GODF | Loge : NC | Date : NC |
Etude sur les Trois Piliers Il est vrai
que la question, telle qu'elle est formulée -
rappelons en les termes : « Etude
des Vertus et des
Principes maçonniques évoqués par le
symbolisme des 3 Piliers. » semble
tendre à en restreindre la portée
à une morale élémentaire... Quelles sont
les vertus dont s'agit ? La Force est bien
une « vertu cardinale
» selon la
classification ecclésiastique, mais la Beauté ne
l'est pas. Elle peut néanmoins
acquérir la qualité de Vertu, si elle s'identifie
à la Charité - ou amour de
ses semblables - de même que la Force s'épanouira
dans l'Espérance et la
Sagesse dans la Foi. Vous apercevez de suite la correspondance des 3
Piliers de
loge bleue avec les colonnes que vous rencontrerez dans un
grade d'essence
purement gnostique. Mais il est encore trop tôt d'en parler.
L'étude des vertus
et des principes maçonniques est certes très
utile, mais pour que ces derniers
soient valablement évoqués, il est d'abord
indispensable de bien connaître le
symbolisme des 3 Piliers. C'est sur cette étude que nous
allons nous concentrer
plus spécialement. LES PILIERS
ET LES COLONNES D'abord
que sont ces Piliers, dont deux portent le même nom que les
deux colonnes J B
situées à l'entrée du Temple.
Où figurent-ils ? Quel est leur rôle et
qu'ont-ils de commun avec les 3 chandeliers, dont il est question dans
certains
rituels et particulièrement au rite
écossais adopté par le Droit Humain ? Je
vous avoue ne pas avoir étudié cette
parenté et j'en étais à chercher la
solution
de ce problème, rituellement très important,
lorsque me parvint, voici quelques
jours, un manuscrit fort important que me transmettait à fin
d'édition le F\ René G\. Ce copieux manuscrit
étudie
minutieusement avec références
nombreuses aux anciens rituels, l'historique des piliers, qu'il
dénomme lui,
les 3 Colonnes. J'avais déjà
édité de ce même auteur une
première brochure « Position
des Colonnes J et B et l'Ordre des
mots sacrés ». Quoique
différent sur certains points des avis de René
G\, je me référerai à son
consciencieux travail au cours de cet exposé. René
G\ tente tout d'abord de prouver l'identité entre les
colonnes J et B et les
3 Piliers ; c'est pourquoi, il les dénomme « colonnes
». Car, d'après lui, il
n'y
aurait pas deux jeux de soutiens : J-B d'une part et Sagesse,
Force, Beauté
d'autre part, soit 5 éléments, mais trois
seulement, c'est-à-dire les 3
colonnes du Temple. Je ne le suis pas dans cette
interprétation. À mon avis, du
point de vue ésotérique, il doit y avoir un jeu
de deux colonnes J B,
répliques de celles élevées par
Salomon dans les parvis, à l'extérieur
de la
porte d'entrée du Temple de Jérusalem, si
minutieusement décrites tant dans le
Livre des Rois que celui des Chroniques, colonnes qui furent en
maçonnerie, placées
à l'intérieur, de chaque
côté de la porte de notre Temple, - et par
ailleurs,
d'une manière tout à fait
indépendante, les 3 soutiens que nous avons
appelés « Piliers
», pour les différencier
des premières - dont deux répondent aux
mêmes principes de Force et Beauté, tandis que le
troisième (ou le premier,
celui le plus près de l'Orient) s'appelait Sagesse. Je base
mon opinion sur le
fait que la fonction des deux groupes n'est pas du tout la
même. En
effet, les deux colonnes J-B qui se trouvent de chaque
côté de la porte - J au
nord et B au sud, ou inversement (ceci est une question de rite que
nous ne
pouvons discuter ici ) ne supportent absolument rien. Aucune
architrave ne les
unit. Ce sont des « ascheras
», réminiscences de pieux
primitifs, pylônes que
nous retrouvons en Egypte sous le nom d'Obélisques, aussi
bien que, sous des
formes différentes, chez les Phéniciens, les
Tyriens etc. Les
deux colonnes sont les bornes (les landmarks physiques) qui
séparent le monde
profane du domaine sacré. Il ne faudrait pourtant
pas les confondre avec de
simples poteaux indicateurs : « Ici commence le
sacré ». Ce ne sont
point de passives stèles-frontières,
mais elles sont actives et efficaces.
