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Loge : Lumière et Harmonie - Orient de Bar le Duc

26/03/2009

Le défi du siècle

 
Le plus grand défi du siècle pour l’avenir de l’homme est la préservation de la planète. Comment pourrons nous concilier le progrès de l’humanité avec pour corollaire le développement durable et convaincre les états et les citoyens d’accepter les contraintes qui s’imposent.

Pour répondre à cette question, il faut nous accorder sur deux préalables :

·                    La question en elle-même et les éléments induits de réponse qu’elle contient ;

·                    Et sur les causes, qui ont conduit l’homme à devoir relever ce défi.

A propos de la question,

  • Hormis le fait que la Planète s'est passée de nous durant des milliards d'années et qu’à ce titre elle n’a pas besoin de l'homme pour continuer de tourner dans l'univers, majoritairement, en regard de l’intitulé de la question, les frères et sœurs de la loge s’accordent à déclarer que ce n’est pas le plus grand défi du siècle, mais le DEFI que doit relever l’humanité si elle veut perdurer. Qu’en cela notre instinct de survie devrait suffire à convaincre les états et les citoyens d’accepter  les contraintes qui s’imposent.
  • Une autre certitude unit les frères et sœurs dans leur réflexion, c’est que le développement durable fait partie intégrante du progrès de l’humanité et n’en pas une conséquence ; ce qui veut dire aussi qu’il n’est nul besoin de concilier mais plutôt de réconcilier progrès et développement durable.
  • Enfin il leur apparaît clairement qu’il y a urgence, car les changements climatiques auxquels nous assistons actuellement vont s’opérer sur une courte durée alors qu’ils s’étalaient jusqu’alors sur des milliers d’années. A date, les moyens politiques et techniques envisagés, jusque là, pour enrayer ce phénomène ne feraient que retarder une échéance inéluctable et à la condition que toutes les nations veulent s’en donner la peine, ce qui n’est pas encore le cas.

C’est bien pourquoi il faut nous interroger sur ce qui a pu causer cette faillite dans la gestion des richesses de notre planète. C’est un préliminaire sans lequel et si nous n’en sommes pas d’accord, il nous sera difficile de prôner une solution efficace et durable. Sur ce propos les frères et sœurs de la loge relèvent trois causes principales :

  • La première, nait d’une humanité qui ne pense qu’à satisfaire des besoins nés d’une conception individualisée de son bien-être. De fait, le lien social se délite et la solidarité devient un alibi pour les plus nantis alors que celle véritable est le fait de groupes marginalisés. Il est logique dans un tel contexte qu’une vision anthropomorphique de la nature se soit développée, et que l’homme s’en éloigne de plus en plus et refuse d’en mesurer la réelle puissance.
  • La seconde vient de nos sociétés industrielles et matérialistes qui se sont appuyées sur l’idée que le progrès de l’humanité était subordonné aux seuls progrès techniques et sur une économie basée uniquement sur le profit individuel. Toutes certitudes qui ont permis à l’homme d’agir comme si nos ressources étaient illimitées.
  • La troisième enfin, est la résultante des deux autres et nous ramène à la place, la vigueur et la justesse de nos démocraties et de leur responsabilité dans l’éducation à la citoyenneté. Qu’en est-il du pouvoir politique face à celui des multinationales, comment sans démocratie peut-il exister une prise en compte avérée et partagée de cette problématique, plus simplement, comment peut-on réfléchir à la citoyenneté en ayant le ventre vide ?

Globalement on pourrait interpréter qu’en se désolidarisant de sa communauté l’homme a géré sa « maison » (économie) tout en ignorant la « connaissance » qu’il en avait (écologie). Aujourd’hui, les temps qui régissent les principes écologiques et ceux économiques ne sont plus concordants (l’écologie raisonnant sur du long terme et l’économie sur du court terme), alors qu’en réalité l’un ne va pas sans l’autre. Comment peut-on prétendre vouloir gérer quelque chose qu’on ne maîtrise pas ?

C’est donc bien en regard de ces constats, qu’il nous faut analyser la question et tenter d’apporter une réponse que nous avons délibérément choisi d’être maçonnique en s’appuyant sur des principes et sur nos valeurs, avec en finalité notre devoir de transmission.

Notre première réflexion de maçons nous ramène à l’universalité pour replacer l’individu de son état individuel vers celui plus communautaire et planétaire indispensable à sa survie dans un univers en expansion.

Pour passer de cet état singulier à celui qui devra être nécessairement plus collectif, seule la Fraternité universelle peut nous aider à satisfaire à cette exigence ; et à la condition de faire vivre nos autres valeurs maçonniques, l’Egalité et la Liberté. Seul un monde fait de Fraternité peut permettre à une société d’hommes assez désintéressés, bons et bienveillants de vivre entre eux sans qu’il y ait ni privilèges, ni droits exceptionnels, et où les hommes pratiqueront entre eux la Justice avec des droits égaux.

Dans cette perspective, le rôle du Maçon est d’importance car il doit s’attacher à vulgariser et faire vivre le principe de Fraternité pour remodeler chacun des concepts erronés à l’origine de cette crise écologique ce qui peut se traduire par :

  • Il nous faut faire pression sur nos élus car seul le pouvoir politique pourra redonner une cohérence à ces ensembles apparemment antithétiques que sont l’économie et l’écologie.  Nos élus doivent redonner toute sa place à la démocratie directe pour envisager à moyen ou plus court terme, voir fleurir de nouveaux modes de gouvernance, universels, solidaires et partagés par territoires, par pays, par nations et au niveau planétaire.
  • Il nous faut encore faire pression sur nos élus car tous les frères et sœurs s’accordent à penser que ces nouveaux mode de gouvernance supposent une éducation à la citoyenneté, basée sur une éthique de l’implication et de la responsabilité à tous les niveaux et dans toutes les nations du monde. Il est du ressort du pouvoir politique de semer le germe de cette éducation à la citoyenneté et de le cultiver.  L’individu, citoyen du monde, doit pouvoir se réapproprier son univers politique, écologique, économique.
  • Il nous faut toujours faire pression sur nos élus et obliger le pouvoir politique à replacer l’humain au centre de nos préoccupations et notamment celles économiques. Cette condition est indispensable pour concevoir une économie plus éthique, sociale et solidaire. Déjà à l’œuvre dans les structures de l’économie sociale et solidaire (associations, mutuelles, coopératives,), les modes de gouvernance démocratique, la non lucrativité individuelle, le respect de l’individu participent de cette nécessaire évolution et sont autant d’exemples dont il faut favoriser la propagation.

Si nous voulons avancer sur la voie du progrès de l’humanité dans le respect des enseignements écologiques sans lesquels l’avenir même de l’humanité est remis en cause, il nous faut mettre en œuvre ces préceptes né du principe de fraternité. En dehors d’une telle approche on risque fort de ne voir fleurir que des réponses techniques qui n’auront pour effet que de colmater des brèches au lieu de traiter du problème dans son intégralité.

Il nous semble en effet évident que ce sera en réagissant aux impérieuses nécessités qui se font jour en matière de refondation de nos modes de gouvernance, de revitalisation du tissu social et d’une vision responsable de l’économie, que nous nous donnerons les moyens de répondre à ce défi.

Pour nous maçons, cette réponse passe par le « connais-toi, toi-même ! », sur ce que chacun de nous est prêt à abandonner pour faire vivre une telle société et comment au travers ses comportements faire vivre et promouvoir ces idées dans le monde profane.

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