Un film initiatique :
Blanche-Neige et les sept nains
Aux termes de son
article intitulé « Un Film Initiatique :
Blanche–Neige et les
Sept Nains », Jean DUPRAT, nous expose son point de vue
suivant lequel certaine
données ésotériques seraient
communiquées au tout un chacun par
l'intermédiaire
de médias traditionnels et populaires, tel que le
célèbre dessin animé de Walt
Disney dont il s'agit, paru sur nos écrans de
cinéma en 1937, adaptation
cinématographique du conte écrit par les
frères GRIMM, 120 ans auparavant.
Notre auteur prend uniquement en compte dans son écrit le
dessin animé en
lui-même et non le conte originel afin de ne pas
être soumis à quelconque
influence altérant l'interprétation spirituelle
des messages et symboles
contenus dans le média et dont il sera fait état.
Ces messages découlent-ils d'une intention formelle ou
« d'archétypes mentaux »
lors de l'interprétation du conte ?
Jean DUPRAT analyse le média par l'étude des
différents personnages en action,
tous caricatures et miroir de l'âme humaine, afin d'en
extraire les
significations des messages dissimulés selon lui par les
scénaristes
adaptateurs du conte.
Ainsi il fait état aux travers de ces derniers de
l'âme spirituelle prenant
conscience de sa beauté et de sa vocation
(représentée par le personnage de
Blanche-Neige), par le désir de connaître l'Amour
Divin (par le personnage du
Prince), agrémenté d'un sentiment de paix
(l'héroïne donne un baiser symbolique
à son Prince par l'intermédiaire d'un messager
représenté par une colombe),
après avoir pris conscience de sa
déchéance imposée par la
mondanité de l'âme
(la Reine) ; Cette beauté est
révélée par la conscience de
l'âme (le miroir
magique), sous le questionnement de l'âme mondaine (La Reine).
Cette prise de conscience est révélée
par la rencontre du divin et de l'humain
(confère le rite initiatique).
La prise de conscience va peu à peu succéder
à la connaissance et à la
comparaison entre la beauté et l'état mondain de
l'âme par le jugement
individuel (le miroir), sous la lumière du regard divin
(symbolisé par le
regard du Prince).
Notre auteur prend un tournant en exposant la rivalité des
personnages de
Blanche-Neige et de la Reine, sur leur beauté.
L'âme individuelle refuserait la hiérarchie des
valeurs, de la beauté de
l'être, jusqu'à pouvoir en exiger et en engendrer
la destruction, par un rejet
de la spiritualité et de son cheminement, jusqu'au meurtre
symbolique là aussi
chargé de symbole au sein du média (le
cœur de Blanche-Neige sera remplacé par
celui d'une biche, symbole équivalent du féminin
et forestier du bélier nous
rapporte au sacrifice d'Isaac, et à la mort initiatique
passage obligatoire de
l'état d'esclavage à l'état de
liberté, et point de départ du « voyage
initiatique » effrayant et bouleversant passage de
l'obscurité à la lumière et
débouchant sur une paix et une
sécurité rassurante en son terme.
La fuite de notre héroïne à travers la
forêt peut être perçue comme une seconde
naissance, suite à une prise de conscience de son propre
travail initiatique,
faire coïncider son cœur, centre de son
être, avec le centre du monde.
Cette « mort » symbolise la fin de sa vie profane.
Les personnages des nains, mineurs, extracteurs de diamants (symbole de
pureté,
de lumière, et en outre de la présence divine
dans le cœur), travaillent dans
la montagne (assimilation symbolique entre le « Mons
» : montagne ; et le «
Mens » : mental), au sein de la mine (le cœur),
symbolisent les sept puissances
de l'âme, désignant par leurs noms des
qualités du psychisme.
Notre auteur évoque des qualités relatives :
- A la fois à l'âme
végétative, par les personnages de Dormeur (sans
relation
avec le monde extérieur), qui est lui-même aux
antipodes du personnage
d'Atchoum (qui au contraire répond aux sollicitations du
monde extérieur) ;
- A l'âme passionnelle, par les personnages de Joyeux
(représentant la
stabilité, la plénitude), qui à son
tour est aux antipodes de Grincheux (mouvement
vers l'extérieur chargé
d'agressivité), lui-même en opposition totale avec
le
personnage de Timide (effectuant un mouvement vers
l'intérieur, symbole de
fuite),
- Ainsi qu'à l'âme rationnelle par le personnage
de Prof qui supervise les six
nains précités (réflexion, intellect,
...).
