GODF | Loge : NC | Date : NC |
Les Liens vers plus de 15 Planches sur ce sujet, sont au sommaire du Recueil R189 : Les Colonnes J&B et les Grenades |
Les
Deux Colonnes I1 y a cela
un peu plus d'un an, alors apprenti, je vous
présentais un travail pour passer au grade de compagnon. Une
année de silence,
à l'écoute de mes frères, pour
découvrir le travail en Loge et les grands
principes qui fondent notre Ordre. Une
année d'échanges, où j'ai appris
beaucoup en
acceptant les règles multi-centenaires que nos anciens ont
forgées tout au long
de leurs rencontres. Il est
toujours agréable de revenir sur ces moments
passés
dans les ateliers sur la colonne du Nord, où la chaleur
humaine le dispute à la
franche amitié ! Ayant obtenu
le grade de compagnon, j'ai tout d'abord
changé de place dans le Temple. Je me suis
retrouvé sur la colonne du Midi,
sous le regard attentif du Premier Surveillant, place que je m'honore
d'occuper
à chaque tenue. Ainsi, au
fil des mois, de réunions en agapes
fraternelles, de conversations chaleureuses en travaux importants je
n'ai cessé
de tailler la Pierre Brute, afin d'améliorer mes
connaissances pour mieux
comprendre le monde et faire triompher mes idéaux. Apprenti,
Compagnon, le Temple est pour moi, l'endroit
essentiel où se construit la Franc -Maçonnerie.
C'est dans ce lieu que tout se
façonne, c'est de ce
lieu que tout se développe. En son sein tout est symbole et
rappelle les étapes
que nous devons franchir pour mieux connaître le
monde et ses mystères. C'est
au cours des séances que nous avons ensemble, que se
découvre progressivement tout
ce qui le constitue. Aujourd'hui,
je vous propose d'étudier un des
éléments qui
forme le tableau de l'apprenti et que l'on retrouve bien sûr dans celui de compagnon,
c'est-à-dire : Les deux colonnes du Temple. Edmond
GLOTON, dans la Chaîne
d'Union rappelle
avec concision la place qu'elles doivent
occuper dans nos ateliers : "Beaucoup de nos frères pensent
à tort qu'il
faut pour abriter les travaux de leur atelier un local
spécialement aménagé.
N'importe quelle salle peut convenir, du moment que le tracé
de la loge figure
entre les colonnes". Cet
élément essentiel au Temple, que nous avons en
permanence
sous les yeux, provoque de nombreuses réflexions, voire des
interrogations.
Aussi, je me propose d'envisager tout ce qui peut, de près
ou de loin, nous permettre
de mieux comprendre l'intérêt que nous avons, de
considérer ce sujet sous tous
ces aspects. Bien
entendu, sur le plan architectural, les colonnes ne
sont pas nées dans l'esprit de l'homme par hasard. En effet,
il y a plusieurs
centaines de milliers d'années, nos ancêtres
vivaient dans des grottes ou des
abris pour se protéger, se reposer. Dans les
forêts, ils ont découvert
naturellement ce que pouvait représenter un tronc d'arbre
qui s'élève vers le
ciel. Dans les grottes ils ont rencontré des
concrétions calcaires :
stalagtites et stalagmites qui ne pouvaient que les inspirer. De
là bien sûr, est née toute une
symbolique, où
l'imaginaire humain se développant, a conduit les hommes
à modifier lentement
leur mode de vie. En coupant
les arbres, ils ont exploité un matériau
différent de ceux qu'ils avaient l'habitude d'utiliser :
l'os, la pierre. Je ne
m'étendrai pas sur toutes les religions primitives
qui ont vénéré l'arbre et sa forme en
trois parties : les racines : la vie ; le
tronc : la force ; le feuillage : l'espoir, symbolique constamment
employée par
les hommes jusqu'à nos jours et ce sont ces formes
étranges qui décorent de
nombreuses grottes, qui ont servi nos premiers artistes pour
leur
représentation du monde et de sa magie. Déjà,
nous pouvons sentir l'approche informelle qu'ont eue
ces premiers hommes, du monde extérieur et du monde
intérieur, à travers ces
formes identiques, apparentes ou cachées, données
aux profanes ou révélées aux
initiés, que nous avons
intellectualisées, stylisées, sous forme
de colonnes. Au fil des
millénaires, nos ancêtres ont saisi tout
l'intérêt qu'il y avait à utiliser
cette forme pour construire leur habitation.
