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Mythologie
et Initiation Le
Rituel d’Initiation d’un profane est riche de
références aux Mythes, tout comme la
Franc-Maçonnerie fait continuellement
référence à des Mythes :
égyptiens, grecs, bibliques, chevaleresques. J’essaierai
de donner une réponse à chaque
question par l’analyse de la mythologie même. Pierre
VINCENTI PIOBB écrivait, à propos de la
mythologie : La
mythologie semble être différente et beaucoup
plus complexe qu’un simple ouvrage littéraire. Techniquement
il faut faire une certaine
différence entre un mythe, une légende et une
fable. La distinction se situe au
niveau du contenu, mais aussi sur la forme
littéraire : la fable étant le
récit le plus artistiquement conçu et le plus
libre dans l’expression. Le
Mythe :
le mythe peut être
« constitutif » ou
« relatif ». Il est
constitutif lorsqu’il parle d’un Dieu et
qu’il fondateur d’une religion. Il
s’agira, donc, d’un mythe constitutif fondamental.
C’est celui qu’il faut
aborder lorsqu’on veut étudier une
métaphysique. Par exemple le mythe de Vénus
est constitutif, car il traite du principe d’attraction
universelle, à
l’origine de notre vie sur cette planète et une
des forces fondamentales pour
notre astrophysique. La religion de Vénus a
été une des plus importantes de
l’antiquité gréco-romaine. Aux
principes métaphysiques font suite les
manifestations philosophiques, qui, ayant un rapport avec la
psychologie
humaine, peuvent (et souvent doivent) donner des directive
éthiques. Or
l’éthique est étroitement
dépendante des coutumes traditionnelles d’un lieu
géographiquement défini, d’un peuple.
C’est le motif pour lequel parfois nous
sommes amenés à confondre mythologie et
ethnologie ou tradition populaire. La
Légende :
afin de détailler le mythe, les auteurs se servaient des
affabulations, plus au
moins artistiques. Ces affabulations prenaient la forme de
légendes à caractère
ethnique ou morale, en fonction de leur finalité. La
Fable :
enfin les fables viennent compléter
l’œuvre mythographique. La fable utilise
uniquement l’invention ; aujourd’hui nous
dirions le virtuel. Tout est
possible dans les fables, où
l’irréalité semble prendre
concrétude par la forme
artistique poussée. La fable a une finalité
initiatique et d’élévation
progressive de l’âme humaine. Elle fait appel au
senti, au coté féminin de
l’être, pour l’éveiller
à la perception d’un domaine autre que celui de la
réalité matérielle quotidienne. Elle
fait appel à la vue éloignée,
à la mise en
perspective de la subjectivité individuelle.
D’ailleurs elle s’adresse à
l’individu et non pas à la collectivité
sociale, car l’initiation est
individuelle et pour elle l’humanité peut
progresser dans son ensemble, par
l’amélioration et
l’élévation individuelle de ses
composants. La
Franc-Maçonnerie, comme toute autre
société
initiatique, bâtit sa structure éducative
progressive autour d’un mythe
fédérateur : celui de l’homme
droit axé sur sa conscience d’être
matériel
et spirituel, masculin et féminin, humain et divin. Un homme
sublimé après
avoir été putréfié, mort et
ressuscité. Or comme les différents peuples
définis
géographiquement avaient des mythes, des religions, des
légendes et des fables
adaptés à leur culture et à leur
histoire, ainsi le Franc-Maçonnerie fait
recours à des mythes interprétant des
sensibilités particulières. On appelle
ceux-ci des Rites. Monsieur
(Madame), s’initier « c’est
apprendre à mourir » dans le Monde
Antique ! La corde que vous portez
dès cet instant au cou ne doit donc point, à vos
yeux, revêtir de caractère
infamant, ni vexatoire. Il ne s’agit point d’une
inutile brimade. Cette corde
symbolique n’est autre que l’image du lien
fluidique reliant votre forme
subtile à l’enveloppe charnelle que la Mort
matérielle vous a fait abandonner.