Selon l'auteur, et je cite : « il ne s'agit pas de voir ici
des identités
différentes mais des fonctions complémentaires
d'une même identité ».
Diverses notions que l'on retrouve durant le processus initiatique,
sont évoquées
par notre auteur.
En effet les notions de fraternité et d'entraide
apparaissent très nettement
durant le récit lors des échanges entre
Blanche-Neige et les animaux de la
forêt, notamment dans la scène où tous
effectue le grand nettoyage de la maison
des nains.
La notion de l'être en tant que tel et de ses
différents aspects sont figurés
par les personnages principaux :
- Ainsi La Reine est le reflet de l'âme pervertie,
centrée sur le « Moi »,
représentant le mal dans une attitude
Luciférienne (la mort de Blanche Neige),
n'ayant qu'un but : être la plus belle (Lucifer
était évoqué comme étant
« le
plus beau des anges »).
- Les nains représentent les diverses facultés de
l'âme humaine, sans aucune
perversion, avec une innocence comparable à celle des
enfants (d'où leur petite
taille, et leur impossibilité, symbolique de tomber ou de
s'élever), au centre
de l'humain (confère la caverne au centre de la montagne et
l'extraction de
diamant).
- Le personnage de Blanche Neige est transcrit comme pure
spiritualité en
effectuant les voyages initiatiques, symbolisés par la mort,
(à laquelle elle
échappe grâce à la bonté
d'âme du chasseur), la descente aux enfers (fuite aux
travers de la forêt), la résurrection
(réveil entouré d'animaux, dans un climat
rassurant bercé de lumière, et de
tranquillité), et le travail (ménage dans la
maison des nains).
Lors de sa rencontre avec les nains, elle symbolisera la domination de
l'âme
spirituelle sur les facultés de l'âme individuelle
représentée par les sept
nains (confère la scène où notre
héroïne s'allonge, épuisée,
sur les lits des
nains, en occupant de par sa taille, plusieurs à la fois).
A ce stade du récit, on accède à un
nouveau chapitre, en assistant à la seconde
mort (initiatique) de notre héroïne, lors de son
empoisonnement par la Reine,
qui apparaît désormais sous l'aspect d'une
sorcière, incarnant les possibilités
infernales de l'être humain, et qui prend alors une dimension
satanique pour
disparaître dans le néant (chute dans le ravin,
symbole illusoire de telles
possibilités), poussée par les nains (symboles
des facultés de l'âme humaine,
pouvant anéantir le mal à néant).
Le fruit employé aux desseins de la Reine, n'est autre
qu'une pomme, fruit de
l'arbre défendu, symbole de l'individualité,
cause de l'éloignement du jardin
d'Eden, dont la coupe verticale en son centre, fait
apparaître une étoile à
cinq branches qui n'est autre que le réceptacle floral du
fruit.
Jean DUPRAT, évoque tout au long de son article, la route et
le cheminement de
l'être, et ce d'une manière horizontale, dans un
premier temps (plénitude de
l'état individuel), et verticale, dans le second (lorsque
l'on est sorti du
plan horizontal, lorsque l'on quitte le cheminement individuel).
Ce passage est selon l'auteur une « transformation
au-delà de la forme ».
Dans notre cas précis, l'héroïne quitte
cette individualité en succombant
symboliquement à sa deuxième mort (elle
apparaît alors sans vie aux yeux de
tous).
En croquant dans la pomme, elle effectue symboliquement un retour
à son
individualité, qu'elle ne peut rejoindre puisqu'elle a
atteint le centre (elle
est la plus belle par sa réalisation initiatique) ; Par
conséquent, elle ne
peut que mourir.
Elle renaîtra sous le baiser du cavalier divin,
éclairé par les rayons de
l'astre de lumière ;
Quant aux nains, symboles des puissances de l'âme, ceux-ci
demeurent seuls,
dans un monde parallèle, hors d'atteinte.
C'est ainsi le conte prend fin.
Lecture du texte « Vérité »
par Narcisse F\
Blanche-Neige aura atteint dans un premier temps la mort de
l'état profane, au
travers de sa fuite dans la forêt, et dans un second temps,
la mort de
l'individualité, en croquant la pomme.
Toujours selon notre auteur, la fin de l'histoire peut
suggérer la réalisation
de l'identité suprême par notre
héroïne.
On peut également y voir l'exaltation et l'atteinte du
3ème grade de notre
ordre ...
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