Sacré,
rite et
symbole
Les
termes de sacré, profane, rite, symbole évoquent
immédiatement des réalités dans
l’esprit de chacun ; pourtant quand on
tente de les définir avec une certaine précision
on se retrouve souvent dans
une sorte de flou où les concepts échappent
à la recherche philosophique. Le
terme « symbole » par exemple,
peut prendre selon celui qui le
prononce des valeurs tout à fait différentes,
depuis une sorte de licence
poétique pour désigner une idée-force
jusqu’à des espèces
particulières d’êtres
doués d’un esprit et d’une vie propres.
Définir ces termes constitue tout un
aspect de la recherche contemporaine, depuis Emil Durckheim
jusqu’à Mircea
Eliade, en passant par Rudolf Otto ou Roger Caillois. Essayons,
juchés sur les
épaules de ces grands esprits, d’y voir un peu
plus clair.
Première
idée : les rites et les symboles ne
servent à rien ; je veux dire par là
qu’ils n’assurent - et ne
peuvent assurer - aucun pouvoir sur la matière,
contrairement à l’illusion
occultiste. Qu’est-ce que l’occultisme ?
Eh bien on peut définir ce
dernier en extension comme le regroupement de diverses
activités :
astrologie, tarot, alchimie, théosophie, etc. Leur point
commun est que les
adeptes tentent de se doter d’une maîtrise sur la
matière par des voies non
matérielles. S’ils étudient toutes ces
disciplines, c’est avec l’espoir
qu’elles vont leur offrir certains pouvoirs, dont
l’un des plus frappants est
bien entendu la pierre philosophale, qui dispense en même
temps l’immortalité
et la richesse absolue puisque tout ce qu’elle touche se
transforme en or. Ce
ne sont guère là qu’appétits
matériels dissimulés sous un vernis
spiritualiste.
On peut aller jusqu’à dire qu’il y a
là une trahison du sacré.
Deuxième
prise de position négative. Il convient
de ne pas confondre le domaine du sacré et celui du
religieux au sens
restreint. Les religions utilisent certes les rites, foisonnent de
symboles, et
elles viennent s’inscrire dans le domaine du
sacré. Mais en aucun cas elles ne
suffisent à le définir : elles sont loin
de le remplir. En effet on trouve
dans ce domaine sacré bien autre chose que du religieux, et
tout peut, pour
l’un ou l’autre d’entre nous, devenir
sacré. Un café où l’on a
emmené la femme
que l’on aime, une ouverture de nuages dans un ciel
d’été orageux, un petit
machin de plastique indéfinissable ramassé dans
la rue à un moment où notre âme
cherchait un signe. D’ailleurs, quand bien même les
religions le rempliraient,
ce champ du sacré, encore faudrait-il se demander de quelle
religion on parle,
car de l’une à l’autre les
différences sont souvent plus importantes que les
ressemblances. Qu’est-ce qui peut bien rapprocher un
bouddhiste (un athée,
puisqu’il n’y a pas de dieu dans le bouddhisme et
un être compatissant) et un
mollah iranien pour qui les deux seules choses qui comptent sont
qu’Allah est
grand et que Salman Rushdie soit mort ? Et ces
deux-là et un animiste de
Nouvelle-Guinée. Rien ne les rapproche donc, si ce
n’est qu’ils participent du
sacré, pratiquent des rites, manipulent des symboles. De
sorte que c’est le
sacré qui définira le religieux, et non
l’inverse.
Enfin le
sacré ne se confond pas avec
l’irrationnel. La claire raison peut se manifester dans ce
domaine de la même
façon que, dans la vie profane, elle n’a pas
toujours sa place. Ne confondons
pas rationalité et existence quotidienne. Il n’y a
pas plus de rationalité dans
nos vies quotidiennes que d’irrationnel dans les totems
indiens ou polynésiens.
