GLDF Loge : L’Aurore - Orient d'Aulnay-Sous-Bois 24/11/2001


Saint-Jean d’Hiver 2001


Voici la période de l’année qui nous voit réfugiés dans la caverne symbolique, chaude et protectrice. A l’extérieur, le temps est froid, la saison est triste et l’obscurité triomphe.
Nous plongeons quotidiennement dans les ténèbres.
Malgré cela, les F\M\ de la GLDF se réjouissent.
La situation semble paradoxale, mais il est facile de comprendre que la connaissance de quelques données traditionnelles nous permet de vivre ces moments en confiance, avec sérénité et dans l’espérance.
Nous sommes dans une saison qui autorise des attitudes mentales et physiques que nous pouvons, et devons vivre, en parfaite quiétude. La nature, elle-même, nous y oblige.
En effet, nous sommes soumis à des rythmes biologiques incontournables qui nous sont imposés pour notre bien, que nous devons accepter et surtout, surtout, respecter.
Je pense particulièrement à l’obligation de sommeil : les nuits sont plus longues pour que nous dormions plus et mieux. Est-ce désagréable ?
Il s’agit de quelques considérations sur l’hygiène de vie, puisque le F\M\ qui s’efforce de respecter la loi naturelle a peut être, comme le sportif, le souci d’avoir « un esprit sain dans un corps sain ».
Mais la diminution de la clarté a parfois des effets néfastes sur le moral de certains. L’angoisse de vie et de mort s’approche lorsque la lumière s’éloigne. Et l’homme montre-là, d’insondables aptitudes dépressives.
N’entendons-nous pas dire que « le monde va mal ? ». Nous le disons. Nos parents le disent ou le disaient. Les parents de nos parents le disent ou le disaient et avant eux, leurs parents le disaient aussi. Ainsi va le monde et nous nous adaptons à notre temps. Pour cela, nous sommes aidés.
Les Eglises chrétiennes ont groupé dans la même période les fêtes de St Nicolas, Noël, St Sylvestre, et les Rois. Ces fêtes viennent égayer, éclairer ce temps sombre qui, en, quelque sorte se change ainsi en espace.
Les invitations à la spiritualité religieuse sont variées, pour aider le plus grand nombre de personnes et, parfois, les obliger à se réjouir en espérant des jours meilleurs. Cette démarche présente des similitudes avec une thérapie de groupe qui exorcise, déculpabilise, réconcilie, protège et guérit.
Mais on peut comprendre que rien ne nous sera donné, rien ne nous sera connu qui ne passe d’abord par l’homme.
C’est l’homme qui donne un sens au monde par ce qu’il est, ce qu’il pense, par ce qu’il fait et cela en dehors de toute interrogation théologique.
Pour accéder à la connaissance, nous abordons et franchissons des portes, réelles ou figurées. Les accès sont libres ou défendus et leur passage nécessite de la volonté, de l’énergie, et du courage. Nous nous efforçons de nous libérer de ce qui s’oppose à notre accomplissement : passions, instincts, peurs, angoisses, préjugés et habitudes.

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A la GLDF, nous travaillons « A la gloire du Grand Architecte de l’Univers ». Les serments sont prêtés sur le volume de la Loi Sacrée qui est ouvert à la page de l’Evangile de Jean :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elles, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue ».
N’est-ce pas une belle incitation – lumineuse – à retrouver le divin qui est en nous, pour l’amener à vivre en pleine conscience ?
Car, Jean l’Evangéliste, auteur présumé du 4ème Evangile, nous interpelle par les mots Parole (ou Verbe) et Lumière, qui conduisent au banquet de la connaissance.
Cette quête spirituelle est bien celle des F\M\, car elle correspond à la symbolique de la démarche initiatique. Les F\M\ sont sensibles au message délivré par le disciple « que Jésus aimait » qui affirmait que Dieu est Lumière.
Au cours de la cérémonie initiatique, le symbole lumineux se révèle aux yeux du nouvel initié à qui l’on retire le bandeau : apparaît alors le Pavé mosaïque composé de carré noirs et blancs, ténèbres et lumière.
Rigoureusement indispensables l’un à l’autre, ce principe est irréductible. Ce qui semble opposé devient complémentaire pour le F\M\ qui a choisi des valeurs morales, où l’amour figure en bonne place, comme règle de comportement.
La méthode Maç\ nous permet de nous projeter hors de nous même, c.à.d. vers les autres mais dans un temps qui subit des variations, car nous ne sommes pas d’humeur égale.
Les autres non plus, et nous devons l’admettre.
La cohabitation sociale présente donc des difficultés et les uns et les autres sommes alternativement des « Jean qui rit et des Jean qui pleure ».
Si l’homme est fluctuant, certaines choses demeurent immuables comme les St Jean d’été et d’hiver, qui constituent des repères sur notre chemin de vie.
Un homme sage vit en chacun de nous. Au cours d’une année, il arrive qu’il soit assassiné par certaines formes de désespoir, le désamour ou l’indifférence. Au cours de la même année, le mort peut être ressuscité mais il ne se relèvera pas de lui-même. Il doit recevoir le souffle de l’initiation pour retrouver force et vigueur.
Mort et résurrection sont deux éléments qui reviennent fréquemment dans les mythes religieux. La disparition n’est toutefois pas brutale. La participation de l’initié – ou futur initié – est requise et seule son entière adhésion au rituel lui permettra de s’imprégner des enseignements ainsi transmis. Il est littéralement placé au commencement d’une vie nouvelle, au terme d’un cycle décroissant qui s’achève pour croître de nouveau.
Cela demande un petit effort de conscience et un retour dans notre cabinet de réflexion intérieur.
Le F\M\ en sortira pour avancer pas à pas car il est censé être devenu plus sage.
Conscient que ce pas-sage hivernal le conduit, rayonnant, hors du temple sous la houlette bienveillante de Jean qui est aussi le témoin et le gardien de notre foi Maç\
Puisque « la Lumière est venue dans le monde », nous nous y exposons et fuyons les ténèbres. Nos actions nous permettent la mise en pratique de la Vérité qui reste le chemin privilégié vers la Lumière.
Jean fait dire à Jésus (Jean 12 : 36) : « Quand vous avez la Lumière, croyez en la lumière, pour devenir des fils de lumière ».
A tous, je souhaite un Noël lumineux, joyeux, générateur d’amour et d’espoir.

J’ai dit.
Alain BOUCHET - Or\

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