Des maisons sur pilotis aux cabanes sommaires, le tronc de l'arbre a
permis la
sédentarisation des tribus vagabondes à la
recherche de nourriture, donnant
donc naissance à l'agriculture, mais aussi aux premiers
villages, lieux
essentiels où allaient se développer les
civilisations. On retrouve à travers
les fouilles archéologiques les différents
procédés employés pour la
construction,
où devaient se marier avec une grande précision
deux dimensions essentielles :
l'horizontale et la verticale. Le passage
à la pierre se fait tout naturellement lorsque
l'homme veut donner à la construction une importance magique
ou religieuse,
c'est-à-dire, intégrer la dernière
dimension qui nous échappe ou qui nous fuit,
je veux dire : le temps. Ainsi, les
premiers édifices qui accueillent, ou
permettent un culte, sont des temples, où les colonnes sont
les éléments indispensables
à sa solidité. Lente
progression de l'esprit de l'homme qui affirme sa
place sur la terre, en prenant possession du sol pour organiser sa vie
sociale
et chercher à comprendre le monde qui l'entoure en
élevant des temples à la
gloire de forces qu'il craint ou qu'il vénère. Ainsi,
techniquement, toute construction quelle qu'elle
soit, des premiers âges jusqu'à nos jours, ne peut
se passer de cet instrument
indispensable, capital qu'est la colonne ! Je ne me
prive pas du plaisir de vous rappeler quelques
vers de Victor Hugo, dans un de ses plus
célèbres- poèmes : "
endormi", tiré de la Légende
des
Siècles : "Et ce songe
était tel, que Booz vit un chêne qui,
sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu. Une race y montait
comme une
longue chaîne. Un roi chantait en bas, en haut mourait un
dieu !" A travers
toutes les formes de l'art, les hommes ont mêlé
à leurs oeuvres les colonnes, ou comme pièce
principale, ou
comme
décor. Des temples
grecs ou romains aux tableaux de Piero Della
Francesca, de Buren aux monuments à la gloire des
ancêtres; nombreux sont les
artistes qui ont rappelé ou utilisé cet
élément indispensable à la
construction
de l'humanité. Car, bien souvent le commun des mortels a
oublié la place
essentielle que jouent les colonnes, pour la construction du monde, une
marche
vers un avenir meilleur ! Tout savoir,
toute connaissance, toute découverte, se
construit et ne peut se développer qu'à partir de
basés solides, et c'est la
colonne qui en forme le squelette, entre la base qui prend appui sur la
terre
ferme et le chapiteau qui en est l'extrémité.
Tout nous montre que, sans elle,
plus rien de concret ou de positif ne peut exister. Elle devient le
symbole de
la solidité que Samson, prisonnier des Philistins
remit en question en
écartant les colonnes de leur temple, qui, en s'effondrant
offrit à son peuple la victoire. Plus les
colonnes du temple seront solides et assurées,
plus difficile sera la tâche de ceux qui veulent
l'ébranler: Au-delà de leur
place symbolique, à l'entrée de notre demeure,
face à nous, elles nous
rappellent en permanence, que pour. assurer la
continuité de notre labeur,
nous devons constamment œuvrer sans relâche
à la construction d'une vie
meilleure en respectant les grands principes qui sont les
nôtres, socle de notre
action. Symbole de
solidité bien sûr, mais symbole de vie aussi,
comme l'arbre où la base en est la racine qui va puiser dans
la terre des
ressources nécessaires, indispensables à tout
développement. Le lien est très
fort entre les différentes parties qui la constitue, comme
l'arbre formant un
tout. Ainsi, les hommes ont souvent dressé des colonnes un
peu partout sur la
terre, pour symboliser la vie et tenter de laisser l'empreinte
indélébile de
leur passage. Car,
au-delà de la vie qu'elle représente à
travers le monde végétal,
elle est aussi représentation humaine.
Représentation sensuelle, la colonne est
un phallus dressé comme signe de
fécondité et de reproduction. L'homme
marque
en l'érigeant sa puissance dominatrice sur le monde
dangereux qui l'entoure.
