Obédience : NC | Site : http://www.lesia.obspm.fr | 14/01/2000 |
Naissance du Soleil et du Système Solaire
Il y a environ
4,5 à 5
milliards d'années, à la place du
système solaire se trouvait un nuage de gaz
comme il y en a tant dans l'espace. Une partie au
moins de
ce nuage provenait des restes de l'explosion d'une étoile
(supernova) beaucoup
plus ancienne qui, lors de l'éjection de ses couches les
plus externes, avait
enrichi l'espace en éléments chimiques lourds
(plus lourds que l'hélium). Mais
l'immense partie de ce nuage était formée
d'hydrogène et d'un peu d'hélium. Dans l'espace
interstellaire, la principale force qui agit, même
faiblement, est la gravité.
Aussi, les atomes du nuage de gaz se sont attirés
mutuellement les uns les autres.
La matière ainsi accrétée a
formé un nuage de plus en plus dense, attirant de
façon de plus en plus efficace les particules avoisinantes.
La partie centrale
de cette nébulosité s'est trouvée
soumise à la " poussée "
des atomes extérieurs attirés vers
l'intérieur. La densité et la pression du
centre ont augmenté, provoquant un accroissement de la
température. Quand la
température a
atteint environ 10 millions de degrés, des réactions
thermonucléaires
se sont enclenchées (voir
encadré). Celles-ci ont
provoqué la fusion
de l'hydrogène, quatre de ses atomes formant un atome
d'hélium, en libérant de
l'énergie. De la lumière est
émise : le Soleil s'allume. Après un
démarrage sporadique, il faudra attendre quelques millions
d'années pour que
les réactions thermonucléaires deviennent
permanentes. Quand ce " flash "
d'émission d'énergie s'est stabilisé,
les couches les plus externes du gaz
accrété ont été
repoussées par le rayonnement émergeant de la
nouvelle étoile.
Les atomes les
plus
légers (hydrogène, hélium) vont
être repoussés plus facilement que les atomes
plus lourds. Une partie du gaz de la nébuleuse initiale non
utilisé par notre
nouveau Soleil, va à son tour être
accrétée, formant les planètes (plus
chargées en éléments lourds
près du Soleil et en éléments
légers loin du
Soleil). A mesure que
les
milliards d'années s'écoulent, notre nouveau
Soleil tourne autour du centre de
la Galaxie (en 250 millions d'années environ) et
frôle (au sens
astronomique) d'autres étoiles qui vont capter une partie du
gaz restant qui
s'effiloche peu à peu jusqu'à n'être
quasiment plus qu'un souvenir. Le système solaire est né. Evolution stellaire Si l'on
s'amusait à
faire une sorte de photographie instantanée de la population
de la France, et
si l'on classait les gens en fonction d'un certain nombre de
critères, on
pourrait mettre en relation plusieurs d'entre eux. Par exemple, la
couleur des
cheveux, la taille, la pilosité, la souplesse de la peau en
fonction de
l'âge : on se rendrait compte ainsi que la
majorité des individus se
positionnent sur un diagramme caractéristique en fonction de
l'âge dans une
région de la courbe située, disons, entre 18 et
70 ans, avec pour chaque
critère des propriétés assez voisines,
alors que les variations seraient plus
marquées et plus rapides avec l'âge pour les
enfants et les vieillards.
Cependant, des écarts à ces moyennes
existeraient. Par exemple des adultes plus
grands ou plus petits que la moyenne, des enfants qui auraient grandi
" trop " vite. A partir de ce diagramme, si l'on nous
donnait les caractéristiques d'une personne, nous pourrions
l'y placer et en
déduire son âge approximatif. Schéma
du
Diagramme H-R, température, luminosité, et
évolution stellaire Les myriades d'étoiles que nous voyons dans le ciel possèdent toutes une histoire différente. Certaines sont nées récemment, d'autres sont très anciennes. Quand nous les observons et regardons leurs caractéristiques (luminosité, masse, température, âge), et que nous traçons sur un schéma les unes en fonction des autres, elles se placent dans des régions bien définies. Une telle figure s'appelle diagramme de Hertzsprung-Russel. C'est une représentation instantanée de la population stellaire, comme l'était la photographie de la France que l'on a évoquée plus haut. La majorité des étoiles, durant leur âge adulte, se place dans une région donnée appelée " séquence principale ", alors que les étoiles en formation ou en fin de vie vont sillonner d'autres régions du diagramme. De même, certaines étoiles particulières vont se situer en dehors de cette " séquence principale ". d'une géante rouge et d'une naine blanche - © Observatoire de Paris - Jean-Paul Zahn Evolution
du Soleil Quand
l'hydrogène du
centre du Soleil sera épuisé, les
réactions de fusion de l'hydrogène en
hélium
cesseront, et la température (de l'ordre de 10 à
15 millions de Kelvin)
sera insuffisante pour démarrer la réaction de
fusion de l'hélium en éléments
plus lourds. L'équilibre sera alors rompu, et la force
gravitationnelle
l'emportera : le Soleil se contractera, ce qui aura pour effet
de chauffer
son cœur. Cette contraction ramènera de
l'hydrogène des couches extérieures
vers le noyau. Cet hydrogène va alors fusionner à
son tour, mais le noyau va
continuer à se contracter et s'échauffer. Quand
la température y atteindra
100 millions de Kelvin, par suite de cette contraction, les
réactions de
fusion de l'hélium en carbone vont se mettre en route,
fournissant un
trop-plein d'énergie à l'étoile qui va
alors entrer rapidement en
expansion : son rayon va augmenter, donc sa surface, ce qui va
faire
diminuer la température de surface de l'étoile.
Le Soleil deviendra alors une
géante rouge, très chaude au centre (108 K),
et
" froide " en surface
(~ 3 000 K).
Ses couches
superficielles pourront alors dépasser l'orbite de la Terre. L'énergie libérée par la fusion de l'hélium en carbone est plus faible que celle libérée par la fusion de l'hydrogène en hélium. Donc la durée de vie de notre géante rouge va être environ 10 fois plus courte que le temps passé sur la séquence principale (l'âge adulte du Soleil). résultant d'une explosion d'étoile © NASA Lors du
" flash " de l'hélium
(c'est-à-dire lorsque se déclenche la
fusion de l'hélium en carbone), la violence du processus
pourra aller jusqu'à
éjecter les couches les plus externes du Soleil, formant ce
que l'on appelle
une nébuleuse planétaire (qui n'a rien
à voir avec les planètes, malgré son
nom), nuage de gaz qui va s'éloigner peu à peu de
l'étoile pour finir par se
disperser dans l'espace, et peut-être participer à
la formation d'un nouveau
système stellaire. Quand l'hélium du cœur aura fusionné, une nouvelle contraction va ramener vers le centre de l'hydrogène et de l'hélium non consommés, faisant reprendre avec violence les réactions nucléaires. Quand ce dernier combustible aura brûlé, la gravitation reprendra ses droits, jusqu'à ce que la pression interne la compense (le Soleil n'a pas une masse suffisante pour que la température atteinte au centre permette la fusion du carbone). Le Soleil se stabilisera alors sous la forme d'une naine blanche d'un rayon de l'ordre de celui de la Terre, avec une densité d'environ 1010 (eau = 1). Les dernières réactions nucléaires s'éteindront peu à peu et le Soleil deviendra une naine noire (n'émettant plus de rayonnement), cadavre d'étoile. |
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