Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Réflexion sur l’opportunité de réviser la lecture du RER

Il semblerait qu’à nouveau, au sein de groupes divers de recherche de l’Ordre, ressurgisse l’éternel problème de la spécificité du Rite Écossais Rectifié.

Des instructions, des notes, de nouvelles précisions sur l’interprétation des rituels, sur la réception des profanes, oublis « involontaires » dans les textes des serments…viendraient subrepticement inviter les Frères de ce Rite à convenir de l’utilité d’une évolution et à en accepter le principe.

Dans une étude du Rite Écossais Rectifié parue dans le recueil des travaux de la R. L. Hildegarde de BINGEN, inspirée par la pensée de notre éminent Frère Jean BAYLOT, le Grand Inspecteur du Rite notre Bien-Aimé et R\ F\ Michel DUCAS, relevait cette tendance, la soulignant (afin que nous en prenions conscience ?), écrivait :

« Jusqu'à ce jour et peut-être encore plus en cette fin de siècle, la F\ M\ en générale et le R.E.R. en particulier ont fait l'objet de très nombreux ouvrages historiques, idéologiques ou autres, certains étant favorables et d'autres fort critiques.

Tous ces écrits, au lieu d'éclairer le sujet, n'ont le plus souvent que compliqué des problèmes que l'on peut qualifier de particulièrement obscurs.

Trop souvent aussi, l'esprit polémique a remplacé l'impartialité qu'on était en droit d'attendre de toute enquête ».

C'est bien mon avis aussi, et je ne serais pas tombé dans le même travers, si ce qui m'était donné à lire ne concernait pas la spécificité d'un Rite qui m'est cher, son fondement même, son intégrité, et dans lequel j’ai reçu la lumière de l'initiation, m’invitant à en comprendre - pour mieux les dénoncer- le cheminement et la conclusion recherchée. Pour ce faire, m'efforçant d'être aussi succinct que possible, je nourrirai ma réflexion sur la trame de cette planche. Je ne reprendrai pas l'historique et la philosophie du R.E.R. que l'on trouve dans les bons ouvrages qui font référence, auxquels il me serait difficile de rajouter quoique ce soit qui n'ait déjà été développé par d'autres, plus compétents que moi.

Rapporter, par exemple, forcement en les édulcorant, les textes de Le Forestier sur le sujet, ne me semble ni souhaitable ni nécessaire, sauf à vouloir donner à ma réflexion un semblant de consistance qu'elle n'aurait pas en elle-même.

L’approfondissement du R.E.R. ne pouvant se trouver que dans l’analyse de ses rituels, il convient en premier lieu de dire de quels rituels il s'agit. S'il s'agit de ceux des trois premiers grades : d'apprentis, de compagnon et de maître – il ne peut ici qu'être question de ceux-ci – le sujet, les arguments et le lectorat en sont forcément limités aux F\ F\ des loges bleues.

Dans ces trois grades il est constamment fait référence à la religion Chrétienne, à l’esprit du christianisme. C'est elle qui est invoquée dans les prières ; c'est sur le V.S.L des Chrétiens que les serments, et les engagements sont pris.

Quel que fût le cheminement de la pensée de leur Rédacteur – entre les doctrines du théosophe Martines de Pasqually et de Joseph de Maïstre [précurseur dans cette volonté d’infléchir le fondement du R.E.R.], des Élus Cohen à la Stricte Observance – à l'occasion de ses allers-retours entre Lyon, Dresde, Avignon Metz et Strasbourg – …In fine : le Credo affirmé par J.B Willermoz dans ses/ces rituels du R.E.R. est :

« Croyance en Jésus-Christ, mort sur la croix pour racheter l'Homme déchu, « le réconcilier » par le sacrifice sublime du Dieu-Homme « avec son Père Céleste » ; ressuscité le troisième jour afin que « par son union avec Lui et les anges », dés maintenant et en ce monde, en communiant avec Lui, nous nous rendions dignes de redevenir participants à son Règne » (Le Forestier).

Il est donc arrêté depuis 218 ans que le R.E.R. est Chrétien, et à ma connaissance personne à ce jour n'a envisagé qu'il puisse en être autrement ; mais il reste à ce stade de la réflexion à faire un peu de sémantique, pour éclairer ce qu'entend cet adjectif, dont la force du message qu'il apporte l’a substantivé.