Elle est là, pour signer sa présence, et que
d'autres après lui, qui seront nés
de sa semence, pourront contempler. C'est debout que l'homme avance
dans le
temps, déchirant le voile de l'obscurité qui
l'entoure, il veut montrer qu'il
est lui-même par sa position verticale, celui qui construit,
celui sur qui tout
repose. Je
reviendrai sur ce symbole très fort de l'homme
dressé
devant l'univers qui l'écrase. Les deux
colonnes qui signent l'entrée de notre temple
sous la voûte constellée d'étoiles nous
rappellent sans cesse ce que nous
sommes, et ce vers quoi nous nous dirigeons. Ce mariage
magique, entre des hommes amis, des colonnes
dressées, l'univers infini, doit nous inciter à
la plus grande et profonde
méditation sur notre devenir, la place que nous occupons
dans la création. Je
terminerai la dimension symbolique des colonnes en rappelant
brièvement ce que tout à l'heure
j'évoquais au niveau de la verticalité : sa
base forme une équerre parfaite qui lui permet d'ailleurs de
rester en place
sans aucun appui extérieur. Liant
l'horizontale et la verticale, la colonne symbolise
l'espace. L'équerre
qu'elle forme avec le sol, rectifie, ordonne la
matière, symbolisant la droiture, le respect des lois, des
règlements. Symbole
permanent que l'on retrouve sur le tableau de l'Apprenti et du
Compagnon. Enfin, elles
sont doubles, c'est-à-dire qu'elles nous
incitent à réfléchir sur la
dualité, donc sur le nombre deux. A
l'entrée du Temple, deux colonnes qui encadrent la
porte, nous ouvrent le passage avant d'aller prendre place pour
commencer les
travaux. A la
question : "Comment avez-vous été reçu
compagnon
?", notre réponse a été : en passant
de la colonne du Nord à celle du
Midi. La colonne J, dont la couleur est rouge, correspond au soleil et
signifie
la raison, dont la clarté dissipe les ombres de l'erreur. La
colonne B, dont la
couleur est blanche, correspond à la lune. Cela veut dire
que la raison
elle-même a besoin, pour donner toute
sa mesure, de sensibilité, de sentiment,
d'imagination. Ainsi, grâce à la
discipline de la raison dont il ne doit
jamais se distraire, le Compagnon peut, doit s'élever
à la conception
imaginative, réglée elle, de ce qui pourrait et
devrait être. Ainsi, en
passant entre les deux colonnes, à l'entrée du
Temple, nous franchissons une étape qui nous conduit en un
lieu sacré, chargé
d'histoire, de symboles. ` En effet, il
faut retourner dans le passé pour saisir
toute l'importance de ces colonnes qui indiquaient l'entrée
du Temple de
Salomon. La Bible nous le décrit. Pour y
pénétrer, il fallait passer entre deux
colonnes que le roi Salomon avait fait exécuter par HIRAM de
Tyr, de la tribu
de Nephtalli, homme sage, intelligent, ayant une grande
connaissance d'un
noble matériau qui est l'airain. La Bible
nous explique leurs mesures : dix-huit coudées de
hauteur, douze de circonférence, douze à leur
base ; leurs chapiteaux cinq !
