Symbolisme
du feu
et de la
lumière aux deux Saint-Jean
Les deux symboles du Feu terrestre et céleste
se retrouvent dans les
coutumes des deux Saint-Jean. La Saint-Jean d'été
est une fête populaire se déroulant
à l'extérieur et
célébrée dans la liesse. La Saint-Jean
d'hiver, au contraire,
est une fête intérieure
commémorée dans l'intimité du foyer.
Le
bûcher de la Saint-Jean d'été
ne consiste pas en un amas de branchages
auquel on met le feu, mais en une construction savante où
les morceaux de bois
sont empilés les uns sur les autres pour former une pyramide
tronquée.
L'absence de pointe signifie bien que l'être
s'arrête en chemin sur la voie
vers le sommet. Les différents niveaux de la pyramide
représentent autant
d'états intermédiaires consumés l'un
après l'autre avant d'atteindre l'état
proprement humain.
L'usage de chanter et danser en cercle autour du feu
symbolise le mouvement
de la “roue cosmique”. Sauter en couple par dessus
les flammes ne constitue
qu'une façon imagée de rejoindre le
“Milieu” et l'état d'être
centré en
lui-même et véritablement humain.
L'habitude de conserver un tison du feu de la Saint-Jean
d'été pour allumer
la bûche de la Saint-Jean d'hiver met en évidence
la subordination de l'état
d'être humain à celui d'être total.
La
bûche de la Saint-Jean d'hiver ou de
Noël, généralement coupée
dans le
tronc d'un arbre en été, symbolise l'axe vertical
de la pyramide du bûcher de
la Saint-Jean d'été. Elle joint en ligne directe
la Terre et le Ciel et
représente l'état d'être total.
Le Feu symbolise ici
l'illumination intérieure qui donne accès
à la Connaissance authentique. Elle
ne produit plus seulement un être centré en
lui-même, mais situé au Centre du
monde. La bûche qui flambe évoque bien entendu la
cheminée, cet autre symbole
de l'axe vertical reliant Terre et Ciel ou Axe du Monde.
La
coutume consiste à laisser la bûche se consumer
jusqu'à extinction pour
bien marquer la fin du voyage. À la lumière
visible, extérieure du foyer,
associée à l'être humain
centré en lui-même, fait place la
Lumière invisible,
intérieure caractérisant l'être qui a
rejoint le Centre du monde.
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