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J’étais un profane

Le miroir ne flatte pas, il montre fidèlement ce qui regarde en lui, à savoir le visage que nous ne montrons jamais au monde, parce que nous le dissimulons à l'aide du masque du comédien.

Le miroir, lui, se trouve derrière le masque et dévoile le vrai visage. C'est la première épreuve de courage sur le chemin intérieur.

Carl Gustav Jung, psychiatre suisse

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D’aventure aidant, un soir de froidure, je croise sur mon chemin
Ce gaillard jovien, impérieux, penseur me façonnant à profusion
Son code moral sur la vie qui métamorphosera, ainsi, mon destin
Une loi, fable-t-il, dévolue nos pas et le devoir est notre tradition.

Labourant la glèbe, les ongles arrachés, j’affouillais mon caveau
L’astre de la nuit, satellite impalpable, lestant mon appréhension
Paralysait mes gestes et paroles jusqu’au point du jour nouveau
L’astre complétif poindra à l’horizon ses rayons de componction.

Le profane avisé que je fus méditant sur les devoirs de l'humanité
Appréhenda cette pensée conceptuelle pareille au feu de lumière
Une exaltation fusionna et m’afflige de frêles pensées de fraternité
L’obscurcissement s’estompa, je discerne ma brillance chaumière.

Initié au secret des Maçons je médite tout l’art du grand bâtisseur
VITRIOL m’enseigne-t-on est le premier devoir du cadet cherchant
Fouiller en ma caverne intérieure, scruter ma pierre être le penseur
Vainquant mes passions au regard du monde profane trébuchant.

Tressant des couronnes pour la vertu j’explore mon genre humain
Imperceptible, silencieux, l’ouvrage est conséquent et respectable
Forgeant des chaines pour le vice l’éruption abonde, mais en vain
Une voix sépulcrale jaillie, congédie l’impureté métamorphosable.

Rayonner sa conscience, prêcher l’harmonie, étendre la concorde
Construire un monde plus heureux, un univers d’amour, de justice
A chaque seconde de sa vie, approfondir le pardon, la miséricorde
Telle est l'essence de notre fraternité enceint nord et sud du solstice

La Franc-Maçonnerie est un creuset purificateur, une transcendance
Un jalon vers mon prochain, je l’appelle « l’autre mien » mon Frère
Je ne suis pas une chose mais un projet vers l’autre, la concordance
La conscience, la liberté, l’éveil à l’extérieur du Temple, une pierre.

L’épinoche est un petit poisson d’eau douce qui vit autour d’une pierre qui ne lui sert à rien,
ni se cacher, ni se nourrir, ni se reproduire. Pourtant, si cette pierre lui est enlevée, l’épinoche se laisse mourir. Sa pierre ne lui sert peut-être à rien en apparence, mais sans elle la vie réelle n’est pas possible. Ma Franc-Maçonnerie peut ressembler à la pierre d’épinoche.

Mon Frère, vois ton chemin

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Vois, mon Frère, la terre s’embrase et la fureur gronde,
le vrombissement des canons d’août 1914 fut insuffisant
Et quelques leçons d’histoire n’ont pas suffi au monde
L’extravagance de l’homme rompt l’ordre alanguissant.

Nous, mes Frères, alléguons paix, amour et Lumière
au cœur de notre temple entre colonnes tel un athanor
Filtre le rayon d’amour calibré d’une étroite jaumière
la parole circule, au sud, sous l’égide du Maître ténor.

Le silence règne au septentrion mais la pensée captive
Les Apprentis avides d’édifier leur havre de concorde
nouent les chaînes du vice, captent la vertu craintive
des passions obscures, génitrices du grand désordre.

Diurne, nous polissons et ajustons notre pierre rugueuse
Nous poursuivons notre chemin, éternisons le verbe juste
La pierre parle, change de nature, elle devient porteuse
Le pavé mosaïque s’éclairci, le temple s’édifie, s’ajuste.

