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Vaincre ses Passions V\ M\ et
vous tous mes FF\
ici présents en vos G\
et Q\ Tous
les catéchismes M\
et plus particulièrement au R\ F\,
l'instruction de
l'apprenti commence par : « C'est un homme libre, également ami du pauvre et du riche, sils sont vertueux » « Que venons nous faire en L\ ? » « Vaincre nos passions, soumettre nos volontés et faire de nouveaux progrès en maçonnerie ». Dès
lors, il demeure évident que rien ne peut s'accomplir dans
l'univers spirituel
et initiatique si le cherchant se montre incapable de rompre avec son
ancienne
existence, s'il n'a aucunement le désir de changer quoi que
ce soit en lui et dans
sa vie. Il
ne suffit pas d'avoir vécu la
cérémonie de réception pour devenir un
initié car
on ne transforme pas en une seconde un profane en maçon. Toute
la période d'apprentissage tend à voir
concrétiser cette transformation mais
beaucoup peuvent ne jamais y parvenir malgré l'accumulation
des grades, des
fonctions comme des honneurs dans le système. Il
ne suffit pas seulement de le vouloir pour changer, il faut en prime
bénéficier
d'une grâce particulière. Alors,
que recouvrent ces passions mauvaises et dangereuses pour notre devenir
spirituel ? Le
mot passion vient du latin PATI qui signifie : « supporter,
endurer ». Bien
évidemment, ce sens premier vient du martyr subi par le
Christ que l’église
désigne par la passion du Christ. Cette signification
évolua avec le temps. Au
XVII ème siècle, Descartes désignait
par passion « toutes les pensées qui sont
ainsi excitées en l'âme sans le concours de la
volonté... par les seules
impressions qui sont dans le cerveau ». Ainsi,
tout ce qui découle de la perception des sens donne leur
corps aux sentiments
ou aux émotions de toute nature nous mettant en situation de
subir, d'être sous
leur emprise. Tout cela constitue le monde des passions et je pense
particulièrement aux excès du boire et du manger,
aux élans charnels, mais
aussi aux débordements caractériels. «
La passion, désir fort, excessif même, assortie
d'une déformation dans la
vision des choses qui deviennent ce que nous voulons qu'elles soient,
c'est à
dire modifiées, exaltées faussement, une sorte de
cristallisation disait
Stendhal. » La
passion, vision délirante, typhon qui dévaste
tout sur son passage, éliminant
même toute ce qui ne se rapporte pas à la
réalité. Le monde lui-même n'existe
plus : seule compte désormais cette affection
désordonnée que rien ne peut
contrôler. La
passion entraîne l'exaspération de la
sensibilité, l'assèchement de
l'affectivité qui peuvent en d'autres circonstances,
l'enrichir. L'Avare
de Molière éprouve les plus vives
émotions en pensant à sa cassette, à
tout ce
qui peut survenir à son argent mais il demeure un monstre
d'indifférence pour
tout ce qui touche à sa famille ou à ses proches. L'enrichissement
surgit lorsque le passionné élargit le cadre de
sa passion à tout ce qui
concerne l'objet de sa flamme. Le
passionné peut étendre ses excès
à l'art, à la musique, au chant, à
l'histoire
de ces domaines, aux opéras voire à leurs
architectes, aux meilleurs magazines
qui en font état... Il
ne s'agit pas là d'un désir soudain
d'enrichissement culturel, mais tout
simplement du développement délirant de cette
passion étendue à une discipline,
une activité ou à une
micro-société. Le
désir élargit, amplifie sa passion en la
projetant sur le monde entier mais il
ne voit qu'elle, restant aveugle et ignorant de tout ce qui ne s'y
rapporte
point. Pour
FREUD, la passion est la conséquence de frustrations ou de
déséquilibres
trouvant leur origine dans le passé ou dans l'enfance. Cela
se rencontre aussi chez des hommes ou des femmes dont la vie manque
d'intérêt,
d'aventure, de merveilleux. Le
sujet en reste d'autant plus esclave qu'il n'en prend aucunement
conscience. La
passion demeure dansgereuse pour soi et pour les autres par les effets,
par les
conséquences qu'elle peut entraîner. Le
jaloux ne cherche pas les preuves que son épouse lui est
fidèle, cela ne
présente aucun intérêt à ses
yeux; sa passion morbide va s'alimenter en quêtant
les indices, les signes d'une possible nomalie dans l'emploi du temps,
les
appels téléphoniques ou les absences de sa femme. Lorsque
le passionné se trouve convaincu dans la fausseté
de ses convictions, ce qui
arrive rapidement, son délire paranoïaque peut lui
faire commettre des gestes
irréparables. Heureusement,
tout ne s'achève pas systématiquement dans la
dramaturgie; certains passionnés
ont, par leur délire particulier, donné lieu aux
plus grandes aventures du
monde, aux plus grands exploits, aux plus belles découvertes
géographiques,
scientifiques, médicales... N'oublions jamais cependant que
tout génie reste la
signature d'un déséquilibre particulier
même si selon les propos d'HEGEL : « rien de grand ne s'est accompli
dans le monde sans passion ». N'anmoins
on s'accorde pour condamner les passions, ces perversions de la raison.
