Obédience : NC | Site : Lurker R.A.M. | 10/03/2007 |
L'Etude et la compréhension " Le symbole
enseigne avant tout la modération nécessaire
à celui qui s'y confronte :
il n'y comprend que ce qu'il est capable de réaliser dans une lente ascension au plus profond du sommet intérieur. " Marie-Louise AUCHER L’étude
et la compréhension des symboles
reposent sur beaucoup d’ambiguïtés. La
première d’entre elles est de se convaincre, si ce
n’est pas déjà fait, que ces
signes n’ont pas de véritable sens. Seule
la dimension que l’on peut leur donner leur
confère une signification. Il est
inutile d’essayer de
« sentir », de
« s’ouvrir »
à la
Connaissance, car cette énergie n’existe
qu’en chacun de nous, elle participe
du Soi et le seul moyen de l’atteindre est le silence
intérieur. Elle ne se
glisse pas en nous, ni ne révèle... Dans ce cas,
les symboles ne sont rien de
plus que des outils, des
« tremplins » permettant de
s’élever dans la
réflexion. Il est important de comprendre que ce genre d’étude, pour être efficace, doit permettre de répondre à deux questions fondamentales : - qui tenait la plume aux origine de l’écriture - à quoi me servent les symboles. Et
n'offre qu'une conclusion : seule l'étude importe
à l'initiation. On s'initie
soi-même n'est-il pas ? A
la première question il est impensable de
répondre « Dieu » car
cette
réponse ex abrupto signifie la fin de la recherche, le
dénie de responsabilité
et le constat d’une impossible évolution. En
effet, si ce qui est écrit l’a
été
par Dieu, il est inutile de chercher un sens, un message, car, par
définition,
Dieu ne peut être approché et
l’affirmation péremptoire du dualisme donne
à
constater qu’il est impossible à l’Homme
d’atteindre la sagesse qui préside à
l’écriture. La réponse
« Dieu » est, en fait, une
injonction à la
soumission, à accepter la
« vérité »
telle qu’elle est donnée. Cela
est incompatible avec la recherche intérieure La
seconde interrogation est en fait, la suite de la première.
En effet, si l’on
se convainc qu’il est possible de remettre en cause, de
comprendre et de
s’expliquer les termes des rituels, des textes
sacrés et de tout autre
tradition, il est naturel de se demander à quoi ils peuvent
être utile
aujourd’hui. C’est une question à
laquelle il est difficile de répondre et
cette difficulté amène certains à
revendiquer la nécessité de
« moderniser » les symboles.
L’argument est évident : si
l’on ne
peut pas accorder les symboles à nos besoins
aujourd’hui c’est tout simplement
parce qu’ils sont obsolètes. Il est bien
évident que cela ne vient à
l’idée de
personne de se dire « je n’ai rien
compris ». D’abord parce que je
suis Maître et ensuite, je me propose à moderniser
le symbolisme donc, cela
prouve que j’ai tout compris. J’ai bien peur
qu’une telle démarche ne justifie
pleinement l’idée qu’une
cérémonie ne suffit pas à faire un
initié. A quoi peuvent me
servir les symboles ? C’est
la question fondamentale. Comment puis-je traduire ma lecture
symbolique au
quotidien ? Une équerre est-elle une
équerre ? Un compas, un
maillet ? Pour
comprendre les symboles, l’esprit doit sortir des
vérités acquises, prendre du
recul. Mais
surtout, il ne faut jamais opublier qu'ils sont l'expression d'une
certaine
forme de compréhension du monde. Il ne sert à
rien de s'affirmer que la pensée
qui les a produit est éternelle, car, en tout
état de cause, nous ne la
connaissons pas et ne pouvons que l'imaginer... C’est
seulement à partir de ce recul que la
compréhension prendra forme. Le terme
employé nous en donne la teneur Symbolus
" signe de
reconnaissance ", du grec sumbolon,
qui désigne un morceau
d'objet partagé entre deux personnes pour servir entre elles
de signe de
reconnaissance. « Mes
Frères et mes sœurs me reconnaissent pour tel
Vénérable Maître ».
Les décors d’une Loge, les signes, les
attouchements, les mots, les rituels, l’ensemble du
thésaurus prend la forme
d’une toile impressionniste. Tous
ces signes forment un vocabulaire, une fonction communicante
adaptée à l’homme
et à son environnement. L’Homme crée
l’écriture pour véhiculer sa
pensée. La
Nature, la Création… voire, l’Eternel,
créent les symboles pour communiquer
avec l’Homme mais ces signes sont aussi inscrits en nous dans
la mesure où la
Nature existe avant nous. Nous
ne faisons que la découvrir, la définir, en
prendre conscience. Si le monde
dans lequel nous vivons était différent, nous ne
serions peut être pas là pour
le décrire. Moderniser les symboles c’est
moderniser la Création. En a-t-elle
besoin, et surtout, en sommes nous capable… Un texte
gnostique appelé « le
testament d’Adam » décrit une
conversation avec YHWH au cours de laquelle
celui-ci dit à Adam : « Je te
ferai Dieu, mais pas maintenant, dans
un grand nombre d’années ». Les
outils qui nous entourent sont-ils suffisant à la
création du monde ? Les
signes sont dans les formes du monde, les sciences sont inscrites dans
notre
environnement comme une mosaïque multiple2.
Plus on s’approche et moins le dessin
général se
comprend, plus on fixe l’attention sur un point particulier
et plus son sens
échappe à l’entendement. Dès
lors que le tableau prend forme, avec
l’éloignement on distingue l’immense
écart entre l’ego et le Soi. C’est
en quelque sorte le tableau du Silence 1 Paris 1908 -
Aix-en-Provence 1994 Cantatrice
- fondatrice de la Psychophonie
Marie-Louise
Aucher découvrit empiriquement les rapports entre les sons,
le corps et
l'esprit de l'homme, fondant ainsi une nouvelle discipline
thérapeutique, la
Psychophonie, à cheval sur le corporel et le psychologique. 2- R.A. Schwaller de Lubicz décrit les symboles dans « Le miracle égyptien » (collection Champs – Flammarion), de la manière suivante. « Elément d'une mémoire collective, qui parle à ceux qui partagent la même conception spirituelle, qui permet d'éveiller une idée, le symbole permet de percer l'essence des choses, de retrouver des jalons sur la voie initiatique. Chacun peut y puiser selon sa conception du moment, selon son propre degré de réalisation spirituelle. Cette forme de raisonnement reste incomprise pour beaucoup car le symbole est le véhicule de la pensée traditionnelle, la survivance d'une science sacrée. La signification incluse derrière le symbole contient à la fois le passé et l'avenir en gestation. Il est ainsi plusieurs possibilités de définitions suivant le degré de connaissance de qui l'interprète. Le symbole est le lien entre l'homme et le divin, il n'est qu'un commencement, la route reste à faire. Il faut du temps pour l'intégrer car c'est un signe énigmatique, d'expression mystérieuse, véhicule d'un langage universel, il n'impose rien mais suggère. Le chemin de chacun reste rigoureusement personnel. … Il est difficile d'en parler, car il est la profondeur même, son sens reste incommunicable car sa signification se situe à la racine même de l'universel, il ne peut que suggérer, c'est à dire " mettre sur le chemin de l'éveil ". Ses sens sont multiples et apparaissent sous divers aspects, cependant finalement ils n'ont qu'une seule interprétation, profonde et éternelle. » Bien que particulièrement dualiste, cette formulation reste parfaitement claire sur le point particulier d’une définition du symbole comme outil de communication. |
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