Je me contenterai de deux exemples : 15 % des
Français ont voté Le
Pen aux dernières élections
présidentielles ; très quotidien et
parfaitement irrationnel. En ce qui concerne l’irrationnel de
la religion, une
petite histoire : dans une peuplade, tous les hommes vont
à la chasse et
posent des pièges. Quand une bête est prise, ils
la tuent et rentrent au
village où tous mangent la chair de
l’animal ; tous sauf celui dans le
pièce duquel elle s'est prise . Mais il ne pourra pas
participer à la chasse
suivante, sinon il courrait le risque de devoir encore se passer de
manger.
Religieux certes, et justifié par des tabous ; mais
plutôt bien organisé,
non ?
Partons
d’une idée simple. La vie humaine n’est
pas tout unie, comme celle d’un moustique ou d’une
tanche. On peut
grossièrement la diviser en deux parties : il y a
d’un côté ce qui est du
domaine de la vie de tous les jours, de l’utilitaire, du
nécessaire, manger,
boire, dormir, avoir un toit sur la tête. Et de
l’autre la part de l’inutile,
de ce dont on pourrait apparemment se passer. C’est
là à mon sens, le domaine
du sacré. Et de fait, à regarder
l’humanité, ce domaine est vaste. Manger est
nécessaire ; préparer une nourriture
bonne, voire agréable à la vue,
prendre du plaisir à la manger, à la regarder ne
l’est nullement. S’abriter
pour dormir est utile ; orner sa demeure, la consacrer
à un dieu,
l’orienter d’une certaine façon ne sert
à rien. Faire l’amour est nécessaire
(encore qu’il paraît qu’on peut survivre
sans), tomber amoureux pas du tout, et
en général plutôt source de
problèmes. Cette part de l’inutile,
voilà ce dont
l’homme pourrait apparemment se dispenser. J’y
place également, cela va de soi,
l’art et la littérature.
Ne croyez pas
pourtant que je veux dire que tout
cela, parce que c’est inutile, ne sert à rien.
Deux exemples. Si l’on étudie
les débuts de la métallurgie, on est
amené à se poser la question de savoir ce
qui a permis les plus grands progrès dans ce
domaine : la fabrication des
armes ou celle des outils. Qu’est-ce qui fait avancer
l’homme, la nécessité de
vivre ou le besoin de tuer pour se défendre ou
conquérir des territoires ?
Eh bien les archéologues sont d’accord
là-dessus. Ce qui a permis à l’homme de
progresser dans le travail du métal, c’est la
création de bijoux, la recherche
de la beauté. On voit à quel point la recherche
de l’inutile sert.
Autre exemple,
plus familier. On a coutume de
critiquer les voyages officiels, leurs pompes et, en
général celles qui sont
occasionnées par la représentation
démocratique, à peine moins dispendieuse que
les cours royales sur ce plan. Les Safranes, les intérieurs
Louis XV à dorures,
les jets du GLAM, cela coûte cher et il y a tant de pauvres.
Voilà à quoi
passent nos impôts. Les braves gens ont raison de
protester ; mais combien
d’entre eux accepteraient d’être
représentés de manière pauvre, R5,
HLM,
omnibus… Encore une fois l’inutile
apparaît nécessaire.
Et cela se
comprend bien. L’inutile, parce qu’il
est l’inutile, définit l’humain.
L’homme est en effet le seul de tous les êtres
vivants à se livrer à des besognes qui ne servent
à rien. Il est celui qui sait
trouver dans sa vie la place pour ce qui n’y a pas
d’utilité. À y bien
réfléchir les valeurs, droits de
l’homme, tolérance,
honnêteté,
fidélité,… n’en
ont aucune
Toutefois ce
sacré, cet inutile, cet humain, il
faut le gérer. Le laisser s’installer dans le
quotidien et proliférer sans
contrôle au milieu du nécessaire pratique pourrait
se révéler dangereux. Il
peut y avoir contradiction entre l’utilité
immédiate et les valeurs, nous le
savons tous. C’est, pour emprunter un exemple pittoresque aux
romans policiers
et aux feuilletons américains, le cas du prêtre
à qui le tueur s’est confié
dans le secret de la confession et qui se trouve pris en tenaille entre
la
nécessité de respecter son serment et celle de
sauver des vies. Il faut donc
séparer la vie quotidienne et l’inutile. Pour
protéger la première certes, car
l’inutile est une gêne, et il peut parfois menacer
la vie. Mais aussi justement
pour protéger ce dernier ; en effet,
puisqu’il gêne, la tentation de
l’éliminer, de s’en
débarrasser, est grande. Si nous ne vivons que pour le
beau, pour l’amour, la survie peut être
difficile ; si au contraire, nous
ne pensons qu’à celle-ci, si nous nous comportons
en parfaits pragmatiques,
alors il pourrait bien se produire que, rien ne nous distingue des
animaux.