Leur structure de bronze n'a sans doute pas été
choisie au hasard : le choix du
bronze décèle une préoccupation
magnétique, quant à la fonction des
colonnes.
Ces dernières sont en effet, des condensateurs de
l'égrégore dégagé durant
les
offices divins. Lorsqu'un individu
coupe le
champ magnétique qui s'établit entre les deux
pôles + et - (J et B) et voilà
pourquoi elles doivent avoir des charges
électromagnétiques contraires sa
résonance psychique ne sera pas affectée de
façon inharmonique s'il est un
fidèle, c'est-à-dire si son état de
pensée est accordé aux ondes qu'il
traverse.
Au contraire, s'il est un " infidèle "
un incroyant ou
un simple ignorant, la décharge produira un choc sur sa
psyché, susceptible par des
réitérations inconsidérées,
de déclencher des
formes névrotiques et de le précipiter jusque
dans le déséquilibre
obsessionnel. Quoiqu'en
maçonnerie, les colonnes figurées ne soient
généralement
pas de bronze, un effet du même ordre doit se
produire, en accord avec la loi
de similitude. On sait qu'en magie, la représentation d'un
signe prend la place
de ce signe et reproduit son action. Nous dirons
que dans notre Temple, on a même poussé plus
loin les conditions favorisant le développement de cette
charge
psycho-magnétique par le moyen d'un fil conducteur la corde
à lacs d'amour.
Cette dernière, en effet, capte au sud, à l'est
et au nord, c'est-à-dire sur
tous les côtés où les
initiés résident, la force émanant de
leur pensée
condensée et, par les pointes qui constituent les glands
terminaux,
transmettent l'influx dont la corde est saturée,
respectivement aux deux
colonnes, lesquelles sont et doivent rester isolées l'une de
l'autre. Voilà
donc pour les colonnes. Mais avant d'aborder l'étude
des Piliers, il est nécessaire de restituer dans son
exactitude la disposition
intérieure du Temple maç\ telle
qu'elle ressort
de l'ésotérisme de ses
constituants. LE TEMPLE Rappelons
que, primitivement, n'importe quel local clos et
rectangulaire pouvait être très simplement et
rapidement transformé en
sanctuaire maçonnique. À cet effet, un fauteuil
était placé devant le mur
opposé à la porte et deux sièges de
chaque côté de celle-ci ; puis on
traçait à
la craie sur le plancher un carré « long
», à l'intérieur duquel
étaient
sommairement dessinés les emblèmes
essentiels de la Franc-Maçonnerie. II
entrait dans les attributions du « Tuileur
» (couvreur ou
Grand Expert) de tracer ce tableau avant
l'ouverture des Travaux et de l'effacer soigneusement après
la clôture. Il fut
trouvé plus expédient par la suite, de
dérouler sur
le plancher de la salle une toile peinte d'avance et une fois pour
toutes, qui
fut dénommé « Tapis de Loge
». Traditionnellement,
un tapis ne se conçoit que bordé de
franges. (Ici encore nous avons affaire à une action
isolante). Ces franges
furent stylisées sous forme de triangles,
alternativement noirs et blancs,
bordant le tour extérieur du tapis, tandis que la corde aux
lacs d'amour,
terminée par des sortes de glands, de « houppes
» courait sur les
3 faces intérieurement. Cette corde
reçut par habitude, le nom de «
houppe
dentelée », car elle suivait la
disposition des triangles, des «
dentelures » du tapis. Certaines loges, arrivant peu à peu à acquérir la disposition de locaux réservés, firent figurer les décorations rituelles à leur place précise ; au lieu de rester sur un plan, les symboles furent érigés en volume. Ce fut le début de l'élévation du Temple, édifice conçu pour s'étendre jusqu'à la limite du « pensable » et devenant l'image de l'Univers « carré long qui s'étend de l'Est ù l'Ouest, dont la largeur est du Nord au Sud, la hauteur de la Terre aux Cieux (retenez bien cette expression ) et la profondeur de la surface de la Terre au Centre ». Ainsi s'exprime l'Instruction au 1er degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté. La même instruction dit encore :D - Quels sont les appuis de votre Loge? R- Elle est fondée sur trois forts piliers. D - Quels sont-ils? R - Sagesse, Force, Beauté. Et plus loin.... D - Quelles figures allégoriques remarquez-vous dans votre Loge ? R - Un portique élevé de trois marches, accompagné de deux colonnes de bronze.... etc. On voit par là que, dans l'esprit des rédacteurs de ces textes, il doit bien y avoir 3 piliers plus 2 colonnes. LES
