Obédience : NC | Loge : NC | 05/2006 |
Les
Serments
Le
candidat à l’initiation
maçonnique prête plusieurs serments au cours de la
cérémonie.
Déjà,
dans les débuts de celle-ci, il doit plusieurs fois
confirmer sa motivation,
son désir de continuer, puis il acceptera de
prêter serment, il confirmera
celui-ci. Il faut voir là, de la part du rituel, la
volonté de faire affirmer
et réaffirmer le caractère volontaire de la
démarche du candidat, qui agit en
toute connaissance de cause. Il doit l’affirmer avant, le
confirmer après.
Evidemment, et comme d’habitude, le candidat pris dans le
tourbillon de ses
pensées n’analysera pas aussi finement les choses. D’une
façon un peu paradoxale, il
répondra à la fois passivement et par
l’affirmative aux questions qui lui
seront posées. Ayant accepté une fois pour toutes
les épreuves de l’initiation
il se contente de faire ce qu’on lui demande. Après
les voyages, le candidat
prête son serment ; Il est
prêté sur les trois Grandes Lumières de
la
Franc maçonnerie. Ce sont, précise le rituel, le
volume de la Loi sacrée, le
compas et l’équerre.
Le volume de la
Loi sacrée c’est la Bible ouverte au prologue de
l’Evangile de Jean. Agir
autrement, reviendrait à vider le rite de son sens. Il est
utile de préciser
que la Bible peut avoir un caractère religieux pour le
candidat, ainsi
d’ailleurs que pour certains membres de la Loge. Les trois
grandes Lumières
n’ont aucun caractère religieux, et le rite
écossais ancien et accepté est
ouvert aux hommes de toute confession ainsi qu’à
ceux qui sont agnostiques. Le
candidat a donc les pieds en
équerre, il a la main droite celle de l’action sur
les trois grandes lumières.
Il prête serment sous l’invocation du Grand
architecte de l’Univers et en
présence de la Loge, il se place sous son invocation, dans
un ordre selon
une loi cosmique.
Son serment ne
concerne plus uniquement lui-même, mais prend une toute autre
dimension ;
il est prêté en présence
d’une loge qui sert à la fois de témoin
et de garant.
Cette loge étant dûment consacrée, elle
est la représentante sur Terre de
l’ordre cosmique. Le
récipiendaire jure le
secret : il s’agit de ne
révéler aucun des secrets de la FM
qu’il va
découvrir, car il a subi avec succés sa
purification ; Il
jure
de respecter les principes
de l’Ordre et de suivre les travaux de sa Loge. L’obligation
d’assiduité est ainsi
reconnue par serment par le futur FM. Certes, la vie est difficile et
les
contraintes familiales ou professionnelles sont de plus en plus
lourdes. Mais
il est indispensable de se pénétrer,
dés le début, de l’obligation
d’assiduité
et d’en tirer les conséquences :
degré de priorité suffisant accordé
à la
Maçonnerie est l’affaire d’une vie, et
l’investissement en temps qu’elle coûte
sera largement récupéré par la suite
sur le plan du développement personnel. La
maçonnerie écossaise est un
Ordre initiatique, c'est-à-dire s’adressant
à l’individu qu’il veut faire
progresser dans la recherche de la Vérité. Mais
la spécificité de cette
démarche veut que, bien qu’individuelle, elle se
fasse au sein d’un groupe,
appelé LOGE, dans lequel l’apport de chacun
éclaire les autres et les aide à
élargir leur vision et donc à progresser. Les
maitres anciens sont là pour
montrer l’exemple . Le
nouvel initié jure d’aimer ses
sœurs et ses frères, il est surprenant
de jurer d’aimer des gens que l’on
ne connaît pas, que l’on a jamais vus, cet acte est
merveilleux c’est
ainsi reconnaître un devoir d’amour. La
dernière partie du serment concerne
la punition du parjure, ce que l’on nomme la
pénalité du serment ; ici
plus question de remords, mais d’avoir la gorge
tranchée ; au-delà de
l’emphase du vocabulaire archaîque, le contrevenant
est condamné à ne plus
pouvoir parler et avoir la tête séparée
de la poitrine, siège symbolique des
passions qui l’auront poussé à se
parjurer. En clair, il est invité par la Loge
ou tout simplement par lui-même à ne pas
céder à ses passions et à faire
attention à ce qu’il dit. Le
nouvel initié a reçu la Lumière,
il est conduit devant l’autel des serments, sur lequel il
voit les Trois
grandes Lumières, il confirme définitivement son serment, moment fort
dans une
cérémonie qui n’en manque pas, et
là
encore chargé de sens ; Le
nouveau maçon devient un Franc
maçon libre dans une loge libre, avec sous entendu
qu’il fait ce qu’il veut
maintenant ; en réalité pas du tout, il
a d’abord le devoir de respecter
tous ses engagements, il doit obéissance, en ce qui concerne
la FM du moins, au
vénérable de sa loge. « je
vous crée, constitue et
reçois « c’est par ces mots
que le néophyte est reçu FM cela se passe
à
l’orient espace auquel on ne peut accéder que sur
invitation du Vén. Genou
droit à terre, le vénérable debout
tenant dans sa main gauche l’épée
flamboyante,
et le maillet dans la main droite. Dans
la
même posture que le
néophyte, le chevalier était armé par
son suzerain, muni de son épée. IL
recevait alors les armes et son équipement, il en sera de
même pour le nouveau
FM ... Donc,
je
vous crée : dit le
vénérable en donnant un coup de maillet sur
l’épée posée sur la
tête du
néophyte. Ce verbe peut
apparaître d e
prime abord surprenant ; pourtant à la
réflexion il est particulièrement
adapté à la situation. Créer
c’est réaliser, faire quelque chose qui
n’existait
pas auparavant, ce qui est bien le cas du nouveau FM ; bien
sur créer au
sens le plus noble, c’est tirer du néant donner
vie : « au
commencement, Dieu créa le ciel et la
terre »Toutes proportions gardées,
c’est bien du même acte dont il s’agit.