Quittant la Chambre de Réflexion et son appareil
funèbre, vous traversez, ainsi
qu’en un mauvais rêve, le sombre Amenti,
l’Hadès,
le Royaume des morts. Guidé par
l’Hermès souterrain, conducteur des âmes
dans
l’Au-delà, vous vous dirigez en aveugle vers la
Lumière ineffable, et ce sous
sa seule conduite. Que ceci vous fasse pénétrer
l’ésotérique enseignement de
notre Rituélie : sans nulle intervention
providentielle, sans quelque
occulte et mystérieuse prédestination, il y a peu
de chances pour que l’âme
humaine, enténébrée, retrouve le
chemin de sa Liberté première. Tel est
l’enseignement formel de la Gnose... Le
Mythe constitutif accessoire est celui
d’Isis : la force d’attraction
universelle, qui arrive à rassembler ce qui
est épars et apparemment perdu, par un amour
inconditionné. Nous
vous faisons toucher la terre, notre mère à tous,
que l'antiquité a nommée Déméter
ou Isis.
Souvenons-nous que nous sommes terre et que nous retournerons
à la terre,
n'oublions pas que la Vie
et l'Amour
sont une seule et même chose. Nos ancêtres ont
écrit « l'Amour
est plus fort que la Mort ». Mais
il y a aussi le mythe relatif d’Hermès,
d’Agapée et de
Séléné avec ses rites
lunaires. Cet ensemble nous situe dans l’espace culturel
d’Occident et dans la
philosophie de l’enseignement progressif, basé sur
le rapport entre Maître et
Elève. C’est la différence fondamentale
entre l’Initiation Occidentale et celle
Orientale, cette dernière fondée plus sur la
solitude et la méditation. Monsieur
(Madame), héritière des antiques
cénacles ésotériques et occultes, la
Franc-Maçonnerie a conservé le secret d'un
très ancien breuvage, véritable
philtre, composé de plantes cueillies à certaines
époques lunaires, travaillées
et infusées à certaines autres, et finalement
consacrées selon les Rites
millénaires. Ce breuvage a pour but de vous
dépersonnaliser. Quelques semaines
après son ingestion, inoffensive quant à la
santé physique, votre personnalité
passée se dissoudra lentement. Insensiblement, avec les
jours, vous deviendrez
un autre être. Lentement l'Egrégore qui anime et
conduit notre antique Société,
vous pénétrera, substituera sa volonté
à la votre et, au prochain anniversaire
de votre Réception, il ne restera plus rien de l'homme (la
femme) que vous êtes
actuellement. Vous ne serez plus alors, selon l'antique et
très occulte formule
que "pareil
au cadavre que la main du
laveur des morts tourne et retourne à son gré".
Une dernière fois, Monsieur (Madame), consentez-vous
à mourir à votre vie
passée ? Nous
continuons la cérémonie d’initiation
par l’introduction des fables
initiatiques : celle des voyages sur le chemin ardu des
épreuves et du
combat contre soi-même ; contre sa propre carapace
faite d’ambition,
d’orgueil, de réminiscences d’un
passé que l’on évite
d’abandonner par
commodité et, peut-être, par
lâcheté. Notre cadavre nous est montré
par terre
avec un poignard dans le cœur : c’est le
traître, mais non pas le traître
envers l’Ordre, mais envers nous-mêmes. Nous serons
vraiment des initiés,
lorsque nous aurons su nous débarrasser de notre
manifestation pour rejoindre
l’unité essentielle de l’être.
Les tâches les plus humbles nous attendent, sur
le chemin de l’initiation. Saurons nous les affronter sans
nous sentir lésés
dans nos acquis sociaux ? Saurons-nous, directeurs de
sociétés, chefs
d’entreprises, juristes célèbres,
servir les autres sans nous sentir abaissés
au rang de bonnes. Saurons nous, ouvriers manuels, étudier
les conceptions les
plus ardues ? Voilà le sens éducatif et
initiatique de la grande fable de
l’initiation maçonnique. Monsieur
(Madame), puisque telle est votre volonté, quoi qu'il
arrive, de devenir Maçon.