PILIERS Si les
colonnes figurent à droite et à gauche de la
porte
d'Occident, il n'en est pas de même des 3 Piliers
qui sont assez rarement
représentés quoique, par leur importance, leur
présence soit aussi nécessaire
que celle de J et B. Dans les loges où ils figurent, on
s'est rarement souvenu
de leur rôle exact et j'ai même vu le
pavé mosaïque être disposé
entre eux. De
là à prétendre, comme je l'ai souvent
entendu dire, qu'il est interdit de
marcher sur le pavé mosaïque, il y a une
déduction qui semble logique, mais qui
est fausse en son essence. Cela tient à une confusion entre
le pavé mosaïque et
le tapis de la loge, qui est d'ailleurs concomitante avec celle entre
la « houppe dentelée »
et la « Chaîne d'Union
». Il peut y
avoir des similitudes revêtant des caractères
différents. Cette confusion est d'autant plus
ancrée dans l'esprit que l'on a
pris l'habitude, je ne sais trop pourquoi, d'inclure l'image du
pavé mosaïque
dans la composition du tapis de la loge. Le
pavé mosaïque est inhérent au complexe
des deux colonnes
; il doit être disposé entre elles, à
l'entrée du Temple, de façon
que l'on soit obligé d'en fouler les dalles pour
s'avancer en loge. C'est sur
lui, comme sur un canevas, que les pas rituels s'exécutent.
Son action, de même
nature que celle des colonnes doit par l'alternance des forces
opposées,
empêcher toute démarche profane. Le
pavé mosaïque guide l'initié sur la voie
droite, le maintient dans l'axe de l'Orient, tout en l'invitant
à faire, par un
changement de direction en équerre à gauche, le
tour de l'espace délimité par
les trois piliers, car bien entendu, il est formellement interdit,
même pour la
réception de dignitaires (et l'on ne s'en fait pas
faute) de passer entre les
piliers. En tout cas,
Règle absolue : l'aire délimitée par
les 3
Piliers est un espace tabou, que personne n'est autorisé
à fouler, sauf en
certaines circonstances, le Grand Expert dans l'exercice de ses
fonctions. On a
compris par la description précédente, que les 3
Piliers s'érigent à peu près
au centre de la loge, un peu plus près de l'Orient que de
l'Occident. Que sont ces
Piliers ? Dans les temples antiques,
c'étaient de simples pieux, comme ceux dont nous avons
déjà parlé et qui
délimitaient l'espace très saint, là
où réside le dieu, tandis que les
colonnes J B marquaient simplement les bornes du sanctuaire. Il ne faut
pas
oublier que tous les temples de l'Antiquité
étaient constitués de 3 parties :
un haut mur d'enceinte extérieur, enserrant tous les
bâtiments sacrés, existait
déjà du temps de Salomon, afin qu'aucun
élément impur ne puisse
pénétrer dans
le lieu saint, car les esprits malins, les forces adverses,
les pensées
mauvaises cherchent toujours le point faible pour s'insinuer.
La sécurité la
plus élémentaire commande que le profane soit
tenu à l'écart et que l'Assemblée
des fidèles se trouve à l'abri des
entités maléfiques. Entre nous, on est "
à couvert " Je
ne peux pas reprendre la description du Temple de Salomon,
mais il n'est pas
inutile de rappeler que la première partie du temple
proprement dit, s'appelait
ULAM. La foule, plus ou moins cosmopolite, plus ou moins orthodoxe, les
marchands de bondieuseries (comme à Lourdes) restait
à l'extérieur de ULAM.