Force, sagesse, beauté en équerre au centre du temple
Ont force de symboles, de traditions, elles sont divines.
Père, Fils et Saint esprit, soutient mystérieux contemple
Sagesse, Force, beauté supplient, adjurent nos origines

Le Vénérable Maître, demeure à l’orient tel le soleil,
La Force porte, dirige la parole du premier surveillant.
Le deuxième surveillant invoque la Beauté sans pareil
La chaîne d’union achève le devoir, le travail éveillant.

La sagesse guide nos pas dans nos pensées, nos actions
La joie d’être en harmonie, mes Frères, orne notre âme
Contemplons les trois lumières et exprimons l’affection
Soyons en paix avec nos frères, fuyons le psychodrame.

Je suis franc-maçon, dit un Frère, j'ai frappé à la porte
Demandant la Lumière et on me l'a accordée, s’exclame
Le postulant vaquant tout horizon, exilant une vie morte
Explorant ciel et terre, investiguant un supplément d’âme.

La chaleur de nos mains, de nos cœurs apaise le Frère
Ce maillon consolide la chaîne d'Amour dans l’union
Il vaincra ses passions, traçant son chemin de lumière
Décryptant le rituel, affinant un jugement de communion.

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Quand vient l’appel

Peut-être, lorsque la nuit tombée mon dernier jour poindra
Un jour de septembre, les feuilles mortes rousses délivrées
Portées par la brise tel un souffle d’esprit oignant mon aura
Se posent mollement, au rebord de ma fenêtre, désenivrées.

Mes mains, alors mes pauvres mains s’élèveront vers le ciel
Les fleurs de mes yeux imploreront la voute étoilée irradiée
La bouche contorsionnée, le visage contracturé pestilentiel
Le torse dilaté expulse l’ultime exhalaison ulcérée, mortifiée.

Le Maçon dans sa sagesse acquise et toujours à conquérir
Accepte cette épreuve inscrite par le verbe de l’exactitude
Homme de chantier, nous polissons notre histoire pour périr
Nos outils effilés fouissent notre caverne ciselant la rectitude

Au bout du tunnel, il y a la lumière, chatoiement sempiternel
Au bout de la nuit, scintille notre astre vagabond mais fidèle
Au bout de nos vies, l’étoile nous guide vers l’orient éternel
Nous momifie de perles et de parfums subtils d’asphodèle.

Notre zèle affilie en notre conscience l’incertitude de la vie
L’angoisse de la mort paralyse l’évolution du Franc-Maçon
Vaincre cette véridicité enjoint une pure harmonie assouvie
L’amour à l’égal de la fraternité, la charité sans autre leçon.

Mon Frère, la Franc-maçonnerie ne va pas sauver le monde,
Nous concevons notre croix, souffrance, émotion et frénésie
Lève ton regard dans l’azur de l’éden, enchante et féconde
Choisi ta quête spirituelle, éveille le bonheur, écris ta poésie.

La Franc-maçonnerie attrait l’homme entre le noir et le blanc
Toujours debout, en pied, marcher, avancer, la vie est amour
Nous sommes tous Frères vaillants, cherchant le verbe franc
Confiant en la vie et respectant la mort, je suis un troubadour.

La différence entre tolérance et fraternité ? La tolérance, c'est d'accepter qu'il y ait quelques imbéciles en maçonnerie. La fraternité consiste à ne pas donner les noms.

La Saint Jean d’Hiver

Un épais manteau de brume nous enveloppe
Le froid gagne les chaumières, le soleil blêmit
Combien passeront le borgnon dans la neige
Pelotonné cherchant la chaleur de son canidé.

Dans l’apathie totale, le rythme de la varlope
Ajuste le bat-flanc en sapin, le bois sec gémit
La carcasse pétrifiée repose sur le linge beige
Sa dignité mortifiée, il dort, ici-là, hominidé.