La somme de ces nombres correspond au, nombre des constellations et des
signes
du zodiaque. Reliées entre elles par un portique, elles
donnent accès à un lieu
sacré. Leur solidité grâce à
l'airain devait leur permettre de résister au
temps, et au déluge. La colonne
de droite fut nommée Jachin et celle,
de gauche Boaz. Le mot Jachin s'écrit
en hébreu avec les lettres Iod, Caph, lod, Nun. Le mot Boaz
s'écrit avec les
lettres Beth, Aïn, et Zaïn. Nous retrouvons,
grâce à ces lettres une autre
écriture. Jakin avec un K et Booz avec deux 0. Bien
sûr, ces appellations ne
relèvent pas du hasard ou de l'improvisation. De nombreuses
études ont été
faites à leur sujet. Il n'y eut jamais de contestation sur
le sens symbolique
de ces deux colonnes. La première étant
suffisamment caractérisée comme
masculine par le
Iod initial qui
la désigne communément. Ce
caractère hébraïque correspond en effet
à la masculinité par excellence. Beth,
la deuxième lettre de l'alphabet hébreu, est
considérée, d'autre part, comme
essentiellement féminine, car son nom signifie
maison, d'où l'idée de
réceptacle,
de caverne, d'utérus. La colonne
J, qui correspond au soleil est donc masculine,
active. La symbolique des couleurs- exige qu'elle soit rouge. La
colonne B qui
correspond à la Lune est féminine, passive, donc
blanche ou noire. Ces deux
symboles nous montrent bien l'antagonisme des
forces qui règlent la marche de l'univers, l'antagonisme qui
forme l'humanité,
porte le monde dans lequel nous vivons. Au-delà
de cet affrontement, il y a une profonde et très
secrète complémentarité, car, l'une et
l'autre se nourrissent mutuellement,
forment un tout que nous découvrons au sein du Temple, sous
la voûte étoilée,
en direction de l'Orient où siège le
Vénérable. De ce triangle parfait reliant
les trois forces essentielles qui portent notre action, nous
siégeons de part
et d'autre pour ne point rompre le lien magique qui façonne
notre Ordre. Pour faire
respecter celui-ci, est placé, devant chaque
colonne, un surveillant, qui, comme son nom l'indique, veille au bon
déroulement des travaux des Frères
placés de part et d'autre de l'entrée se
faisant face en deux colonnes, correspondant à la lettre J
et la lettre B. Les deux
colonnes formées par les Frères sont les bornes
du monde créé et de même que les
surveillants ont sous leur dépendance les
Apprentis et les Compagnons, de même les deux colonnes
correspondent aux
surveillants. Derrière le premier surveillant se
dresse la colonne B. Il doit
surveiller les travaux des compagnons placés devant. C'est
la colonne du Midi.
Derrière le deuxième surveillant se dresse la
colonne J, dont la mission est
l'instruction des Apprentis. C'est la colonne du Nord. Ces
colonnes, autrefois, étaient dressées
extérieurement
de chaque côté de la partie principale du Temple.
Elles correspondaient aux
obélisques des sanctuaires égyptiens. Elles
étaient couvertes de hiéroglyphes
ou de dessins mystérieux, que les initiés, seuls,
devaient apprendre à saisir
le sens. Le salaire
reçu auprès de celles-ci, n'a rien de
matériel,
c'est l'instruction initiatique sur laquelle veille les surveillants. A l'image du
matériau utilisé : l'airain, alliage noble de
différents métaux : étain;
argent, cuivre, elles représentaient
l'incorruptibilité,
l'immortalité, l'inflexible justice. Elles sont
généralement surmontées de
trois grenades ouvertes, les graines noyées dans la pulpe
transparente
symbolisant les Maçons unis entre eux par un
idéal commun. Les lys qui
les décorent évoquent la flamme pure,
fécondante qui doit briller dans chacun de nos coeurs, et
nous aider tous
ensemble, à faire triompher notre idéal. Sept rangs
de chaînes les entourent, placés entre les
grenades et les lys. Elles ont une double valeur symbolique. Tout
d'abord,
elles suggèrent les liens qui emprisonnent les profanes, les
maintiennent dans
l'ignorance, chaînes dont nous avons su nous
libérer, qui, maintenant, deuxième
symbole nous unissent définitivement. Ainsi, elles
réunissent ce que nous faisons
régulièrement
en nous donnant la main, pour mieux travailler ensemble : les
symboles de
fécondité, d'union. C'est pour
toutes ces raisons que les Frères qui ont fait
circuler le tronc de la veuve et le sac aux propositions,
viennent se placer,
côte à côte entre les colonnes, face au
Vénérable et attendent le signal pour
les remettre à sa
disposition. De
même, lorsque s'installe le Collège des Officiers,