C'était une première pièce
complètement vide et ce dénuement
devait
provoquer une sorte de purification spirituelle
nécessaire à qui veut
pénétrer
dans la Demeure Sainte. Au milieu du mur qui faisait face à
l'entrée, se voyait
une porte splendide à deux vantaux. Cette porte donnait
accès au sanctuaire, le
Hékal où se déroulaient les
rites spéciaux. Nous
reconnaissons la porte à deux vantaux de notre propre
Temple, qui n'admet que
les initiés, les maçons venant prendre part aux
« mystères accoutumés »,
ainsi
qu'il est spécifié dans le Rituel
Ecossais Ancien et Accepté. Ce qui prouve
que des « mystères » existent
bien chez nous aussi, contrairement à ce que
beaucoup dénient. Enfin,
dissimulée à l'Occident, sous des rideaux
soutenus par 4 piliers, voici le
DEBHIR, réduit complètement obscur où
les « Kéroubim » veillaient sur l'Arche
d'Alliance contenant les Tables de pierre où
Moïse avait gravé la Loi. Seul le
Grand-Prêtre pouvait, en certaines circonstances,
pénétrer le DEBHIR ; encore
fallait-il qu'il se déchaussât et qu'il y
entrât rituellement. Yahvé était
censé y résider quelquefois. L'origine
du mot DEBHIR, dit Frédéric Thieberger, ancien
professeur au Séminaire
rabbinique de Prague, est obscure, ainsi que celle de ULAM ou ELAM. On
souligne
la ressemblance de ce dernier mot avec l'assyrien « ellamu
» qui signifie «
côté de la façade ". HEKAL est, dit-on,
apparenté à l'akkadien « ekallu
»
: grande maison, ou palais. Par
ce rappel de la description du Temple que j'abrège, on voit
se dessiner la
similitude avec notre Temple maçonnique. Le Saint des
Saints, le DEBHIR (mot
que nous utilisons également), c'est l'espace
isolé par nos trois piliers qui,
de pieux grossièrement façonnés aux
époques reculées, se sont
transformés en
colonnes assez hautes pour conserver leur caractère
originel de troncs
d'arbre, sur lesquels repose tout le Temple. On n'insistera jamais
assez sur ce
fait. Et là où ils n'existent pas, le Temple
risque de s'écrouler, car il n'est
pas soutenu, c'est-à-dire qu'il est privé de la
Force Spirituelle, de son
Harmonie, de sa Sagesse même. PILIERS ET
CHANDELIERS Qui dit « spiritualité»,
évoque
par association d'idées celle de Lumière, et
peu à peu, par incompréhension de l'origine des
piliers, le symbolisme de
lumière est venu se superposer à celui des
piliers, pour le plus grand dommage
de deux groupes symboliques bien distincts. René
G\ écrit dans le travail
déjà cité : « Une des principales
difficultés que nous ayons eu à surmonter a
été précisément de parvenir
à
démêler et à séparer ces
deux questions étroitement liées sinon
par leur
origine, du moins par plus de deux cents ans d'histoire du symbolisme
maçonnique « spéculatif »
». D - Qu'avez-vous vu en recevant la Lumière ? R - Le Soleil, la Lune et le Maître de la Loge. Le soleil pour gouverner le jour, la lune pour la nuit et le M\ pour sa Loge. Telle est,
en effet, la signification absolument constante
des 3 grands chandeliers. Ne multiplions pas les citations qui
deviendraient
fastidieuses par leur abondance et leur similitude à peu
près complète. Dans les
Rites où la séparation existe entre les Piliers
et les Chandeliers, ces derniers se trouvent à des
emplacements parfaitement
identiques dans un grand nombre de gravures
françaises de la seconde moitié du
XVIIIe siècle, c'est-à-dire que les 3 chandeliers
dont la base est souvent
triangulaire, sont disposés l'un au Nord-Est, le second au
Sud-Est et le
troisième au Sud Ouest de la loge. En tenue de
Maîtrise, ils occupent la même
situation, mais portent chacun trois bougies, ce qui forme 9
« lumières » ou
« étoiles ». Par
simplification, on en est
venu à réduire leur échelle et
à les disposer sous forme de « bougeoirs » l'un sur le
plateau du Vén\ qui est allumé le
premier et duquel on porte le feu sur le plateau du l er
Surveillant puis du
second. Mais tout ceci n'est qu'affaire de détail et de
rite, sans influer en
rien sur le symbolisme général. Ce qui importe,
c'est que ne soient pas