Les dictionnaires de la langue française qui donnent des mots, le sens nécessaire à raisonner valablement au sujet de leur emploi, précisent au premier sens :

Chrétien :
- Robert : qui professe la foi en Jésus-Christ.
- Hachette : qui a reçu le baptême et à ce titre est disciple du Christ.
- Larousse : qui professe la religion de Jésus-Christ.
Catholique :
- Robert : ce qui est universel, une langue universelle.
- Hachette : du catholicisme, propre aux catholiques.
- Larousse : qui est universel, répandu partout, se dit de l'Église Romaine sous l'autorité du Pape.
Apostolique :
- Robert : qui vient des apôtres, conforme à leur mission.
- Hachette : propre aux apôtres et à leur mission.
- Larousse: des 12 disciples du Christ, les premiers messagers de l'Évangile.

Ceci étant précisé, l'on peut dire et se contenter de dire, pour l’instant sémantiquement :

Que le R.E.R rite chrétien, est celui propre aux F\ M\ ayant reçu le sacrement du baptême, qui professent la foi en Jésus-Christ (conforme au Concile de Nicée en 325), suivent son enseignement de la Loi d'Amour, dont ils se veulent, se reconnaissent, et s'affirment les disciples. Que cette foi, ils la professent dans le sein de la religion chrétienne, catholique-œcuménique et apostolique.

- Catholique-œcuménique : a) parce qu'elle se veut potentiellement universelle, b) propre à tous les chrétiens anglicans, reformés, orthodoxes, chinois, […]

- Apostolique : conforme à la mission donnée aux Apôtres par Jésus-Christ, afin que par un prosélytisme zélé ils la fassent connaître à des nouveaux adeptes.

L'on peut rajouter qu'elle n'est pas toujours romaine (reconnaissant la seule autorité de Notre Saint-Père le Pape à Rome).

De la conclusion de l’analyse à laquelle s’est livré notre Bien-Aimé et R\ F\ Michel DUCAS, citons encore :

« Lorsqu'on affirme (nous dit Jean Baylot) le R.E.R est chrétien, il ne peut être ouvert qu'aux chrétiens, donc tout candidat doit être chrétien, il faut être prudent et se remémorer les « landmarks » [dans un recrutement effectué auprès d'hommes libres, et de bonnes mœurs, …interdiction de débats religieux] ».

La maçonnerie ne prête à aucune formulation idéologique, les « landmarks » ont exprimé une règle indiscutable, précise et tolérante.

« Tout candidat à la F\ M\ doit affirmer Dieu. Il lui est interdit de définir et corrélativement de justifier ce qui est sa croyance, de porter sur d'autres expressions religieuses un jugement de valeur. Tout atelier maçonnique de quelque rite pratiqué est accessible à tout homme, qui reconnu libre et de bonnes mœurs, accepte par serment les stipulations du rite qui y est pratiqué [chrétien] ». (Jean Baylot). Ceci a entretenu, et ne peut prêter encore, qu’à une ambiguïté qui perdure. Car tout croyant en Dieu Unique, qui « accepte par serment les stipulations du rite pratiqué » : le R.E.R, ne peut être que chrétien - converti au christianisme ; sauf à se parjurer, à être apostat, au risque d'avoir à connaître les tourments du bûcher (!), comme ce fut le cas de beaucoup de « marranes » convertis à la suite des « aimables » incitations d'Isabelle-la-Catholique.

Ne faut-il pas ici apporter quelque éclairage sur les « landmarks » - qu'évidemment il est exclu de nier ou de renier – mais dont on peut imaginer qu'il puisse être judicieux de les replacer dans le contexte qui prévalait, quand ils ont été ressuscités ? (Robert : « ressuscités » : au sens de renaître, se ranimer).

Les loges opératives les détenaient des corporations de métiers du moyen-age – « ([…] légendes corporatives pieuses […]) » - quand elles ont été remises à l'ordre du jour dans les loges spéculatives, par Anderson, pasteur luthérien anglican, à l'occasion de la rédaction de ses Constitutions.

D. Knoop et G. P Jones écrivent à son encontre dans Genesis of Freemasonery (1949).

« Qu'il n'aura pas même les excuses de ces imagiers naïfs lorsqu'en 1723, il acceptera de mettre à jour les vielles constitutions « gothiques », et lorsqu'il publiera le Livre des Constitutions, ce sera pour y amonceler les anachronismes et les absurdités ». Ceci évidemment n'engage qu'eux, et Le Forestier qui les cite. (La Franc-maçonnerie templière et occultiste. Ed. Aubier-Paris - 1969).

