le rabbi, comment peut-on
reposer dans
une litière de cette sorte ? Eh bien, nous dit-il, la
réponse vient aussitôt
dans le texte. Il est écrit en effet : son
intérieur est tapissé d'amour.
Le
temple est bâti de la foi vivante de notre
fraternité. Sa construction
renouvelée à chaque tenue a pour but la
manifestation tangible de notre amour
du principe de vie. Pourquoi rechercher
l'égrégore?
Il
m'est
venu une idée en lisant le livre de l'astrophysicien Hubert
Reeves :
« Patience dans l'azur », livre
qui analyse l'univers à partir du Big
Bang initial. Je retiendrai de son chapitre sur le énergies,
que, quelle que
soit la dimension des corps étudiés, la masse de
ces corps, prise isolément,
pèse plus lourd que la masse de ces mêmes corps
reliés dans une structure
commune. Par exemple la somme des masses d'un électron et
d'un proton est plus
grande que celle d'un atome d'hydrogène qu'ils constituent
en s'associant. la
différence de poids est due à
l'émission d'un photon ultra-violet,
dégagé au
moment de la constitution d'un atome.
De
même,
un proton et un neutron pèsent plus lourd
séparément que réunis en noyau de
deutéron. En s'associant les deux particules
libèrent de l'énergie sous forme
d'un rayon gama.
On
appelle force, ce qui permet aux éléments de se
lier en corps constitués: force
électromagnétique pour les atomes, force
nucléaire pour les noyaux, quarkienne
pour les nucléons, gravifique pour les astres : Que
la force soutienne nos travaux.
La
force
du rituel maç\ associe nos esprits individuels pour former
l'égrégore
particulièrement ressenti au cours de la chaîne
d'union.
Alors
je
fais une hypothèse : en se formant,
l'égrégore libère une
énergie qui se
manifeste dans l'ailleurs. Cet agencement d'unanimité
s'organise de la façon la
plus complexe quand il s'agit d'un temple, car c'est là, la
représentation
maximale d'information sur l'univers. Quand nous sommes devenus pierres
du
temple, les transmutations du 2 produisent le 3-qui-est-un et
libèrent de
l'énergie. Ainsi "l'égrégorisation"
dégage un je-ne-sais-quoi
énergétique qu'il est bien difficile de
caractériser avec précision. Mais, ce
que je crois, c'est que ce je-ne-sais-quoi, dans l'ailleurs
où il est projeté,
est un rayonnement dont l'influence pourrait être
l'exhalaison de nos
cérémonies rituelles fraternelles,
protégées par la sagesse et la beauté,
allant livrer leurs forces dans un combat d'énergies du bien
contre celles du
mal.
Pour
avoir visiter quelques ateliers, pour avoir entendu parler de pratiques
rituelles, on ne peut nier qu'il existe un conflit entre le
sacré et le profane
dans différentes loges. Cependant pour nous,
réaffirmons que l'homme accompli
est au milieu. Il serait dangereux de tout vouloir sacraliser,
l'histoire des
religions en livre de tristes souvenirs.
Mais
aller jusqu'au bout du profane est une autre forme de totalitarisme,
alors le
sacré revient de manière destructrice par des
manifestations d'intégrisme.
C'est
pourquoi l'homme et le F\M\ tout particulièrement, doit
être au milieu du
profane et du sacré, au centre du conflit
sacré-profane et réussir une alliance
d'univers et une alliance d'humanité dans ce que Mircea
Eliade appelle une kratophanie
et que nous appelons équerre et compas.
Poursuivons au dehors
l'œuvre commencée dans le
temple !
Il y a
un connaître, il y a un aimer. Nous sommes, dit St Jean,
entrés de la mort dans
la vie quand nous aimons. Le temple Maç\est la promesse et
la voie de cette
résurrection là.
Remplis
ton cœur, si grand soit-il, de l'invisible et quand il
débordera de félicité,
exprime alors les mots que tu voudras, bonheur, acmé,
cœur, lumière, vérité,
dieu…
Je
n'ai
pas de nom à te proposer, l'amour qui est en soi est tout, le nom n’est que
bruit et fumée.
S\
S\ |