confondus luminaires et piliers et qu'ils restent bien
indépendants les uns
des autres. Remarquons
que les positions indiquées pour les
chandeliers au Nord-Est, Sud-Est, Sud-Ouest sont en rapport avec la
course du
soleil : ainsi que le remarque encore René G\ , le jour
où le soleil se lève le
plus au Nord-Est correspond au solstice d'été et
celui où il se couche le plus
au Sud-Ouest est celui du solstice d'hiver. Quand à celui du
Sud-Est, il marque
le milieu du jour. Ainsi se trouve également
indiquée la durée du travail : le
commencement au lever du soleil - le repos à midi
la fin au coucher du
soleil. Du moins en est-il ainsi dans certains grades dits «
Supérieurs », dont la
supériorité réside justement (et
symboliquement)
dans l'aptitude à un travail plus
éclairé. Mais nous autres, pauvres bleus,
malgré nos efforts, nous travaillons toujours
à moitié dans l'obscurité,
puisque les heures qui nous sont assignées sont de midi
à minuit. Mais
qu'importe, puisque la véritable illumination - celle qui
seule compte - est
celle qui se manifeste à l'intérieur de soi.
L'étincelle allume l'athanor dans
le chaud, dans le doux de l'intimité, car le sanctuaire
mystique est situé au
coeur de l'Initié et c'est là justement que
prennent racine les arbres-piliers,
soutiens du Temple commun. POSITION DES
PILIERS À
quels angles du tapis doivent se trouver les 3 Piliers ? Les textes,
comme les
avis, sont discutables, car il n'existe en symbolisme
maç\ que des vérités
relatives. Un point important est cependant à signaler : de même que les colonnes Force - Beauté (J - B) sont constamment attribuées aux deux surveillants, le Pilier Sagesse est-il toujours et dans tous les rites, identifié au Maître de la Loge. La place du Maître à l'Est est assurément l'une des plus anciennes et des plus sûres de la Franc-Maçonnerie. Mais est-il possible de préciser davantage ? Si nous nous reportons à une gravure de 1735 représentant le tableau des Loges de la Grande Loge d'Angleterre, nous voyons très nettement que la chaire du Maître est placée au coin Sud-Est d'une table en équerre. De même, un passage du texte : " A mason's examination " datant de 1723, précise :D - Comment les maçons se placent-ils pour le travail ? R - Le Maître au Sud-Est D - Où le Maître place-t-il sa marque sur l'ouvrage ? R - Au coin Sud-Est. Bernard E.
Jones dans son Freemason's
Guide and Compendium rapporte que
lorsque Sir
Christopher Wren, le célèbre architecte
de la Cathédrale St Paul, mourut le 25
Février 1723 à l'âge de 95 ans, il fut
enterré au coin Sud-Est de la crypte de
ce fameux édifice. (fait cité par René
G\ ) Néanmoins,
le rite ancien de 1753 parait avoir adopté pour
le Maître lui-même une position plein Est. Cet
usage a prévalu en Angleterre et
il est à l'heure actuelle absolument universel, au point
qu'il serait insolite
désormais, de replacer le Maître de la Loge au
Sud-Est. Cependant
cette place doit être rappelée par la position
Sud Est du Pilier Sagesse et aussi de l'autel des Serments qui
est une des
marques essentielles des prérogatives du Maître. Les Piliers
disposés aux angles Sud-Est Sud-Ouest et Nord Ouest
du Tapis de la Loge, constituent la «
niche
de lumière " selon
l'expression soufique, au Centre de
laquelle nous déposons tous nos symboles
initiatiques et qui s'avère être le
révélateur permanent de notre
création intérieure, notre « Shekkina
» personnelle,
notre Saint des
Saints individuel. La shekkina est la lumière qui
éclaire l'obscurité de notre
être profond et c'est en ce sens que nous la
considérons comme sacrée et que
jamais nous ne piétinerons les images de notre propre
sensibilité compréhensive. LE NOM DES
PILIERS Une question
se pose maintenant Pourquoi les Piliers portent-ils
un nom ? Et quelle est la portée des noms qui leur
furent attribués ? Dans les
pays orientaux, d'où sont issues les coutumes
présidant
à l'érection des temples, une prescription
exigeait qu'on donnât des noms,
souvent humains, à toutes les colonnes symboles.