Sur le caractère chrétien affirmé, du R.E.R. dans la Maçonnerie française, citons ici une information (de juin 1993, donnée à l'occasion du 225eme anniversaire de la J. et P. L. « l'Union des Cœurs » à Genève), que nous livre la Maçonnerie helvétique - laquelle jusqu'à plus ample informée fait référence en la matière.

« La Franc-maçonnerie française, qui pratique la Maçonnerie avec enthousiasme depuis que les Stuart se sont réfugiés en France, établit dés 1736 une constitution copiée sur celle d'Anderson, dans laquelle l'esprit religieux est plus affirmé et donne plus de précision quant à la « religion sur laquelle tous les hommes sont d'accord » qui devient : « la religion dont tout chrétien convient, laissant à chacun leurs sentiments particuliers ». [Le libre arbitre, qui lui est propre ?]. (Extrait d'un document récemment découvert et jetant un jour nouveau sur la F.M originelle française, dont l'attitude sera invariable durant plus d'un siècle) ».

Ceci, a-t-il été à l’origine de ce qui différencie - encore de nos jours – la maçonnerie française de la maçonnerie suisse, aux trois premiers grades du R.E.R comme aux autres. Cela mériterait plus qu’une simple incidente. (…et quid d’avec les autres maçonneries ?). Ets-ce que l’on peut dire que l’interprétation du message christique par les fondateurs de celle-là, est plus restrictive donc limitative, que l’interprétation faite par les fondateurs de celle-ci ?

C’est un problème qui me dépasse très largement, sur lequel je ne saurais même pas me prononcer, mais qui est, et reste posé. Ets-ce qu’il est alors souhaitable de modifier l’interprétation et les choix des Pères du R.E.R. - en particulier et en tous cas, celle de J. B. WILLERMOZ, lui qui l’a codifiée à travers les rituels qu’il nous a donnés ? Ces Pères l’ont voulue-il l’a voulue-telle qu’elle est. Il est loisible de la lire dans le rituel qui suivra, où elle est donnée avec encore plus de précision, avec plus de force, sans aucune ambiguïté ?

Est-ce qu’il nous appartient de nous interroger, a fortiori de juger de l’immuabilité des textes fondateurs, d’en faire une nouvelle lecture ? À quel titre serions nous plus habilités à refondre, ce que nos « immenses prédécesseurs » dans leur infinie sagesse, ont mis 20 ans bâtir, dans le détail d’une progression dont on n’a probablement pas encore, pas toujours pris toute la dimension ?

Bien sûr il sera facile de me répondre avec la plus fâcheuse désobligeance : [2 corinthiens 3-6] « Il nous a ainsi rendu capable d’être ministre d’une nouvelle alliance, non de la lettre mais de l’esprit, car la lettre tue mais l’esprit vivifie » (au sujet de pharisiens). Traditionalistes, serions nous les nouveaux pharisiens ?

Ceci dit, et pour revenir après cette longue diversion à ANDERSON et sa constitution : quoiqu'il en soit, il s'agissait alors – et c'était très bien ainsi – de prêcher, d'organiser la cohabitation harmonieuse dans les loges entre les seuls chrétiens – romains, anglicans, réformés, orthodoxes […].

Le tout, au milieu des « turbulences » qui ont prévalu avant Henri IV et son Édit de Nantes ; après lui sous Louis XIV lors de sa révocation ; qui prévalent encore aujourd’hui et depuis 4 siècles, en Irlande du Nord. Et il ne s'agissait alors que de « divergences » [doux euphémisme !], au sein d'une seule et même religion - la religion chrétienne ; exclusivement celle de l'Occident qu'elle a tant marqué, qu'elle a fini par le qualifier « d’Occident chrétien ».

De là, à transposer de nos jours (dans une interprétation hors contexte) le sens et l'esprit de ces « landmarks » d'alors, à gommer toutes nuances et particularités entre les religions actuelles – toutes, tout aussi respectables qu'elles puissent être par ailleurs – parce qu'elles ne reconnaîtraient qu'un seul unique et même Dieu.

