GODF | Loge : Janus - Orient de Nice | Date : NC |
La Houppe Dentelée Le sujet symbolique de ce soir est la Houppe dentelée, je vais commencer par l’adaptation d’un court extrait de la préface de « Paroles de francs-maçons » de Jack CHABOUD. « Il est difficile de concevoir un mouvement spirituel isolé dans le temps et l’espace. Toute nouvelle entreprise de l’homme pour cerner son essence propre et son devenir, est le maillon d’une longue chaîne. Aujourd’hui, à travers le monde, la franc-maçonnerie regroupe des hommes qui ont reçu une initiation. Oublier le chemin initiatique nous réduirait à un groupe « humanitariste » privé de l’exercice du plus beau et du plus universel des langages, celui des symboles ». La fonction originelle des symboles est précisément cette révélation existentielle de l'homme à lui-même, à travers une expérience cosmologique (Science des lois physiques de l'univers et de sa formation) dans laquelle nous pouvons inclure toute notre expérience personnelle et sociale et la transposer. Spéculation symbolique : La houppe dentelée est un des ornements de la loge qui court en frise sur les murs du Temple en formant de distance en distance des nœuds en huit emblématiques nommés "Lacs d'amours", rappelant l’idéogramme de l‘infini, se trouvant tous au même niveau ; Ce cordon se termine vers chaque colonne par une houppe. Elle symbolise la Fraternité qui doit réunir toutes les Maçons répandus sur la surface du globe. Elle est indissociable du cercle fraternel par lequel nous terminons nos tenues, dont elle est la représentation : je veux parler de la chaîne d’union. Elle est amour pur, fraternel au même titre que les agapes. En loge et sur le tapis de loge, on la retrouve consacrant un espace dans lequel prend place le rituel, et les symboles du premier grade. Cet espace sacré est fermé au Septentrion, à l'Orient et au Midi, et est ouvert à l’Occident pour former l'interface entre l'espace sacré intérieur et le monde profane extérieur. La houppe à chaque extrémité représente la collectivité formée de brins individuels et nous rappelle nos responsabilités vis à vis de l’engagement pris de poursuivre à l’extérieur, le travail fait à l’intérieur. Ces brins me font penser à autant de racines traçantes qui libéreraient leur énergie et partiraient vers de nouveaux jardins pour les verdir et multiplier leur beauté. Les douze lacs d’amour non serrés indiquent plusieurs principes, le masculin et le féminin, l’ouverture aux autres renforcée par l’ouverture de la houppe vers l’occident, pour nous le monde profane mais également de nombreux autres difficilement développable dans le temps imparti :
La corde symbolise la vie, elle est en chanvre solide et rustique, elle est le lien unissant le passé et l’avenir, au même titre que la chaîne d’union, chaque nœud représente un lien reliant tous les frères. Nous sommes tous égaux dans cette chaîne, d’ailleurs nous ne la quittons jamais véritablement car elle est ancrée profondément dans nos cœurs. Elle nous unit fraternellement, les nœuds représentent les maillons de cette chaîne. Dans cette représentation symbolique, qui est d'ailleurs souvent la première représentation proposée, chaque nœud à la même valeur et est au même niveau que les autres nœuds. On peut alors dire que la corde à nœuds représente la Maçonnerie dans son unité : puisqu'elle représente chacun des maillons de la chaîne d'union fraternelle, formant ainsi l'espace sacré, consacré, nécessaire à la construction de notre chantier, dans l'harmonie et la tolérance, ainsi que la représentation de notre prise de conscience, de notre appartenance au grand infini de la vie. Elle est la quintessence même de l’utopie qui a permis, permet et permettra l’amélioration de l’humanité. Symbolique à travers le temps : La corde à nœud est directement tirée de la maçonnerie opérative. C’était un outil de mesure pour les apprentis qui ne savaient ni lire, ni écrire. Tous les apprentis