Salomon ne manqua pas d'obéir
à cette loi en choisissant les noms de Jakin et
Boaz pour les deux colonnes
flanquant l'entrée de son temple. Il serait trop long et
hors de notre sujet
d'étudier la valeur de ces deux noms, ce que j'ai fait
d'ailleurs en certains
de mes ouvrages, mais rappelons-nous qu'une chose innommée
n'existe pas et
c'est la raison pour laquelle, selon la Genèse, Dieu a
réservé à l'homme la
prérogative de " nommer
toutes choses ». C'était tout
simplement transposer la création du principe en acte, ou
autrement dit
d'actualiser, ou de faire pénétrer dans
le temps, ce qui précédemment n'était
qu'à l'état de possibilité non
manifestée, parce qu'intemporelle. Nos
piliers acquièrent donc une personnalité du fait
de l'application d'un nom et
dès lors la Sagesse éclaire notre
conscience, la Force habite notre âme et la
Beauté rayonne de notre esprit. Ces trois
qualités qui sont appelées à
transcender notre psyché, il est nécessaire que
nous en saisissions non
seulement la valeur morale, mais que nous les intégrions
à notre subconscient
; on n'explique pas la Sagesse, mais on ressent intimement sa
présence ; on
n'évalue pas une force d'âme, mais on subit son
attraction ; on ne définit pas
la Beauté, mais on en éprouve
intuitivement le charme et l'harmonie. Sans
vouloir remonter, comme le fait notre F\ René G\, aux
origines chrétiennes du
terme Sagesse, où il désignerait selon
lui la seconde personne de la trinité
religieuse et par conséquent le Verbe, reproduisons
cependant cette citation
de Moïse Mahménide, extraite de « la
Cabale » de Papus et commentant le
premier verset de la Genèse qui commence par le mot
hébreu : «
Bereschit ». Je cite : « la doctrine de nos
Maîtres est que le mot « Bereschit
» (qui signifie : au commencement ) indique que l'Univers a
été créé par
l'entremise des dix Séphiroth. Ce mot désigne
également la Séphira appelée
Sagesse (la deuxième sur l'Arbre séphirothique).
Elle est le fondement de tout
le sujet de notre texte, car il est écrit (Prov.III/19 ) :
« L'Eternel
a fondé la Terre par la Sagesse et agencé les
Cieux pari l'lntelligence »
Notons que l'Intelligence (Binah) est la troisième
séphira dans 1a hiérarchie
des émanations. Le
mot «
Bereschit » désigne donc
la Sagesse qui, bien que seconde de la
Couronne, est cependant la première qui se
manifeste. Papus souligne dans une
note que ceci est conforme à l'Évangile
de Saint Jean : la Parole qui se
manifeste « au commencement » est
le seul moyen que l'on ait de prendre
conscience du non-manifesté; c'est ce que je disais
tout à l'heure au sujet du
nom. Ainsi ces
deux termes si usités en maçonnerie : Sagesse et
Parole - que l'on songe à la Parole Perdue au
3éme
et 18éme degrés - sont tous
deux équivalents et la Sagesse est la Parole
Créatrice, le «
Logos », d'où
dérive le mot « Loge
», l'endroit
où l'on ne prononce
que des paroles constructives... Cette
constatation va nous permettre de jeter un regard
dans des sphères un peu plus hautes - oh ! rapidement, car
je ne veux pas
mettre votre esprit à la torture. L'ARBRE
DE VIE On
a souvent comparé la Loge à l'Arbre de Vie de la
Cabbale, connu aussi sous le
nom d'arbre séphirotique, dont je vais vous dire un mot.