c'est entre celles-ci qu'ils sont acclamés par tous les
Frères réunis. Seul, le
Pavé Mosaïque déplace la ligne droite
qui relie
l'axe médian entre les deux colonnes, et le
Vénérable. Aucun Frère ne lui
tourne le dos. Nous sommes là pour garantir, assurer le lien puissant, secret qui
doit en permanence affirmer l'unité, la
fécondité,
et l'éternité de nos travaux. Chacun à
sa place, séparé du monde profane par la
porte du Temple et ses deux colonnes. Je
rappellerai brièvement que suivant le rite auquel l'on
travaille, la place des surveillants est inversée
comme le sont les lettres J
et B accrochées aux colonnes. Au-delà de ces
différences, il y a le symbole
attaché à la
complémentarité de ces deux espaces, qui, en se
faisant face
forment une partie unie, laborieuse, disciplinée
pour aider tous les Frères à
travailler ensemble en s'inspirant des idées que portent en
elles les deux
colonnes fermant l'entrée de notre demeure et que vient
achever le Vénérable
Maître assis à l'Orient. Tableau
parfait de l'harmonie qui enveloppe la Loge, quand
les travaux commencent. Harmonie que nous retrouvons sur le tapis de la
Loge
posé en son milieu sur le Pavé Mosaïque. Symbole du
tableau mystique du grade de Compagnon ou les
deux colonnes reposant sur le Pavé Mosaïque sont
entourées de tous les
attributs qui constituent notre travail, notre but. Au-dessus de
la colonne B : le Niveau ; de la colonne J :
la Perpendiculaire, reliés entre eux au milieu de celles-ci
par le compas,
pointes en haut, ouvert sur la lettre G aux cinq sens. Ainsi,
nombreuses sont les étapes à franchir, lorsque
l'on
se dirige vers l'Orient. Nombreux sont les signes qui nous guident vers
plus de
générosité, de perfection.
Lé travail que nous avons commencé n'est jamais
achevé. Mais avant qu'il soit entrepris, il faut d'abord
franchir la porte sur
laquelle on peut lire bien souvent : LIBERTÉ
- ÉGALITÉ - FRATERNITÉ, et passer
entre les colonnes. Comme je le
rappelais au début, Edmond GLOTON résumait
que, pour abriter un atelier, il suffisait que le tracé de
la Loge figure entre
les colonnes. Au nombre de deux, bien sûr. Deux
seulement car elles forment
ensemble deux parties d'un même tout. Elles sont face
à face, en opposition,
chacune représentant un symbole différent, au
contenu conflictuel, donc de
réflexion, somme d'équilibres
réalisés ou de menaces latentes. Ce dualisme
qu'elles incarnent, sur lequel repose toute
dialectique, tout effort, tout combat, tout mouvement, est
source de progrès,
de vie. Ce principe de division porte en lui le principe de
multiplication,
donc générateur de
fécondité. Nous le retrouvons dans les
différentes
civilisations qui nous ont précédées,
où la mort et la vie, le mal et le bien
ont pris différentes formes matérielles,
spirituelles ou intellectuelles. Nous avons
découvert le principe actif de ce dualisme dès
la naissance, où notre corps est formé de deux
parties, du visage jusqu'aux
membres. La beauté ou la laideur, la force ou la
faiblesse,
l'intelligence ou la bêtise sont les aspects
différents que peut prendre
l'individu, donc son équilibre. Ainsi,
lorsque les colonnes évoquent les principes de
masculinité
ou de féminité, elles rappellent en permanence
notre profonde, éternelle
dualité, homme et femme, ou éternelle
ambiguïté : homme ou femme, ou
éternelle
complémentarité : homme/femme. De
même la science, instrument de connaissance, outil
salvateur contre l'ignorance, l'absurdité
séparant le vrai du faux, qui s'est
développée sur ces contradictions, a fait germer
les plus grandes théories, sur
le principe magistral de la thèse et de
l'antithèse, ouvrant ainsi la porte à
des solutions qui nous conduisent à mieux comprendre le
monde, mieux agir pour
l'avenir de l'humanité. Les vertus conjuguées des deux éléments essentiels qui constituent la base du devenir de l'univers, forment une puissance infinie où l'espace et le temps se confondent. L'absurdité de notre vie n'a d'égal que le sens de notre mort. Ainsi, tout simplement, au sein de ce temple, fraternellement rassemblés devant les colonnes, sous le regard de notre Vénérable Maître, nous essayons de construire, dans la contradiction, le dualisme, ce monde, plus juste, plus solidaire, auquel nous aspirons tous, que nous voulons, loin de tout égoïsme, malsain, faire partager demain, à ceux qui, au-delà des colonnes, dans le monde profane, veulent frapper à la porte du Temple. C\
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