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La Règle et la Corde à Nœuds Deux Outils de mesure pour l’Initié Tout
d’abord,
prêtons attention à ce mot d’Outil ;
le Petit Robert donne la
définition suivante : du latin Ustensilia. - Objet
fabriqué qui
sert à agir sur la matière, à faire un
travail -. En effet, la
Maçonnerie spéculative a emprunté aux
Compagnons maçons opératifs toute la
panoplie d’outils de travail de la construction ;
ils portent encore
aujourd’hui les mêmes noms et chacun
d’entre eux a une fonction et une
utilisation précises, qui ne peuvent être
modifiées ou confondues, sous peine
de le rendre inefficace, voir même dangereux. Parmi tous ces
outils, constamment sous nos yeux, il y en a un pour lequel une
certaine
confusion ou ambiguïté s’est
installée, au fil des siècles : C’est la
« Houppe Dentelée »,
improprement dite « Corde à
Nœuds »
qui, dans une interprétation beaucoup plus
récente et teintée de romantisme,
symbolise la Chaîne d’Union fraternelle reliant
tous les Maçons de la terre.
Or, la Houppe dentelée n’a rien à voir
avec la Corde à Nœuds, aussi bien sur un
plan symbolique que matériel et fonctionnel. Le
véritable
outil de travail est la « Corde
d’arpenteur » ou
« Corde à 12
nœuds ». Cet angle se
révèle particulièrement
intéressant car il est lié de manière
intrinsèque à la
Perpendiculaire. La géométrie Euclidienne,
à laquelle font référence les
mathématiques, dit dans le 1er
théorème d’Euclide que :
« sur
une droite, par un point donné, on peut tracer un nombre
infini de droites,
mais une seule sera perpendiculaire ».
La droite perpendiculaire
revêt donc un caractère
d’unicité. Voyons un
peu ! L’Homme est en pleine possession de tous ses
moyens quand il est
debout ; ils se trouve en équilibre stable quand il
est, physiquement, à
sa verticale (essayez, tout en gardant rigide l’axe de votre
corps, de prendre
une position inclinée par rapport au sol : vous
verrez que cette position
est intenable et entraîne inévitablement
la chute!). De même,
dans le
processus de construction symbolique à laquelle nous sommes
appelés, en tant
qu’initiés, ce sont les mêmes
règles qui sont utilisés, les mêmes
lois qui
agissent. Elles sont issues de
l’expérimentation ; elles sont
vérifiables
et reproductibles à l’infini, car elles ont un
caractère d’universalité ;
elles sont donc « objectives »
et non issues d’une
interprétation personnelle et subjective des choses. Il
s’agît là
d’un absolu philosophique. Cette ligne parfaitement droite et
verticale reste
un idéal, une direction donnée, une ligne de
conduite ; mais dans la vie
il n’existe pas de choix aussi tranchés, aussi
nets et définitifs. Cela
reviendrait à suivre des dogmes et à confondre
l’esprit et la lettre. Certes,
l’idéal
serait de pouvoir marcher en équilibre parfait,
tel un funambule, sur
le fil du rasoir qui se dessine entre les cases noires et blanches du
Pavé
Mosaïque, mais…difficile d’avancer sans
poser un pied à coté, tantôt sur le
blanc, tantôt sur le noir. Et puis…même
la corde du funambule a une certaine
épaisseur !!! Tout cela pour
dire que la Vie est faite d’avancements,
d’arrêts, parfois de pas en
arrière…et
puis ça repart ; aucun être ni aucune
chose n’est égale à une
autre ;
on trouve des similitudes, des analogies. En somme la Vie est faite de
rythmes
(on parle bien de rythme de vie !?), de rapports
qu’on établit entre les
êtres et les choses, d’harmonie. Mais,
d’abord,
d’où vient cette idée
d’harmonie ? La
définition
même du mot harmonie nous en délivre la
clés : (Petit
Robert) Donc, la
nature et la qualité des rapports que nous
établirons entre les différentes
parties (personnes, objets, espaces physiques ou situations) donnera,
ou non,
un ensemble harmonieux, composé
d’éléments différents, mais
participant tous à
une finalité collective. On appelle Nombre
d’Or ou Section
Dorée, un rapport particulier et
constant, tel que, sur une droite partagée un deux parties
inégales, la plus