Pourquoi l'Arbre de
Vie ? Parce qu'il serait capable de nous rendre
l'immortalité que la science
nous a fait perdre, selon la légende. Aussi son approche
fut-elle soigneusement
défendue par les « Kéroubim
» que
nous avons déjà vus, armés d'une
épée flamboyante, garder la « Shekkina » où repose
la Loi. Si
bien gardé qu'il fût, cet Arbre de Vie est
resté sous les regards de l'homme
curieux. Sa représentation la plus accessible aux peuples
d'occident se trouve
dans la Cabbale, dont l'éminent
spécialiste Paul Vulliaud déclare « qu'elle semble bien elle-même
n'être qu'une
tradition antécédente, qui est la Tradition
Universelle, dont tous les peuples
ont conservé plus ou moins le souvenir. » Ressemblant
quelque peu à un arbre généalogique,
l'arbre Séphirothique groupe dans un ordre
cosmique les Séphiroth (ou émanations) qui
représentent les sphères d'influence
de l'Univers sur l'Homme et, dans un autre ordre
d'idée, les différentes
étapes de la Création, de l'Incarnation de
l'Esprit dans la Matière, dans la
numération René Guénon dirait :
« dans la multiplicité », et son retour
vers
l'Unité. Ses trente-deux Voies sont les 10 Nombres
et les Vingt-deux Lettres
hiéroglyphiques de l'Alphabetum. La
trente et unième, se rapportant à la lettre Shin représente
la lampe magique et s'appelle l'Intelligence
perpétuelle. Celle-là régit
le Soleil et la Lune et les autres étoiles et
figures, chacun dans son ordre respectif. Or,
si nous parcourons ces canaux, nous trouvons que la
séphira 2 appelée "
Hocma " signifie " Sagesse », que la séphira 7
(Netzah) est la Force
victorieuse et que la séphira 8 (Hod) est la
Beauté (à ne pas confondre avec la
splendeur qui réside en la séphira 6, laquelle
est appelée Tipheret et représente
le Soleil ou le Cœur en illuminant la Shekkina,
privée elle, de toute lumière
profane.) Ces
trois sphères d'influence occupent justement sur l'Arbre la
place des 3
Officiers directeurs de la Loge, et Lumières de l'Atelier. Comme
une force ne se révèle telle qu'au moment
où elle rencontre une réaction, de
même les 3 Piliers, pour manifester leur puissance doivent
obligatoirement
s'adjoindre l'esprit d'un quatrième. Les
nombres vont l'indiquer : Séphira
2 + séphira 7 + séphira 8 = Une
quatrième qui en est la synthèse, et qui ne
peut être autre que la 17e (2 +7+ 8 =17) Or,
il n'existe pas 17 séphiroth, dix en est le nombre.
Cherchons donc à réduire le
nombre 17 par addition : 17
= 1 + 7 = 8. Nous voyons que la 8ème
séphira (Beauté) se dédouble,
sans donner de nom à la synthèse. N'oublions
pas toutefois que les 32 Voies de l'Arbre
séphirothique comprennent les 10
Nombres élémentaires et les 22 Lettres
de l'Alphabetum, et que chacune de ces
lettres correspond à un nombre lequel désigne une
lame majeure du Tarot. Quelle
est la 17 ème Lettre ? Phé
dont la valeur
est 80, et qui figure
sur la lame dite : « Les Étoiles
». Les
lumières humaines sont promises â devenir des
Étoiles, donc à s'intégrer au
Cosmos, si elles sont entretenues par la 3 ème
séphira (Binah) - qui
est en fait le quatrième pilier. Or, la
séphira 3, c'est l'Intelligence
compréhensive. Il
est en effet inutile d'éclairer la Sagesse, la Force et la
Beauté devant des
Imbéciles. Ils ne pourraient en faire qu'un mauvais usage,
surtout de la
Force ! Mais si nous adjoignons le 4 ème
Pilier
d'Intelligence, alors tout s'éclairera, en bas comme en
haut, et ce 4e Pilier
sera celui qui relie la terre au ciel, le Pilier du Monde, et qui
permettra à
l'Intelligence Supérieure d'habiter la Shekkina, le
cœur de tous les Adeptes. Qu'on
ne vienne pas dire que ce calcul est « arrangé »