Faire la part des choses est nécessaire, et c’est
à cela que servent les rites
et les symboles. En même temps ils placent sur un
piédestal cette part de
l’inutile et mettent en place une prophylaxie
destinée à l’isoler.
C’est
ce que montre Roger Caillois dans son livre,
L‘Homme et le Sacré. Pour définir le
sacré en général, il fait
référence à un
sacré particulier, celui que l’on nomme tabou.
« Le tabou se présente
comme un impératif catégorique
négatif. Il consiste toujours en une défense,
jamais en une prescription […] le domaine du profane se
présente comme celui de
l’usage commun, celui des gestes qui ne
nécessitent aucune précaution, et qui
se tiennent dans la marge souvent étroite laissée
à l’homme pour exercer sans
contrainte son activité. Le monde sacré, au
contraire, apparaît comme celui du
défendu : l’individu ne peut
s’en approcher sans mettre en branle des
forces dont il n’est pas le maître et devant lequel
sa faiblesse se sent
désarmée. » Bien entendu le
monde sacré n’est pas nécessairement
celui de
l’interdiction, et Caillois lui-même distingue deux
modes de la
religiosité : le tabou et la fête
où tout ce qui était prohibé devient
permis et même obligatoire, saturnales et autres orgies
refondatrices. Le sacré
de respect et le sacré de transgression. Peu importe
d’ailleurs le contenu de
ce qui est d’un côté ou de
l’autre de la barrière séparant le
sacré et le
profane, peu importe aussi le lien qui les unit ; ce qui
compte est cette
notion de séparation. Le sacré établit
des barrières entre différents modes de
l’humanité. C’est là sa
fonction. J’en veux voir une preuve dans le vocable
latin sacer, qui définit aussi bien ce qui est
sacré et ce qui est maudit. le
vates sacer était un poète sacré,
protégé et inspiré par Apollon,
Bacchus et
les Muses, mais l’homo sacer était maudit, et on
pouvait le tuer sans être
accusé de meurtre. On a coutume d’expliquer cette
contradiction en disant que
l’un était consacré aux dieux de
l’Olympe et l’autre aux infernaux.
N’est-il
pas plus simple de penser que l’un et l’autre sont
séparés de la vie
quotidienne, du monde normal, du monde profane, le premier en sortant
en
quelque sorte par le haut et l’autre par le bas ;
c’est cette séparation
qui constitue le point commun.
En somme le
sacré serait en même temps cet inutile
et ce qui permet de le séparer de la vie quotidienne de
manière à assurer sa
propre survie. Il n’est guère surprenant alors
qu’il se manifeste par des
interdits. Mais, en même temps et par le fait même,
il met en valeur cet inutile
à tel point que nous avons pu reconnaître en lui
l’essentiel, la marque de
l’humain, sa pierre de touche. Il ne s’agit donc
pas d’une simple frontière,
d’une séparation, mais également
d’une intégration. Il se produit donc une
véritable circulation entre le domaine du pragmatique et
celui de l’inutile.
Ils sont dans le même moment séparés,
et réunis, intégrés l’un
à l’autre. Ainsi
on prie pour les récoltes, mais on travaille dur pour se
payer des bijoux.
