Obédience : NC Site :  http://aprt.skyrock.com 29/11/2007

Un film initiatique : 
Blanche-Neige et les sept nains 

Aux termes de son article intitulé « Un Film Initiatique : Blanche–Neige et les Sept Nains », Jean DUPRAT, nous expose son point de vue suivant lequel certaine données ésotériques seraient communiquées au tout un chacun par l'intermédiaire de médias traditionnels et populaires, tel que le célèbre dessin animé de Walt Disney dont il s'agit, paru sur nos écrans de cinéma en 1937, adaptation cinématographique du conte écrit par les frères GRIMM, 120 ans auparavant.

Notre auteur prend uniquement en compte dans son écrit le dessin animé en lui-même et non le conte originel afin de ne pas être soumis à quelconque influence altérant l'interprétation spirituelle des messages et symboles contenus dans le média et dont il sera fait état.

Ces messages découlent-ils d'une intention formelle ou « d'archétypes mentaux » lors de l'interprétation du conte ?

Jean DUPRAT analyse le média par l'étude des différents personnages en action, tous caricatures et miroir de l'âme humaine, afin d'en extraire les significations des messages dissimulés selon lui par les scénaristes adaptateurs du conte.

Ainsi il fait état aux travers de ces derniers de l'âme spirituelle prenant conscience de sa beauté et de sa vocation (représentée par le personnage de Blanche-Neige), par le désir de connaître l'Amour Divin (par le personnage du Prince), agrémenté d'un sentiment de paix (l'héroïne donne un baiser symbolique à son Prince par l'intermédiaire d'un messager représenté par une colombe), après avoir pris conscience de sa déchéance imposée par la mondanité de l'âme (la Reine) ; Cette beauté est révélée par la conscience de l'âme (le miroir magique), sous le questionnement de l'âme mondaine (La Reine).

Cette prise de conscience est révélée par la rencontre du divin et de l'humain (confère le rite initiatique).

La prise de conscience va peu à peu succéder à la connaissance et à la comparaison entre la beauté et l'état mondain de l'âme par le jugement individuel (le miroir), sous la lumière du regard divin (symbolisé par le regard du Prince).

Notre auteur prend un tournant en exposant la rivalité des personnages de Blanche-Neige et de la Reine, sur leur beauté.
L'âme individuelle refuserait la hiérarchie des valeurs, de la beauté de l'être, jusqu'à pouvoir en exiger et en engendrer la destruction, par un rejet de la spiritualité et de son cheminement, jusqu'au meurtre symbolique là aussi chargé de symbole au sein du média (le cœur de Blanche-Neige sera remplacé par celui d'une biche, symbole équivalent du féminin et forestier du bélier nous rapporte au sacrifice d'Isaac, et à la mort initiatique passage obligatoire de l'état d'esclavage à l'état de liberté, et point de départ du « voyage initiatique » effrayant et bouleversant passage de l'obscurité à la lumière et débouchant sur une paix et une sécurité rassurante en son terme.

La fuite de notre héroïne à travers la forêt peut être perçue comme une seconde naissance, suite à une prise de conscience de son propre travail initiatique, faire coïncider son cœur, centre de son être, avec le centre du monde.
Cette « mort » symbolise la fin de sa vie profane.

Les personnages des nains, mineurs, extracteurs de diamants (symbole de pureté, de lumière, et en outre de la présence divine dans le cœur), travaillent dans la montagne (assimilation symbolique entre le « Mons » : montagne ; et le « Mens » : mental), au sein de la mine (le cœur), symbolisent les sept puissances de l'âme, désignant par leurs noms des qualités du psychisme.

Notre auteur évoque des qualités relatives :
- A la fois à l'âme végétative, par les personnages de Dormeur (sans relation avec le monde extérieur), qui est lui-même aux antipodes du personnage d'Atchoum (qui au contraire répond aux sollicitations du monde extérieur) ;
- A l'âme passionnelle, par les personnages de Joyeux (représentant la stabilité, la plénitude), qui à son tour est aux antipodes de Grincheux (mouvement vers l'extérieur chargé d'agressivité), lui-même en opposition totale avec le personnage de Timide (effectuant un mouvement vers l'intérieur, symbole de fuite),
- Ainsi qu'à l'âme rationnelle par le personnage de Prof qui supervise les six nains précités (réflexion, intellect, ...).