De là, à « recevoir » (les initier?) aux trois premiers grades du R.E.R. en maçonnerie bleue, tous leurs adeptes, pour peu qu'ils soient d'une Religion du Livre, c'est peut-être aller un peu loin et un peu vite en besogne.

Mais c’est sûrement aussi, ne pas connaître ce qui les différencie, les oppose même fondamentalement, tellement à la notre, celle des disciples de Jésus-Christ.

Voyons ce qu’il en est par exemple avec l’islam, dans lequel s’inscrit plus qu’une simple divergence doctrinale : un gouffre (!), qu’il ne nous est pas permis d’ignorer et/ou d’occulter.

Ainsi, Jésus dans le Coran n’est qu’un homme, un homme Élu certes, un Prophète (parmi d’autres), mais seulement un homme. (Plusieurs références, non exhaustives.)

Sourate II, verset 72 :
« Ceux qui disent : « Dieu est en vérité le Messie, fils de Marie », sont impies ».

Sourate IV, verset 171 :
« Oui, le Messie, Jésus fils de Marie, est le Prophète de Dieu, sa parole qu’il a jetée en Marie, un esprit émanant de Lui. Croyez donc en Dieu et en ses prophètes, mais ne dites pas « Trois » ; cessez de le faire ; ce sera mieux pour vous. Dieu est unique ! Gloire à Lui ! Comment aurait-il un fils ? »

Sourate IX, verset 30 :
« Les chrétiens ont dit : « le Messie est le fils de Dieu », telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux ; Que Dieu les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! »

Sourate XIX, verset 35 :
« Il ne convient pas que Dieu se donne un fils ; gloire à Lui ! »

Quid de la consubstantialité ? De la Sainte Trinité ?

Ainsi, Jésus dans le Coran n’est pas mort sur la croix, un autre a été mis à sa place, il n’est donc pas ressuscité :

Sourate IX verset 157/158 :

« Ils disent : nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l’envoyé de Dieu. Non ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont point crucifié ; un homme a été mis à sa place, qui lui ressemblait, et ceux qui se disputaient là dessus ont étés dans le doute. Ils ne le savaient pas de source certaine, ils ne faisaient que suivre une opinion. Ils ne l’ont point tué réellement, Dieu l’a élevé jusqu’à Lui et Dieu est puissant et sage ».

Quid du mystère de sa résurrection ?

Toute croyance certes, est respectable - et toute discussion (en loge) en est interdite - mais celle d’un musulman ne l’est pas plus que la mienne, comme la mienne ne l’est pas plus que la sienne d’ailleurs ; mais l’on ne peut nier qu’elles soient incompatibles entre elles ; comme les contraires, elles se repoussent ; elles sont tellement foncièrement « non miscibles », que je ne vois pas à quoi, tenter un mélange - structurellement, naturellement impossible – pourrait aboutir ; où serait l’intérêt de constater l’inconciliable ? Sauf à l’ignorer par méconnaissance, serait-ce bien responsable de l’occulter, parce que/quand on le sait insoluble ?

Poursuivons en citant la proposition qui conclue la planche de notre Bien-Aimé et R\ F\ Michel Ducas :

« Une solution passe, peut-être, par l'affirmation incontournable qu'il n'y a aucun obstacle, mais au contraire enrichissement, à admettre au sein du Rite Écossais Rectifié, par ailleurs intangible, tout homme de Dieu, chrétien ou non, mais qu'il faut écarter ceux qui limitent la recherche de la connaissance à un particularisme religieux. Le R.E.R. dépend après tout de la compréhension profonde que peuvent en avoir ses membres, et ceux qui veulent y adhérer ».

Ceci appelle de ma part, suscite plusieurs remarques :

Les lignes rapportées de Jean Baylot, se situent dans un contexte qui n'est pas celui des loges bleues – comme il le précise d’ailleurs lui-même - elles ne peuvent donc étayer la réflexion des Frères aux seuls grades qui y sont pratiqués.

Toute réflexion et analyse, ailleurs qu'au sein de ces loges bleues – et toutes informations connues de lui qu'il se défend [à juste titre] de pouvoir nous donner – ne seraient peut-être pas mal venues, mais en tous les cas, ne sauraient ressortir de la présente lecture.

Les admettre ? Et pourquoi pas ? – évidemment « s'ils acceptent par serment les stipulations du rite qui y est pratiqué » [sic] ; mais dans ce cas, je ne vois ni la nécessité ni l'utilité, de supprimer des Règlements des Loges qui travaillent au Rite Écossais Rectifié, le mot « Chrétien ».