Comment
s’établit donc cette circulation entre le
nécessaire et l’inutile ? Comment cette
relation complexe est-elle
gérée ? Par le biais de deux
méthodes dont l’une sépare et
l’autre réunit,
la première fermant la porte que l’autre ouvre. La
première méthode est le
rite, l’autre est le symbole. Le rite ferme la porte de
communication, le
symbole l’ouvre, le rite sépare, le
symbole réunit. Ainsi se trouve
établie une dialectique entre les deux pôles de
l’activité humaine.
Pourquoi le
rite sépare-t-il ?
Précisément
parce qu’il n’y a rite que quand il y a
séparation. C’est vrai de n’importe
quelle cérémonie. Une messe, une
représentation théâtrale, une
réunion de secte
aussi bien (où justement l’on passe beaucoup de
temps à vérifier que la
séparation est bien effectuée.) Mais aussi bien
une salle de restaurant, où
l’on est toujours plus ou moins coupé du reste du
monde, à tel point que ça
fait bizarre de voir passer les gens dans la rue à travers
la vitrine.
Le
rôle de la plupart des rites est d’ailleurs de
séparer. Commençons par le rite de base,
l’initiation. N’a-t-elle pas pour
fonction de retirer une personne de la communauté
humaine ? de la mettre à
part ? On sait qu’il existe trois formes
d’initiation : la première
est d’âge, en faisant de l’enfant un
adulte elle le retire de la communauté des
femmes et des enfants à laquelle il appartenait
jusqu’à présent ; la
seconde de société secrète ;
enfin l’initiation individuelle, celle du
chaman, met à part un être
sélectionné. N’insistons pas sur
d’autres rites,
comme le sacrifice où la danse masquée, leur
rôle séparateur est aussi évident
que celui de l’initiation. Dans la danse masquée
le rôle du masque n’est-il pas
justement de trancher les liens qui unissent entre les spectateurs et
les
officiants, mais même entre ces derniers et
eux-mêmes en leur donnant une
nouvelle identité. Le sacrificateur quant à lui
est exclu de la communauté
humaine par son acte même (et cela même
s’il ne s’agit pas de tuer des êtres
humains.)
Sans
même parler de son contenu, la manière dont
le rite fonctionne est, en soi, une méthode de
séparation. Pour qu’il y ait
rite en effet, il est nécessaire que soit
constitué un espace séparé, choisi
bien souvent parce que déjà remarquable dans sa
configuration des rochers, des
grottes, une montagne) ou bien parce qu’il s’y est
produit des faits étonnants.
Cet endroit est ensuite consacré, défini comme
« centre du monde »,
puis on y construit. L’étymologie porte la marque
de cette séparation puisque
temple vient du grec temenos qui signifie « mis
à part », mais
également de templum, qui désignait en latin
l’espace imaginaire tracé dans le
ciel par le bâton de l’augure.
Le temps aussi
est coupé du temps normal, par la
référence à un Grand Temps mythique
(le « illo tempore » de Mircea
Eliade), ainsi que par la mise en place de comptages particuliers,
où les
points de repère habituels sont bousculés. Chaque
religion invente ainsi son
calendrier : nous sommes en 1995, les musulmans au XVe
siècle, et les
peuples d’extrême orient ont
déjà entassé quelques
millénaires. Ainsi donc dans
cette dialectique de l’inutile et du pragmatique, le rite
ferme, mais le
symbole ouvre.
En effet Erich
Fromm définit ce dernier comme une
langue universelle. Nous savons bien que les mêmes symboles
se retrouvent d’un
culte à un autre, d’un symbolisme à un
autre, d’une civilisation à une autre.