Le profane peut être considéré comme le
chaos primordial dont le créateur va tirer son
œuvre, la création.
L’œuvre de la
maçonnerie va alors consister
à ordonner ce chaos,
c'est-à-dire, à
lui donner un sens. C’est ce que signifie, pour un
Vénérable, donner la lumière
à un profane : lui donner les moyens
d’éclairer sa progression. La
volonté, le maillet donne vie à la manifestation
de la spiritualité, l’épée
flamboyante. La vie spirituelle est communiquée au candidat
par le sommet de la
tête par lequel, symboliquement, il est en contact avec le
monde supérieur. Constitue :
dit le vénérable.
Cette fois ci l’épée touche
l’épaule gauche quand elle reçoit le
coup de
maillet. Constituer c’est donner une base légale
à quelque chose. Par les mêmes
instruments que précédemment, le
Vénérable assoit sa création dans le
monde.
Mais comme il touche l’épaule gauche,
c’est le coté affectif et intuitif du
néophyte qui est en jeu. Et
reçois dit le Vénérable en
posant l’épée sur
l’épaule droite du néophyte. Il est
reçu dans l’Ordre, apprenti
du rite, membre de la Loge qui l’a initié. Le
coté droit étant celui de la
force et de l’action, on peut en conclure que la FM
représente la partie
agissante du monde de l’esprit et des sentiments auxquels
accède le néophyte. Adouber
un nouveau chevalier
consistait à lui remettre son adoubement,
c'est-à-dire son équipement. De même
le nouveau maçon, va recevoir sa dotation, sous la forme d’instruction rituelle que va lui donner
le Gd expert et
le vénérable. Il
reçoit son tablier qui en fin
de compte n’est rien d’autre qu’un
vêtement de travail. Effectivement, puisque
tout de suite il va dégrossir une pierre. Les quelques coups
de maillet qu’il
va ainsi donner symbolisent son entrée dans le monde du
travail, mais un
travail particulier pour lequel il n’a encore reçu
aucune formation. C’est la
loge qui assurera celle-ci, comme le faisaient les loges
d’antan pour les
apprentis tailleurs de pierre. Ensuite
on lui remettra sa paire
de gants blancs, mais ça fera le sujet d’une autre
planche… Donc,
c’est fini, le nouvel
apprenti placé sur la colonne du nord, se voit restituer ses
métaux. Il
récupère sa personnalité civile,
qu’il avait abandonnée dans le cabinet de
réflexion. Il ne s’est pas brusquement
séparé de ses préjugés,
passions et
autres caractéristiques profanes par le simple fait de la
cérémonie. Mais il en
a pris conscience, au moins partiellement. Aidé de sa loge
et du rite, il est
armé au sens chevalresque pour les affronter.
L’apprenti FM qu’il est dévenu,
peut assumer sa personnalité profane et travailler
à son amélioration et
l’amour de son prochain. Il ne reste plus qu’au
vénérable à bruler le testament
philosophique, il était entré dans le temple
à la pointe de l’épée du
grand
expert, qui faisait là le lien entre le profane et le
sacré, il disparaitra
dans les flammes à la pointe de
l’épée flamboyante du
vénérable, symbole de son
autorité spirituelle. Le testament était
l’œuvre du vieil homme, celui qui est
mort, et dont la dépouille est restée dans le
cabinet de réflexion. Le franc
maçon, auquel il a
donné naissance
n’est déjà plus le même
homme. Le testament a joué son role, qui était de
faire
formuler ses aspirations au postulant. Il ne sert plus à
rien, il peut
disparaître. Les pensées
profanes qu’il
renferme, portées par l’épée
flamboyante, purifiées par le feu, vont
s’élever
vers la spiritualité. Il
n’en restera que quelques
cendres, remises au nouveau franc maçon à tire de
souvenir de ce qu’il était,
autrefois. J’ai dit B\
P\ |
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