Le sacrifice

La voie initiatique nécessite des qualifications physiques, morales et spirituelles, elle est illuminative et progressive. La réalisation se fait par un cheminement aboutissant à la lumière Divine. Cette voie initiatique dès le début s'appuie sur la notion de sacrifices sans lesquels aucune progression réelle ne peut-être obtenue.

Le premier de tous les sacrifices est celui consenti par le G\ A\ D\ L\ U\. La création suppose un sacrifice divin. Dieu montre ainsi son accord avec la loi du sacrifice. En découle pour l'homme le sacrifice de la descente dans la matière, la crucifixion dans l'espace et le temps, dans le monde de la dualité, nous éloignant ainsi temporairement de notre réalité spirituelle.

La vie sur terre a pour but de se développer spirituellement avec un esprit de sacrifice. C'est un sacrifice symbole de renoncement. Nous sommes en exil et nous recherchons le retour vers le royaume avec une plus grande conscience qui s'exprime par une conscience illuminée par la lumière Divine.

Dans l'espace de ce sacrifice d'incarnation, de nombreux sacrifices doivent être faits au cours de la vie pour accomplir les potentialités de l'homme et que soit transformé le vieil homme par un processus de purification qui conduit à un dépassement de la nature humaine. Ce processus est à l'origine de grandes crises qui jalonnent l'évolution et qui sont initiatiques.

Le sacrifice nécessaire à sa transformation, à son évolution spirituelle prend pour l'homme un sens particulier lorsqu'il reçoit l'initiation dans le temple maçonnique. Dès son arrivée le candidat, est conduit par le frère expert qui le plaçant dans le cabinet de réflexion lui signifie « Je vous place dans cette caverne. au sein de la terre qui est le lieu de votre mort au monde profane ». Avec cette sentence il commence à pénétrer la signification de sa présence en ce lieu. C'est l'épreuve de la terre. L'injonction V\ I\ T\ R\ I\ O\ L\ et les autres éléments présents dans le cabinet de réflexion montrent qu'être F\ M\ c'est accepter d'emblée l'idée de changement, donc de sacrifices.

Ensuite dans le temple il est purifié lors des 3 voyages, purifié par l'air, l'eau et le feu.

Il y a une analogie avec le symbolisme du pain.

En premier lieu il y a la farine, elle même tirée du blé issu de la terre, puis l'eau va servir à pétrir, ensuite le levain va faire lever la pâte et met en action l'air et fait doubler le volume du pain, puis vient le feu qui va servir à faire cuire le pain. Comme pour le pain, le chercheur spirituel doit-être pétri, transformé par l'eau, l'air et le feu.

C'est une transmutation est effectuée par la manipulation des éléments en regard de la formule hermétique V\ I\ T\ R\ I\ O\ L.

Il est dit : « cherche la nature des quatre éléments dans les entrailles de la terre » ou encore « médite sur la nature et sur les éléments, vois comme tu en fais parti et de là tu réintègreras le tout puissant ».

Cette transmutation des éléments va nécessiter beaucoup de sacrifices. Combattre ses passions, sortir de l'ignorance, ne plus être trompé par les métaux de la cupidité...ect. Un principe inférieur doit être sacrifié au profit d'un principe plus élevé. Les outils traditionnels, les symboles, les rituels, sont là pour diriger, orienter ce travail sacrificiel.

Dégrossir la pierre brute est un travail ardu c'est un long combat. Ce combat se déroule sur le champ de bataille de l'existence et va de pair avec le développement des qualités. Comme l'arbre qu'il faut tailler, sacrifier certaines branches pour qu'il se développe harmonieusement et donne de beaux fiuits.

Le but n'est pas suffisant il faut avoir la volonté de l'atteindre, avec une totale sincérité et honnêteté envers soi et travailler constamment à rectifier.

Chaque sacrifice consenti c'est une pierre qui s'ajuste et se place dans l'édifice. L'examen peut-être sévère pour surmonter tout égoïsme, tout jugement jusqu'à ce que l'oeuvre soit achevée.

C'est la fidélité en son idéal et la consécration au travail de rectification qui font le F\ M\.

Le rituel du 1er degré parle d'épreuves terribles exigeant courage et fermeté, le ciseau devra être solide et le maillet puissant. Les premiers sacrifices sont les plus difficiles, mais une fois la bascule faite (symbole du premier voyage du postulant) tout devient plus facile. Puis vient le passage de la perpendiculaire au niveau.

La progression de l'initié est dificile, sa marche est à l'équerre tout en montant un escalier toumant. Pas simple. Les voyages du compagnon sont des indications, des informations et donne des directions pour perfectionner son travail et permettre de tailler les matériaux aux bonnes dimensions pour la construction de l'édifice.

Le rituel du second degré donne cette déclinaison : Réfléchir sur les connaissances acquises, les principes qui en découle et la morale qui en dérive. Les épreuves et les sacrifices nécessaires se précisent, le F\ M\ doit devenir un exemple. Sa vision s'élargi, s'affine, son travail devient sacralisé.

Le sacré impose le secret qui est « mettre à part » et qui en fait doit protéger.