Elles
demeurent mauvaises puisqu'elles nous privent de notre
liberté et nous rendent
incapables de les dépasser et de nous en affranchir. Elles
génèrent alors une
maladie d'autant plus grave et pernicieuse que qui s'en trouve atteint,
non
seulement ne veut pas guérir, mais il continue de
quêter tout motif
complémentaire pour s'y ancrer, s'y enfoncer davantage
encore. Le
joueur perdure à jouer, l'alcoolique à boire,
celui dont l'ambition ne connaît
pas de limite cherche à prendre la place d'un
collègue mieux valorisé
socialement ou bien sa fonction hiérarchique. En
voulant toujours plus, le déséquilibre perdure et
s'accroît jusqu'à ce que le
malheur finisse par s'abattre brutalement sur lui car rien ne s'obtient
impunément. Tout
a toujours un prix qu'il faut payer à un moment et qui sera
d'autant plus élevé
que le sujet n'aura jamais réparé ses fautes
malgré les chances de rachat qui
,lui auront été prodiguées mais qu'il
aura refusées. Les
passions égarent, elles perdent celui qui se trompe de
support et de but. Au
lieu d'élever l'homme vers ce qu'il y a de plus noble, de
plus pur, de plus
libre, elles entraînent sa déchéance en
le guidant toujours plus avant vers le
limité, le partiel, le fini. Alors
que la passion devrait se situer dans l'ordre de l'Amour le plus pur,
le plus
absolu et par conséquent infini, le plus iniversel, tel
celui du créateur pour
tous les hommes, le passionné divinise l'objet de sa flamme
et ce faisant, il
devient idolâtre. Il
arrive parfois que le désir de posséder l'objet
de sa passion soit plus grand
que la possession elle-même qui perd tout son
intérêt dès qu'elle se trouve
obtenue. Cet
aspect démontre que la passion ne se réduit pas
à elle seule mais qu'elle peut
faire intervenir d'autres notions négatives,
dévalorisantes comme l'orgueil de
parvenir à posséder ce que les autres
n'obtiennent pas, La fierté d'y être
parvenu, l'arrogance puis le dédain et bien d'autres choses
encore. Dans
l'univers des initiés, ces valeurs ne possèdent
aucune place puisque chacun
doit avancer, oeuvrer à titre permanent à la
réalisation de sa perfection
mentale, comportementale et spirituelle. Vaincre
ses passions doit se traduire par juguler ses instincts, ses pulsions
naturelles et primaires. On ne peut pas ordonner l'âme si on
ne le fait pas
pour le corps; la maîtrise comportementale devenant la
condition liminaire à
tout cheminement. Soumettre
sa volonté consiste à retrouver l'essence de sa
vraie nature, ce qui ne peut
s'accomplir que si l'on réussit à s'affranchir de
tous les conditionnements
subis. Ce travail de la découverte de soi se rapporte à ces progrès faits dans la V\ M\ . Dans
les étapes préliminaires, pour soumettre sa
volonté, le cherchant, en quête de
lui-même va devoir distiller ses pensées, les
appréciations et les réactions
produites par le mental. Il n'est guère facile de trouver le
chemin de sa
liberté surtout quand on a contribué à
se forger un ego, un moi omniprésent à
l'épreuve de toute atteinte ou attaque. Ce travail
s'avère difficile, redoutable,
aussi beaucoup ne l'achèvent pleinement, ce qui risque de se
traduire chez eux
par un état de frustration sinon de révolte
à l'égard de tout système.
Ceux-là
espéraient tant que la faiblesse des
révélations obtenues ne peut résulter
selon eux que de la carence des autres. Parfois certains en arrivent
même à
douter voire à contester certaines règles! Cet
échec survient du fait qu'il
n'ont pas vaincu leurs passions ni soumis leur volonté. Lorsque
l'intellect et le corps dominent, rien de ce qui constitue
l'enseignement
symbolique ne peut s'appréhender, ce qui accentue le mal
être. Tout
reste alors à recommencer. Alors
dès à présent mes frères,
je vous invite à méditer sur cette phrase
d'Alfred de
Musset : « Quand la passion emporte l'homme, la raison le
suit en pleurant et
en l'avertissant du danger. Mais dès que l'homme s'est
arrêté à la voix de la
raison, dès qu'il s'est dit : c'est vrai, je suis fou,
où allais-je? La passion
lui crie : et moi, je vais donc mourir ? » J'ai
dit V\ M\ |
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