On pourrait sans doute montrer ainsi de nombreuses relations entre
symbolismes
d’un bout à l’autre de la Terre. On a
souvent constaté ce fait et on en a tiré
des conclusions erronées, construisant les
théories les plus délirantes sur de
supposées relations entre des peuples que l’espace
a jusqu’à notre siècle
séparés (quand ce n’est pas le temps,
s’ils vivaient à des époques
différentes.) Il existe sans doute des relations entre tous
ces symbolismes
(encore que le symbolisme extraterrestre…), mais pour une
raison simple :
tous les hommes se trouvent placés dans les mêmes
situations
fondamentales : naître, mourir (et vivre entre
temps) ; et qu’ils
doivent les interpréter avec des esprits fondamentalement
semblables parce que
la race humaine est une et indivisible.
En fait peu
importe la raison pour laquelle les
symboles se retrouvent d’une civilisation, d’une
religion, d’une communauté à
l’autre. ce qui compte, c’est justement que cela
permet une communication.
Certes celle-ci est parfois illusoire. Ainsi tel symbole pris dans le
contexte
d’une religion, signifiera autre chose que ce qu’il
signifie dans le contexte
d’une autre. Si pour un catholique, un triangle
entouré de nuages et qui porte
en son centre un œil désigne sans aucun doute
possible Dieu le Père, le delta
lumineux n’a en général pas le
même sens pour le vénérable franc-mac
athée
militant laïque qui trône en dessous. Tous deux
néanmoins pourront se rappeler
en voyant ce graphisme, le poème « La
Conscience » de Victor Hugo, et
en particulier son dernier vers :
« L’œil
était dans la tombe et regardait Caïn ».
La
communication est donc malgré tout rendue
possible par le symbole. C’est d’ailleurs le sens
étymologique du terme
lui-même. À l’origine, nous apprennent
Jean Chevalier et Alain Gheerbrandt dans
l’ « Introduction »
à leur Dictionnaire des Symboles,
« le symbole est un objet coupé en deux,
fragments de céramique, de bois,
ou de métal. Deux personnes en gardent chacun une partie,
deux hôtes, le
créancier et le débiteur, deux
pèlerins, deux êtres qui vont se
séparer
longtemps… En rapprochant ces deux parties, ils
reconnaîtront plus tard leurs
liens d’hospitalité, leurs dettes, leur
amitié. »
Le verbe grec sumballein,
d’où provient le
français symbole, signifie justement
« réunir,
rapprocher », mais
aussi « échanger ». Ce
qui était séparé par le rite est donc
réuni
par le symbole.
Curieuse
dialectique du sacré qui en même temps
sépare et met en communication. Le rite ferme la porte entre
l’utile et
l’inutile, le symbole l’ouvre. Dialectique
d’autant plus forte et paradoxale
que, nous le savons tous pour le vivre, un symbole, ce n’est
jamais qu’un
morceau de rite, et un rite un assemblage et une mise en contexte de
symboles.
Il n’existe pas de symbole isolé, ils ne prennent
leur sens qu’en entrant dans
une structure signifiante. Autant dire que l’ouverture et la
fermeture des deux
domaines humains l’un sur l’autre se font tout
ensemble et dans le même
mouvement. Chaque symbole, selon qu’il est
considéré en soi ou en rapport avec
l’ensemble du rite, fonctionne donc comme un agent de la
séparation entre sacré
et profane ou une mise en relation entre les deux.
La
définition du
sacré et du profane, qui pouvait sembler simple,
n’est donc rien moins
qu’acquise. Non pas seulement parce qu’elle est
complexe, mais parce qu’elle
n’est pas immuable. La frontière entre eux
n’est jamais close, puisque les deux
éléments qui l’ouvrent et la ferment,
le rite et le symbole, sont intégrés
l’un
dans l’autre. Profane et sacré ne sont pas,
contrairement à ce que pourrait
laisser croire le vocabulaire employé tout au long de ce
travail, des domaines
définis, délimités, clos,
clôturés. Il s’agit plutôt de
mouvements, d’élans
dans une direction ou dans une autre, de vecteurs. Dépassons
donc le point de
départ de notre réflexion : ce
n’est sans doute pas l’inutile, le sacré
qui définit l’homme, mais ce mouvement incessant
entre la recherche de la
satisfaction nécessaire et la quête du plaisir,
l’aventure du désir.
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