Sacrifier c'est « rendre sacré » ou « faire sacré » c.a.d. faire « passer au-delà ». C'est franchir ou éliminer la fontière entre le monde visible et le monde invisible et obtenir que le plan de la matière soit spiritualisé.

Ainsi le sacrifice permet une transformation intérieure amenant à un état supérieur (au-delà) l'espace intérieur et l'espace Èxtérieur se rejoignent, l’illusion de la séparation disparaît.

La souffrance est un feu qui pousse le constructeur à lutter pour mener à bien la construction du temple à sa perfection. La douleur qui amène le sacrifice est finalement un levier de purification pour parvenir à une conscience plus élevée et en réalité le sacrifice est libérateur il permet d'accéder à des états inconnus et plus harmonieux. Mais le sacrifice ne doit pas nécessairement avoir un aspect douloureux, notamment avec les symboles.

Le propre de l'homme est la faculté d'appréhender et de servir des symboles car il est lui même comme l’indique le temple une représentation symbolique et 1e symbole peut amener des transformations intérieures sans eeffort, simplement par la prise de conscience de ce qu'il représente, c'est un changement de perception qui amène le changement intérieur, une véritable alchimie naturelle.

Dans l'initiation au grarde de maître, il y a l'ultime sacrifice de maître Hiram qui a connu la triple mort. Mort physiquement, émotionnellement et spirituellement pour ne pas dévoiler la connaissance.

Le sacrifice de sa vie plutôt que de donner la connaissance à ceux qui seraient susceptible d'en faire un mauvais usage.

Les compagnons montrent par leur action qu'il ne faut pas chercher à vouloir trop, trop vite, on risque alors de tout perdre. Par conséquent les sacrifices consentis doivent être mesurés, progressif, faits avec prudence, discernement et discrimination, patience et persévérance. Mais, toujours aller de l'avant et lever les voiles au fur et à mesure des perceptions et compréhensions. C'est une question d'équilibre, car il peut y avoir aussi l'inflation de l'ego pour celui qui accède à la connaissance.

Les fausses valeurs, les fausses conceptions, les illusions, les fausses opinions, les faux comportements ect...doivent être sacrifiés, détruits par l'épée qui tranche.

Examiner, observer, comprendre, analyser, ses sentiments, ses actions, réactions, mettre de l'ordre dans la confusion...amènent à faire des choix et à sacrifier l'inutile et l'encombrant.

Le vieil homme que j'appellerais l'homme ténébreux doit progressivement laisser sa place à l'homme nouveau, l'homme lumineux, au fur et à mesure de ses morts successives.

La mort est le sacrifice consenti pour accéder à un état supérieur. Cette mort initiatique est une naissance à une ascension spirituelle.

Naître à un nouvel état de conscience, dans ce sens l'homme est créateur. Dans cette expérience le sacrifice est un souvenir appelé à se dissoudre, l'être est régénéré. Le candidat est relevé par les cinq points de la maîtrise et revient à la vie plus radieux que jamais.

Tout ce cheminement se fait avec les frères, car sans les frères, pas d'initiation, pas de rituel, pas de partage. Sans le principe de fraternité comme fondement de l'action, les efforts seraient vains. La fraternité est un aspect essentiel de la vie pour un sacrifice commun et réciproque. Saint-Exupéry disait « la fraternité se noue dans le seul sacrifice. Elle se noue dans le don commun à un plus vaste que soi ». Il faut du courage pour renoncer c'est-à-dire sacrifier pour accepter que le sort des frères et de l'humanité soit plus important que sa personne individuelle. Mais c'est une spiritualité vrai.

Ce qui caractérise l'homme pour sacrifier aux parties sombres de son être, c'est la notion de libre arbitre. ll peut choisir et il doit l'exercer. ll doit faire les bons choix en se situant entre les deux colonnes B\ et J\. Mais plus le F\ M\ avance moins il est libre, car la nécessité de se conformer aux lois divines se fait de plus en plus impérieuse et devient indispensable.

La voie ultime est de se mettre en situation d'être inspiré par une force plus grande que soi. Le libre arbitre personnel, individuel est alors lui aussi sacrifié et comme le dit le rituel, finalement « mettre sa confiance en Dieu ». Le sacrifice est alors une offrande au Divin.

En conclusion, la F\ M\ a pour but de capter les ondes Divines et de les laisser se diffuser. Le temple maçonnique reflet du temple de l'homme est une sorte de « capteur de vibrations ». Cette réalisation à pour corollaire le voyage intérieur car il est dit « dans les profondeurs brille l'étincelle Divine ». Le F\ M\ devient alors le réceptacle des énergies divines.

La recherche extérieure et intérieure sont deux approches complémentaires du Divin pour le miracle de l'unité. Cela peut être réalisé par le sacrifice qui est individuel mais par la loi de causes et d'effets il apporte à tous et se partage avec les frères et l'humanité. C'est l'accomplissement du devoir de F\ M\ par ses sacrilices de se diriger vers la lumière, accéder à la « terre promise » et réaliser ie lien avec le G\ A\ D\ L\ U\.

J'ai dit V\ M\

R\ N\