Serment de
l'Apprenti RER(ancien)
Moi, N,N... je
jure et promets sur le Saint Evangile, en face du Dieu tout puissant,
Grand
Architecte de l'Univers, et devant cette respectable
assemblée de
Francs-Maçons, de ne jamais révéler
par aucun écrit, gravure, imprimerie, ou
parole dans quelque langue ou caractère que ce soit, et de
ne pas donner
occasion qu'il soit révéler par quelqu'autre,
aucun des mystères qui vont
m'etre confiés aujourd'hui, ou qui pourront
l'être à l'avenir, concernant
la Franc-Maçonnerie.
Je promets de même de ne pas me faire connaître
pour Maçon à qui que ce
soit, que je n'aurais pas reconnu pour tel et
appartenant à une vraie et
parfaite Loge, après m'en être assuré
par les recherches les plus sûres, et
l'avoir éprouvé par les signes et moyen
usités ; comme aussi de ne jamais
entrer ni fréquenter aucunes loge dont
l'authenticité ne serait pas
reconnue à toute épreuve.
Et si jamais je venais à
manquer à mon présent engagement, je
consent
dès à présent d'avoir la
tête coupée, le cœur arraché
ainsi que la langue
et les entrailles, mon corps brûlé, et mes cendres
jetées au vent ; afin
qu'il ne reste plus aucune mémoire de moi parmi les hommes,
ni parmi les
Francs-Maçons, ainsi que Dieu me soit en aide!
Je reviens, mon Cher Frère, à
l'explication des cérémonies de votre
réception; vous auriez dû sceller vos engagements
par l'effusion de votre sang,
mais l'ordre s'est contenté de votre sacrifice et ce
mystère a été
seulement figuré; vous avez donc été
reçu Franc-Maçon, par trois coups de
maillet donnés sur le compas dont la pointe était
posée sur votre coeur. Le sang
vous rappelle que ce fut par l'effusion du sang que l'alliance du
Seigneur fut
formée avec Abraham, père du peuple choisi, que
ce fut par le sang que la loi
donnée à Moïse sur le
Sinaï, fut pratiquée dans le Temple; que ce fut
enfin par le sang que la loi de grâce a
été établie et propagée.
Les trois
coups sur le coeur vous désignent l'union presque
inconcevable qui est en vous,
de l'esprit, de l'âme et du corps, qui est le grand
mystère de l'homme et du
Maçon figuré par le Temple de Salomon.
Vous avez été ensuite
renvoyé à l'Occident, pour y
recevoir la
lumière, mais le premier rayon a
été si faible pour vous, qu'à peine
avez-vous pu distinguer les objets, il a suffi
cependant à vous faire
apercevoir les épées qui étaient
tournées vers vous. Mon cher Frère, ces
épées
désignent les dangers infinis qui environnent l'homme dans
sa sombre demeure,
et qu'il n'aperçoit que lorsqu'il
commence à se connaître.
Le faible rayon de lumière que vous avez reçu,
est une des plus importantes
leçons que l'ordre puisse vous donner ; vous
sortiez d'une profonde
obscurité, qui vous retraçait les
ténèbres dans lesquelles est plongé
l'homme;
vous désiriez la lumière, mais vos yeux
étaient trop faibles pour la contempler
dans son éclat; on a dû vous y
préparer par d'utiles précautions.
Accoutumez-vous de bonne heure, mon cher
Frère, à penser que, quoique la
lumière soit faite pour éclairer tous les hommes,
cependant tous les yeux ne
sont pas également disposés à
la recevoir ; les préjugés forment
souvent une barrière
impénétrable à sa
clarté, sa force est victorieuse
lorsqu'elle se déploie, mais il faut provoquer cette force
par des désirs bien
épurés.
Evitez surtout de vous ériger en juge de votre propre
mérite, travaillez
seulement comme apprenti, à mériter tout
ce qui pourrait vous être utile,
et reposez-vous sur les soins des Maîtres, dont le devoir
sera d'aller au
devant de vous, lorsqu'ils vous rencontreront sur la route qui conduit
vers
eux.
On vous a replongé dans l'obscurité, on
vous a ensuite rendu la
lumière dans tout son éclat, et dès
lors, vous avez vu distinctement tous les
Frères armés pour votre défense, et
tous les autres objets que la Loge pouvait
vous offiir.
On vous a appris par là, que toute faible qu'est la
lumière que l'homme
apporte en naissant, s'il la néglige, il peut la perdre en
entier; mais qu'il
peut aussi l'accroître par le bon usage qu'il fera de cette
portion de lumière
primitive que le Grand Architecte, dont la clémence
tempère toujours la
justice, lui a conservé dans sa misère.
N'oubliez jamais, mon cher Frère,
que l'Ordre n'a mis sous vos yeux ces deux attributs de la
divinité, et pour
que vous vous rappeliez sans cesse, que né sous la justice,
la clémence répand
autours de vous les secours nécessaires pour diriger votre
volonté, vous
protéger et vous défendre.
La flamme qui a brûlé devant vous et
qui a passé comme un éclair,
vous apprend que celui qui s'enorgueillit de ses talents et de ses
découvertes,
peut en perdre bientôt tous les avantages, et que les
honneurs et la gloire de
ce monde, s'échappent devant lui comme une ombre, ne
laissant dans son coeur
que des regrets.
Les Surveillants vous ont reconduit à l'Orient par
les trois pas
maçonniques, et vous y avez reçu des
mains du Maître de Loge l'habit
caractéristique des Maçons, les signes,
l'attouchement, le mot et la parole de
votre Grade, pour vous faire reconnaître.
L'Orient maçonnique signifie la source et le principe de la
lumière que cherche
le Maçon, elle vous a été
représentée par le
chandelier à trois
branches, dont la lumière brûlait sur l'autel
d'Orient, comme étant l'emblème
de la triple puissance du Grand Architecte de l'Univers Cette
lumière, mon Cher
Frère, est le premier vêtement de l'âme,
l'habit qu'on vous a donné,
désigne par sa blancheur, la pureté dans laquelle
vous devez vous conserver. Le
signe séparant la tête d'avec le buste, vous
rappelle la supériorité originelle
de l'homme sur tous les animaux. Gardezvous donc d'assimiler sa
nature à
la leur. L'attouchement est le signe de l'union fraternelle que vous
avez formée
avec tous les membres de l'Ordre et le mot que vous avez
reçu rappelle le
principe créateur de toutes choses.
On vous a reconduit à l'Occident, pour
vous faire reconnaître en
votre nouvelle qualité par les Frères
Surveillants, par tous les officiers de
la Loge, et par ceux des Frères qui vous ont aidé
dans votre réception, ils ont
tous scellés cette reconnaissance du baiser fraternel. Mais,
mon Frère, si dans
l'un vous avez retrouvé celui qui a
été votre premier conseil, vous avez
dû reconnaître parmi les autres celui que le
Vénérable Maître vous avait
donné
pour guide dans vos plus pressants besoins, et certainement
il a un droit
particulier à votre reconnaissance. Je
laisse à vos réflexions le
soin d'expliquer tout ce qu'il y a d'important pour
vous dans ces
emblèmes.
Enfin, le Maître de Loge a chargé ce
guide fidèle de vous apprendre à
travailler sur la pierre brute, et dirigé par lui, vous avez
essayé vos forces
dans ce travail par la batterie de votre Grade; cette pierre brute est
l'emblème de l'apprenti Franc-Maçon qui, sortant
du tumulte des sociétés
profanes, commence à se
connaître, à sentir son ignorance et
reconnaît le pressant besoin de travailler
sérieusement à améliorer son
être.
La batterie de trois coups inégaux par laquelle vous avez
commencé ce travail,
vous indique le moyen de le faire avec fruit. Les deux premiers
précités
désignent la loi de la nature qui fut
donnée à l'homme, pour le diriger
dans le premier âge du monde, et la loi écrite qui
fut donnée à Moïse sur
le Sinaï pour le second âge; mais le dernier coup
détaché vous indique la
perfection de la loi de grâce pour le troisième
âge, et la force qui résulte
pour le chrétien de la réunion de toutes trois et
de l'accomplissement des deux
premiers.
Le Tapis que vous voyez devant vous, représente le Temple
fameux qui fut
élevé à Jérusalem
par le Roi Salomon à la gloire du Grand Architecte
de l'Univers Il est le type fondamental de la
Franc-Maçonnerie, et l'objet
continuel des profondes méditations des Maçons.
Vous ne sauriez donc trop vous
attacher à étudier le sens de tous les
symboles qu'il vous offre.
Je n'entrerai pas dans le détail de leurs explications;
elles vous seront
données par l'instruction particulière qui s'y
rapporte et que vous allez
bientôt entendre.
Vous avez reçu, mon Cher Frère, une ample
matière à réflexion:
travaillez
donc par vous-même à
pénétrer le sens de nos mystères, mais
défiez-vous
d'une curiosité indiscrète qui ne pourrait que
vous égarer. Méditez souvent les
questions et les maximes qui vous ont été
présentées aujourd'hui. Ne négligez
point les secours qui vous sont offerts pour assurer vos pas dans la
carrière
que vous venez de commencer. Choisissez vos modèles, et
consultez ceux qui,
d'après ces principes, vous auront paru les plus dignes de
votre choix.
Je ne doute pas, mon Cher
Frère, qu'en suivant cette voie, vous ne
bénissiez un
jour le moment où l'on a ouvert vos
yeux à la lumière.
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