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Réflexions sur le Rituel d’Ouverture au 1er Grade Qu'est-ce qu'un rituel ?
Un ensemble de règles spirituelles dont tout individu qui
les reconnaît comme telles s'efforce d'ajuster ce qu'il fait
à ce qu'il est. Dans notre monde corrompu,
décomposé par l'esprit d'analyse et le cancer du
« Moi, Je » ce ne sont pourtant
pas les règles qui manquent ; mais ces règles
là portent les couleurs de l'usage individuel ou de
l'habitude collective. Elles pèsent du poids des
choix obligatoires, enferment notre quotidien dans le corset d'une
discipline imposée. Elles servent à distinguer ce
qui est permis de ce qui ne l'est pas. Elles limitent le champ du
possible à l'étroite ouverture d'une existence
sans objet. Pour celui qui n'aime rien, ni personne, parce qu'il
n'est occupé que de lui-même, toute
règle semble arbitraire : scandaleuse contrainte ou
dérisoire à priori. Aussi n'est-il pas
étonnant que tant de gens ne voient, ne puis-sent voir dans
un rituel maçonnique que des singeries à travers
lesquelles se perpétuent des superstitions liberticides. C'est que, ne se sentant relié à rien, si ce n'est à ses préjugés et à ses propres habitudes, le profane ne peut entrer dans l'esprit de nos cérémonies. Son aveuglement ne lui permet d'en apercevoir que l'apparence, que l'enveloppe extérieure, et son ignorance le place dans la position d'un observateur affligé de surdité qui assisterait à un bal. Si les pas des danseurs lui semblent mécaniques, s'il ne voit dans leurs mouvements que de comiques contorsions, c'est qu'il ne perçoit pas le rythme qui les anime, n'entend pas la musique qui confère à leur attitude ou à leur posture la souplesse et la grâce de la vie. Un rituel n'a de sens que pour autant qu'il est
vécu Nous vivons, à ce qu'il paraît,
dans une société dite de progrès. Mais
combien sont-ils, ceux qui savent encore ce qu'ils y font
? ceux qui peuvent encore dire ce qu'ils savent ? Les comparer aussi à ceux de l'intellectuel
de service, à cette grenouille de la fable, tellement
gonflé d'inutile savoir que le cœur et l'esprit
n'ont plus la moindre place dans sa vie. Nous, nous ne pouvons qu'essayer d'élucider
le sens obscur de l'oracle. Allez, croissez et multipliez, remplissez
toute la terre. Eh bien ! c'est ce qu'on a fait. On en voit aujourd'hui
le résultat. La terre
délivrée des enchantements et des
maléfices de son
créateur, livrée à notre sans
merci, saisie par nous dans son devenir et portée
à notre crédit avec toutes ses
créatures animales, végétales et
minérales, tous ses trésors et toutes ses forces,
c'est notre monde assujetti à la toute-puissance de
l'argent, brisé par l'implacable tyrannie de la
quantité ! Non plus l’œuvre du
Créateur, mais ce qu'il en reste après son
retirement. D'innombrables troupeaux continuent d'ignorer nos
ménageries. Nos vaches s'obstinent à
paître une herbe anachronique. Nos vents demeurent
capricieux, nos tornades déraisonnables. Quant aux bêtes, elles seront humaines ou ne seront plus. Elles seront propres. Elles seront hygiéniques, comme les serviettes, définitivement débarrassées de leurs puces, de leurs tiques et de leurs poux, guéries de leurs instincts sexuels, de leurs griffes et de leurs crocs. Et nous pourrons alors vivre entre nous, réaliser une humanité enfin souveraine, entièrement conçue et réalisée par l'homme. Le pire ennemi de l'homme, c'est l'homme... Parole
rituelle. En pratiquant notre rituel, je me relie à la
Vérité : une Vérité qui me
dépasse infiniment, dont je ne suis qu'un grain vivant,
qu'un grain cherchant. La Franc-Maçonnerie est liée à ses rituels aussi étroitement que les doigts le sont à la main. Le rituel est aussi nécessaire à un Franc-Maçon, au développe-ment de sa personnalité et à son rayonnement que la boussole au pilote, que la monture au chevalier. En pratiquant notre rituel, je comprends tout à coup la joie immédiate, merveilleuse et que je ressens en voyant l'artisan penché sur son ouvrage. L'ébéniste glissant un pouce délicat sur le poli de sa planche, c'est un geste rituel. Le vase d'argile s'élevant et s'épanouissant comme une fleur entre les doigts habiles du potier, c'est un geste rituel, la beauté du coup parfaitement ajusté du tailleur de pierres c'est un geste rituel. Ces gestes rituels par lequel l'homme accomplit sa vie en réalisant son ouvrage, relient ce qu'il fait à ce qu'il est. Et ce sont des gestes d'amour. |
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