petite partie est à la plus grande, comme la plus grande est
au tout. Ce rapport
existe dans la nature et donne lieu à des proportions que
nous ressentons,
intuitivement et spontanément, comme belles et
harmonieuses ; pourtant
elles naissent d’éléments
inégaux et différents. Maintenant,
toute construction, réelle ou symbolique, doit
être définie par des dimensions
précises, c'est-à-dire elle doit être
mesurée ; et pour mesurer nous avons
besoin de la Règle. Or, les
unités
de mesure sont arbitraires et variables dans les temps et
l’espace ( voir la
coudée, le pouce, le pied, le mètre, la lieue, le
mille, etc. ), c'est-à-dire
qu’elles sont choisies en fonction de l’usage que
nous en faisons et du
résultat que nous voulons obtenir. Quand on nous
demande, en tant qu’Apprenti Maçon, quelles sont
les dimensions du Temple
(aussi bien le Temple matériel dans lequel se
déroulent les Travaux que le
Temple intérieur que nos devons édifier) on
répondra : « il va de l’Orient
à l’Occident, du Midi au Septentrion et du
Zénith au Nadir ». Cela veut dire,
peut-être, qu’on doit trouver tous
seuls ; qu’il n’y a pas de
valeurs fixes, utilisables partout et à l’infini,
car cela reviendrait à
établir un dogme et une pensée unique, totalement
contraires à tout principe
initiatique. Alors, avant de
commencer notre entreprise, quelle qu’elle soit, nous nous
mettrons bien à la
verticale à l’aide du fil à plomb et
là, en possession de toutes nos facultés,
nous réfléchirons au contexte dans lequel notre
œuvre va se situer : lieu
physique, époque, situation, nature des
matériaux, caractère et psychologie des
personnes impliquées. Ce sont tous ces paramètres
particuliers et subjectifs
qui nous permettrons de définir la mesure la plus
adaptée ; de choisir, en
somme, « la juste
mesure ». On
s’aperçoit de
la sorte que la Règle et la Corde à
Nœuds sont deux outils indissociables comme
doivent l’être l’esprit et la
lettre. Pour
le
Maçon la
Règle signifie la régularité dans
l’application des principes maçonniques
à la
vie courante, tant initiatique que
profane.
En
Maçonnerie on
trouve la Règle à 24 divisions.
En effet, le
nombre 24 est un nombre symbolique ; c'est-à-dire
qu’il représente un
polygone de 24 cotés ; or, la
géométrie nous apprend qu’un polygone
de 24
cotés correspond à l’application du
Triangle sur les sommet d’un
Octogone ; ce qui donne 3 x 8 = 24. Que veut dire
cela du point de vue symbolique ? Par
conséquent
nous pouvons dire que entre deux aspects de l’espace physique
se trouve un
aspect psychique ; le psychisme ne pouvant pas être
séparé du physique,
dans l’être humain, tout comme le spirituel ne peut
pas être séparé du
matériel. Donc
l’Octogone
a cette particularité de signifier la complexité
de l’être humain : un
espace psycho-physique régi par l’esprit de
l’être. Revenons, donc,
à notre Règle à 24
divisions ; lorsque nous voulons détailler
l’espace
d’un raisonnement appliqué à
l’homme physique, nous employons le Dodécagone ou
polygone de 12 cotés. (Au passage nous noterons que notre
Corde à nœuds,
déployée en cercle est divisée en
douze parties). Or la
finalité
ultime de la Franc-Maçonnerie est celle de construire
l’Être dans toute sa
complexité, aussi bien physique que psychique, afin que
l’homme puisse s’élever
de sa nature animale-physique à celle psychique et enfin
pouvoir atteindre
celle pneumatique (de l’esprit) : tel
est le message caché de la
Gnose. Pour conclure,
donc, cette Règle à 24 divisions indique au
Maître Maçon accompli, qu’il faudra
saisir tous les différents aspects de
l’Être avant de pouvoir transmettre
quelque chose aux autres ; ça veut dire que nous
pourrons entrevoir le
chemin de l’homme dans le rapport entre les 24
idées-principes, distribuées
géométriquement sur un cercle. En conclusion, rappelez-vous que la Corde à Nœuds tracera les lignes directrices de notre Temple tandis que la beauté sera donnée par la juste mesure que nous auront su y appliquer. M\ C\-T\ |
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