Pour être « admis », s'il faut entendre ici : être « initiés », ils auront donc dû :
1. Décliner leur religion, leur nom de baptême, celui de leur père.
2. Prendre connaissance et accepter, que le Livre Saint sur lequel ils vont prêter serment, soit la Sainte Bible ouverte au premier chapitre de l'Apocalypse de Saint Jean.
3. Prêter le serment d'être « fidèles la Sainte Religion Chrétienne » [rituel actuel de la GLNF].
4. Être reçus par ces mots : « A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, au nom de l'Ordre Templier et sous les auspices du Grand Prieuré des Gaules, je vous reçois apprentis Franc-maçon ». [Ancien rituel conforme à la thèse de Jean Baylot] ; ou encore par ceux-là : « A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, au nom de l'Ordre, et par les pouvoirs qui m'ont été donnés, je vous reçois apprentis Franc-maçon ». [Rituel actuel de la GLNF].

Pour être « admis », s'il faut entendre ici : « être autorisés » à pénétrer dans le Temple, à y suivre les travaux : dans la mesure où « ces hommes de Dieu » justifient de leur initiation aux divers grades à ouvrir, qu'ils appartiennent à une Obédience régulière reconnue par la GLNF : cela ne pose me semble-t-il, aucun problème. [Précision : « suivre les travaux », d'après Le Robert, entend : « qu'ils y portent un intérêt soutenu, qu'ils comprennent leur logique, et qu'ils s'y conforment ».]

Quant à « l'enrichissement » que l'on pourrait espérer, supposer en attendre, quant à le trouver dans ce mélange des « genres » – parce que c'est bien de cela qu'il s'agit en l'occurrence – l'on ne peut être que circonspect, dubitatif et enclin à la plus grande prudence.

Si une telle opportunité avait été d'une évidente et utile nécessité, l'on ne peut douter que « depuis les temps anciens » nos sages prédécesseurs, nos Pères, Maçons réguliers s’il en fût, aient manqué d'y souscrire. A moins que l’on suppute qu’ils furent moins ouverts que nous, moins dignes d’être Maçons ! Ce que je n’ose imaginer.

« L'ennui « naissant » de l'uniformité » (Antoine de la Motte-Houdard.), « les Religions « ayant été crées » par l'homme et pour l'homme » (Bergson.), celles-ci le furent aussi nombreuses et différentes que les sociétés les ayant générées et où elles prévalurent ; avec elles le furent les rites et rituels maçonniques qui s'y rattachaient, s’y adossaient en s’y confortant.

C’est ainsi, à ma connaissance, qu’il existe aujourd'hui suffisamment de différents rites symboliques, admis par notre Ordre au sein de notre Obédience, pour que celui qui intéressé – par les objectifs qu'ils ont choisis, qu'ils se sont donnés - puisse en Lui/en Elle, satisfaire régulièrement et totalement ses vœux. Cela, lui est parfaitement loisible sans avoir à occulter ses croyances personnelles, sans qu'il soit nécessaire d'édulcorer un rite qui – faut-il le rappeler – a été le premier pratiqué par les Francs-maçons du monde.

L'on pourrait d'ailleurs s'interroger sur les motivations qui ont prévalu à la création, après celui du R.E.R., de ces différents Rites. Quel était alors le but recherché par nos respectables prédécesseurs, sûrement en toute connaissance et dans le strict respect des « landmarks » ? Et c'est pourquoi dés aujourd'hui, dans un cadre aussi « paisible qu'harmonieux », il est donc, d’ores et déjà offert à tous les « cherchants », de « s'élever spirituellement » autant que « moralement », par/dans la pratique de Rites, certes divers (et confessionnellement différents), vers « un idéal de Paix, d'Amour et de Fraternité ». [En italique : le sont des extraits du Règlement de la GLNF].

Je pense que c’est très bien ainsi, et que c’est bien suffisant aussi. Et sauf à ce que l’on me convainque par des arguments que je n’ai pas trouvés dans l’étude des textes présentés - mais qui peut-être, sont ailleurs où je vais aller les rechercher. Je me satisfais aujourd’hui de l’existant, dans lequel je suis, où je me sens et reste parfaitement à l’aise.


3174-9 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \