GLFS | Loge : NP | Date : NC |
La Planche
Une
planche ?... que signifie ce mot ? Le dictionnaire
en
donne une définition assez longue, une demie
colonne, ce qui
revient à dire que la définition de ce mot
n’est pas aussi simpliste qu’on le
croirait. Je me limiterai
à
la définition la plus commune, c'est-à-dire la
simple pièce de bois. Il
est dit, morceau de bois plus long que
large et plus large qu’épais. Il est dit aussi
plaque de bois ou de métal sur
laquelle le graveur accomplira son œuvre. Donc voici une
partie d’un arbre… arbre que l’on a
scié dans sa largeur pour en retirer une
bande plus large qu’épaisse, qui deviendra un
morceau d’architecture : La
planche. La planche de
bois
est un matériau de première
importance
dans l’architecture après la pierre.
C’est surtout un matériau vivant, sortant
tout droit de l’arbre, symbole du cosmos vivant, pilier de la
sagesse. Le bois est
toujours, la matière la plus importante dans tout
l’ensemble de l’architecture.
On en fait des solives, des poutres, des arches,
c’est la force, mais il enjolive aussi,
car il se laisse sculpter
et nous donne la beauté La planche, ce
morceau d’architecture encore à
l’état brut, il faudra la raboter, la sabler,
la polir, pour que l’artiste puisse la façonner et
lui donner le devenir d’un
apport tangible à la construction du Temple. Des planches,
il y
en a de toutes sortes, des grandes des courtes, des lourdes,
d’autres très
fragiles, de celles pleines de nœuds, et de
différentes épaisseurs, il y en a
aussi qui sont mal coupées, inadaptées. Certaines
symbolisent la force et
servent de support ou d’abri, de protection ,ce sont les
poutres maîtresses. Mais
il faut les considérer seulement
comme un instrument et ne pas perdre de
vue que c’est un moyen
faillible dont il faut se servir prudemment car une planche
peut-être forte et
avoir une longue et bonne portée , mais elle peut aussi
être pourrie… Il y en a de
drôlement solides, telles ces poutres ou ces magnifiques
piliers qui viennent
vous couper le souffle et que l’on destine à une
importante construction.
D’autres présentent de superbes nœuds,
pourtant on a tendance à considérer celles-ci comme
ayant un manque de
solidité. Cependant de vrais artistes, à la sensibilité
très
accentuée, les recherchent et tirent parti de ce que
d’aucuns considèrent comme un défaut.
Ce sont ces planches là qui donnent une
dimension à l’œuvre. Le
nœud est un
sujet intéressant, car n’est-ce pas du
nœud que naît la branche ? C’est
aussi le point de départ d’une orientation
nouvelle, une sorte de nombril. Tout ceci ne
nous
fait-il pas penser à ces planches que nous
présentons en Loge ? Tout
d’abord, tout
comme l’artisan, nous choisissons l’essence du bois
dont nous voulons tirer une
planche, c'est-à-dire le sujet. Une fois la
planche choisie, le premier travail est
l’élagage…triage des idées
et de nos
découvertes. Ensuite nous y
travaillons ; Tel l’ébéniste
qui va équarrir son bois, nous épurons notre planche, nous la
rabotons, la sablons,
la lissons, la vernissons et la repolissons, si bien que même
parfois nul n’a
rien à y redire… Puis quand
vient
qu’on frappe un nœud, on
s’arrête, on se questionne, je
le rappelle, c’est du nœud
que jaillit la
branche, c'est-à-dire l’expansion. Et nous
voilà reparties. Aussi, gardons nous de la vouloir parfaite. La
planche lue en Atelier nous apporte beaucoup, parfois et même
souvent de
nouvelles connaissances, d’autre fois le goût
d’en savoir plus, ce qui nous
porte à la recherche, à la lecture, aux
questionnements ---- et
plus souvent qu’autrement, à la
méditation. C’est pourquoi avec la petite phrase,
j’ai dit,.. suit un long
silence. Ainsi la planche descend en nous et nous permet, pour un
moment, de
nous sentir concernées. Ce moment de réflexion,
nous permet aussi de préparer
nos questions, s’il y a lieu. Une planche se
doit être intéressante,
d’accrocher l’auditoire.
Il est important que l’oratrice laisse
quelques points de
suspensions qui vont permettre les questions et le débat. Ainsi, tout le
monde participe à la construction de cette pièce
d’archi-tecture. Les échanges se font, la parole circule. Ce genre de tracé est particulièrement intéressant, car il ne s’oublie pas trop vite. Parfois il résonne en écho sur les parvis, d’autre fois il reste gravé dans notre mémoire. Si c’est le cas, alors la plancheuse du moment a atteint son but…… Elle a donné une planche à tracer - sur laquelle nous pouvons apporter un ornement personnel, accentuer un angle ou la coupe;; La planche aura
alors pleinement rempli son rôle. L’aspect
masculin
de la parole et l’aspect féminin de
l’oreille. Les principes
des
genres sont entrés en symbiose. B\ B\ |
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