Selon l'auteur, et je cite : « il ne s'agit pas de voir ici des identités différentes mais des fonctions complémentaires d'une même identité ».

Diverses notions que l'on retrouve durant le processus initiatique, sont évoquées par notre auteur.
En effet les notions de fraternité et d'entraide apparaissent très nettement durant le récit lors des échanges entre Blanche-Neige et les animaux de la forêt, notamment dans la scène où tous effectue le grand nettoyage de la maison des nains.

La notion de l'être en tant que tel et de ses différents aspects sont figurés par les personnages principaux :

- Ainsi La Reine est le reflet de l'âme pervertie, centrée sur le « Moi », représentant le mal dans une attitude Luciférienne (la mort de Blanche Neige), n'ayant qu'un but : être la plus belle (Lucifer était évoqué comme étant « le plus beau des anges »).

- Les nains représentent les diverses facultés de l'âme humaine, sans aucune perversion, avec une innocence comparable à celle des enfants (d'où leur petite taille, et leur impossibilité, symbolique de tomber ou de s'élever), au centre de l'humain (confère la caverne au centre de la montagne et l'extraction de diamant).

- Le personnage de Blanche Neige est transcrit comme pure spiritualité en effectuant les voyages initiatiques, symbolisés par la mort, (à laquelle elle échappe grâce à la bonté d'âme du chasseur), la descente aux enfers (fuite aux travers de la forêt), la résurrection (réveil entouré d'animaux, dans un climat rassurant bercé de lumière, et de tranquillité), et le travail (ménage dans la maison des nains).
Lors de sa rencontre avec les nains, elle symbolisera la domination de l'âme spirituelle sur les facultés de l'âme individuelle représentée par les sept nains (confère la scène où notre héroïne s'allonge, épuisée, sur les lits des nains, en occupant de par sa taille, plusieurs à la fois).

A ce stade du récit, on accède à un nouveau chapitre, en assistant à la seconde mort (initiatique) de notre héroïne, lors de son empoisonnement par la Reine, qui apparaît désormais sous l'aspect d'une sorcière, incarnant les possibilités infernales de l'être humain, et qui prend alors une dimension satanique pour disparaître dans le néant (chute dans le ravin, symbole illusoire de telles possibilités), poussée par les nains (symboles des facultés de l'âme humaine, pouvant anéantir le mal à néant).

Le fruit employé aux desseins de la Reine, n'est autre qu'une pomme, fruit de l'arbre défendu, symbole de l'individualité, cause de l'éloignement du jardin d'Eden, dont la coupe verticale en son centre, fait apparaître une étoile à cinq branches qui n'est autre que le réceptacle floral du fruit.

Jean DUPRAT, évoque tout au long de son article, la route et le cheminement de l'être, et ce d'une manière horizontale, dans un premier temps (plénitude de l'état individuel), et verticale, dans le second (lorsque l'on est sorti du plan horizontal, lorsque l'on quitte le cheminement individuel).
Ce passage est selon l'auteur une « transformation au-delà de la forme ».

Dans notre cas précis, l'héroïne quitte cette individualité en succombant symboliquement à sa deuxième mort (elle apparaît alors sans vie aux yeux de tous).
En croquant dans la pomme, elle effectue symboliquement un retour à son individualité, qu'elle ne peut rejoindre puisqu'elle a atteint le centre (elle est la plus belle par sa réalisation initiatique) ; Par conséquent, elle ne peut que mourir.

Elle renaîtra sous le baiser du cavalier divin, éclairé par les rayons de l'astre de lumière ;
Quant aux nains, symboles des puissances de l'âme, ceux-ci demeurent seuls, dans un monde parallèle, hors d'atteinte.

C'est ainsi le conte prend fin.

Lecture du texte « Vérité » par Narcisse F
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Blanche-Neige aura atteint dans un premier temps la mort de l'état profane, au travers de sa fuite dans la forêt, et dans un second temps, la mort de l'individualité, en croquant la pomme.

Toujours selon notre auteur, la fin de l'histoire peut suggérer la réalisation de l'identité suprême par notre héroïne.
On peut également y voir l'exaltation et l'atteinte du 3ème grade de notre ordre ...


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