Impressions personnelles sur le Rite Français

Je vous remercie de la confiance que vous me faite, elle me fait chaud au cœur. J’espère en être digne et en aucun moment vous décevoir.

Pour mon affiliation à votre atelier, le V\M\ en chaire m’a demandé de vous faire part en quelques mots de mes impressions sur le Rite Français. Cet appel à la concision m’a conduit à choisir le mot la juste chargé de signification. Ma comparaison porte sur le rite au premier grade.

Le rite français se décline en plusieurs rituels qui se situent tous dans le respect des fondamentaux communs tant symboliques que philosophiques.

Au plan philosophique, il refuse le dogmatisme, l’intolérance et affirme qu’un humanisme éclairé basé sur le respect des autres et sur la liberté d’examen, sait dépasser les clivages et fait de la Franc Maçonnerie le « centre de l’Union ».

Habitué du Rite Groussier, la différence avec le Rite de 1783 présente, à mes yeux, deux points remarquables : La référence au Grand Architecte de l’Univers et «  l’instruction du grade ».

Le premier terme marque les racines de la Franc Maçonnerie dans l’époque de sa création. La contestation de l’usage de la périphrase « le Grand Architecte de l’Univers » supprimée du rite Groussier pour satisfaire  l’esprit de laïcité ne s’imposait pas  puisque l’article premier de la Constitution  marque nettement le respect de la laïcité. Par contre sa suppression fait perdre un aspect important du rituel à savoir que l’homme maçon ne saurait se considérer comme maître de la nature ni croire qu’il possède un pouvoir démiurgique puisqu’il n’y a rien au dessus de lui. Le maçon travaille sous des auspices qui lui sont supérieures. Il est dès lors ramené à une humilité  qui fait de lui l’égal de ses frères. Sans ce sentiment profondément encré en chacun, la rivalité s’installe et adieu la fraternité. De la rivalité à la domination, le chemin est proche et, c’est la liberté qui à son tour s’effiloche en peau de chagrin. Respectons la sagesse de nos anciens qui ont pensé le rituel pour l’édification du temple intérieur et non comme un adjuvent de la religion chrétienne.

Le deuxième aspect permet, à chaque tenue et pour chaque grade, le rappel des phases marquantes et du sens de notre initiation. Mieux, à la fin des échanges entre le V\M\ et les deux surveillants, les FF\ présents, s’ils le souhaitent, peuvent, soit proposer une interprétation, soit formuler une question ou une demande d’éclaircissement. Je considère que c’est un temps fort de la tenue car il est gage d’un approfondissement de notre engagement individuel et collectif  Ce sont nos initiations aux différents grades qui font de nous des maçons qui progressent de grade en grade dans le respect des serments que nous avons fait devant nos frères

Le Groussier ignore ce moment essentiel de notre vécu maçonnique et prive ceux qui le suivent d’un élan vers la recherche de la perfection comme du désir d’entretenir et d’enrichir nos acquis. 

J’ai dit.

A\ N\