| Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Jakin Nous nous intéresserons au mot sacré. Le premier surveillant pose cette question : donnez le moi, je ne puis le prononcer mais le l’épellerai avec vous. L’expert nous fait répéter lettre par lettre en alternant puis en mot entier. Ce mot dérive de la colonne qui était placée à l’extérieur du temple de Salomon, à droite de la porte d’entrée et sa signification était « il établira ». Située proche de la porte, elle préfigure tous les axes verticaux du temple. A la différence des trois piliers, sa fonction n’est pas de soutenir quoi que ce soit, mais de percer le ciel pour y recueillir l’énergie de la tradition et la faire circuler dans le temple. Cette énergie doit nous permettre de franchir un seuil, celui de la connaissance. Dieu a transmis à Adam le secret de sa composition en lui recommandant de le préserver. Lumière de la terre, la pierre sert de guide à toutes les choses créées et rend manifestes celles qui sont dissimulées. Loin de la détruire le feu augmente sa dureté est son excellence. Une fois qu’elle aura été ajustée plus rien ne provoquera sa destruction, sa décrépitude ou son altération, aussi longtemps que durera le monde. Cette colonne de marbre symbolise la pierre de l’œuvre, éternellement renaissante. Elle est le secret de la connaissance. Cette pierre de l’œuvre ne livre son secret qu’aux chercheurs sincères, capables d’aborder son mystère avec humilité et persévérance Cette colonne maçonnique et la lointaine héritière de ces stèles sur lesquelles sont gravées depuis l’origine de la création les « paroles des dieux ». Indestructible elle transmet aux initiés la connaissance de la « science du verbe », source de tous les arts et de toutes les sciences qui n’ont ou plus justement ne devrait plus avoir qu’un seul but : rendre perceptible la présence du mystère et lui faire offrande. En découvrant cette colonne, nous redressons et nous vivons son enseignement en entrant dans le secret Jachin étant la colonne du midi, on nous rappelle que cette dernière était ornée d’un chapiteau et qu’elle soutenait un globe en forme de sphère, parsemés de lys et de pomme de grenades. L’intérieur renferme les instruments de géométrie et le trésor pour payer les ouvriers En maçonnerie, ce temple est un symbole d’une ampleur magnifique : celui d’un temple idéal à jamais inachevé dont chaque maçon est une pierre, préparée sans hache ni marteau dans le silence de la méditation. On monte aux étages par des escaliers à vis, par des spirales qui indiquent à l’initié que c’est en lui-même, qu’il pourra atteindre l’excelsion qui est son but. le temple de Salomon est construit en pierre, en bois de cèdre et l’or y abonde. La pierre est la stabilité, le bois la vitalité et l’or la spiritualité dans toute sa perfection et son inaltérabilité. Il est difficile de concevoir d’après la bible comment étaient faite les 2 colonnes placées devant le temple lui-même. Dans le premier livre des rois chapitre VII, le rédacteur biblique dit, en parlant d’Hiram « il dressa les colonnes au portique du temple » ; il dressa la colonne de droite et la nomma Jachin. On nous donne également la description suivante : Hiram de Tyr fabriqua 2 colonne d’airain dont la colonne de droite qui nous intéresse était de 18 coudées. Sa dimension est contre toute les règles de l’architecture et au dessus des dimensions et de jugement des hommes : elle est en airain pour résister au déluge, c'est-à-dire à la barbarie. L’airain est ici l’emblème de l’éternelle stabilité des lois de la nature base de la doctrine maçonnique. Elle est creuse pour enfermer nos outils qui sont les connaissances humaines, c’est auprès d’elles que nous payons les ouvriers en les renvoyant contents par la communication des sciences. Jachin « il rendra stable et Boaz » dans la force. Les deux mots réunis signifient donc : dieu établit dans la force, solidement le temple et la religion dont il est le centre. Le mot Jachin s’écrit en hébreu avec la lettre iod (i), caph (ch, dur), iod (i), num (n). La bible est formelle, elle place Jachin à droite ce qui est conforme au symbolisme traditionnel et universel. Elle se rapporte à l’attribut régénérateur, à la puissance fécondatrice de dieu car cette colonne fait partie des bornes du monde crée. Nous allons essayer de faire correspondre le soleil à la colonne « J » avec une couleur rouge de telle façon à évoquer les valeurs actives. Le compagnon regarde vers le nord. Ceci correspond à une orientation, à un sens magnétique. La couleur rouge correspond à l’intelligence, la rigueur et à la gloire. En attribuant le blanc au séphiroth de droite et conséquemment à Jachin, nous respectons le symbolisme solaire attribué à cette colonne puisque la lumière solaire est blanche. Cette colonne marque la limite du monde créée, la limite du monde profane dont la vie et la mort est l’antinomie externe d’un symbolisme tendant vers un équilibre à jamais irréalisable. Les forces constructives ne peuvent agir qu’autant que les forces destructrices ont achevé leur tâche. Les forces opposées sont nécessaires l’une à l’autre. On ne peut concevoir de froidure sans chaleur de lumière sans ténèbres. L’être vivant se trouve constamment dans un état d’équilibre instable formé par la création de cellules neuves et l’élimination de cellules mortes. Les générations nouvelles ne peuvent s’affirmer qu’autant que les anciennes leur cèdent la place. Cette colonne « J » se fond ainsi dans une lumière dont l’éclat est immarcescible. Après avoir démontré le positionnement et l’aspect roboratif de la colonne « J », nous allons nous recentrer sur le sacré. Chacun des grades