Et que c'est librement que vous acceptez les conséquences de
toute cette
rituélie ésotérique, sur
vous-même et en vous-même, il vous appartient donc
de
continuer votre lente assimilation à l'Âme de
notre Fraternité. Tout à l'heure
vous avez bu le Breuvage de l'Oubli, destiné à
vous dépersonnaliser, à vous
enlever tout volonté propre. Voici une seconde Coupe, celle
du Breuvage de
Mémoire, l'Eau
de Mnémosymée…
Quand vous l'aurez absorbée, votre possession sera totale,
absolue. l’Âme
occulte de la Maçonnerie tout entière sera
passée en vous. En n'importe quelle
région du Monde, vous ne ferez plus qu'un avec tous vos
Frères et Sœurs. Leurs
amitiés, leurs répugnances seront les
vôtres. Alors que l'Eau d’Oubli faisait
de vous un corps sans vie, sans volonté propre, l'Eau de
Mémoire, fera de vous
le Maçon militant, le véritable Enfant
de la
Veuve. La légende clôture la cérémonie : celle de la veuve et de l’orphelin ; une histoire vraisemblable. Une histoire qui met le néophyte face à la philosophie maçonnique ; au concept plus difficile à intégrer : celui de l’amour inconditionnel ; de l’amour qui offre sans rien demander en retour ; qui accepte l’autre sans critique, tout simplement parce qu’il est issu de la même unité. Et c’est dans ce petit et simple geste de l’aumône que l’on glorifie la devise Liberté, Egalité, Fraternité, devenant pour toujours le guide lumineux de l’Initié.
Il
reste un dernier Rite à accomplir, notre
séculaire Fraternité a pris en charge
le soutien d’une malheureuse Veuve et de son Enfant.
C’est au nom de cette
Veuve et de cet Orphelin que je vous demande de bien vouloir verser
votre obole
dans le Tronc de Bienfaisance. Frère (Sœur)
Maître des Cérémonies accompagnez
notre Frère (Sœur) Hospitalier auprès
de notre nouvel(le) apprenti(e) afin qu'il
(elle) lui verse son obole.
Mon
Frère (Ma Sœur) nous savions
que vos métaux ne vous étaient pas rendus.
Si notre Frère Hospitalier a malgré cela
été délégué
près de vous, c'est pour
vous montrer combien il est pénible de ne pouvoir secourir
son prochain dans le
malheur. Frère Expert, veuillez rendre ses
métaux à notre apprenti. Le
tronc de bienfaisance circulera à la fin de nos travaux,
vous y déposerez votre
obole. Puisse, l’Initiation que vous venez de recevoir vous
faire comprendre
toute l’importance de cet acte de charité. Pourtant,
sachez que lorsque je vous ai parlé
d’aumône en faveur d’une Veuve et
d’un
Orphelin, ce n’était pas d’une
aumône matérielle, ni à des personnages
de
chair, que je faisais allusion…La Veuve et son Orphelin,
entités-principes dont
la Maçonnerie ne prétend être que la
main agissante, et la servante fidèle, ne
sont point de ce Monde ! Pour votre instruction
présente, il importe que
vous y voyez déjà bien autre chose.
Dès à présent, admettez, si vous le
voulez
bien, qu’il s’agisse de
l’Humanité toute entière,
privée de son Animateur
initial, l’Homme Total, et que le but de la
Maçonnerie Humaine soit de rebâtir
ce Foyer lointain où l’Humanité a
grandi, où elle a connu le Bonheur ineffable.
Et d’ores et déjà, vous concevrez que
la nécessaire édification d’un Temple
Social ici-bas, but immédiat de la
Franc-Maçonnerie, se double, en des plans
plus subtils et en des « Régions
Spirituelles » fort lointaines
pour la créature charnelle, de
l’édification d’un autre Temple, parure
d’un Jardin
Mystique, au sein, lui-même, d’un Eternel Royaume
et que la Franc-Maçonnerie
dénomme l’Orient Eternel. Et ce Temple,
c’est d’abord en nous-même que nous
devons l’édifier, selon l’adage antique
« OMNIA
AB UNO ET IN UNUM OMNIA »,
soit :
« Un
est en Tout et Tout dans Un !» Les
pierres de ce Temple sont nos possibilités . Il
dépend donc de nous que par
leur taille elles deviennent des Vertus morales, intellectuelles et
spirituelles. J’ai
dit. G\ C\ |
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