pour les besoins de la
cause ou que c'est « par hasard » que les choses
s'arrangent ainsi. Nous
allons prendre comme vérification le second chemin possible
; celui de la
multiplication. 2 x
7 x 8 = 112, nombre où nous voyons les deux colonnes II et
une troisième, qui
est double 2. Nous
arrivons au même résultat que par le
procédé additif: la séphira 8
crée ce
parèdre qui se nommera 3 ou l'Intelligence et
constituera le Quatrième Pilier,
représentant la séphira « Daath
» - tout aussi invisible l'un
que
l'autre; je ne puis m'étendre sur cette correspondance qui
m'entraînerait trop
haut sur l'arbre séphirotique, mais les cabalistes me
comprendront. Le
quatrième Pilier, quoique non apparent, existe donc
réellement et je dirai
même que sans lui, les autres ne seraient pas, car ils
n'auraient nulle valeur. Ce
pilier est fluidique, indécelable, impalpable. Comme
l'Intelligence, il est
Esprit qui se déverse sur les âmes
prêtes à le recevoir, il est la relation
du
divin et de l'humain. Le
4e pilier est aussi peu concret que l'échelle reliant la
terre au ciel
entrevue par Jacob dans un songe, alors que sa tête reposait
sur une pierre
cubique qui lui servait d'oreiller. Le long de cette échelle
éthérique, les « anges »
- disons les émanations - semblaient « monter
et descendre », sans toutefois se
repo-ser sur les échelons. Ils se mouvaient dans
l'atmosphère selon la
verticale évolutive, à la manière des
poissons dans l'eau ou des grains de poussière
dans un rayon solaire. L'Échelle
n'était plus un support, mais seulement un guide, une
colonne sans consistance,
une trajectoire gravée dans l'espace. L'effusion
Ciel-Terre s'opérait, comme
celle que l'on peut discerner sur l'Arcane XVII, où un ange
semble déverser sur terre
les
impondérables nécessaires à la
formation d'une échelle immatérielle,
privée d'inutiles échelons. À
son réveil, Jacob dressa la pierre qui lui avait servi
de chevet, la consacra avec de l'huile et l'appela : Beth-El
la maison du
Seigneur. Ainsi de
cette pierre matérielle sortit, beaucoup plus
tard, un temple matériel lui aussi, mais dont
l'érection avait été
suggérée par
l'Intelligence dirigée le long de
l'échelle-pilier cosmique. - La tête humaine, avec la plasticité de l'Eau, enregistre le Savoir. - Les griffes du lion, mordantes comme le Feu, incitent à Oser. - Le corps de taureau, dense comme la Terre, signe le vouloir tandis que les ailes de l'aigle, fuyantes dans l'Air, suggèrent de se taire. Tels sont
les 4 Verbes-préceptes de la Magie opérative,
mais « Celui-là
seul, dit Eliphas Lévi, se maintient
au-dessus des autres hommes, qui ne prostituent pas à leurs
commentaires et à
leur, risées, les secrets de son Intelligence. » Nous ne
rêvons plus guère, en notre époque
artificielle et
superficielle, terriblement rivée à la
terre, mais si notre Temple perdure,
malgré les cataclysmes, les guerres et les attaques, c'est
parce que ses
assises sont solidement ancrées sur Jakin et Boaz et que,
d'autre part, les
piliers-racines spirituelles du «fondement » (arcane
9) sont sans cesse nourries par la sève de Binah, par la condensation des entités
qui, inlassablement « montent et descendent
» le long de notre quatrième
Pilier. Netzah
et Hod (séphiroth 7 et 8) sont souvent appelées
les « Colonnes du Temple "
et se confondent avec Jakin-Boaz. Cependant,
il y a une grande différence : Ces
dernières président à la nouvelle
naissance corporelle de l'Apprenti, après
l'abandon de ses métaux qu'il a confiés
à leur garde, et auprès desquelles il
touche son salaire. C\ T\ (Par) |
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