possèdent un certain nombre de mots sacrés et de mots de passe. Si le mot de passe se donne d’abord au tuilage, le ou les mots sacrés se donnent lors de l’attouchement. Vous travaillerez sur la pierre cubique à pointe et vous recevrez votre salaire à la colonne « J ». Cette prérogative nous rappelle qu’en tant que compagnon, nous avons été choisi pour perfectionner le travail ébauché par les apprentis. Nous mettons ainsi tous nos soins à corriger, par nos exemples et nos conseils, les défauts de nos frères moins éclairés. Nous savons qu’Hiram fut impliqué dans la création du temple. Il avait installé une fonderie dans la vallée du Jourdain et c’est là qu’il fondit la colonne « Jachin » Il l’obtint par des actes d’humiliation et de contrition pour son iniquité. Ce degré nous apprend la vertu et l’humilité. Il nous enseigne à haïr l’arrogance et la fierté, à se rappeler que ceux qui occupent une position inférieure dans la vie peuvent avoir plus de mérite intrinsèque. Par-dessus tout il nous enseigne à ne jamais oublier que celui qui se glorifie sera rabaissé, alors que celui qui se fait humble sera glorifié. C’est grâce à ces sublimes principes et ces sublimes principes seulement que la maçonnerie peut réapparaître aux yeux réjouis de l’homme. A partir de ce moment là, les maçons n’ont plus construit d’édifices matériels mais ils se sont occupés d’édifices spirituels. Leurs œuvres furent soutenues par la tempérance, la prudence, la justice et la force. Ils ne craignirent plus les vicissitudes de la vie ou les terreurs spectrales de la tombe. Mais revenons sur Jachin et Boaz : Ces deux mots sont inséparables, insécables, et forment en eux-mêmes une sorte de dialogue. Ces deux mots sont des « moyens de reconnaissance ». Si « Boaz » a une traduction latine in fortitudine (dans la force) et de Jachin celle de firmus, stabilis, rectus, c'est-à-dire ferme, stable et droit. Passer entre les 2 colonnes n’était réservé qu’aux serviteurs du temple et met donc en marche une dynamique de construction et de stabilisation. Notre rituel contribue à « affermir » ce temple en attirant en lui la « force » divine. Le sens de Jachin est plus important, ce qui justifie d’ailleurs bien qu’il soit le mot sacré du deuxième grade et non du premier. Jachin signifie donc « il établira » ou qu’il établisse », il « affermira » ou « qu’il affermisse ». Quelle que soit l’approche retenue, observons pour finir que, dans tous les cas, c'est-à-dire une libre déambulation au sein de l’univers légendaire et biblique de la franc-maçonnerie, dans le temple et alentour, que nous invite ce mot, avant même que nous puissions franchir l’espace délimité par les deux colonnes qui le porte. Il est donc essentiel que les colonnes soient toujours gravées et dressées, afin que la connaissance du métier de maçon se transmette en tout temps et en tout lieu. Dans l’antiquité, les colonnes étaient associés à la conservation et à la transmission de la connaissance dont l’une des caractéristiques est de reposer sur l’écrit à une époque ou la connaissance se transmettait le plus souvent de manière orale. Hermes, « vit l’ensemble des choses » ; et ayant vu, il comprit, et ayant compris, il eut puissance de révéler et de montrer. En effet, les choses qu’il connut, il les grava, et les ayant gravées, il les cacha…afin qu’ait à les chercher toute génération née après le monde. C’est à cette tradition que se rattache la maçonnerie car ce qui est gravé en caractères symboliques n’est pas accessibles à tous, mais seulement aux enfants de la lumière. Il faut avoir vécu une initiation et expérimenter la voie longue des grades pour espérer accéder à la connaissance de ce mot sacré. Cette colonne contient donc les secrets de la construction du temple. Si l’on veut élever ce dernier, il sera nécessaire de progresser pour accéder à la connaissance des mots sacrés comme l’ont fait en leur temps , un temps évidement mythique « Hermes et Pythagore » N’est-ce pas le secret de la création qu’il révèle ainsi d’une manière très synthétique ? N’y a-t-il pas là l’expression d’un double mouvement qui caractérise la démarche initiatique dont la quête de la lumière constitue l’épine dorsale : un mouvement de révélation allant du plus caché, vers l’extérieur, et un mouvement de retour, de réintégration et de concentration conduisant du plus apparent vers le cœur du mystère. Conscientes du caractère solennel de l’acte consistant à passer du monde profane à celui du temple, les sociétés traditionnelles ont toujours pris soins de ritualiser cet instant. Devant les édifices sacrés se tenaient des gardiens du seuil, qui avaient pour rôle de rappeler, à ceux qui se disposaient à entrer, le caractère sacré de leur geste. Le mot sacré devient intrinsèque et si la purification a été effective, l’énergie circule dans la loge et l’égrégore se réalise, rendant possible l’accomplissement le l’œuvre. En revanche si l’on laisse des éléments profanes entrer dans le temple, la discorde n’est pas loin et la construction s’arrête instantanément. Lors de ces moments rituels particuliers que sont les passages de grades l’initié se trouve placé « entre les colonnes » et non plus « sur les colonnes », comme il est de coutume lorsqu’il est dans le temple. C’est toujours un moment important, au cours duquel se vivent des mutations et des transmutations capitales. Ainsi, ce mot sacré symbolise un passage vers l’au-delà que seule la partie immatérielle de l’être peut tenter. Dans son aspect matériel, il nous donne accès à un monde apparemment clos, ou le secret est bien protégé. J’ai dit vénérable maître. B\ B\ |
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