disposant d'une telle corde pouvaient donc tracer et mesurer au moyen de la même base. Dès qu’il est question de tracer les plans d’un édifice sacré, on retrouve son utilisation. En fait, la corde est le premier outil dont on se sert sur le terrain, au moment ou l'on trace la délimitation des fondations. C'est donc un symbole "initiateur". Dans les opérations d’arpentage, les mesures sont prises au moyen d’une corde nouée qui fournit des mesures en même temps que des rapports de proportion. L'association de cet outil à la géométrie permettait, de construire un angle droit en remplacement de l'équerre et donc de tracer le triangle rectangle, nous ramenant ainsi au fameux théorème de Pythagore qui pour mémoire nous montre que la somme des côtés de l’angle droit est égale au carré de l’hypoténuse. On peut le vérifier au moyen d’un triangle rectangle de côtés 3, 4, 5 au carré nous trouvons 9 + 16 = 25. A l'origine les ouvriers se retrouvaient dans des lieux éphémères qu'ils matérialisaient en dressant des planches debout à la manière d'un tipi, planches qu'il fallait assembler et relier pour que cette loge ne s'écroule sur les participants. Ces planches devaient bien sûr être reliées par un matériau facilement démontable, comme une corde, pourquoi pas la corde à 12 nœuds des maçons opératifs. C’est sans doute pour cela que de manière symbolique, la corde à nœuds permet de fixer le temple, de le construire et de lui donner corps. Ce lien entre un fait géométrique, l’angle droit, et une relation de mesure entre les côtés du triangle était déjà bien connu des Babyloniens, 2 000 ans av. J.C., idem chez les égyptiens qui se servaient d’une corde à treize nœuds (12 intervalles) pour tracer des angles droits. Ainsi muni de cette bonne équerre, ils pouvaient reconstituer chaque année les limites des champs rectangulaires que les crues du Nil avaient fait disparaître en apportant le limon fertile. Les Egyptiens étaient de grands fabricants de cordes auxquelles ils accordaient une grande valeur. Un rouleau de corde soigneusement tressé fut l’un des trésors trouvés dans la tombe de Toutankhamon. On retrouve également l'usage de cordes à nœuds dans les civilisations oubliées. Les Incas, par exemple, utilisaient des assemblages de cordes à nœuds, appelés kippus, pour coder et conserver toute sorte de connaissances, des simples comptes, aux rituels et repérages astrologiques. Dans un certain sens, la corde à noeud était la représentation d'une structure, d'un principe supérieur, qui lie le monde physique au monde spirituel. Je terminerais notre travail par un extrait du chant du départ du poète Robert BURNS : (…)
Ce n'est qu'un au revoir, mes Frères, Ce n'est qu'un au revoir. Oui, nous nous reverrons, mes Frères, Ce n'est qu'un au revoir. Formons de nos mains qui s’enlacent Au déclin de ce jour, Formons de nos mains qui s’enlacent Une chaîne d’amour. (…) Robert BURNS, Le Chant du départ (1759-1796, poète écossais) Nous avons dit. Laurent GOU.·. et Eric LIR.·. ------------- 04/05/2012 - Au sujet de ce travail, un F\ à écrit à L'Edifice Arrivé par hasard, ou presque, sur cette Planche, j'ai été intrigué par son titre "La Houppe Dentelée". J'ai pratiqué l'instruction en Loge bleue pendant bien des années et j'ai été souvent surpris par les réflexions de mes AA\ ou CC\ concernant le sujet de "La Houppe Dentelée". En effet le sujet traité par des auteurs bien plus qualifiés que moi présente souvent l'erreur que je vous signale par le présent courriel. Mes connaissances limitées en hébreu ne me permettent pas de développer ici ce qui à mon avis doit être la base de l'erreur qui provient d'une mauvaise traduction... Vous trouverez certainement un F\ compétant qui pourra vous aider si le sujet vous intéresse. (voir livre des Rois) En toute modestie et Frat:., je vous prie d'accepter mes plus cordiales salutations M\ D\ Sur ce sujet, "la parole circule". |
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