L’hiver s’est installé, la nuit épaisse endort dame nature
Le lendemain, une lumière blafarde paraît paisiblement.
Voici le solstice d'hiver, les Maçons règlent la cadrature
Saint Jean l'Evangéliste sera choyée, fêtée humblement.

Fidèles aux Traditions des ancêtres opératifs, l’héritage
Des constructeurs de cathédrales exaltent l’harmonie.
Nos Frères compagnons Francs-Maçons du Moyen Age,
Ont borné notre long chemin de la connaissance infinie.

Fête solsticiale, nous honorons Jean référence d’initiation
Saint-Jean d'hiver, digne honneur à l’Evangéliste Jean
Frères de Saint Jean il n'est ni un secret, ni une discrétion
D’ouvrir la Bible au prologue de l'Evangile de Saint Jean.

Moment privilégié où la course du soleil semble se figer
Dans un ciel fade, sans relief, le franc-maçon manifeste
Son ancrage dans cette Tradition initiatique, alléguer
Son serment maçonnique sans crainte d’une admoneste

Il est perçu, en cette démarche réjouissante une tentative
Jadis, d’observer la lente parabole descendante du soleil
Se poursuivre jusqu'aux ténèbres, en une théorie initive
Ou la course ascendante ne se perpétuerait pas au réveil.

Par le jeu festif, l'homme éprouvait le besoin d’accoler
Aux grâces de quelques anges tutélaires ou providences
Le désir de découvrir, en ce syncrétisme, cupidon orner
Des rayons de l'astre solaire, des bienfaits des sciences.

Ce n’est donc pas par hasard si c’est précisément le 24 juin 1717, à Londres, que quatre Loges, où opératifs et spéculatifs se côtoyaient, S’unirent en Grande Loge et élièrent un Grand Maître.

A mon F\ oublié

A tous nos frères répandus sur la surface de la terre et des océans
Compagnon oublié, insoupçonné, impénétrable parfois mystérieux
Derrière les grilles des hauts murs, cloitré, traité comme un tyran
Clamant liberté, égalité, fraternité, et ton discours fut acrimonieux.

A tous nos Frères silencieux, souffrants d’oppression et se mutilant
L’antagoniste avoué du grand architecte vilipende mon semblable
La géhenne, supplice, atroce souffrance morale, douleur affectant
Ses clameurs perçant la sphère céleste, somment telle une fable.

La houppe dentelée et à ses lacs d’amour, symboles maçonniques
Fusionnaient les francs compagnons, les bâtisseurs du Moyen Age
Quasi tous, en cet ère, acquièrent des compétences gnomoniques
A Cordoue les musulmans apportèrent leurs richesses, tel un adage

Vagabondant son sentier, en émulation constante, il prie I’Humanité.
Méprisé, le monde profane expulse sa pituite au front du malheureux
Ses mains cherchent une chaleur d’union excluant toute mondanité
Sa vision d’une « houppe dentelée » s’évanouit, stigmate douloureux.

La corde nouée ceinturant le goulot chaque jour il revit son initiation
Mon Frère, je te cherche mais tu ne m’entends pas, baisse ton glaive
Comme un prêtre qui lit son bréviaire, de l’aphonie à la mussitation
Il s’assure du pied gauche, traçant sur la terre une géométrie naïve

Orphelin du moment, l'Hospitalier exhibant « l’aumônière » vint à lui
Muni d’une simple bourse il administre le tronc de la Veuve altruiste
L’âme en peine, meurtri il consent le bienfait, pareil à un toit de glui
Ces Frères volent à son secours, revêtant l’habillement du casuiste

Si les Francs-maçons se doivent mutuellement protection fraternelle
Même au péril de leur vie. Ils pratiquent l'art de conserver le calme
Dans un monde profane inexorable vide de la nourriture spirituelle
Mon Frère, creuse le sillon, ta respectable loge t’attend, sans blâme

Au fait, la sueur du Maçon, où la trouvons-nous

A\ - L\ G\


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